Maintenant, comparé à Robotrix, Roboforce reste une comédie d'action plutôt premier degré assez classique malgré tout, avec un brin de robots en bonus. On est loin ici de l'excès déviant à tous les étages et de la surdose de n'importe quoi de son camarade. Les deux films sont donc assez différents malgré leurs thèmes très proches, l'un est à peu près recommandable, l'autre beaucoup moins étant classé Cat III.
Ils sont en tout cas tous deux très nerveux avec un avantage évident en faveur de la mise en scène de Roboforce, Tsui Hark dans les parrages oblige. Bref, Robotrix est bien plus indéfendable mais aussi bien plus unique en son genre à mon humble avis. ;)
Et une nouvelle comédie délirante à la sauce HK, une ! Et encore, est-ce réellement une comédie ? Un mélange détonnant de genres très différents, pour un résultat… Etonnant !
Tout d’abord le scénario en lui même est assez farfelu (en fait pour être franc le scénariste a du fumer la moquette pour en arriver là…). Jugez plutôt. Une bande de malfaiteurs cherchant à prendre la ville en otage à l’aide de robots, un scientifique et un voyou au bon cœur qui font une alliance de circonstance pour étouffer dans l’œuf les ambitions de ce chef de gang. Jusqu’ici rien de bien nouveau, une simple histoire de robots, comme la télévision et surtout les animes nous en ont déjà beaucoup proposé. Vient ensuite sur cette trame de base le délire absolue… La palme revient sans doute à Tsui Hark/Whisky : sa première apparition en poivrot totalement rond est déjà remarquable, quand à la scène où il joue à Tarzan elle devrait tout simplement entrer dans la Panthéon ! En fait c’est tout son rôle de voyou au bon cœur un tantinet neuneu qui est grandiose… Dans la catégorie des pitreries il fait un duo d’enfer avec John Sham, parfait dans son rôle de scientifique de génie totalement en dehors du monde… Enfin ne pas oublier ce qui me semble définitivement le plus dingue du film : tout le monde semble plus s’attacher à la réplique robot de Maria/Sally Yeh qu’à l’original, y compris Whisky qui finit quand même par lui tirer dessus ! Bref, le délire absolu, une suite incroyable de gags tout de même très lourd (même si la version robot de Sally qui se coiffe avec une clef à molette, c’est définitivement irrésistible).
A côté de tout cela la réalisation est correct, les scènes d’action pas mal du tout, même si les robots ne sont définitivement pas ce que j’ai vu de mieux dans le genre, mais bon… Un film étonnant, très original, qui tout en étant très loin d’être un chef d’œuvre se laisse voir, surtout pour suivre les pitreries de Tsui Hark !
Il faut tout de même en tenir une couche pour écrire un truc pareil ! Parce que des histoires de robot, ok, on en connaît, mais là le traitement est étonnant. On trouve de l'action avec robot destructeur, beaucoup d'humour cantonais (càd plutôt lourd), multitude de personnages aux motivations un peu floues parfois... Bref, il ne tournait pas qu'à l'Orangina quand ils ont écrit ça à la Workshop.
Ce qui désoriente le plus est ce mélange de genres et de tons, ici porté à son paroxysme. En plus autant certains y seront habitués pour des films bien hong-kongais (kung-fu, polar...), autant le film de SF n'est pas vraiment le genre roi à HK. On regarde donc le film avec un petit air perplexe, même si cela n'empêche pas de s'amuser. Il faut dire qu'il y a un casting qui fait sourire pour peu qu'on connaisse un peu le milieu.
Déjà, Tsui Hark en pitre, je commence à aimer. Après Yes Madam !, le revoici dans le rôle du guignol de service, au doux nom de Whisky tout de même... A ses côtés John Sham, autre tête difficile à oublier. On complète avec Tony Leung Chiu-Wai dans un de ses premiers rôles, un photographe qui passe son temps à balancer les deux précédents. Face à eux, Sally Yeh dans un double rôle, celui de Maria version humaine et robot. Sally en Robocop, il fallait oser tout de même... Mais elle remplit sa tâche très facilement, et lorsqu'elle (robot) passe dans le camp de John et Tsui, le film devient assez excellent. Quelques gags sont un peu répétitifs, mais d'autres sont très réussis. On trouve aussi le grand Lam Ching-Ying dans un rôle de sifu à nouveau, mais ici sans robe de prêtre.
Du côté réalisation, un réalisateur peu connu, Tsui et John à la production, Ching Siu-Tung à la chorégraphie (ahhhhh Tsui Hark en Tarzan suivi par les méchants qui volent entre les arbres....), David Wu (monteur de John Woo à l'époque HK), James Wong à la musique... Une bonne équipe en somme. Les effets spéciaux sont assez corrects pour un film si vieux et surtout de HK.
Au final, le film est tout de même à voir pour son casting et son originalité. Tsui Hark en tarzan, tout de même... Et Sally en robot... Rien que ça vaut le déplacement, et le reste se regarde bien, donc laissez vous tenter. Le doublage français est bien sûr très moyen et rend le film encore plus bizarre à regarder. De plus, je ne suis pas sûr que cette version est intégrale. Je pense donc que la version cantonaise est obligatoirement plus sympathique à regarder. Dans tous les cas, voici un film unique dans l'histoire du cinéma de HK... Une étrange tentative d'orientaliser la SF à robot. Déroutant donc.