Ikari Gendo | 3 | Quand HK se lance dans le monde de l'animation… |
Anel | 3 | |
MLF | 4 |
Il semblerait que se lancer dans le monde de l'animation titillait Tsui Hark depuis un moment déjà. Ce personnage hors norme a finit par se lancer dans un projet relançant, comme souvent, un genre plus qu'assoupi à HK. Bien sûr il est difficile de partir de zéro (ou à peu près), et si la trame et le choix des cadrages et autres effets de réalisation est le fruit du travail de la Film Workshop, les dessins ont été sous-traités à des Japonais, maître en la matière, et la finition (coloriage…) à d'autres pays d'Asie dont le savoir faire et la main d'œuvre bon marché se prêtent particulièrement bien aux "partenariats".
Malheureusement de gros problèmes d'intégration 2D/3D…
Sans être trop indulgent avec cette première pour l'industrie du cinéma HK, on peut tout de même dire que ce film ne manque pas de qualités. Bien sûr une chose frappe dès les premières images : la qualité déplorable de l'intégration des images de synthèse 3D et des dessins 2D. Histoire de fantômes Chinois n'échappe ainsi pas au fléau qui frappa bon nombre de films d'animation entre le milieu et la fin des années 90, écueil que même de célèbres studios ont difficilement évité (on en revient toujours à la scène des baleines dans Fantasia 2000 pour avoir un exemple récent…). Bref, problèmes de superposition des couches, de qualité des images de synthèse et d'intégration qui sautent aux yeux et gâchent quelque peu le plaisir, dommage car dans l'ensemble la réalisation est intéressante…
Une réalisation où tout n'est pourtant pas à jeter !
Bien sûr on pourrait également trouver douteuse l'apparition du "Tao", sorte de robots géant pas très joli obéissant à un moine chasseur de fantômes. Pourtant ne jetons pas trop tôt la pierre à un film qui présente de nombreuses bonnes surprises dans sa mise en forme. Le chara-design en premier lieu est plus que sympathique et nous propose des persos tantôt vraiment charmant, tantôt avec de "bonnes bouilles" vraiment hilarantes (les moines en particulier). Dans ce même registre, le chien, Lingot d'or, est un plus indéniable avec ses mimiques colossales, évanouissements et autres transformations. On retiendra également quelques plans tout simplement beau et quelques idées de cadrages ou de "mouvements de caméra" (si tant est que l'on puisse utiliser ce terme pour un film d'animation) qui rappellent que Tsui Hark est passé par là… Notons également au chapitre de la mise en forme une BO agréable, avec quelques chansons insérées dans le film, à l'image des Disney, chansons par ailleurs pas trop parachutées et très jolies dans la version cantonaise.
Bref, au niveau technique, un film qui souffre d'une mauvaise utilisation de l'informatique, mais qui propose tout de même quelques très jolies scènes qui sauvent la mise en forme.
Une histoire mignonne à croquer
Le principal intérêt de l'anime vient en fait de son scénario. Le rythme n'est pas véritablement trépidant, mais l'ensemble est très bien amené et cohérent. Un scénario bien ficelé qui repose principalement sur une histoire d'amour tendre et fraîche à souhait. Très mignon et pur, un petit bol d'air frais que cet amour par delà la différence, les peurs et les incompréhensions. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très profond mais à une fable gentille qui sait habillement nous entraîner dans les élans du cœur de nos jeunes amoureux…
Une histoire sympa entre romance, fantastique et magie. Quelques plans intéressants. Le tout donne un anime pas désagréable mais qui passerait presque inaperçu au milieu du flot de produits de qualités Made in Japan… Seulement voilà, c'est un film fait à HK, qui plus est par maître Tsui Hark, et donc rien que par curiosité le visionnage s'impose !