La vie est un long fleuve tranquille
Faisant suite au succès de "Let'em Laugh", Alfred Cheung enchaîne avec cette petite comédie destinée avant tout de faire rire tout en se posant en réflexion (légère) du problème de l'arrivée d'immigrants chinois.
Narrant les aventures d'une petite famille venue de la campagne chinoise à la "grande ville HKaise", le film met en scène différents épsiodes plus ou moins drôles entièrement focalisé sur la naïveté et le décalage de la famille par rapport à la vie citadine. Démunie dès le départ (ils se retrouvent sans un sou et sans connaissances dans la grande ville), ils sont condamnés à dormir à la rue et de mendier.
Le réalisateur n'exploite moins la misère et condition de vie pénible, mais cherche toujours à faire rire des malheurs. Si la traduction littorale du titre original serait "Les lumières de la ville", on retrouve de fortes influences du côté des premiers films de Chaplin et de son personnage de clochard débrouillard.
Evidemment, la famille n'est qu'une grossière caricature et leurs aventures sont plus rocambolesques, que véridiques; mais le réalisateur arrive à ne pas les ridiculiser (comme c'est actuellement le cas de beaucoup de comédies américaines marchant sur le même principe). Au contraire : les personnages sont attachants, touchants dans leur candidité et naïveté.
L'occidental est effectivement représenté comme un sauvage, bourré et profitant de la femme chinoise...caricature un brin facile...
Le film réserve quelques excellents gags (le gag du pigeon est vraiment très bon), mais soulève également bon nombre d'interrogations par rapport au dysfonctionnement de notre société et prend une tournure plus grave au fur et à mesure du film. La fin n'est d'ailleurs pas des plus heureuses...
Une petite comédie, loin des cabotinages HK habituels, au charme certain; moi, j'adhère !
Une petite comédie dramatique douce-amère avec un certain goût d'inachevé 
L'histoire
Une famille de paysans de Chine Populaire vient chercher une existence meilleure parmi les lumières de Hong-Kong. Ils iront candidement de mésaventures en déconvenues dans la précarité solidaire du petit peuple de migrants, à porté de langue d'un luxe hongkongais qui restera pour eux inaccessible.
Le film
Peut-être est-ce une question d'époque et de style d'écriture mais j'ai personnellement trouvé le scénario assez léger question construction du récit et progression dramatique. A enchaîner simplement les situations sans en approfondir le fond dramatique (selon le sentiment que j'en ai), le récit perd de son impact et on peut finir par se demander où Alfred Cheung voulait en venir. Quel est vraiment le sujet du film ? Est-il question de montrer (dénoncer) le décalage entre Hong-Kong et la Chine Populaire du début des années 80 (et dans quel but ?...) ou bien s'agit-il juste de sourire gentiment et confortablement aux mésaventures pittoresques d'une famille de migrants ? Je pencherais quand-même pour la première solution tout en regrettant fortement que le sujet n'ai pas été traité avec d'avantage de consistance.
Quand au but de la démonstration, cela peut sembler un procès d'intention de ma part mais, rien que par les souvenirs de Chine des personnages, montrés façon carte postale d'un monde paysan fier et idyllique à la mode RPC, leurs moeurs semblant d'un autre temps ou bien même leur démarche voûtée et sautillante (façon Anita Mui dans "The Top Bet"...), cela ressemble d'avantage à de la caricature qu'à de la satire. Si on ajoute à cela que leurs mésaventures se soldent généralement de façon heureuse grâce à la généreuse bienveillance des hongkongais installés ou de l'autorité policière locale (en fait, seul les occidentaux y sont vraiment mauvais), il est permis de se demander si il ne s'agissait pas plutôt de caresser un peu le publique asiatique local dans le sens du poil. Enfin, peut-être faudrait-il analyser le contexte de l'époque pour y chercher quelques réponses sur ce point...
Reste que l'ensemble se regarde sans déplaisir grâce à quelques scènes à l'humour doux-amère basé sur le décalage des situations. Sans vouloir pousser trop loin, je dirais qu'il semble même y avoir un petit quelque-chose hérité de Charlie Chaplin là-dedans...
On peut aussi prendre plaisir à voir Kara Hu, Lo Lieh ou Ku Feng dans des rôles inhabituels. Et je ne parle pas d'Anthony Chan qui est à sa place habituelle.
Verdict
Au final, un film effectivement divertissant et non dénué de charme mais dont le but ou la signification reste vague. D'autant plus domage étant donné que son sujet lui offrait l'occasion de se constituer en témoin social important de son époque (mais il l'est peut-être, en fait... justement par ce coté rassurant).
Intéressant malgré tout et à voir pour se faire une idée.
Un petit drame sans grand intérêt, mais néanmoins regardable car très bien interprété. Les quatre membres de la famille sont tous très convaincants et quelques vedettes viennent camper les second rôles.
