Dragon Head : sans queue ni tête
Gros blockbuster maison de l’année passée, l’adaptation live du manga culte de Minetaro Mochizuki s’est proprement vautrée en regard de ses ambitions lors de son exploitation en salles au Japon avec à peine dix millions de dollars de recettes pour un budget de près de quinze millions. Le buzz autours de son tournage en Ouzbékistan, de son plateau « pharaonique » (un truc plus balèze que le Tokyo Dôme) reconstituant des pans de la ville de Tokyo dévastée, 200 mètres de la gare de Shibuya et le petit bureau de la dame pipi du coin (ah non, les chiottes de la gare étaient aussi dévastés) et les tonnes de poudre de pierre à chaux pour simuler la cendre recouvrant un paysage « volcano » post-apocalyptique, n’auront donc pas suffi à convaincre le public japonais de se précipiter dans les salles. Un point pour le public japonais.
Toute cette débauche de moyens ne garantissant aucunement une bonne adaptation du manga de Mochizuki (auteur très vendeur au Japon, son Dragon Head ayant tiré à plus de 6 millions d’exemplaires par exemple) le fan du manga aura au moins le bénéfice de « reconnaître » les lieux reproduits sans l’once d’un doute. Donc pari technique réussi. Pour le reste on pourrait dire que le film de Lida, réalisateur au CV pas très glorieux, synthétise on ne peut mieux toute la problématique de l’adaptation en images de ce qui existe déjà en images ; ou comment foirer une transposition en collant de trop près au matériau de base - par manque d’ambitions artistique ? - sans avoir réfléchi à ce qui faisait sa force.
Le manga de Mochizuki invitait le lecteur à un véritable voyage au cœur même de la notion de peur et de désespoir à travers une histoire aux accents de survival post-apocalyptique. Incidemment il se voulait (et se veut, il est toujours trouvable dans toutes les bonnes librairies franchouillardes) une amorce de réflexion sur ce qui fait l’humanité de l’Humanité en créant une situation où toutes les valeurs de la civilisation se trouvent remises en cause par un phénomène d’effondrement, à la façon d’une étoile (la lumière) se transformant en trou noir (les ténèbres). Pour cela l’auteur part d’une mystérieuse catastrophe dont l’énigme de sa nature constitue « la condition aux limites » indépassable de l’univers du manga, un horizon vers lequel tendent les personnages de la fiction tout comme les lecteurs, un horizon « fuyant » comme n'importe quel horizon. L’errance des deux adolescents, personnages principaux, vers la capitale devenait ainsi au long des dix tomes une plongée dans le désespoir d’une société ayant perdue tout repère, un voyage entre fantastique et horreur psychologique qui à chaque étape tuait encore plus un toute raison de croire en un « happy end » salvateur. Ce qu’on peut nommer « un chef d’œuvre du genre » sans un aucune hésitation.
Retour sur le film. En réalisateur timoré trop confiant dans le potentiel intrinsèque du manga pour trouver le succès, Lida et son scénariste font le pari de suivre linéairement l’intrigue du manga en coupant de ci, de là, pour faire rentrer les milliers de planches dans les deux heures vingt du film. Histoire d’optimiser ses chances le réalisateur choisi la fille d’une pop star elle-même jeune « idol » et un acteur en vue pour incarner les personnages principaux en oubliant de vérifier leur capacité « d’acting ». Enfin il concentre une bonne partie de son budget dans la réalisation de sfx en vue d’une séquence finale gargantuesque eut égard aux standards japonais. Là le mec doit se dire qu’il ne peut pas se planter et il a tout faux, bien entendu. Incapable de restituer les tensions qui devraient habiter leurs personnages les premiers rôles prêtent plus à sourire qu’à créer le malaise, la galerie de seconds couteaux se résume à une succession de « freaks » porteurs d’aucun sens et, plus que tout, le personnage de Nobuo, pièce centrale cristallisant la peur de la peur, même si présent que dans le premier tiers du manga, est traité par-dessus la jambe car vidé de toute fonction dramatique : sa figure revient dans le film comme un cheveux dans la soupe à tel point que si on n’est pas lecteur du manga doit inévitablement se poser la question de son utilité. Et pourtant physiquement le personnage est plus que ressemblant. Dommage...
