Histoire originale / Bo abominable
Finalement on a toujours la même appréhension avant de visionner un film classé sous le genre Romance. Bien entendu, il n'est pas question de le dénigrer, bien au contraire. Mais au vu de la flopée de comédies romantiques nulissimes qui ont déferlées sur les écrans, cette appréhension reste de jour. Ditto part justement sur de mauvaises bases, l'histoire nous paraît niaise et les personnages bien fade. Cela jusqu'à ce que le scénario dévoile son atout principal : Son originalité (plutôt bénéfique pour un scénario ...)
Ditto raconte comment deux personnes vont être amener à se connaître en sachant que 21 ans les séparent, vous l'aurez compris, l'un vie en 1979, tandis que l'autre vit en l'an 2000 et c'est par le biais d'une CB (magique ?) qu'ils parviennent à communiquer. En lorgne donc quasiment avec la science-fiction et il faut avouer que c'est un mélange de genre plutôt rafraîchissant
Techniquement, le film est vraiment bien mené, un sens du cadre évident, une photo vraiment superbe (notamment ces nombreux plans autour de l'horloge (point de repère symbolique du film) et un montage simple et efficace. Pas de doute, c'est un beau film, mais, et il y a un mais, le film souffre d'une Bo tout simplement catastrophique qui prend pour exemple un mauvais sitcom mélodramatique. C'est à croire que la musique larmoyante choisie par le réalisateur est uniquement ici pour aspirer les larmes des jeunes Coréennes en fleur. Atout commercial peut être, mais grossière erreur artistique.
Soyons clair, Ditto mérite d'être vu, parceque pour une fois, la romance côtoie habilement la SF sans mauvais effets d'esbroufes (souvenez-vous du catastrophique Visible Secrets ...) qui ne servent à rien. Le film souffre malgré tout d'une Bo surpuissante dans son côté néfaste ...
Allo la médiocrité ici la platitude artistique...
Si l'histoire d'amour romantique avec décalage temporel semble etre devenu un cliché du cinéma commercial coréen (cf Failan, Il Mare), reste que pour le moment aucun cinéaste n'a encore réussi à transcender la formule. Et ce n'est pas Ditto qui changera le cours du cinéma coréen de ce point de vue. Ditto est un Il Mare où les micros auraient remplacé les lettres, l'attente sous la pluie se serait substituée à l'attente sur les quais de gare et où l'on communiquerait entre 1979 (fin de la dictature militaire) et 2000. Sauf que ce dernier aspect ne donne lieu qu'à des remarques à pleurer de banalité (on y apprend entre autres qu'on se sent mieux dans un régime démocratique, quelle belle révélation...). Passe encore qu'en dehors de cet aspect les situations du film soient celles de n'importe quel college movie. Mais une partie des acteurs eux-memes ne semblent pas croire à ce qu'ils jouent et livrent des sourires totalement artificiels (jamais la joie amoureuse d'une adolescente n'a paru si affectée et si peu émouvante). Les cadrages du film sont corrects mais la mise en scène, si elle n'est pas mauvaise, est juste anonyme (grues, caméra tournant en partie sur le personnage ou se rapprochant de lui dans les deux cas avec molesse) meme si certains choix esthétiques sont assez gratuits (les reflets en forme de cliché visuel du cinéma commercial coréen qui font d'autant plus apprécier leur usage à l'intérieur d'un vrai projet formel comme chez Kim Ki Duk). Et puis il y a la musique: si le score du film nous épargne l'usage commun que fait le genre de l'accordéon, il se vautre dans une musique aux cordes mielleuses et aux pianos dignes d'Elton John assez lourde et pénible.
Ditto est au final un film romantique de plus témoignant de l'incapacité de l'industrie cinématographique coréenne actuelle à imposer à quelques exceptions près de vrais auteurs. De ce point de vue, on peut préférer le joli cours d'histoire de Lee Chang Dong qui porte sur la même période.
Dans la lignée d'Il Mare... et tout aussi excellent
Ditto aborde le même thème qu'Il Mare sorti la même année, à savoir la relation entre un garçon et une fille à travers un décalage temporel. Ici les lettres ont laissé place à la CB, mais les mécanismes restent les mêmes. Et comme pour Il Mare, une intrigue originale mêlée à des personnages attachants font que la sauce prend. Il faut dire que le trio d'acteurs de tête, Yu Ji-Tae, Kim Ha-Neul et Ha Ji-Won (malgré un second rôle) est fabuleux, pleinement capable de nous offrir toute la sensibilité et la subtilité nécessaires au bon développement de l'histoire.
