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The Front Line

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.5/5

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7 critiques: 3.39/5



Ordell Robbie 3 Qualités scénaristiques et ombre Soldat Ryan pesante.
Yann K 4 Beau film bien maitrisé, avec un personnage féminin mémorable
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Beau film bien maitrisé, avec un personnage féminin mémorable

The Front Line est le deuxième film de Jang Hoon, réalisateur de Secret Reunion (2010) Dans ce film, il faisait preuve, à l’instar d’un Na Hong-jin (The Chaser (2008) ), d’une excellente connaissance des effets hollywoodiens. Mais cela ne laissait pas présager une telle maitrise de The Front Line, projet ultra lourd, un film sur la guerre de Corée, à la Taegukgi : Brotherhood Of War (2004) , en mille fois plus fin.
Jang Hoon choisit un très bel angle pour raconter la guerre de Corée : au moment de signer le cessez-le-feu, certaines collines étaient encore disputées. Des collines pelées qui semblent n’avoir aucun intérêt, mais le Nord et le Sud veulent chacun grappiller quelques mottes pour signer avec le plus de surface possible. Le film raconte donc les derniers combats d’hommes à bout de nerfs, qui, comme le dit un personnage, avait compris à un moment pourquoi ils se battaient, mais ils ont oublié. Les combats ont continué même après l’armistice. Ce moment où les soldats doivent reprendre les armes, après les avoir posées, nous brise le cœur. Ce combat d’ « après » sera le combat de trop : la fatigue, la rage brouilleront tout, et ce qu’on sent tout au long du film se confirmera. The Front Line ne fera aucun survivant, ou si peu, ou si peu humains.
Jang Hoon va jusqu’au bout de toutes ses idées. Sa structure est celle d’une montée en puissance, car le début est presque léger, et toute la mise en scène commence à l'économie : pas de musique, pas de pathos, y compris pendant les scènes de batailles, très sèches. Puis, peu à peu, l’atmosphère se charge pour finir avec des dernières minutes de furie qui convoque tous les moyens du cinéma. Cette construction rappelle beaucoup celle de Sympathy for Mr Vengeance (2002) .
Visuellement, le film émerveille par sa cohérence. On est totalement immergé dans la boue ou les collines. Certains plans séquence sont très impressionnants, comme ceux qui montrent les collines au fur et à mesure que les hommes les découvrent, de même que certains cadres sont la marque d’un réalisateur vraiment économe de moyens et sûr de ses objectifs. Tel cet angle renversé à 90°, pour inclure dans le même cadre fixe un homme tout à droite et, tout à gauche, ce qu’il regarde, un peu au dessus de lui, au loin, le massacre d’un ami, séquence qui marquera surement un jalon dans le film de guerre.
Le film rend également un bel hommage cinéphile à Full Metal Jacket (SPOILER si vous avez vu ce dernier film…), à la faveur d’un personnage féminin. On peut reconnaître un bon film à sa capacité à faire ressortir un personnage sur quelques minutes. Front Line n’a qu’un seul personnage de femme, écrasé par des milliers de mâles. 0,0001% en nombre, et pas une ligne de dialogue. Mais cette femme incarne à elle toute seule toute la Corée du Nord, et plus généralement toute la Corée, son entêtement éventuellement stupide, sa beauté fière, sa force ahurissante derrière des traits mignons, ici ceux de Kim Ok-bin (Thirst (2009) ). Cette femme sera au centre de la dernière bataille, métaphore classique du mélo coréen : l’idée qu’on ne peut s’aimer qu’en se faisant du mal. L’ultime face à face entre elle et le héros Sud-Coréen, sensuel et brutal, est un des grands moments d'émotion de cette année . Ce personnage nous hante longtemps, c’est la Corée qui aurait pu être belle et toujours heureuse mais ne sera que belle et souvent malheureuse. Pour exprimer cette profondeur, Kim Ok-bin est aussi économe dans son jeu qu’elle était joyeusement déchainée dans Thirst, comme quoi tout n’est qu’affaire de mise en scène.

30 août 2011
par Yann K


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