L’autre force du récit d’origine reposait également sur un traitement graphique portant en grande partie sur la restitution du noir, de l’ombre et de l’obscurité en tant que matérialisation de la notion de peur. Lida et son photographe on vraisemblablement oublié cet aspect en nous proposant un travail tout ce qu’il y a de plus propre sur soi et fonctionnel : il fait sombre le soir et un peu plus clair le reste du temps alors que les exigences de l’intrigue - une nuit permanente en raison d’un nuage de cendre masquant la lumière solaire comme lunaire – impliquaient une approche plus expressionniste, une prise de risque minimum. Dans la même veine de « détails » qui font tiquer, les personnages du film jamais ne transpirent là ou ceux du manga le font du début à la fin pour cause d’effet de serre (et autant pour la soif permanente qui les habite), la sueur étant alors autant un signe de la catastrophe qu’une manifestation tangible persistante de la tension ambiante : une ellipse non elliptique en quelque sorte. Et si seul le lecteur du manga est à même de pointer ces « fautes » d’adaptation, le spectateur lambda qui ne connaît rien à l’œuvre d’origine n’est pas pour autant à l’abri des conséquences : tout ça est bien trop lisse et propre sur soi pour susciter le moindre malaise.
Alors récapitulons : une intrigue qui respecte le développement narratif du récit d’origine mais dilue, pour cause de format plus limité, de ce fait la quantité d’évènements qui tissaient une trame de fond crédible et « naturelle » dans son déploiement, des acteurs pas convaincants, une identité visuelle trop lisse, un personnage important à la fonction dramatique non cernée, des « détails » visuels mésestimés (la sueur) et même, de grossières erreurs qui tuent le peu de crédibilité qu’on pourrait accorder à l’intrigue : le personnage de Ako, la jeune fille, blessée à la jambe boîte dans un plan pour perdre toute claudication (et son bandage) dans le plan suivant... Inutile de dire que dans le manga ce détail donne lieu à tout une sous intrigue pleine de sens... Et en cœur spectateurs lambdas comme otakus du manga de se demander : mais pourquoi l’avoir fait boiter alors ? Il est triste de se dire que c’est bien là la seule question valable qui perdurera après la vision du film.
le jour d'après ????
Adapater d'un manga que je n'ai pas lu ,Dragon Head semble visiblement relativement suivre le support original ds l'ensemble .C'est d'un point de vue cinématographique que je me suis forcé à regarder un film d'une nullité rare.
A moitié film catastrophe ,à moitié S-F et fantastquie Dragon head mélange tres mal les genres,et ne vaut absolument rien. L'ennuie s'installe au bout de quelques minutes et ne va cesser d'accroitre jusqu'au dernier minute d'un film trop superficiel,sns climax ,sns tension, sns émotion. Une vitrine d'sfx qui survole completement les personnages sns aucun développement tt comme le scénario du film qui est cruellement vide . Une superproduction inutile.
Que dire... ce film est vraiment à l'opposé de ce qui me plaît.
Pour résumer, tout le budget et l'intérêt du film se trouve dans les effets spéciaux, c'est affligeant.
Les acteurs jouent comme des prunes, et les dialoguent sont à se pisser dessus.
En fait Dragonhead, selon moi, est un film catastrophe (fin du monde apocalyptique) sans superhéro. Et pour une fois, je n'ai pas peur de dire que même les américains font mieux avec leurs stupides "Volcano" et autres films du genre "aujourd'hui c'est la fin du monde" :/
Bref, hormis les scènes "Pic de Dante", le film n'est que contemplation du désastre causé par Dame Nature, suffoquant, épuisant, et surtout... très chiant !
Vous me direz, mais l'affiche et le titre alors ? Pourquoi Dragon Head ?
Ben ouais, moi aussi je me demande encore pourquoi a-t-on choisi une affiche pareille pour un film comme ça.
Pour la tête de dragon, mis à part les brefs passages qui en parle et dont je ne parlerai pas pour ne pas spoiler, aucun rapport, si ce n'est la peur et la folie des hommes (sujet qui aurait pu être intéressant mais qui a été massacré par le film).
Voila, en définitive j'ai passé un moment d'attente devant ce film, en vain.
Je vous le déconseille, sauf bien sûr pour ceux qui aime l'ambiance "fin du monde avec de la poussière partout pendant plus de 2h" ;)
Film très sombre mais sans réel but ni message, Dragon Head reste une aventure qui se suit sans ennui même si les déboires des héros sont classiques au genre (survivants devenus fous, chute de radiations, tremblement de terre, etc...).
