Pas de budget, pas de scénario, pas de plans larges, mais quelle patate!
On avait déjà vu avec
Opapatika que
PONGSUWAN Thanakorn avait encore beaucoup à apprendre en terme de réalisation, malgré de réelles ambitions visuelles et narratives. Hélas le succès très relatif du film l'oblige à se tourner vers des films plus commerciaux. Et l'on sait très bien que "film commercial" en Thaïlande lorgne vers la série B bas de gamme pour peu que le budget ne soit pas bien élevé. Ce
Fireball en manque assurément, de budget. Techniquement, mis à part quelques plans plus soignés sur la fin du film, on est à des kilomètres d'
Opapatika et son niveau technique supérieur à la moyenne nationale. Ici, économie oblige j'imagine, on nous serd une image numérique qui n'a pour elle qu'une définition à couper le souffle. Mais autrement on cherche un directeur photo. Dommage, il y avait quelques décors à mettre en valeur. Le scénario est d'une simplicité enfantile: une équipe de basket, des méchants, et d'énormes bastons. On ajoute bien quelques sous intrigues très fines et convenues sur les personnages de l'équipe, mais le but est de faire simple, commercial, et surtout, de faire parler la poudre.
A ce niveau, force est de constater que les scènes d'action ne fatiguent pas le cerveau: les règles sont simples, il suffit de marquer un panier ou de mettre KO tous les adversaires pour gagner... Le basket devient donc un prétexte à enchaîner des scènes de baston bourrines comme seul la Thaïlande sait en faire actuellement. On aurait cependant apprécier que Thanakorn Pongsuwan utilise autre chose que des gros plans d'une demi seconde pour monter ses matchs. C'est bien simple, on ne comprend pas souvent ce qui se passe. La lisibilité des scènes d'action y perd considérablement, et c'est bien dommage car la débauche d'énergie de l'ensemble finit par vraiment impressioner.
Fireball est finalement assez symptomatique des défauts des films Thai à petit budget. On sacrifie le scénario et les moyens techniques pour n'offrir que des scènes d'action qui ne sauveront les films que pendant un temps. Les résultats très mitigés au box office du film rassure cependant sur la pertinence de projets plus personnels et moins "internationaux" dans le mauvais sens du terme. Si ce
Fireball saura faire le bonheur des vidéoclubs, il faudra que Thanakorn Pongsuwan maîtrise mieux son énergie à la caméra et se montre plus exigeant en terme de scénario pour sortir du ventre mou du cinéma Thaï actuel. On lui offre le bénéfice du doute grâce à l'énergie complètement défoulante de son film, mais la Thaïlande doit viser plus haut.
Basket Case
J'avais franchement accroché sur "Opapatika" (même si – à force d'avoir bossé sur l'édition DVD, les défauts scénaristiques se faisaient cruellement ressentir après des visions répétées) pour le seul plaisir de l'image, des fights et de sa thématique des super-héros maudits…
J'en attendais beaucoup de ce nouveau film de Pongsuwan Thanakorn, surtout que le pitch donnait forcément envie sur papier et que les acheteurs internationaux se sont emballés très tôt (de nombreux préachats ont été réalisés sur le simple pitch et l'affiche du film avant même le début du tournage) pour surenchérir sur le projet (le film est acheté pour la France). Et c'est d'ailleurs dans une optique 100 % "vente internationale", que ce film a été réalisé: le producteur à la tête du projet n'est autre que Wattaleela "Uncle" Adirek, l'un des plus influents producteurs de la thaïlande, qui avait déjà tenté à plusieurs reprises de "percer" le marché international avec sa précédente société, "Film Bangkok" ayant fait faillite depuis. "Bangkok Film Studio", son nouveau-né, s'est dès le départ efforcé à nouer contact avec des éventuels coproducteurs internationaux. Et le pitch est moins formaté à un marché local (le film a d'ailleurs fait un gros bide et ce malgré Barameeanan Preeti, alias Bank du groupe de rock CLASH en tête d'affiche), qu'à une demande plus mondiale avec de l'action à l'extrême, donne les acheteurs en cherchent toujours dans le cinéma asiatique…
J'avais envie de voir le film, parce que le scénario était cosigné Taweewat Wantha, réalisateur totalemetn barré de "SARS WARS" et – surtout de "The Sperm"…
Les premières bandes-annonces dévoilaient un vrai plaisir coupable.
Le résultat est un désastre.
Tous les travers du précédent film de Pongsuwan sont ici démultipliés par mille. Toujours dans son but avoué de proposer "de l'action avec une vraie histoire et des personnages", il enchaîne donc scène d'action avec un moment plus calme…Sauf que les personnages sont très maladroitement esquissés (pour ne pas dire franchement stéréotypés) et que les moments purement dramatiques cassent le rythme du film et que très souvent, ils n'ont absolument rien à dire, si ce n'est que pour souligner une nouvelle fois l'enjeu principal du film (venger le frère). Pénible.
Quant aux scènes d'action, elles sont totalement ratées. Pongsuwan ne ait absolument pas mettre en scène une seule chorégraphie. La plupart du temps, il se contente donc de mettre son cadreur au milieu du terrain de jeu et de capter ce qui se passe aux alentours. Du coup, la caméra s'agite dans tous les sens pour tenter de filmer tous les participants. Parfois un joueur passe dans le champ, souvent on ne voit rien ou seulement le sol, le cadreur tentant de rattraper les adversaires. Il y a des nombreux cuts pour tenter d'insuffler un semblant de vitesse…et pour accompagner la violence des coups distribués (ou pour masquer le manque de dynamisme des participants). La plus belle scène est pourtant celle tournée sous une pluie abondante (artificielle), qui fait que des nombreuses gouttes obstruent l'objectif et empêchent de voir ce qui se passe. On pense d'abord, qu'il ne s'agit que d'un plan ou d'un effet de style raté et que le réalisateur n'aurait quand même pas osé filmer toute la séquence ainsi…ben si, ça dure cinq longues minutes et tout ce que l'on voit, ce sont ces foutues trainées de pluie rendant tout l'arrière-plan totalement flou. Autant filmer une séquence entière en contre-jour…le soleil rend plus joyeux que la pluie…
Et puis il y a un magnifique épilogue pleurnichard, qui finit par faire sombrer l'ensemble dans un comique absolument involontaire.
Un navet en puissance, qui va forcément cartonner en raison de son pitch alléchant et – j'en suis sûr – d'une campagne de marketing rondement mené, qui vont finir par berner des très, très nombreux acheteurs du grand public, avide de sensations fortes…et qui va juste contribuer au renforcement des préjugés d'un cinéma asiatique, qui – heureusement – ne se restreint pas aux seuls navets de ce genre…
Bouzesque...
Je pense que Fireball est pire que Kung Fu Dunk. A la différence que cette fois ci on est pas trompé sur la marchandise, contrairement au premier. Là le souci c'est que le réal a du se faire couper un bras lors du tournage de OPAPATIKA... forcément ça s'en ressent. Ca ramène le cinéma thai 15 ans en arrière du temps des Born to fight (premère version) de Panna Rittikrai ou Spirited Warrior. Les scènes d'action font vraiment pitié, le caméraman se demande ce qu'il doit filmer et le monteur quoi faire de ces plans ridicules si ce n'est que faire des coupes toutes les 4 secondes pour masquer le grotesque... heureusement que la post prod sait utiliser un virtual Dubb craqué avec 3 effets répétés à outrance... On appréciera egalement au passage le pompage scandaleux du scénar de Kickboxer... Une grosse bouze quoi