L'hôpital en folie
Premier d'une série de six films initiés par le nabab du J-Horror, l'omniprésent producteur Takashige Ichise, déjà à la tête des "Ring" et de ses nombreux ersatz et qui a voulu continuer à surfer sur la vague en demandant à six réalisateurs confirmés de bien vouloir livrer leur histoire horrifique de "choix" pour conquérir un marché mondial. Parmi eux, Kiyoshi Kurosawa, Hideo Nakata et Takashi Shimizu.
Moins connu, le réalisateur Masayuki Ochiai s'est fait néanmoins les dents dans le genre sur des titres évocateurs tels que "Tales of the Unusual" (segement "Snowy Night"), "Dark Tales of Japan" (segment "Yokan") ou encore le long-métrage "Parasite Eve". Il pourrait même acquérir une certaine notoriété (bof…) en signant un remake REUSSI du thaïlandais "Shutter" chez les ricains à venir en 2008.
Avec un tel CV, pas étonnant de constater la réussite certaine de l'atmosphère glauque et poisseuse de son "Infection". La première partie est une très belle mise en jambes, en dépeignant un hôpital sordide et aux sombres recoins par des angles de caméras exigus et en introduisant une palette de personnages névrosés. Il ne se passe pas grand-chose, mais le glauque de situation fait monter la sauce à l'instar d'un "Shining" de Kubrick ou "Session 9" d'Anderson.
La seconde partie se rapproche davantage d'un "Cabin fever" d'Eli Roth avec des morts graphiques peu ragoûtants et quelques excellentes scènes véritablement effrayantes (spéciale mention pour l'infirmière apprentie, adepte des seringues). Malheureusement on perd en subtilité psychologique, ce que l'on gagne en horreurs graphiques – jusqu'à arriver au dénouement…franchement débandant. Fin à multiples tiroirs finalement peu compréhensible, elle n'est en rien digne de ce qui a précédé – à moins que ce soit une écriture insuffisante de ce qui a précédé qui amène à une telle déception.
En résulte un premier épisode aux moments forts, à l'ambiance poisseuse réussie, mais trop foutraque pour totalement convaincre. Néanmoins un bon petit film d'horreur à savourer entre minuit et deux heures du matin!
