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From the Queen to the Chief Executive
les avis de Cinemasie
4 critiques: 3.75/5
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4 critiques: 3.38/5
Quand Herman Yau devient cinéaste engagé ...
S'il fallait retenir un film de la troisième édition du festival du film asiatique d'Udine, ce serait sans aucun doute l'avant dernière réalisation d'Herman Yau, From the Queen to the Chief Executive. Avant même sa sortie à Honk Kong (qui tarde à venir mais est annoncée pour mai 2001), le film suscite déjà une polémique en raison de son suijet très politique, et donc plutôt sensible pour les critiques et les spectateurs de l'ex-colonie. Outre le sujet du film, son réalisateur s'est quant à lui forgé une réputation de réalisateur marginal dont les films tels que Untold Story, Taxi Hunter, ou encore le très extrème Ebola Syndromene se posent aucune limite dans le mauvais goût. Cependant, avec ce film, Herman Yau change complètement de registre.
From the Queen to the Chief Executive s'attarde sur les malheureux cas de 17 prisonniers chinois retenus en prison pour une durée indéterminée. Adaptation du livre du même nom signé Shek Pik, ce film évoque le long combat que mène l'avocat Leung Chung-kan (Stephen Tang), aidé des familles des "victimes". Herman Yau signe délibérément un film très engagé qui critique ouvertement une justice totalement absurde et la politique dogmatique qui l'entoure.
L'histoire se situe peu avant la rétrocession qui permet à Herman Yau d'évoquer une période importante pour Hong-Kong mais aussi, et surtout, très troublante pour ses habitants. A cette époque, d'autres cinéastes avaient déja profité de l'impact psychologique d'un tel évènement et y avaient trouvé une énorme source d'inspiration; le cinéma de Hong Kong de 1996 / 1998 donna ainsi naissance à de nombreux films de qualité, citons par exemple Happy Together(Wong Kar Wai), Made in Hong Kong
(Fruit Chan), Lost and Found ( Lee Chi-Ngai) ou encore Anna Magdalena(Hai Chung Man). On retrouve donc dans le film d'Herman Yau cet aspect nostalgique et mélancolique qui imprègne le trio de personnages Leung Chung-Kan / Yue Lin / Cheung Yau-Ming, et qui avec son caractère politique infuse au film une ambiance très maîtrisée tout le long du film.
Techniquement, From the Queen to the Chief Executive est un film trés soigné qui dévoile tout le talent d'Herman Yau, très loin des insipides mises en scène clipesques et sous acide d'un Andrew Lau (The Duel, A Man Called Hero) ou d'un Jingle Ma ( Tokyo Raiders, Fly Me to Polaris). Le ton choisi est donc au contraire très sobre et laisse place à quelques couleurs dominantes selon la scène du film (par exemple le gris qui est ici associé à l'univers carcéral et qui fait penser au Prison on Fire de Ringo Lam). En notant tout de même la scène du meurtre (viscéral) d'un couple d'américains ou l'on retrouve la "brutalité" de la mise en scène d'Ebola Syndrome, et qui se fait apprécier à sa juste valeur.
Rien ne laissait supposer qu'Herman Yau réaliserait un jour un tel film dont le sujet est à l'opposé de ce qu'il a pu traiter dans ses précédentes oeuvres. Proche du cinéma d'Ann Hui (Boat People,Ordinary Heroes) From the Queen to the Chief Executive est vraiment un tournant dans la carrière d'un réalisateur (devenu culte) qui avec ce film force le respect et l'admiration.
Aux Sévices de sa majesté
Herman Yau épate. Tel que Peter Jackson avait bluffé tout le monde en mettant en scène le magnifique "Heavenly Creatures - Créatures Célèstes" (film choisi pour mon mémoire de fin d'études...) juste après le gorissime "Brain Dead", Yau met en scène avec beaucoup de sensiblérie et d'humilité ce petit film inspiré de faits réels. 23 mineurs, ayant commis des délits majeurs, sont mis en prison pour une période indéterminée. En fait, c'est à la reine (ou du moins le tribunal des grandes instances britannique) de se prononcer quant à la peine finale à son bon vouloir. Mais la retrocession arrive à grands pas - et que deviendront ces jeunes après l'intégration chinoise ? Une jeune femme se mobilise pour faire connaître le destin de ses jeunes, mais se heurte d'une part au mépris de la population HK, très hostile à ceux qui purgent la prison, et d'autre part aux sourdes oreilles des ministres de la justice, conscients de la faille de leur système...
Interprêté en grande partie par des acteurs non-professionels, le film n'en est que plus passionnant. Traité de manière intélligente, il explore toutes les facettes du problème : alors que le spectateur était quasiment conquis par la "bonté" des prisonniers, une mise en scène particulièrement efficace au bout de la 50e minute rappelle leurs méfaits et remet le doute dans l'esprit de la protagoniste principale comme dans celui du spectateur. Emprisonnés pour des crimes du moins très durs, ces personnes méritent-ils vraiement qu'on s'en occupe ? Ou ne devraient-ils pas plutôt purger leur peine indéterminée ? Yau insiste sur des enfances particulièrement difficiles et émet le point d evue, que la société est le pricipal responsable de tous les crimes commis, voire même les parents / une mauvaise éducation...Point de vue peut-être un peu trop simpliste...
Même si Yau multiplie d'ailleurs ses points de vue, l'on ne peut s'empêcher de déceler un penchant très clair pour le sort injuste réservé aux prisonniers et quelques charges contre le système mis en place; mais tous ceux qui auraient déjà vu d'autres films réalisés par Yau connaissent son penchant quelque peu réac' contre le système en place et ne s'en étonneront qu'à moitié.
Autre reproche : celui de recourir un peu trop facilement à une violence graphique très dure et gratuite et s'intégrant mal au reste du film. Bien évidemment, Yau a acquéri un certain savoir-faire de par ses précédents films et la mise en scène est partiuclièrement choc, mais esthétique, mais inséré trop souvent. La scène finale de "Créatures Célèstes" était du même accabit, mais tout concourait au meurtre; si Yau n'avait laissé le flash-back au bout de la 50e minute, le film aurait gagné d'autant plus en force.
Mais ne boudons pas notre plaisir : ce film est une vraie petite merveille et aborde de front un sujet délicat. Seul Fruit Chan aurait d'ailleurs osé parler aussi ouvertement des travers dûs à la retrocession et le sujet évoqué en cela est salutaire. D'autre part, Yau s'illustre comme un réalisateur accompli, auquel l'on ne peut que souhaiter de s'imposer d'avantage comme un artiste à part et non pas d'avoir à se fondre dans le moule de la cinématographie HK...
bon film social
Herman YAU en réalisateur engagé, c'est plutot une bonne chose, d'autant que meme si le point de vue de l'auteur est discutable, il n'en oublie pas de le remettre en cause, ce qui le rend plus fort.
sinon les qualités formelles ne sont pas au rendez vous, une réalisation banale, photo pas terrible...., qui s'efface devant le propos du film, ce qui finalement est une bonne idée, meme si un effort aurait pu etre fait a ce niveau la.
l'autorité "communiste"est une fois de plus montrée du doigt, ainsi que le systeme judiciaire et carcéral colonialiste britannique. a travers ca on sent l'identité hongkongaise poindre, incertaine mais bien vivante, identité que l'on sent bien aussi dans les films de Fruit CHAN d'une autre maniere.
pas un chef d'oeuvre mais intéressant tout de meme, les films sociaux et engagés ne sont pas légions.