Ditto parvient à être triste, vraiment triste, sans sombrer dans la tragédie à la coréenne du "je te fais crever un des persos principaux et te fais bien ressentir la détresse de l'autre" (qui marche à tous les coups, il faut bien l'avouer). Le scénario est très habile, au final ni triste ni joyeux, mais résolument fataliste.
Ditto peut se targuer d'avoir un climax au moins aussi intense et émouvant que celui d'Il Mare, tout en étant bien moins "tire-larmes" et ne jouant pas la carte de la scène choc. La force de ce climax ne réside pas dans la scène elle-même, mais dans tout ce qui a conduit les deux protagonistes à cette scène. Et rien que pour ça, moi je dis respect.
Voilà pourquoi Ditto se doit de faire partie de votre vidéothèque. Rien d'autre à ajouter.
Ditto, un vrai beau film. Prenant et romantique.
Ditto est un film touchant, avec de véritables belles scènes qui donne à l'ensemble beauté et tendresse.
Les deux acteurs principaux sont justes, qu'ils sont beaux à parler à la CB, et à partager leur coeur et leur âme avec l'autre à travers l'espace temps.
Le rebondissement principal relance le film qui devient plus mélancolique. On passe de la comédie romantique à quelque chose de plus prenant, de plus touchant.
Une petite merveille !
Un film à voir, à posséder !
Saz..
Time Capsule
Belle histoire en apparence mais la fin, est sans la raconter fort dommageable...
Mmmmmmh... Kim Ha-Neul!
Passons le côté déjà vu: en plus d'avoir été quelque peu exploité dans le joli mais mou "Il Mare", le concept de base du scénario de "Ditto" (sens?), c'est texto celui de "Fréquence Interdite" (avec Quaid et Caviezel), la romance remplaçant le thriller. Mais si l'on devait blâmer tous les films atteignant ce taux de points communs, les vidéothèques seraient à peine plus fournies qu'un rayon de superette.
Prenons alors, forts de notre immense mansuétude, l'idée comme elle est: riche en rebondissements et à la dimension emballante; même si l'on s'amuse durant tout le film à trouver les pts communs entre "Ditto" et "Fréquence..."!
On démarre donc "Ditto" avec de grandes espérances; après tout, il y a de la matière narrative là-dedans: que ce soit dans le potentiel thématique du parallèle entre deux époques, l'idée du lien amoureux séparé irréversiblement par une dimension (rien que ça! ;)). le message social... et mine de pathos cultivé que ça représente - un peu à la "Nimitz - Retour Vers L'Enfer"!
Résultat: "Ditto" est bon, mais laisse un sérieux goût d'inachevé.
Avec un sujet pareil, le risque aurait été que le cinéaste se perde, parte dans tous les sens, se répande trop, transforme son film en bordel indigeste ne pouvant jongler avec tant d'informations en moins de 2 heures; que nenni: dans "Ditto", on a l'impression que le brave scénariste n'a pas grand chose à raconter d'autre que les aventures amoureuses de ses personnages communs. On a certes quelques anecdotes par-ci par-là, mais rien de bien bandant, rien d'enivrant, rien de grand. C'est plan-plan, même dans les manifs d'étudiant ressemblant à des kermesses. De plus, on ne constate pas de travail particulier sur l'image pour illustrer les deux époques, mis à part une lumière quelque peu froide pour le présent (à la "Little Buddha" - que c'est original!).
A ce titre, l'emballage de "Ditto" n'est franchement pas exceptionnel: notre tâcheron de service, s'il réussit là de beaux cadres assurant le minimum syndical du cinéma coréen (donc d'une bonne qualité au final), sans une once d'inventivité cela dit, massacre le spectacle au montage son, coupant les thèmes musicaux à chaque changement de scène (effet des plus affreux), thèmes musicaux d'une BO absolument minable soit dit en passant. Heureusement que JS Bach vient sauver les meubles sur la dernière partie du film - c'est simple mais efficace. D'ailleurs cela résume très bien la chose: "Ditto" est visuellement et musicalement discret dans l'ensemble, et c'est tant mieux. parce que discret implique ici classieux, et que quand il ne l'est pas, c'est insupportable (cf ce morceau au piano hystérique digne de "Santa Barbara").
