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Flamme et femme

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.25/5

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6 critiques: 3.04/5



Ordell Robbie 3 Des qualités formelles mais aussi des lourdeurs scénaristiques.
Xavier Chanoine 3.5 Approche passionnante du sujet malgré des longueurs
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Approche passionnante du sujet malgré des longueurs

Franchir les portes de l’univers de Yoshida revient au spectateur à produire un véritable effort d’acceptation de l’hermétisme, appréhender le cinéma d’une toute autre manière, passer un moment devant une œuvre aux antipodes du cinéma mainstream, une oeuvre aux influences Godardiennes à peine suggérées (les protagonistes parlant à la troisième personne ou racontant le déroulement d’une action) qui pourrait être salement taxée d’imitation de signature. Flamme et femme avant Eros + Massacre ou le lourdingue Purgatoire Eroïca c’est un peu tout ça, compilation de ce que Yoshida a su faire et fera de bien tout au long d’une filmographie radicalement différente selon les époques. Des hommes, des femmes, un gamin. Qui est le bon dieu de père ? Comment un couple peut entretenir une relation si l’enfant, né sous insémination artificielle, est un des problèmes qu’aucun n’arrive à régler ? La question de l’identité est aussi soulevée par la même occasion, le rapport au réel et au fictif par l’intermédiaire de flashs morbides sortis de l’au-delà, de même que la stabilité du couple standard sans gros problème. Yoshida pose son regard sur  deux couples visiblement normaux, les Ibuki et Sakaguchi, en tentant de comprendre les faits et gestes ainsi que les pensées de chacun. Cette jeune femme qui capture le temps d’une journée l’enfant de Ibuki Ritsuko (Okada Mariko) sous prétexte qu’elle aimerait en avoir un, l’autre qui fait l’amour avec un drôle de type à lunette qui a plus d’importance que l’on croit, on est en plein dans l’introspection du couple et du rôle de mère de Ritsuko.

En dépit de sa structure qui privilégie une certaine liberté sur le plan de la narration, Flamme et femme arrive à être passionnant par la manière dont les questions sont abordées quitte à ne pas comprendre là où le cinéaste veut nous emmener. Les ruptures de ton, très nombreuses, participent à cette liberté, cette indépendance pleinement assumée depuis que Yoshida a les pleins pouvoirs. La lecture est certes lourde, les pages difficiles à décrypter, mais le résultat aboutit très souvent à quelque chose d’unique. Unique dans sa lenteur aussi, ce qui pourra déplaire. Autre chose intéressante dans l’entreprise Yoshida, c’est ce changement récurrent de techniciens. Ici, le chef opérateur n’est pas un collaborateur de longue date et arrive pourtant à développer des idées cohérentes avec l’œuvre –d’un point de vue strictement formel- de Yoshida depuis sa veine mélodramatique entamée en 1965. La recherche du cadre quasi insolite débouche sur de sacrés moments hypnotisant, accentués par de nombreuses séquences caméra à l’épaule ne souffrant pas trop du tic vertige auteur. L’ensemble tend à produire des séquences magnifiquement contrastées et les passages en extérieur, comme ceux en forêt, sont dans le genre absolument renversants. La bande-son est quant à elle singulière, avec un chœur féminin récurrent particulièrement étrange. A noter l’absence de fin concrète, récurrente au cinéma de Yoshida. Au final ce Flamme et femme examine le couple avec intelligence et décalage, pas loin de tomber dans un certain versant du cinéma de Godard (en particulier lors des nombreuses séquences de discussion impliquant plus de quatre protagonistes et dans l’interprétation parfois outrée) mais sans chercher le copycat. Yoshida avait encore le temps pour ça.



26 mars 2009
par Xavier Chanoine


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