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Samurai Pirate

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Xavier Chanoine 1.75 L'ampleur et les moyens d'un mauvais Cinecittà
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L'ampleur et les moyens d'un mauvais Cinecittà

Faire jouer Mifune dans Samurai Pirate, c'est comme manger du caviar au pain de mie. Avouons que l'image n'est pas la plus élégante trouvée dans nos colonnes, mais force est de constater que le résultat de ce "chef d'oeuvre incontournable" (dixit Pathé!) mettant en scène la figure mythique du cinéma japonais Mifune Toshiro a de quoi troubler au premier abord : première image, un navire à l'échelle 1/18e voguant sur la mer. Le ton est donné, les moyens vont manquer et les ambitions resteront à la rue, en résulte alors une ode au film d'aventure populaire ayant fait les beaux jours du cinéma transalpin, sorte de péplum ramen sans grande envergure, lorgnant du côté des épopées orientales en toc, Sinbad en tête, en oubliant en chemin les trois quarts des codes du chambara traditionnel pour un mélange logiquement indigeste.

Il y a des choses amusantes dans ce Samurai Pirate, la présence de Mifune semble même être la cerise sur la gâteau pour tout amateur de nanar tant l'acteur n'y croit pas une seconde, notamment lorsque celui-ci se retrouve perché sur un cerf-volant, tentant désespérément de s'en décrocher pour atterrir sur une tour d'une forteresse spécialement construite pour l'occasion, toutes proportions gardées. Il faut voir Mifune tirer une gueule pas possible alors que celui-ci est sensé être perché à 200 mètres au-dessus du sol. Soit, même Marlone Brando a fait quelques erreurs de parcours, on ne lui en voudra pas. Mais si ce n'était que ça, autant dire que la liste d'aberrances est encore longue : Mifune s'alliant avec un moine coquillage (dont son ancêtre Hermite n'était autre qu'un obsédé sexuel) capable de se transformer en mouche ou de métamorphoser ses poils de nez en mouche (véridique), une sorcière garde du corps aux pouvoirs démentiels, notamment cette capacité à transformer une personne en statue de pierre si par mégarde elle croise son regard, un colosse géant adepte du rentre-dedans, un nain déguisé en clown, sourd et muet (il fallait oser) et cette avalanche d'effets spéciaux rappelant la belle époque des Hercule made in Cinecittà.

Mais si le cinéaste de Lily la Tigresse épouse un style totalement impersonnel, c'est pour voguer sur le succès des films d'aventure européens et être dans cette perspective parfaitement commercial : on retrouve ces mêmes teintes criardes, ces décors en carton-pâte, ces personnages sortis d'on ne sait où sans un seul soucis de cohérence (entre le marin d'eau douce et la sorcière adepte de vols planés), l'utilisation d'un score joyeux signé du grand Sato Masaru, parfois épique comme particulièrement ridicule, à l'image de l'ensemble du métrage : si les batailles au sabre gardent un certain élan pêchu, leur mise en scène manque d'intensité et de variété. Si le Scope permet une utilisation intéressante des focales et plans larges, aucune scène ne bénéficie un tant soit peu d'audaces pouvant relever le niveau général. Dommage, ce qui aurait pu être une belle oeuvre d'aventure ne restera qu'au rang de production mineure, plombée par ses partis pris narratifs à l'ouest et son caractère résolument nanar.

29 octobre 2007
par Xavier Chanoine


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