Intéressant mais un peu survolé
L'inconvénient lorsque l'on regarde des polars hong-kongais, c'est l'impression de constamment voir un film de potes. Toujours les mêmes acteurs, toujours les mêmes cadrages, montages et un peu les mêmes histoires aussi. De plus, l Corrupt All Cops part franchement dans la comédie, tellement les scènes montrant la corruption sont excessives. Ce n'est peut-être pas le but recherché, mais c'est le résultat d'un Anthony Wong qui pose en caricature du flic corrompu. Sans parler du flic qui a neuf femmes parce que son boss l'oblige toujours à se marier avec ses maîtresses pour prouver à sa femme qu'il ne les a pas fréquentées. Ce boss, joué par Tony Leung Ka-Fai (toujours très bon, dans ce rôle qu'il a joué mille fois...), est un commissaire de police au sommet de la corruption policière, globalement l'homme le plus puissant de la ville puisque personne ne refuse son argent. Jusqu'au jour où le Royaume-Uni, agacé par cette pourriture rampante dénigrant sa concession, monte une unité spéciale de lutte contre la corruption, n'engageant que des policiers nouvellement formés (et donc non corrompus). Si le début du film s'avère très drole, la suite l'est beaucoup moins ; menaces, meurtres, chantages, sont le quotidien des personnages et l'on suit les parcours de quelques personnes emblématiques des problèmes soulevés (le boss, le lêche-botte et le bouc-émissaire). Cependant, le film s'enlise dans ces intrigues et on finit par quelque peu s'ennuyer à regarder cette bande de ripoux se faire des crasses à tout bout de champs. On notera quelques problèmes de cohérences sur certaines scènes, qui ne gènent heureusement pas la lecture globale du film. Coté acteurs, il n'y a rien a dire, tout le monde connait sa place, c'est répété à longueur de temps dans tous les autres polars hong-kongais. Finalement, ce film, ressemblant trop à ses prédécesseurs, n'apporte pas de grande originalité dans son style, et n'est intéressant que dans son approche de l'histoire contemporaine de Hong-Kong.
21 septembre 2009
par
Elise
I.C.A.C.
Un film de WONG Jing "sérieux", enfin dans la mesure ou WONG Jing peut faire un film "sérieux", c'est à dire avec une bonne touche d'humour dans l'outrance des clichés utilisés par le réalisateur/acteur. ON n'est donc pas tout à fait dans un polar dramatique, ni dans une comédie policière, on navigue entre les deuxsans que cela ne soit dérangeant non plus. Néanmoins le film trouve ses limites à ce niveau là à mon avis, en plus d'une écriture assez banale.
Le film est assez esthétique mais l'image est trop léchée, aseptisée et lumineuse pour un film qui est sensé se passer dans les 60's.
Le casting est quant à lui vraiment sympathique et on prend tout de même du plaisir à voir tout ce petit monde, Tony LEUNG et Eason CHAN en tête (et même ce vieux lascar de WONG Jing). Compte tenu de la production HK actuelle, I.C.A.C. remplit tout de même son rôle de divertissement mais ne remplit pas son costume de "saga" mafieuse.
Du rififi chez les flics
Grosse distribution de poids. Un producteur, scénariste, réalisateur (accessoirement acteur) qui connaît son truc et lequel se trouve aux commandes. Une histoire qui s’étale sur dix ans pour nous raconter une guerre de police de HK. I Corrupt All Cops (2009) est un nouveau Wong Jing.
