Il faut le dire, cette série m'a déçu. Après un début très prometteur (très proche du film d'ailleurs), cette série d'OAV vire dès l'épisode 4 dans la répétition voir même le ridicule. Les histoires sont toujours les mêmes. Le Freeman s'infiltre dans un nouveau groupe concurrent pour en faire tomber la tête et son homme / femme de main. Et comme en plus il ne semble pas vraiment faire de gros progrès en combat et seulement être toujours le plus fort, cela ne présente rapidement plus un trop grand intérêt. En prime chaque nouveau personnage en va de son tatouage et là aussi on a une répétition supplémentaire.
Parallèlement, le coté érotique prend de l'ampleur. Et là je dois avouer que ça tourne très vite au ridicule: l'idée de base étant des combat nus... Et puis la grosse en slip, c'est le summum. Si au moins les dessins étaient réussis... De ce coté on retrouvera un parallèle très net avec Golden Boy. Dommage que la même erreur se soit produite-
Non vraiment pas de quoi s'émerveiller ni même de s'exciter!
Crying Freeman c'est imposée comme un manga culte. Son plus grand mérite a surtout été de bien s'exporter alors que la "mode" de la Japanime n'avait encore ni touché l'Europe, ni les USA. De ce manga de Koike Kazuo et Ikegami Ryoichi est né une série de 6 OAV, le marché de la vidéo étant beaucoup plus indiqué pour des oeuvres dont la violence et la coquinerie auraient été des entraves forte à une diffusion sur les réseaux TV classiques. C'est après avoir découvert les bandes dessinés et les OAV que Christophe Gans, visiblement très attiré par le thème, c'est penché sur l'l'adaptation au grand écran.
Une première OAV qui aurait pu servir de storyboard au film de Christophe Gans...
Si vous avez vu le film vous ne devriez pas être dépaysé... La trame est absolument la même, et certaines scènes sont directement inspirées de l'anime. Sans parler du premier meurtre sur la falaise, les scènes sont souvent très, mais alors très proches. Après avoir regardé le film live et l'OAV 1 la même journée, j'ai été vraiment frappé du quasi mimétisme des deux approches, que ce soit dans le développement de l'action, la mise en scène ou encore une foule de petits détails identiques. Ceci est renforcé par par des dialogues quasi identiques, qui plus est avec un certain de doubleurs qui sont tout bonnement ceux du film live... Forcément, si on ajoute tout cela, ça se ressemble énormément !
Bien sûr il ne s'agit pas d'un copier-coller. Le film a été édulcoré (moins de sexe et de violence) et certaines scènes un peu "exagérées" à la James Bond ont été supprimées (cf. le sous-marin de la mafia, ou encore le passage à tabac du freeman par la vieille sorcière Chinoise à la tête de l'organisation...).
Cependant, il faut le reconnaître, film et OAV sont de vrais jumeaux !
Une dérive nette dans les 5 épisodes suivant : surenchère de sexe, de violence et d'action.
L'histoire de cette première OAV peut tout de même sembler tirée par les cheveux (l'histoire de la femme tellement malheureuse qu'elle veut mourir, soit, mais qu'elle veuille d'abord se faire ****** par son meurtrier... Meurtrier froid et discipliné qui devient fou amoureux parce qu'il s'est **** la belle... Pourquoi pas, il faut bien une part de rêve dans le cinéma !). Elle reprend également à bon compte la traditionnelle inimitié sino-japonaise (si le freeman tue, n'est ce pas parce qu'il a été envoûté par ces **** de Chinois ?). Cependant, malgré tout ceci, il y avait tout de même manifestement une certaine profondeur derrière ce potier envoûté, de la magie derrière ces sorts qui peuvent être brisés par l'amour, une certaine classe avec cette métaphore de l'homme viril et de ces yakuzas style année 70 avec leurs lunettes de soleil et costumes classe... Les personnages en général ne sont pas dépourvus d'une certaine profondeur et l'histoire d'une certaine crédibilité, tout au moins pas dépourvu d'un certain intérêt. Pas étonnant que Christophe Gans se soit intéressé à cet anime dans la lignée des thriller...
Mais il y a une très nette césure après l'OAV 1. On cherche visiblement à en faire toujours plus. Le premier point est la promotion assez incroyable du freeman et de celle qui devient sa femme. Passé chef de l'organisation (on ne pouvait pas laisser un Japonais aux ordres des Chinois bien longtemps... Et c'est tellement mieux de voir un Japonais mettre une organisation Chinoise à sa botte...), le freeman perd son côté profond de l'OAV 1 pour devenir la quintessence du macho. Tout en muscle, sans scrupule, pas traumatisé de tromper sa femme... Bref, une des plus belle caricature de macho existante.
Du côté du sexe et de la violence également il y a une nette sur-enchère. Plus de scènes de sexe, plus longue, des persos nus plus souvent qu'à leur tour (pour tous les combats déjà, plus en d'autres occasion diverses et variées). Plus de combats, plus de sang, plus de personnages improbables et de géants à la Ken...
Bref, le scénario devient beaucoup plus fun, invraisemblable, à la James Bond.
Une mise en forme à la limite de l'indigence !
Sans s'attarder sur la musique synthétique au possible et d'une vieillerie à faire peur, toute la mise en image oscille entre banal et mauvais. Des arrières plans vides et inanimés, des couches d'animation réduites au strict minimum, des superpositions de couches parfois aléatoires... L'animation n'est pas extraordinaire et les mouvements des personnages (ou des véhicules, cf les avions dans l'OAV 1) ne semblent pas vraiment naturels. De même les explosions manquent de volume... Certes, la mise en scène peut être intéressante, avec ses ralentis et ces cadrages particuliers, un peu à la John Woo. Mais ce n'est qu'un plagiat de cinéma, alors que des auteurs comme Miyazaki Hayao ou Taro Rin avaient déjà montré que le support du dessin pouvait apporter bien plus !
Notons tout de même que la mise en image s'améliore à partir de l'OAV 2 pour proposer tout de même quelques scènes fort sympathiques (cf. l'envoûtement de l'OAV) et une animation de meilleure qualité.
Loin d'être le meilleur de la Japanime...
Le scénario n'est pas inoubliable, surtout après l'OAV 1. L'histoire sert plutôt de prétexte à scènes de sexe et de violence inutiles, le tout servi par des dessins oscillant entre le correct, le moyen et les plans fixes (beurk). C'est relativement lent, pas réellement beau, truffé de scènes pour adultes... On peut trouver mieux pour occuper ses soirées.