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Female Yakuza Tale

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 3.25/5

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12 critiques: 3.21/5



Ordell Robbie 3.25 Du Ishii Teruo haut de gamme
drélium 3.5 Yeaah, Hit me Baby.
Arno Ching-wan 3 Putes pas soumises mais assez souvent à poil quand même
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Du Ishii Teruo haut de gamme

Précoce Ike Reiko… Non seulement elle était apparue dans position compromettantes à l’écran très tôt à la fin de l’adolescence, non seulement elle en était déjà au bout d’un an à un second volet des aventures d’Ocho mais elle se retrouve à déjà avoir beaucoup gagné en charisme d’actrice par rapport au volet précédent. Si Female yakuza tale surpasse le premier volet alors qu’Ishii Teruo a moins de potentiel comme metteur en scène que Suzuki Norifumi, elle en est en partie responsable.

L’autre point ayant nettement progressé est celui du score. On se souvient à quel point un certain cinéma de genre seventies a eu une inclinaison pour le crossover. Inclinaison qui n’a d’ailleurs pas toujours eu des résultats heureux. Ce désir-là, on le retrouvait dans le mélange japonais traditionnel/influence hispanisante du combat sous la neige du premier volet. Il est ici prolongé de façon bien plus convaincante par un score alternant passages jazzy, guitares rock psychédéliques et influence blaxploitation. Pourquoi cela fonctionne ici ? Parce que cela fait écho à un traitement narratif et formel proche des polars contemporains ayant fait la gloire d’Ishii cinéaste de genre. Sans vraie ambition thématique et finalement proche dans sa progression narrative d’une série B standard, le film est porté par une mise en scène de bonne facture faisant souvent des détours vers un style (gros coups de zooms, usage récurrent du grand angle, courses poursuites au style caméra à l’épaule heurté) rappelant un Sexy Line. Ishii fait même parfois preuve d’un vrai sens du cadre en Scope. En partie du fait du cahier des charges pinky violence, on retrouve le versant érotisme/torture du cinéma d’Ishii avec quelques idées flattant le public male de l’époque : la drogue planquée dans les partie intimes des femmes, Ocho jouant les voyeuses d’une scène de sexe entre une Japonaise et un Noir, Ocho se déshabillant quand un yakuza lubrique le lui demande…

Quelques personnages hauts en couleurs et quelques idées narratives d’un n’importe quoi plaisant relèvent la sauce : comment obtenir une tenue de prêtre de manière très spéciale pour échapper à ses poursuivants, comment humilier un homme en couchant avec lui, le clone sasorien débarquant en plein milieu du récit… Les seconds rôles masculins caricaturaux cabotinent parfois mais c’était le défaut assez récurrent du cinéma d’exploitation nippon de l’époque. Et puis ce final autant bourré de n’importe quoi que monté à l’énergie… Spoilers Soit des filles vengeresses en rang faisant le signe de la croix avant d’attaquer et enlevant le haut pour ce faire, un vrai sens du grotesque de de l’exagération, une jubilation communicative de ces « guerrières ». Soit un reflet de la fascinante schizophrénie du cinéma d’exploitation japonais d’époque : tout pour exciter le spectateur male, tout pour que les hommes finissent humiliés à l’écran… Avant ce plan final où, ayant exécuté leur « contrat » Ocho et cette armada dénudée s’en va sur fond de chanson à la Urami Bushi sans avoir oublié de faire un petit coucou malicieux au spectateur. Promis Ocho, on sera là la prochaine fois…Fin Spoilers

Cinéaste irrégulier ayant parfois eu des tendances à bâcler ses films, précurseur du jitsuroku moins inspiré que certains de ses suiveurs, Ishii Teruo sut se révéler bon artisan dans ses bons jours et ce film d’exploitation de bonne facture a le mérite de nous le rappeler.



21 octobre 2005
par Ordell Robbie




Yeaah, Hit me Baby.

Ce Female Yakuza Tale a du style et de la chaleur délurée à revendre, bien plus délurée que Sex and Fury, oscillant entre de vraies idées d'ambiance visuelle "Suzukienne" et un rythme maintenu teinté de n'importe quoi énervé très Teruo Ishii et de petites balances comiques qui lui donne de la vie et de l'énergie, tout comme son héroïne, la craquante Reiko Ike, montre un charisme certain et propre à elle la démarquant nettement de Meiko Kaji bien plus monolithique. Elle se permet des petits commentaires taquins entre elle et le spectateur, use de son regard malicieux en coin, remue ses lèvres rougeoyantes et son corps tatoué de feu avec un charme potelé qui la rend plus vulnérable, plus humaine aussi, tout en restant follement sexy et dangereuse. Preuve en est pour mettre directement dans le bain, ce combat d'ouverture sous la pluie, typique, où la belle tranche du mâle entièrement nue en passant devant son ombrelle aux moments opportuns. Pour autant, ses qualités de sabreuse sont très secondaires et n'auront cours qu'au début et à la fin du film.