I Corrupt All Cops a un intérêt. Traversant une décennie, il traite d’une part de l’histoire de l’ex-colonie britannique et en particulier la corruption des policiers d’alors, ceux de sa Majesté. Pourtant, le filme cloche par certains aspects. Dès lors, on regrette les choix de Wong Jing aussi bien esthétiquement que scénaristiquement. Tout d’abord le film va dans tout les sens avec son trop plein de personnage. Du coup, Wong Jing ne parvient pas à maîtriser sa narration se perdant ici et là dans des intrigues multiples qui n’étaient pas nécessaires (l’importance de son personnage par exemple). Trop superflus, simplistes, ne pointant pas assez l’accent sur les personnages phares, il aurait du se concentrer sur un voire deux protagonistes. I Corrupt All Cops donne également le sentiment de ne pas être assez travaillé dans la recherche historique, ça manque de minutie. Il donne un sentiment de bâclage ou d’un investissement personnel relatif notamment sur l’ICAC. L’ICAC justement. S’il donne la part belle aux corrompus, on pourrait regretter l’entrée tardive de l’ICAC qui donne ses initiales au titre que Wong Jing détourne. Au lieu d’aller au fond de son sujet, il se perd dans des histoires de couple aux dépends des techniques d’investigations, de la psychologie bref des méthodes de l’ICAC. Il perd ainsi son récit tout en extrapolant le contenu autour de ces policiers. Ce parti-pris est décevant.
Esthétiquement, I Corrupt All Cops est de qualité. Et ! Là aussi les choses cloches pour un film qui se veut des sixties et seventies. Le grain est trop propre, trop « film policier nouveau ». Cette esthétique pourrait fausser l’œil du spectateur tant elle ne semble pas correspondre à l’époque décrite par Wong Jing. Mais ce défaut est mineur compte tenu des trop nombreuses sous-intrigues et personnages en veux-tu en voilà. Mais où est le cœur du film ? Le gros point négatif restera l’histoire. Le traitement de la guerre que se livre les policiers. Tout en surface aux dépends du bon bougre de service dont Eason Chan prête ses traits avec ses neuf femmes ! C’est pour rire, rien d’autre et connaissant Wong Jing, on ne peut être étonné de telles scènes ou circonstances. Mais voilà. Il ne fait malheureusement pas toujours le bon choix. I Corrupt All Cops n’est pas un policier c’est aussi une comédie. Il y a un côté sombre tout en restant léger et drôle par moment. C’est en cela que le film est particulier : son ambiance. Cette surprenante mayonnaise accentue un sentiment, celui de ne pas savoir sur quel pied danser. Il faut le voir traité cette police corrompue avec un côté grossier, caricatural et à la fois faire exploser des actes de violence tout droit sortie d’un polar. Si l’on connaît Wong Jing, on sait que c’est un accoutumé de ce genre de mélange donc rien d’étonnant mais pour une histoire comme celle-ci, on aurait voulu autre chose.
Loin de moi l’idée de vouloir faire le film à la place du réalisateur. Ce qui est dommage avec I Corrupt All Cops c’est que Wong Jing tenait une histoire intéressante parce qu’inspirée de faits réels. Fâcheusement, il n’est pas assez radical dans ses choix. Le traitement de l’histoire aurait mérité moins de comédie qui atténue ici la tension dramatique. Moins de personnages et moins d’historiettes pour laisser plus d’impact entre les flics corrompus et ceux de l’ICAC, le véritable intérêt du film et pas la fanfaronnade affligeante de certaine scène. Wong Jing voyait les choses différemment. Néanmoins, il y avait une certaine ambition de la part du contreversé Wong Jing. Et très honnêtement, de sa part, on n’avait pas vu mieux depuis… Que reste-t-il alors ? Un film polémique ou à polémique. Que nous dit Wong Jing dans ce métrage ? Une fois la rétrocession à la Chine, HK ne souffre plus de la corruption comme à l’époque britannique ? Marrant, non ? Enfin, c’est un point de vue personnel. C’est ce que le film m’a semblé dire. J’extrapole sans doute.
Ainsi donc pour résumer, I Corrupt All Cops est trop confus. Il manque de potentiel. Il n’est pas de qualité mais il a au moins le mérité de divertir. Enfin, dans la limite du possible…