Ordell Robbie | 2.5 | Nostalgie... |
D'un âge proche du mien, SHIRAISHI a été mentoré par WAKAMATSU et semble partager mon goût pour l’effervescence des années 1960-1970. Dare to stop us est un film sur l’aventure WAKAMATSU u scénarisé par un ancien collaborateur de GOSHA. Ce qui est réussi dans le film : un sens maniériste rappelant à quel point il était cool de graviter autour d’un ancien yakuza reconverti en cinéaste/producteur voulant faire des films qui soient des déflagrations (WAKAMATSU) et d’une figure phare de la Nouvelle Vague nipponne (OSHIMA). Quand bien même ça impliquait d’assister à des provocs stupides ou d’entendre des positions politiques ne passant plus aujourd’hui. Le côté cheap de la reconstitution a aussi son charme.
Sauf que le film court trop de lièvres à la fois. Refaire plan par plan des extraits de films de WAKAMATSU/ADACHI. Montrer WAKAMATSU dictateur en tournage et crâneur le reste du temps. Etre un récit en modèle réduit Bohemian Rhapsody style de l’aventure WAKAMATSU : un coup on mentionne deux secondes le projet de film sur le FPLP, un autre sur la réaction de WAKAMATSU au suicide de MISHIMA, un coup sur les manifestations contre le Traité américano-japonais, un coup allusion au procès SUZUKI Seijun/Nikkatsu pour La Marque du Tueur, un coup YAMATOYA vient faire coucou, un coup le Festival de Cannes…
Ce qui écrase du coup le cœur supposé du film : la tragédie d’une étudiante rejoignant la Team WAKAMATSU pour devenir réalisatrice et ne parvenant pas à dépasser le statut d’assistante. Ceci dit : je doute qu’un film français sur la Nouvelle Vague aurait eu le même sens pop, faute de vraie tradition nationale maniériste.