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3.30/5
Les Fleurs et les vagues
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.42/5
vos avis
16 critiques: 3.36/5
Bluffe et embrouillettes à Asakusa.
Si il y a un point que l'on retiendra dans l'oeuvre de Suzuki, c'est cette formidable galerie de personnages ambigus, trompeurs et espiègles, n'hésitant pas à jouer avec les décors et les ombres pour mieux tromper leur vis-à-vis. L'un des personnages les plus emblématiques du film, bien que pas forcément très important dans la trame, c'est ce mercenaire masqué et vêtu d'une cape pour mieux se confondre dans la nuit et ainsi piéger au couteau ses adversaires. Ses quelques confrontations avec Kikuji donnent lieu à de purs moments de cinéma, notamment lors de cette séquence dans une petite bâtisse où les deux protagonistes se cherchent, tout en se cachant grâce au décor et aux parois d'escalier. Le scope de Suzuki les observent, mais personne ne se trouve. Seul le spectateur est témoin des actions, un peu comme si Suzuki se moquait de son spectateur tout en les narguant.
Les fleurs et les vagues est aussi un brûlot efficace sur la condition de travail des ouvriers au Japon, sous-payés et bossant comme pas deux. Traités comme des chiens, ils ne tarderont pas à se rebeller face à leur patron, réduis à les supplier de travailler dans une séquence mémorable. Sous ses faux airs de film de sabre, le film de Suzuki est aussi un polar enjoué, faisant affronter deux époques bien distinctes : la vieille école et ses poignards de bambou et une autre plus moderne utilisant pistolets et carabines. Le choc des cultures, théâtre de séquences violentes et barbares où les deux clans du film s'affrontent dans une zizanie pas possible. Ceci dit, et comme pour Elégie de la bagarre, il manque un brin de folie que l'on trouvait dans ses polars pop (le futur Le vagabond de Tokyo ou l'extraordinaire La Marque du tueur), le film hésitant à aller au bout de ses prétentions, ne sachant pas forcément de quel côté se mettre (polar, drame, film de sabre, brûlot social?) comme en témoigne cette "belle" fin particulièrement moyenne et molle du genou. Esthétiquement le film est une pure beauté, jouant adroitement avec les très nombreux travellings horizontaux, mais ça ne suffit pas à le rendre inoubliable.
Esthétique : 4.25/5 - Pur récital avec quelques longs plans-séquences et travellings nerveux.
Musique : 3/5 - Pas follichone, il y a ceci dit le charme d'antan.
Interprétation : 4/5 - Yakuza, geisha, ouvriers, policiers, tous sont crédibles.
Scénario : 3/5 - Si le mélange des genres évoque une certaine classe, l'ensemble manque de folie.
Marée Basse
Qu’est ce qui manque à les Fleurs et les vagues pour être un Suzuki majeur ? Pas un script à la peinture du monde ouvrier bien sentie et au final à l’optimisme tranchant avec le fatalisme du cinéma de genre nippon de l’époque. Ni non plus une direction d’acteurs sans faille où se distingue KOBAYASHI Akira. Dans un registre de rigueur classique tranchant avec ses autres réalisations de l’époque, la mise en scène de Suzuki se révèle très convaincante. Et le film « pèse » bien plus cinématographiquement qu’une palanquée de films de genre asiatiques récents. Qu’est-ce qui manque alors ? Un peu d’imprévu, d’accidentel, de dérèglement qui amènerait un peu d’émotion dans une mécanique bien huilée mais froide. Une vraie puissance dramatique par exemple, celle qui tirera vers le haut la Vie d’un tatoué ou Histoire d'une prostituée. Les seuls moments où le film décolle, ce sont ces combats où l’énergie des acteurs se marie parfaitement à la rigueur impeccable de la mise en scène et du montage. Le reste du temps, on a l’impression de regarder le film trop sage d’un cinéaste plus inspiré dans ses jours plus surréalistes. Un film qui serait à la Marque du tueur ce que le classicisme sans feu d’Aviator est à la puissance tragique d’un Casino. C’est à dire un film permettant de mesurer l’abîme séparant le simple talent de la vraie grandeur.
En tout chose inférieur à La vie d'un tatoué, pourtant fort semblable...
Il manque à ces fleurs et ces vagues un peu de l'entrain et de l'ironie de la vie d'un tatoué pour convaincre pleinement. Il y a bien sur la touche Suzuki, avec sa photo lêchée et très travaillée, comme toujours formidable, un certain gout pour les marginaux, les déclassés, mais il manque ce brin de décontraction et de légereté qui tire les meilleurs Suzuki vers le génie. Peut-être un peu trop sage, peut-être un peu trop retenu, Les fleurs et les vagues est certes un bon film, mais un Suzuki moyen... peut-être sommes-nous trop durs avec ceux que nous chérissons? sans doute est-il difficile d'être grand à tous les coups? certes, reste ce gout d'inabouti qui gâche un peu le plaisir.
C'est du Suzuki, donc c'est bon
Vraiment de facture trop classique pour du Suzuki.
En attendant, c'est sûrement pas son meilleur, mais ça se suit avec plaisir : sens du drame et de la narration, belle utilisation des couleurs, perfection du cadre et des mouvements de caméra.
Un minimum syndical chez Seijun.
il manque un je ne sais quoi !
C'était mon premier film de Suzuki :
J'aime le fait d'aborder la vie ouvrière, d'une façon réaliste qui plus est, j'ai aussi beaucoup apprécié les cadrages, Suzuki metant à son profit l'architecture japonaise, mise elle-même en valeur par ces cadrages.
Mais voilà, à part cela, si le film se laisse regarder, il ne m'a pas emballé, il manque un je ne sais quoi, je pense que çà vient du rythme du film.
?????????????
Des neuf film de Seijun Suzuki que j'ai vu, "Les Fleurs et les Vagues" est celui qui m'a le moins plus . Aller savoir pourquoi ? Peut-être est ce dû au scénario, à la mlise en scène, aux acteurs ... En tout cas, j'ai trouvé qu'il manqué le petit plus qui fait la différence .
Un proto Ninkyo assez sobre.. pour du Suzuki.
Je disais que ce film ne delivrait pas la marchandise... j'avais tort.
En effet, c'est tout simplement, que le Ninkyo, genre encore jeune en 1964 (les critiques nippon pretendent que c'est Theatre of Life avec Tsuruta en 1963 qui est le premeir vrai Ninkyo), n'etait pas encore fige dans cette structure "J'encaisse mais faut pas pousser sinon je prend mon sabre et je te coupe en deux".
C'est donc un genre de Proto Ninkyo. Ou si vous voulez, un Ninkyo pre Showa Zankyo Den.... en effet cette serie de la Toei semble avoir fige le genre a jamais...
Donc ici, des couleurs, une reconstitution d'epoque assez fascinante et des inventions stylistique digne de Suzuki. Assez sobre si l'on compare a ses derniers films des annees 60, mais quand meme.
A noter une baguarre general qui ressemble fortement a un fait historique survenu en 1925. Une baguarre general entre 2 gangs qui selon certaine source aurait impliquer plus de mille personnes. Je sais ca parait gros mais bon....
Akira Kobyashi est parfait dans le role du Yakuza tenebreux...
un beau bouquet!
Du Suzuki millésimé (mention spécial pour le tueur au chapeau haute forme et à la cape noir et rouge). Ce film se rapproche beaucoup de "la vie d'un tatoué" par ses thèmes et sa mise en scène.