Têtes à claques
"Drop" est l'un de ses nombreux ersatz de films des gangs scolaires à s'engouffrer dans la brèche ouverte par le succès (surprise) de "Crows Zero" de MIIKE Takashi l'année dernière. Rien ne le différencierait des autres copies carrément inférieurs à leur modèle imité, si ce n'est, que "Drop" est passé sur l'histoire autobiographique de l'acteur Hiroshi Shinagawa, déjà déclinée en un roman et un manga à succès.
Shinagawa présente donc une vision romancée de sa propre vie de lycéen bagarreur. Quelques détails sonnent donc plus justes, que dans d'autres films du genre, même si le traitement est tout de même assez cliche-esque et proche d'un esprit manga, à commencer par la tranche des personnages et leurs comportements souvent outranciers. Hiroki Narimiya peut ainsi reprendre au haussement de sourcils près son rôle auparavant tenu dans "Lalapipo – A lot of people" – faudra juste, qu'il fasse gaffe à ne pas trop restreindre son répertoire de jeu à son seul sourire énigmatique à la "Ichi" (ou "Joker").
Une histoire de vécu également dans l'exploitation du dénouement tragique, au cours duquel le héros finit par comprendre, qu'être une racaille n'est pas qu'une partie de plaisir, mais que les combats entre jeunes msuclés perdant toute notion entre rêve et réalité peuvent également tourner au cauchemar. En cela, l'historie rejoint également la qualité du film de Miike, au cours duquel les héros n'aimaient pas beaucoup se bagarrer, mais étaient forcés à ce faire pour tenir leur "rôle".
Sauf que le traitement y est ici beaucoup plus mince et la mise en scène bien moins inspirée et maîtrisée. Totu ce qui précède le combat final s'étire inutilement en longueur et ne va pas chercher très loin; les personnages sont finement observés dans leurs détails physiques, mais non pas dans leur description et une fois leurs tics et tocs assimilés (comme ce rocker à la larme facile), on tourne rapidement en rond.
"Drop", une énième entrée dans le film de gangs scolaires, un peu mieux que la moyenne, mais bien en-deçà de son modèle "Crows Zero".