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Une Nuit à Mongkok

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les avis de Cinemasie

8 critiques: 3.5/5

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42 critiques: 3.93/5



Alain 3.75
Anel 4
Archibald 4.25 "One Night" ; "In Mongkok"...tout est dans le titre de cet excellent polar
François 4.25 Excellent drame désabusé
jeffy 4.25 Oui Oui Oui
Marc G. 1.5 Remplis de bonnes intentions mais ...
Ordell Robbie 3 Le talent de Derek Yee est intact mais le casting pas à la hauteur.
Xavier Chanoine 3 Visuellement accrocheur
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"One Night" ; "In Mongkok"...tout est dans le titre de cet excellent polar

Daniel Wu en plein fight. Et non, il ne se bat pas avec Ng Man-Tat...il lui ressemble, hein ?One Night In Mongkok est sans hésitation le meilleur polar HK 2004 (quoique il se dispute la place avec l'excellent Love Battlefield) et en tout cas le plus typiquement local. Mais plutôt que de m'évertuer vainement à décrire l'ambiance, le rythme ou même les personnages du film comme le font très bien les autres plus bas, je m'attarderais donc plus sur ce titre et plus particulièrement sur le Mongkok qu'il contient.

Petit briefing sur Mong Kok : Il s'agit d'un quartier n'étant non pas sur Hong-Kong Island même, mais sur Kowloon (littéralement "9 Dragons"), la partie péninsulaire (et non insulaire) donc attachée au continent, de l'ex-colonnie britannique. Si les interminables gratte-ciels et les beaux-quartiers sont sur HK Island (hormis pour des quartiers comme Wanchai ou le vieux HK vers Hollywood Road), le Hong-Kong populaire et culturel se trouve sur Kowloon. Les deux quartiers principaux de cette partie d'HK sont TST (Tsim Sha Tsui) et Mong-Kok. Si TST regorge de bureaux et de centre commerciaux derniers cris, Mong-Kok a su conserver son aspect typique et son ambiance unique. Ce quartier est LE quartier, celui qui représente le mieux tout la culture Hong-Kongaise, car s'y trouvent non seulement d'innombrables marchés de rues, de petits restaurants typiques, de boutiques de DVD underground, et j'en passe. Mais il posséde également ce statut du fait qu'il soit LE quartier des triades (ainsi que des salons de massages, des prostituées et tout ce qui vient avec...).

Cecilia Cheung, toujours aussi belle !Aussi, même si ONIM est loin d'être le premier film se déroulant ou traitant de ce quartier, y revenir en lui donnant une place narrativement et visuellement centrale, rend néanmoins au polar HK des bases idéales pour un excellent film du genre. Car c'est sans doute trop le défaut de beaucoup de récentes productions Hong-Kongaises qui s'internationalisent un peu trop est dont l'action, abstraction faite de la langue, pourrait tout autant se passer à Tokyo, Séoul où même Los Angeles. Car j'irai même jusqu'à dire que Derek Yee Tung-Sing a su faire de Mong-kok le contenu autant que le contenant du film, un réel personnage, omniprésent, surveillant et cautionnant les actions des protagonistes. En effet, on a même droit à quelques scènes en plein cohue générale (pour qui a connu l'enfer des trottoirs de Mong-kok où cigarettes et parapluies baladeurs deviennent vos pires ennemis, on se rend compte de la prouesse logistique que représente un tournage en ces lieux) qui confère au film un étouffement géographique renforcé par le huis clos temporel, d'ailleurs tout est dans le titre : One Night in Mongkok ("Une nuit" : temporel, "à Mongkok" : spatial). En outre, toutes les domaines d'activités des Goo Wak Jai (membre des triades en cantonais) sont passés au crible : marchand de journaux de rue, bars karaoké à hotesses, valets de parking, étales de marchés, réseau de mini-bus, etc...et avec des chiffres complets pour appuyer le tout.

Lam Suet dans un rôle impayableAu passage, cela vaut ce que ca vaut mais One Night In Mongkok est en fait la suite de Double Tap. Je m'explique : en effet, le personnage du flic, l'inspecteur Miu (transcrit Milo dans les sous-titres) n'est autre que le flic de Double Tap joué par le même acteur pour les deux films Alex Fong Chung-Sun. Tout y est : son nom, sa femme est une infirmière (que l'on voit en caméo seulement ici, joué par la même actrice Monica Chan Fat-Yung), d'après une réplique de Chin Ka-Lok, il est renfermé depuis qu'il a tué un homme (qui est en fait Leslie Cheung...). De plus, le scénariste, producteur et réalisateur de One Night In Mongkok, Derek Yee, était déja le producteur et scénariste de Double Tap. Ceci dit, les deux n'ont pas plus de liens que cela, et voir Double Tap, au dela de ce clin d'oeil, n'apporte rien au visionnage de ce film.

En Bref, grâce à des acteurs excellents (pour tous), une réalisation du tonerre mais surtout grâce à un scénario et à des personnages trés bien écrits, One Night In Mongkok se démarque en bien des récentes productions HK par un contexte et un ton très typique tout en restant très abordable. Un excellent polar d'ambiance à voir absolument.



