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The Fast Sword

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5 critiques: 3.3/5

visiteurnote
abdelali 4
Jérémy 2.5
le singe 3.75
Manolo 3.5
Phildu62 2.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Un très bon Wu Xia Pian qui ne vient pas de chez les Shaw's.

Cette fois c'est la Golden Harvest qui nous présente un WXP pas très connus mais exellent , surtout pour les combats très varié (l'arme du Bad Guy qui est Miao Tien est un ciseau geant) dirigé par Sammo Hung . A noter que Sammo Hung n'a qu'un petit role (de mechant), qui apparait que dans 1 mini combat.

16 janvier 2005
par abdelali


Un film de genres... un bon p'tit Eastern

L'histoire

Voulant faire justice lui-même, un valeureux combattant (Shih Jun) tente d'assassiner celui qui a tué son père et poussé sa famille à la semi-misère depuis une douzaine d'années. L'attentat réussi mais un officier non moins valeureux (Chang Yi) est chargé de l'appréhender et de l'escorter jusqu'au tribunal. Le sens de l'honnêteté de sa mère (Wang Lai), confiante en la justice, le résoud à suivre l'officier. Par ailleurs, les sbires du clan adverse, eux-mêmes bien décidés à se faire à leur tour justice, réclament que le prisonnier leur soit remis, ce à quoi l'officier se refuse bien évidemment. Les deux hommes prennent donc la route suivis par une partie des sbires et laissant à leur sort la mère du prévenu ainsi que sa jeune soeur (Hon Seung Kam). De la confrontation de ces deux héros ainsi que des épreuves rencontrées naîtra tout naturellement une amitié faite du respect réciproque pour leur sens de l'honneur qui les entraînera à mêler leur destin.

Un contexte particulier : les débuts de la Golden Harvest

A l'évidence, on n'est pas là dans les grosses productions de la même époque dues à la Shaw Brothers (voir par exemple à titre de comparaison le remarquable Crimson Charm sorti quelques mois plus tôt par la SB, première réalisation en titre du même Huang Feng, déjà d'après Zhuge Qingyun et avec également Chang Yi pour co-héros ainsi qu'un Sammo Hung de passage). On est là au tout début de l'aventure "Golden Harvest", avec des budgets probablement bien différents et surtout sans les stars, toute la machinerie bien rôdée et les décors fastueux de la grande soeur SB (le "fond de commerce" GH est malgré tout récupéré de la défunte Cathay). Mais on y trouve manifestement des envies et des idées qui sauront amener une certaine fraîcheur (même si parfois d'importation...) et créer une alternative cinématographique à la toute puissante Shaw Brothers. N'oublions pas que ce sera la Golden Harvest qui propulsera sur le devant de la scène des personnes aussi emblématiques du renouveau HK que Sammo Hung, Jackie Chan, Michael Hui ou Bruce Lee. Ainsi donc, ce film marque le début officiel du tandem "Huang Feng - Sammo Hung" (bien qu'ils aient déjà travaillé ensemble à la SB, notamment le "Crimson Charm" précité), tout à fait dans le ton de cet esprit Golden Harvest naissant : l'un (transfuge de la SB ayant accompagné Raymond Chow à la création de la GH) se montrant un réalisateur économe autant que scénariste habile non défait d'un certain classicisme, l'autre apportant la fougue novatrice de sa jeunesse et son sens de la chorégraphie très personnel. Une alchimie gagnante qui produira quelques jolies pièces pour le studio telles que Hap Ki Do, Bandits from Shantung, Shaolin Plot,...

Un film au scénario hybride


Partant d'un scénario à la tendance encore très wuxia classique (la rencontre de deux preux chevaliers, une pure histoire d'honneur et d'amitié virile) écrit par Huang Feng d'après une histoire originale de Zhuge Qingyun, viennent se greffer un traitement à l'ambiance très western très appuyée (assez sombre, semi-policier, en décors extérieurs et avec musiques d'emprunt adéquates) ainsi que les chorégraphies orientées nouvelle époque de Mr Sammo HUNG, amenant le coté kungfu-pian (moins de pure théâtralité, plus de réalisme). Et c'est bien cette association des trois ambiances et le sens chorégraphique particulier de ce surdoué du cinéma d'arts martiaux qui donne son originalité au film, le genre kungfu un peu rude n'étant pas une nouveauté en soit (le travail de Han Ying Chieh, parrain et mentor de Sammo dans le métier, allait déjà dans ce sens) non plus que l'ambiance western (voir par exemple dés 1968 le coté puissamment italien du Bells of Death de Griffin Yueh Feng, laissant d'ailleurs appercevoir notre ami Sammo au passage, ou encore le plus classique Jade Faced Assassin scénarisé et co-réalisé par Huang Feng en 1971 pour la SB). Sachant cela, qu'en est-il du résultat ? Et bien sans trop de surprise, cela fonctionne très bien ; le coté western officiant comme un lien parfait entre l'héroïsme romanesque de la partie wuxia-pian et celui plus âprement réaliste de la partie kungfu-pian. Qui plus est, contrairement à d'autres productions similaires, le résultat obtenu ne fait absolument pas cheap. Tout y est peut-être fait à l'économie de moyen, mais assurément pas sans rigueur. Entre autres, la musique est choisie avec un soin tout particulier : presque entièrement extraite de la BO composée par Dominic Frontiere pour le "Hang'em high/Pendez-les haut et court" sorti la même année, les différentes déclinaisons du thème principal employées judicieusement selon l'image, au point qu'elle semble avoir été composée pour le film. Et pour en revenir au scénario, sans être d'une grande profondeur (ce n'était pas le but) et faisant surtout la part belle à l'ambiance, il est malgré tout très correctement élaboré par l'honnête artisan qu'est Huang Feng. Celui-ci, sachant qu'un scénario se développe sur la durée, a eu soin de ménager ses effets tout le long de l'aventure.

