Léger comme une plume
Ailes grises est à l'origine un manga issu d’un petit fanzine, une BD dessinée par ABE Yoshitoshi, un des créateurs de Serial Experiments Lain, œuvre glauque n’entretenant que très peu de rapports avec la gentillette série qui nous préoccupe aujourd’hui. Si ce n’est un final angélique, tiens, justement.
Les aventures de l'héroïne Rakka se déroulent sur treize épisodes seulement, tout comme les séries 13 vies et Paranoïa Agent, un avantage certain à l’heure où la majorité des séries shonen/shojo s’étirent à n’en plus finir sur « très beaucoup » d’épisodes. Ici le premier commence par la chute. Non pas une fin source de flash-back, mais bien une vraie chute, celle de notre Rakka, s’étonnant de ne pas avoir peur alors qu’elle est sur le point de s’écraser sur terre. Un corbeau la rejoint pour tenter vaille que vaille de l’empêcher de tomber. Peine perdue, l’enfant continue sa dégringolade, pour finalement se réveiller dans un cocon et éclore dans un monastère en tant qu’ange au milieu d’autres anges, dans la mystérieuse ville de Guri. Voilà pour l'introduction. L’héroïne devra s’acclimater à ce monde hors normes et résoudre les énigmes liées à cet endroit et à sa propre condition d’ange.
Ces ailes grises bénéficient d’une musique faisant planer le tout très haut, tranquillement, comme dans un rêve rassurant, ce genre de rêve où l’on se retrouve avec plein d’amis dans un endroit fermé et sécurisé où le cynisme n’a pas sa place. Le soundtrack est un des atouts majeurs de cette série, il maintient une sensation de flottement avec force violons et autres petites ballades répétitives générant une béâtitude nous rappelant les travaux du compositeur Mickael Nyman, en particulier sa compo sur le film Bienvenue à Gattaca. A noter deux génériques réussis, amusants pour nous autres français, chacun commençant avec une mélodie nous rappelant, pour le début, "Je suis un homme" de Polnareff (Quoi de plus natureeeel, en somme) et pour le final "aimer c'est plus fort queee touuuut" de la comédie musicale "Les 10 commandements". Rigolo... La série prend souvent son temps, aime s’attarder sur des détails propres au fonctionnement du monastère, des petites choses et anecdotes qui devraient plaire en premier lieu aux spectatrices (« comment que j’vais m’habiller », « qui fait les crêpes ? », « t’arrives à faire bouger tes ailes comme ça toi ? ? »…). L'amateur de combats, lui, devra se tourner vers une autre série pour pouvoir matter des anges qui se mettent sur la tronche. Une fois assimilée cette dure réalité, on se laisse pénétrer par cette ambiance étrange pour arriver en deux temps trois mouvements à un dernier épisode bouleversant, dénouement nous tirant une petite larme émue en guise de conclusion à un univers qui, compte tenu de sa richesse, mériterait bien une 'tite deuxième saison.
Spleen
Il ne reste plus à ABE Yoshitoshi que la réalisation à assumer pour définitivement franchir le pas.
Illustrateur passé à la création de personnages sur la série Serial Experiment Lain qu'il marque de sa patte graphique, il franchit un pas en participant à la création de la sympathique série NieA Under 7 en plus d'assurer le chara design, pour finir par voir un de ses travaux directement adapté avec Ailes Grises. En l'occurence il s'agit d'un doujinshi ( petits mangas auto-édités) de quatres volumes portant le même titre et auquel le premier épisode de la version animée est particulièrement fidèle. Bien entendu cette dernière va plus loin que le doujinshi, mais reste totalement dans le cadre de l'histoire de base et de l'identité graphique d'origine. Le trait délicat de ABE trouve donc un écho dans la "délicate" réalisation de l'anime, cette dernière captant et restituant la mélancolie profonde de l'univers avec subtilité. Ainsi quand démarre la série le personnage de Rakkha arrive t-il en pleine saison estivale et rapidement l'ambiance ensoleillée, lumineuse chalereuse et champêtre qu'elle rencontre contrebalancent l'inquiétude qui aurait pu naître de l'étrangeté fondamentale de sa situation. Ce n'est que progressivement que la mélancolie s'installe, que l'inquitéude pointe parfois le bout de son nez et que les questions existentielles sous tendant la série pèsent de leur poids dramatique. La bonne idée dans tout ce travail d'ambiance est de faire évoluer les humeurs des personnages au diapason des saisons, accentuant ainsi sans en rajouter les effets désirés. La qualité du travail artistique sur les décors est à ce titre également remarquable.