07 juillet 2005
par Archibald




Excellent drame désabusé

Alex FongVoir un film de Derek Yee, c'est un peu comme prendre une assurance contre les mauvais films. Non pas que tous les films de ce réalisateur soient des chefs d'oeuvre absolus, mais on y trouve toujours des qualités, et non des moindres. La principal reste sûrement l'humanité de tous ses scénarios, sonnant souvent juste et s'écartant des codes de genre pour donner naissance à des films touchants et difficilement prévisibles. One night in Mongkok ne viendra sûrement contredire cet adage. Si la première moitié se montre agréable mais pas mémorable, elle sert pourtant à construire 50 excellentes dernières minutes.

Il faut saluer à nouveau un scénario de qualité, dense, avec des personnages intéressants, et une progression difficile à prédire. La noirceur de l'ensemble est ce qui étonne le plus, après des années de comédies commerciales à Hong Kong, et de films très "pop" produits par Universe. Tout comme son homologue Love Battlefield, sorti à quelques jours d'intervalle, ONIM ne fait pas de concessions. Il livre en plus un portrait très noir de Hong Kong, là où le film de Soi Cheang reposait sur l'espoir et le combat. Ici tout le monde semble désabusé, du flic limite dépressif (très bon Alex Fong), au tueur chinois conscient de sa nature (excellent Daniel Wu), en passant par la prostituée assez vénale (excellente Cecilia Cheung). L'ensemble manque un peu de rythme, comme souvent avec Derek Yee, qui n'a rien d'un réalisateur de polar survolté. Le principal défaut est sûrement l'absence de personnage principal, la construction déroutant un peu. Mais le jeu en vaut la chandelle, le film cherchant plus à bâtir une ambiance qu'un rythme quelconque et mêlant plusieurs histoires autour d'un fil conducteur.

Daniel WuLe film ne se contente pas d'un scénario solide, mais réunit une très bonne équipe. Le casting est très bon, avec en tête un Daniel Wu à l'aise dans son rôle de paysan (alors qu'il doit parler en mandarin), une Cecilia Cheung plus jolie que jamais et une pléiade de seconds rôles bien dans le ton, les pops stars ne se faisant jamais remarquer. La réalisation de Derek Yee est comme toujours sans fioriture mais efficace, la partition de Peter Kam se montre à nouveau de très bonne qualité, et la photo restranscrit bien l'ambiance assez unique de Mongkok.

Après le retour fracassant du polar en haut du box office local avec Infernal Affairs, voici coup sur coup deux polars dramatiques d'excellent niveau qui nous arrivent de Hong Kong. Le cinéma de HK se réveillerait-il? Il est sûrement beaucoup trop tôt pour le dire, mais les réalisateurs locaux commencent à puiser une certaine noirceur dans la crise qui a touché toute l'économie locale et pas seulement celle du cinéma. Après avoir tenté de se redonner le sourire avec des comédies peu concluantes, l'industrie recommence à produire des drames sans concession, comme si elle voulait arrêter de se mentir et révéler le mal de vivre qui atteint toute la population. One Night in Mongkok en est probablement un des premiers enfants.



10 août 2004
par François




Oui Oui Oui

Sacré Derek, il m'épatera toujours. Le cadre Mongkok, action en une nuit avec deux flashbacks, une équipe de flics menés par Alex Fong et Daniel Wu en apprenti tueur à gage flanqué de Célilia Cheung. Et bien avec ça, il arrive à nous faire un film d'ambiance plus que d'action. Après une première partie d'introduction dans laquelle il se permet quelques montages assez sympas, Derek nous enmène véritablement dans la rue avec l'ambiance presque palpable des soirées "chaudes" de Mongkok. Je trouve que la plus grande réussite du film se situe dans le traitement des personnages, jamais caricaturaux, leur psychologie se révèlant d'emblée (Daniel Wu) ou au cours de l'action (Alex Fong, Lam Suet). Il fallait oser dans un film de ce genre la scène où Daniel Wu parle avec la grandmère, scénaristiquement elle n'a aucun intérêt pour la site du film, mais elle nous met de plein pied dans la réalité des relations entre le continent et Hong-Kong et nous aide à comprendre le personnage de Daniel Wu. Coté réalisation, les images noctures sont assez belles, et les mouvements de caméra savent redonner du rythme au scènes d'action en temps voulu. Coté acteurs, Daniel Wu est encore une fois parfait, Cecilia semble encore meilleure que dans Running on Karma, et en second rôle Chin Ka-Lok sort du lot. Rien que du bon donc, pour un blockbuster qui a su éviter les écueils du genre.

12 août 2004
par jeffy




Le talent de Derek Yee est intact mais le casting pas à la hauteur.

Avec One Night in Mongkok, Derek Yee rate ce qui aurait pu devenir une référence du polar HK post-rétrocession. Car son talent d'artisan intact et les qualités scénaristiques du film sont amoindries par un casting moins convaincant.