Les acteurs sont convaincants, le rythme est lent, la photo pas mal. L'oeuvre aurait été mieux écrite, ou du moins avec un vrai message, le film aurait été d'avantage marquant. Là, il ne sort pas de la case post-apocalyptique très sombre.
Esthétiquement magnifique mais le temps passe parfois lentement...
J'ai adoré le manga mais ne voulant pas trop y penser en regardant le film, j'ai mis de côté mes à-prioris pour voir le film tel qu'il est réellement. Mais j'ai hélas dû me résoudre à comparer sans cesse le livre et le film. Scénaristiquement les raccourcis pris par ce dernier sont tout à fait logique et sensés mais l'ennui vient assez fréquemment poindre. On se lasse de suivre les jeunes survivants dans les décors (magnifiques) désolés.
Cependant je ne vais pas me plaindre, l'adaptation est largement convaincante et de toute façon il aurait été difficile de faire mieux en 2 heures de temps. Un pari aux 3/4 réussi donc.
Exploitable mais pas exploité..
Et c'est bien dommage parce qu'il y avait un potentiel...
Malheureusement les persos se révèlent bien sous-exploités, et paradoxalement, y'a du temps utilisé à ne rien faire, ce qui rend le film un peu lent par moments (l'ambiance posée est volontaire, mais tant qu'à faire, ce temps passé à se la jouer contemplatif aurait plutôt du être utlilisé pour développer les persos).
Cette impression de manque de développement, je l'ai appris après le film, vient du fait que le manga a du être cisaillé pour tenir en 2 heures de film.
C'est bien dommage parce que dans la forme c'est pas mauvais...l'ambiance apocalyptique est assez bien rendue et les acteurs sont sympas je trouve...(en parlant de ça l'acteur principal est un peu trop vieux pour son rôle, mais passons)
Sensation de manque général donc, ça se laisse regarder dans l'ensemble et y'a quelques bons moments mais on est surtout déçus en imaginant que ça aurait pu être bien meilleur.
Ah, la fin également, révélant la cause du cactaclysme, est assez décevante ***SPOIL*** je m'attendais à du fantastique, ou en tout cas à quelque chose de moins primaire ***FIN SPOIL***, même si je comprend bien évidemment que le but de l'oeuvre n'est pas de faire des pirouettes scénaristiques, mais plutôt de s'attarder sur les effets et non la cause.
Put the sunshine in my heart...
1,5 / 5
Adaptation totalement ratée du manga culte.
Afin de privilégier la gestion de l'avalanche d'effets spéciaux, le réalisateur a totalement oublié de se concentrer sur l'intrigue et ses acteurs. S'ensuite une super-production assurant VRAIMENT au niveau des décors, mais totalement dénué de toute signification, voire intrigue.
Dès le début, le bat blesse : une séquence interminable dans un tunnel, où le personnage principal fait des chutes à chaque troisième pas; et il n'arrête pas de marcher...De petits détails, comme lorsqu'il sort d'un wagon semblant se situer au milieu du train et qu'il se retrouve - comme par magie - en tête du train, trahissent du peu de soin mis dans la bonne continuation (et l'incapacité de la scripte). Un autre exemple adviendra plus tard, après que l'équipée sauvage en voiture prennent prématurément fin : les protagonistes principaux sont ensevelis sous une épaisse couche de poussière, alors que leur chauffeur est parfaitement visible...
L'intrigue - contrairement au manga originel - n'est plus qu'une longue succession de scènes des deux protagonistes errant dans un monde désolé et à qui arrivent malheur sur malheur. Rencontrant des gens étranges - mais sans autre symbolique que d'être étranges - ils vont se déplacer en voiture (et s'accrocher à la portière) et en hélicoptère (et s'accrocher à la portière...oups, ENCORE ?!!).
Seule la beauté époustouflante des grandioses décors magnifiques tient le spectateur en éveil jusque dans un dénouement final(ement) ridicule d'un film catastrophe sans originalité (sans oublier le générique de fin chanté par une icône de la J-Pop en total décalage avec l'univers du film; sauf par rapport aux acteurs). L'adaptation du manga a été privée de sa quintessence même; ne reste que son enveloppe poussiéreuse et vidée de toute substance intellectuelle. En attendant de jours meilleurs...