Ordell Robbie | 3.5 ![]() |
Joker meets Bruce. |
Crime Hunter est une petite date qui permettra en 1989 à la TOEI de lancer la vague du V Cinema (DTV), vague qui ouvrira des portes à MIIKE et KUROSAWA K. D’ailleurs y a TAKEUCHI dans le film. Durant moins d’une heure, le film est donc, en dépit d’un casting niveau VAN DAMME -cf. le clone de seconde zone de MATSUDA Yusaku qui joue Joker-, un bel exemple du sens originel du mot Série B.
Le pitch ? Joker et son acolyte poursuivent Bruce qui a volé à l’église 5 millions. Des types en masque de clown tuent l’acolyte de Joker et permettent à Bruce de s’échapper. Joker veut retrouver Bruce. Mais une nonne le rejoint pour récupérer le magot. Le film est formellement influencé par la ABTxploitation HK, que ce soit dans les gunfights (une three vs plein de monde en entrepôt, les ralentis et la chorégraphie) et dans une certaine idée du code d’honneur (Bruce qui accepte que Joker se venge de ses acolytes car ces derniers ont tué le collègue de travail de Joker). Il y a une part de bis aussi : le personnage de la nonne, le tir à deux flingues en planquant les flingues derrière la bouche d’un masque de danse du lion/dragon, le design d’une arme de Bruce, l’arrivée dans une cabine de projectionniste pour récupérer un paquet pendant que le projectionniste fait l'amour, la peinture utilisée pour le sang comme dans les seventies.
Il y a aussi l’ombre du polar US eighties dans le score, la photo de nuit léchée, la séquence d’enquêtes au montage vignetté au son de la zique, des jambes féminines cadrées de près. Et puis… la courte durée implique d’aller à l’essentiel. Aussi bien dans le dialogue très bref que dans la mise en scène qui donne très vite les informations nécessaires à l’avancement du récit. Un plan du paquet du projectionniste, un quelques minutes plus tard du paquet déchiré pour retirer l’arme dedans. Des personnages annoncés par un plan de masque de clown ou de veste kaki avant leur entrée dans le cadre. Pour une fin en mode « à malin, malin et demi ».
SPOILERS
Où un perso en imper MELVILLE/WOO croyant doubler tout le monde est achevé à la grenade.
FIN SPOILERS
Dans ce zéro psychologisme, dans cette envie d’aller tout de suite à l’action et au rebondissement, le Japon tenait son frangin convaincant des B Movies HK d’époque. Un pays qui décidément semble être là pour satisfaire le cinéphile occidental blasé croyant connaître tous ses trésors.
PS: C’est tourné au Japon mais censé se dérouler au Little Tokyo de L.A.. Pas pire que les films US de pègre 1930s se déroulant à Chicago mais filmés dans des rues reconnaissables pour le résident de la Cité des Anges. Et sinon TERAJIMA Susumu fait coucou avant de tout de suite mourir.