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Empereur Tomato Ketchup

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les avis de Cinemasie

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Xavier Chanoine 1.5 Une expérimentation décalée et abjecte. Grosse curiosité
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Une expérimentation décalée et abjecte. Grosse curiosité

[Critique de la version de 22mn]
Et si les enfants prenaient le pouvoir? Une question soulevée par Terayama Shuji dans un contexte de chaos, rappelant l'époque de l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale. On y voit une troupe de morveux prendre le contrôle de la ville (semble t-il Tokyo), faire la loi et traînant en prison tous les adultes qui se trouvent sur leur chemin. Parfois ils les fusillent pour rigoler. Un constat alarmant établit par Terayama, qui pointe du doigt une société à revoir, à reconstruire, et ce sont des gosses révolutionnaires et fascistes qui s'occupent des hostilités. Le plus étonnant dans cette oeuvre définitivement expérimentale c'est cette faculté à faire fusionner l'image et le son pour créer un tout mystique et surnaturel : les nombreuses croix que crayonnent les enfants sont accompagnées de gémissements ou cris de douleur féminins, les lynchages sont bercés par des musiques de fanfare ultra second degré (dans le même genre, Riz Ortolani avait fait un superbe travail sur Mondo Cane (Italie, 1962) en accompagnant les images crues de sa musique festive), créant cette espèce de fête anarchique, véritable orgie organisée par une poignée de bambins dangereux.

Une oeuvre comme Emperor Tomato Ketchup est absolument inconcevable de nos jours, puisque le cinéaste (et professionnel de l'expérimentation sous toutes ses coutures) n'hésite pas à mettre en scène l'empereur (un gamin de 8-10 ans) entrain de faire l'amour (simulé, mais le contact est bien là) à une femme qu'il obligea à se déshabiller au préalable sous la menace de son fusil. On retrouvera ce même enfant en compagnie de trois nymphomanes dans une scène de nu intégrale. Des images immondes qui nous rappelle que cette génération de cinéastes, appartenant à la nouvelle vague au Japon, n'hésitait pas à aller plutôt loin dans leurs propos. Il est aussi franchement curieux de voir des mômes se déguiser en Staline, crayonner le portrait de Mao Zedong ou même se vêtir d'habits du Ku Klux Klan lorsqu'ils poursuivent de pauvres vieillards dans la rue. En fin de compte, Emperor Tomato Ketchup vaut plus pour son aspect historique que pour ses qualités intrinsèques, car même si Terayama expérimente jusqu'au bout son oeuvre (cette statue de chien que l'on retrouve un peu partout, ces séquences d'amour pour le moins écoeurantes, ces textes allemands sur l'écran rappelant les tractes nazis...), il est difficile d'être pleinement d'accord ou d'accepter ce qui se déroule sous nos yeux.



30 janvier 2008
par Xavier Chanoine


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