Le bien barré Teruo Ishii n'a pas grand chose à faire valoir sur le fond et reste avec sagesse linéaire et simple mais niveau forme c'est autre chose. Il s'approprie le cadre pour réchauffer tout ça à sa manière. Primo, la musique aux petits oignons contrairement à Sex and Fury, qu'elle soit atmosphérique, psychédélique ou groovy, flûte, gimbarde, scie ou saxo typique du genre, le score a la frite et le premier 1/4 d'heure enchaîne le mix avec délice, de la chaleur en boîte. Chaleur accrue par la mise en scène à l'arrache mais variée et chercheuse. Les spots colorés bien typiques du genre et de Suzuki tranchent le cadre mais jamais à outrance. La variété est de mise, poursuite vue en grosse plongée du haut des ruelles colorées et bordéliques, plans à terre dans les appartements enchevêtrés, caméra à l'épaule, gros plans chaotiques particulièrement efficaces et bien trouvés dans les scènes chaudes régulières, et des instants déviants comme ce court plan vu de l'entre jambes d'où part de belles bottes en cuir ou ces ombres qui s'agitent derrière les aplats colorés. Tout cela se marie à merveille avec la volonté de délurer la chose au sens propre (la drogue en flacons fourrée à la chaîne dans les entre jambes des prostituées en est le meilleur exemple), et d'échauder le mâle de l'époque avec des scènes de poignasse (les beaux blacks à l'oeuvre). De l'excès comique très exploit' aussi avec ce lancer fulgurant de crotte de nez où ce lancer de balle dans le nez, c'est au choix, deux petits exemples d'idées pas fines qui font mouches. Et puis ce final orgiaque forcément, aussi furieux que filmé à l'arrache qui clôt le métrage avec un panache coloré et "crache à la g." qui fait plaisir.

Bon à part ça, l'histoire de prostituées utilisées comme transporteuses de drogue qui finissent par se révolter sous l'impulsion de la Sasori de service (qui a du charme aussi, notamment avec sa belle voix caverneuse) et de la fine lame Reiko n'offre rien de bien nouveau au pays de l'exploit nippone (enfin, je ne suis qu'un amateur), mais ce Female Yakuza Tale fait plaisir grâce à son équilibre entre style et arrache sans souci. Il sait ne pas s'embourber en cherchant à tout prix l'ambiance rigoureuse, l'héroïne tiraillée et la tristesse qui l'accompagne le plus souvent, notamment grâce à Reiko en effet qui se rit bien de ces mâles à un neurone, une galerie de personnages excités dont des trafiquants patibulaires et une meute de nibards tout frais démoulés, mais aussi grâce à Teruo Ishii qui balance franchement bien la sauce, avec style et générosité.

21 octobre 2005
par drélium




Putes pas soumises mais assez souvent à poil quand même

Du sang et du sexe!!Le titre Female Yakuza Tale: Inquisition and Torture est plutôt bien trouvé. Il y a de la femelle qui fait mal (qui female ?), entendez par là de la fesse (beaucoup), des nibards (à la pelle) et des bras (euh…) armés de couteaux (à la fin). Il y a aussi du yakuza, c’est à dire des tatouages et des doigts coupés, avec comme instant majeur cette femme insistant pour qu’une autre femme armée d'un... couteau (suivez) épargne le majeur de son homme, à deux doigts (euh...) d’y passer. « Faveur de femme faite à une autre femme » nous dit-elle... Nous avons ensuite un peu d’inquisition, un moine se fait piquer sa bure et une fausse nonne se signe avant de zigouiller des vilains z’hommes (ça compte ça?), et l'on termine par la torture, notamment lors de la scène la plus réussie du film, celle où une jeune adolescente se fait tuer d’une bien malsaine manière dans un hôpital psychiatrique de pacotille, un passage décalé avec ces fous impossibles et son décors peu crédible mais un passage dramatiquement fort où, enfin, des personnages existent vraiment, par-delà leurs frusques et mimiques exagérées, typiques. Plus généralement, la narration de l’œuvre est trop décousue, la faute à un scénario globalement inexistant dans lequel tentent de cohabiter trop de personnages et trop d'impératifs contradictoires liés au genre pour que le spectateur ait la moindre chance d’accrocher vraiment à ce gros n'importe quoi. Ce joyeux bordel emporte quand même l’adhésion au gré de ses quelques scènes paillardes rigolardes où des gardes y dardent des femmes qui se fardent. Autant dire que ça barde ! Le top du top : le final, évidemment, décomplexé à souhaits et formidablement exutoire.

Merci à la MJC d'Olivet et à sa cave où, à défauts de spiritueux, on trouve des films spirituels et des bières rafraîchissantes.

PS : Ca manque de « tale » tout ça, mais à part Yves du tale « c’est une langue belle avec des mots superbes », je ne vois pas. Encore que ce film-ci étant un héritier mutant de Elle s'appelait Scorpion, peut-être à la rigueur pouvons nous dire quelque chose du genre : « tale père tale fils », même si c’est un peu exagéré. Si, c’est un peu exagéré quand même. Oh bah si, quand même hein… Ooooaaah l’autre eh...



07 avril 2006
par Arno Ching-wan


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