La bonne surprise du film de Derek Yee est qu’en plus d’avoir une durée assez longue pour un polar HK le film a assez de matière pour la tenir. Le scénario commence ainsi d’abord par présenter le quartier de Mongkok et les évènements déclencheurs de ce qui se passera par la suite avant de décrire en parallèle l’arrivée d’un tueur professionnel pour exécuter un contrat à HK, sa rencontre avec une prostituée originaire du même village, le quotidien de cette dernière, la quête du tueur à la recherche d’une membre de sa famille partie aussi à HK, les liens créés par les origines villageoises communes, le travail quotidien d’un groupe de policiers dans Mongkok, leur nuit de travail un soir de réveillon les rendant furieux, la vie quotidienne des voyous du quartier. Vu que chacun des thèmes cités plus haut est creusé au cours du film, le scénario se donne les moyens de ses ambitions rayon développement de personnages. Qui plus est, si ses tremblements de caméra virent souvent au tic de mise en scène irritant pour faire comme si on y était et si l’ouverture du film renvoie par sa photographie en noir et blanc aux pires eighties flashy, Derek Yee met globalement en scène le film en bon artisan consciencieux. Il met en scène les scènes d'action avec efficacité tandis que le film est porté par une belle photographie bleutée. Tous les ingrédients d’un grand polar noir sont donc en place.

Qu’est ce qui fait alors que subsiste en fin de visionnage un léger sentiment de déception? Pour commencer, les parties où se construit l’amitié tueur/prostituée souffrent du fait de passer après ce que d’autres cinéastes hongkongais ont fait des moments de rencontre entre une jeune femme solitaire et un tueur professionnel dans un univers de cinéma de genre. S'ils se laissent regarder, ces passages n'atteignent pas les sommets du versant polar de Wong Kar Wai ou de certains Milkyway. S’il y a bien une chose qui empêche le film d'être le grand polar espéré, ce sont ses acteurs. Cecilia Cheung (pas vraiment crédible dans son rôle) s’en tire pas mal mais elle n’est pas assez inspirée lorsqu’elle tente un jeu plus mélodramatique sur la fin. Daniel Wu et Alex Fong campent bien leurs personnages. Mais tout ce petit monde n’arrive pas à effacer le regret en pensant à ce qu’un tel film aurait pu donner avec des acteurs principaux plus charismatiques ou au talent plus flamboyant. Le trio vedette réussit ainsi à se faire damer le pion par un Sam Lee ou un Lam Suet qui, s’ils ont moins de temps de présence à l’écran, l’occupent avec plus de présence et/ou de talent. On pourrait néanmoins tempérer ce point de vue en disant que ces seconds rôles attachants font aussi le charme du film. Quant au score, il n’est pas ni mauvais ni renversant.

Mais au final les qualités d'écriture scénaristique du film, quelques seconds rôles hauts en couleur et le fait que les parties purement action du film fonctionnent bien permettent à l'impression d'ensemble d'être plutôt positive.



13 août 2004
par Ordell Robbie




Visuellement accrocheur

One Nite in Mongkok a tout du bon polar nocturne comme Hong Kong savait en produire à la pelle cette année là, on pense notamment aux confrères de Derek Yee que sont Johnnie To (le superbe Throwdown) ou Soi Cheang (le correct et très violent Love Battlefield) et l'on peut d'ailleurs rapprocher davantage ce dernier de Derek Yee pour sa violence graphique particulièrement appuyée et son absence de concessions. Cette belle réalisation des studios Universe prouve aussi le bon talent de Derek Yee, livrant un polar sous références stylistiques appuyées lorgnant du côté d'un Kinji Fukasaku auquel il lui vole son scope sur épaule lorsqu'il est question de filmer l'action en plein dans les rues de Mongkok, et ce scope porté s'inscrit dans la droite lignée des polars enragés d'une époque révolue du cinéma japonais des années 70. Si la technique relève d'une autre époque, son esthétique est celle que le spectateur moyen attend d'un film HongKongais : entre couloirs miteux et boulevards éclairés par des enseignes lumineuses, deux gangs se disputent une guerre sans merci sous le regard réfléchi d'un inspecteur de police. En usant de ficelles scénaristiques assez convenues, Derek Yee transpose pourtant son polar dans un univers qui semble complètement replié sur lui-même, comme si Mongkok était une ville à l'intérieur de la ville, ou un sorte de repère que n'auraient pas renié certains films de science fiction à tendance post-apocalyptique, et la photo minimaliste de Keung Kwok-Man démontre que l'on peut réaliser de belles choses avec un éclairage très contrasté, mélange plus ou moins bien digéré entre un Collateral et un PTU, devenu monnaie courante à présent dans le cinéma de Johnnie To. Une tendance compréhensible dans la mesure où elle donne corps au film, surpassant ses pertes de rythmes et son interprétation manquant de piquant. Les dernières dix minutes, d'une grande violence, évoquent aussi à elles seules seul le paysage intéressant d'un cinéaste en bonne possession de ses moyens. On pardonnera aussi ses deux textes de fin n'apportant rien au film.

20 novembre 2007
par Xavier Chanoine


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