Donc donc donc... pas grand chose d'intellectuel à se mettre sous la dent, et ça ne fait que se suivre sans déplaisir par les yeux... intrigués malgré tout. Par quoi? eh bien, la bonne partie du film, celle sur laquelle les auteurs ont tout donné à la force de leurs petits doigts: la partie romance.
Parce que s'il y a un truc qu'ils savent bien faire, les coréens, c'est les romances! bon, parfois c'est totalement insipide, mais en temps de guerre faut des victimes. Ici, même si on sent totalement ni la splendide innocence ni les tumultes poétiques des amourettes de jeunesse que l'on trouve dans un "Koukou Kiyoshi", ça reste très plaisant: que ce soit dans le présent (le héros et sa camarade amoureuse trop collante qu'il ne supporte donc pas mais aime en réalité, baaah c'est pas super inovant mais toujours fun!) ou dans le passé - même pris à part, ces petites historiettes sont toujours agréables à suivre; puis lorsque les deux parties se rejoignent ("il" et "elle" partageant forcément des amis communs à deux époques différentes!), le caractère romantique de "Ditto" prend toute sa dimension, un peu à l'image de cette scène où il découvre des photos "vieilles" d'elle sur une Majeure de Bach... dans ces moments là, on sent toute la charge du concept de départ.
Pour finir, si "Ditto", malgré ses quelques défauts sérieux, reste un bon film, c'est grâce au casting, nickel comme à l'habitude du cinéma coréen, et surtout, SURTOUT de Sky Kim (Kim Ha-Neul, "Ha-Neul" voulant dire ciel, qu'ils sont poétiques ces coréens!). A présent actrice connue grâce à des dramas et un carton au B-O, elle en était à l'époque de "Ditto" à son deuxième film (il n'y a que 4 ans, relativisons). Très émouvante dans l'excellent drama "Romance", bluffante d'énergie dans "My Tutor Friend", à son top dans "Don't Believe Her", elle est ici, coupe de cheveux nature et longue + rôle sérieux aidant, à tomber amoureux + par terre. A elle seule, elle donne au film la douce mélancolie de son jeu coquet, et sa présence illumine l'écran. Quant à Yu Ji-Tae, comme pas mal d'acteurs dans le cinéma coréen, il se revèle durant la deuxième moitié du film, plutôt impliqué dans tout le bazar. Pour finir, la super-mimi Ha Ji-Won, bombe de "Sex Is Zero", se montre ici loin de ses autres personnages en colleuse fêtarde attachante, et conquiert un peu plus son public.
Donc au final, pour peu qu'on soit amateur de romances inoffensives, on suit avec plaisir les déboires amoureux du héros et de l'héroine avec en bonus considérable cette alternance d'époques, pas bien exploitée mais à la base efficace, se suffisant presque à elle même!
Cela dit, la fin de "Ditto" laisse perplexe quant à sa destination. Mis de côté ce trèèèèèèèès très beaux face à face final (dont je ne dis rien de plus), il réside dans l'idée même de cette fin ni triste ni joyeuse, plutôt fataliste, un sentiment comme je le disais au début d'inachevé. Clueless, comme on dit à la East Coast.
Ces coréens...
Mouais, du déja vu malheureusement...
Ditto est vraiment identique à
Il Mare en de nombreux points. Il s'inscrit dans les "romances" à thème "décalage temporel entre lui et elle". Ayant vu
Il Mare avec celui-ci, je me suis donc retrouvé devant un scénario très classique, déja vu, sans vraiment de rebondissements ni rythme en fin de compte.
Le film se laisse voir cependant, mais il ne faut pas avoir peur des longueurs qui sont assez récurrentes.
lost in time
Le pitch va tout de suite penser au très chouette
Il-Mare sorti la même année, avec plus d'années de décalage et moins de romance. En moins prenant aussi. Le pot-aux-roses est vite découvert, ainsi que les liens entre différents personnages - faut dire que c'est pas forcément super original.
Mais ça passe plutôt agréablement le temps, à défaut d'être renversant.
03 décembre 2006
par
Epikt