Des combats dignes des plus grands de l'époque


"The Fast Sword" étant né à Hong-kong dans les années 70 et en partie accouché par Mr Sammo Hung, il faut aussi parler de combats... Mais sans oublier qu'ils ne sont pas ici l'essentiel du spectacle. Ici, Huang Feng est le maître du jeu et, si les affrontements seront bien là (pour la couleur locale et l'attente du publique), ils resteront au service de l'histoire ou au moins en adéquation avec son développement. Donc, pour ce qui est des combats à proprement parler, il serait difficile de leur reprocher quoi que ce soit. Ils sont tous de bonne qualité et d'une vision agréable ; rapides, techniques et inventifs. Et eux aussi correspondent parfaitement au cahier des charges global en mixant les références aux différents genres. Ainsi, conformément aux habitudes du wuxia-pian, les héros se battrons noblement à l'épée (pour Shih Jun), au sabre (double pour Chang Yi) ou au fouet (pour Hon Seung Kam). Seulement, ce sera sans la distance habituelle au genre : quasiment au corps à corps comme dans un bon kungfu-pian. Les méchants quand à eux utiliseront plutôt des armes moins nobles, plus exotiques et surtout plus courtes. Et lorsque il arrivera aux deux héros de se battre ensemble, ce sera à mains nues et cela ressemblera d'avantage à de la boxe. A noter aussi la façon dont Chang Yi rengainera ses sabres courts : comme des colts, un de chaque coté et sans oublier le moulinet qui fait plus classe. Un joli clin d'oeuil supplémentaire au western... Mais la plus grande qualité des chorégraphies mises en place par Maître Samo, étant donné qu'il s'agit d'un film, avec des acteurs... c'est surtout de parvenir à rendre chaque combattants relativement crédible, qu'il soit ou non artiste martial de formation. Et dans le domaine mon coup de coeur personnel va au personnage joué par Wang Lai, surnommée l'actrice aux mille visages, magnifique dans son rôle de la mère aveugle combattant avec sa canne et amenant une véritable profondeur dramatique à ses interventions martiales (le résultat d'une rencontre réussie entre un réalisateur honnête, un grand chorégraphe et une actrice de grande classe). Maintenant, coté ambiance... comme dirait Raoul Wolfoni dans les "Tontons Flingueurs" : "Faut reconnaître, c'est du brutal". Ici, les armes tranchent et le sang coule. Sans atteindre la violence des associations "Chang Cheh - Liu Chia Liang" (le style étant de toutes façons différent), disons que cela reste très létalement acceptable. Et dans la veine de cette très honorable référence en matière de souffrance infligée aux personnages, on aura même droit au martyre de la mère façon St Sébastien ainsi qu'au supplice du fils (une scène qui une fois de plus n'est pas sans évoquer des références au genre western). Et Mr Sammo himself, alors ?... Et bien il a juste un tout petit rôle dans l'équipe des méchants, lors de deux scènes et se fait envoyer au tapis à plusieurs reprises. Mais on pourra très facilement le remarquer tant il montre déjà une personnalité très marquée dans sa manière de se mettre en scène. Par rapport à cela, la suite de sa carrière n'est pas une surprise.

Une technique sans surprise privilégiant la qualité d'ensemble


Sur le plan cinématographique pur, il n'y a évidemment rien de bien extraordinaire à relever étant donné le contexte exposé plus haut. Notamment, si la réalisation semble maîtrisée sur la globalité du film, elle reste à l'évidence techniquement peu élaborée. On trouve bien quelques essais de mouvements de caméra mais pas toujours du meilleur effet final. Tout cela sent un peu l'économie et l'inexpérience (1971 est l'année des toutes premières réalisations pour Huang Feng). En fait, les qualités sont plutôt à rechercher au niveau de l'ensemble, dans la cohérence générale obtenue malgré (et par) le mélange des genres. Selon moi, le résultat distille un charme bien plus profond et original que la très grande majorité des autres productions de la catégorie. En particulier, il est tout à fait appréciable d'avoir affaire à des personnages dont la consistance liée au fond dramatique s'avère largement au-dessus de l'anecdotique. Moi, c'est ce que j'appèle la "qualité Huang Feng" : une certaine fraîcheur dans le classicisme et une fluidité du récit malgré un fond généralement plus fouillé que la moyenne. De fait, Huang Feng étant avant tout un scénariste, il sera toujours d'avantage un raconteur qu'un montreur.

Verdict


Au final, "The Fast Sword", sans avoir rien de tout à fait extraordinaire, est un film dont l'importance à titre historique n'est probablement pas à négliger pour les nombreuses raisons précitées. Du moins, son orientation résolument western et sa qualité d'ensemble en font un bon petit film à l'ambiance totalement hybride mais au final très cohérente. Un de ceux dont on peut aisément et très agréablement se souvenir.

Et après cela, ça n'étonnera personne si je vous dis que c'est probablement mon "petit" film préféré ; un des rares que je revoie chaque fois avec un plaisir renouvelé.

24 janvier 2005
par le singe


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