Une série parfois "lynchienne" dans sa façon de ne pas apporter de réponses claires aux mystères suscités, mais aussi une série poétique car traversée d'un spleen profond à tous les niveaux.
30 novembre 2005
par
Astec
On a tous le droit a une seconde chance !?!?!?
Techniquement la série est irréprochable (les plus belles séquences sont durant la période de l’hivers lors des chutes de neige où les plans sont sublimes).
Le rythme y est calme, mais on ne s’ennuis pas une seconde au seins de l’univers des ailes grises que l’on découvre en même temps que l’héroïne/narrateur Rakka.
D’ailleurs c’est un univers extrêmement riche et mystérieux (est-ce un paradis, un purgatoire, l’enfer ou un songe? A vous de voir!)
Les anges aux ailes grises sont dans une ville encerclé d’un mur, que seule les corbeaux peuvent franchir, où ils y côtoient naturellement les humains au quotidien.
La série met 5 épisodes pour installer la situation et présenter tout les lieux et protagonistes de l’aventure. Ensuite l’action et les mystères arrivent, sans abuser de rebondissement rocambolesque ou autres coups de théâtre fracassant. Donc je le redis tout se passe sur un rythme assez calme ce qui contribue à l’aspect onirique de la série.
En faite on se laisse littéralement bercer par cette douce fable sur la rédemption. Qui m’aura fait comprendre que la vérité et le bonheur sont souvent là où on ne les cherche pas, c'est-à-dire sous nos yeux.
La confrerie des ailles grises????
Radix ne nous avait jusque la pas habituer à de bonnes serie animées. Eh bien tout change avec Haibane Renmei.
Pour bien parler d'HR il faut parler de son ambiance particulière. On vit avec cette serie des moments de joie intense devant de magnifiques situations, et des personnages respirants la poesie; et puis on pleure devant des scènes de cruotés insoutenables ou encore en sentant ce malaise pesant à tout moment. On trouve tout inventif quand on constates les choses et on verse une larme quand on les comprends vraiment. Haibane Renmei est une poesie, plus que ca c une escapade au pays de la larme de joie et du rire de tristesse. Et quand enfin on en voit la fin, on ne veut pas quitter ce monde ou l'on a vecu le meilleur comme le pire. Et tout ce qui reste finalement ce sera cette larme au coin de votre oeil. Joie et peine.
Techniquement, rien à redire, H R est un succes mais meme s'il avait été moche cet anime aurait été magistrale. Toujours la ??? Allez l'acheter tout de suite !!! Vous ne trouverez que peut d'anime de cette qualiter alors ne vous en privez pas.
Leurs ailes sont de cendre et leur mémoire s'est envolée...
Haibane Renmei est irracontable. autant essayer de raconter un poëme de Prevert ou une pièce de Ionesco.
Un monde de transition; une jolie petite ville de campagne entourée d'un mur infranchissable : un purgatoire, où vivent de jeunes femmes aux ailes grises.
Elles sont là pour racheter une faute commise dans une vie antèrieure.
Une tâche difficile, puisqu'elles ont perdu la mémoire, et ne se rapellent même plus de leur nom...
Une série emplie de poësie, mais aussi de mélancolie.
L'ambiance, au fil des épisodes, se fait de plus en plus mystérieuse, et l'épisode final (innoubliable!) est digne d'une nouvelle d'Alan Edgar Poe.
Abe (Lain, Nie-7), ici dessinateur et scénariste, montre une nouvelle fois son génie.
A noter que la série bénéficie d'une superbe image 16/9.