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3.61/5
Christmas in August
les avis de Cinemasie
7 critiques: 3.96/5
vos avis
24 critiques: 3.67/5
Magnifique souvenir
Que dire sur ce petit bijou réalisé par un certain Heo Jin-Ho ?
Jeong-Won est un homme d’une trentaine d’années et son travail dans un petit laboratoire de photo occupe ses longues journées d’été. Touché par une grave maladie, il est très apprécié par son voisinage pour sa gentillesse et son caractère chaleureux. Puis apparaît dans sa vie Da-Rim, une jeune femme qui travaille comme simple pervenche.
Ces deux personnages qui ont une vie simple, vont être amenés à se rencontrer lorsque Da-Rim aura besoin de faire développer des photos. Le récit va alors se centrer sur la relation que vont entretenir Jeong-Won et Da-Rim et tout au long de l’histoire, on sera amené à découvrir son évolution. Qu’y a t-il donc de si étonnant et d’enchanteur dans Christmas in August ? Le réalisateur Heo Jin-Ho parvient tout simplement à effleurer les sentiments que ressentent les personnages pour nous les faire ressentir avec une étonnante crédibilité. Voyons comment il s’y prend en s’attardant sur les deux noyaux du récit.
Jeong-Won, est un homme très lucide qui est conscient de sa mort inévitable mais qui malgré ça, parvient à vivre comme tout le monde. Sa rencontre avec Da-Rim ne change en rien son mode de vie, mais son amour pour celle-ci ne va que s’agrandir tout au long de l’histoire. Ses souvenirs d’enfance et son ancien amour vont soudainement ressurgir dans son esprit, ce qui apporte une dimension unique tant à l’atmosphère qu’à la consistance du personnage. Outre sa liaison avec Da-Rim, Heo Jin-Ho aborde sa relation avec son père, très intime, silencieuse, mais qui leur est extrêmement difficile à vivre.
Da-Rim est quant à elle, une femme qui s’ennuie dans son travail. Sa rencontre avec Jeong-Won provoque un bouleversement évident dans sa vie, mais elle ne le montre pas, sauf quand tout s’écroulera. C’est elle qui tisse la liaison avec cet homme timide, mais sans aucun doute très attachant. Elle le bouscule, l’incite à réagir, lui montre la voie à suivre. Lentement mais sûrement, mais parfois avec maladresse, celui-ci finira par céder.
Outre la relation, Heo Jin-Ho propose une très intéressante réflexion sur la photographie qui servira comme support à la narration. Une simple photo capte un moment, une personne, et grave à tout jamais les souvenirs qui s’y reflètent. La photo dans ce film est intiment liée à la mort, et ce rapport est d’autant plus flagrant, que Jeong-Won vit avec cette idée qui l’obsède, qui l’affecte intérieurement. Cette douleur est palpable à chaque instant du film, auquel se mêle une impression de nostalgie. Cette douleur éclate par moment, mais fini toujours par s’apaiser pour permettre à la vie, et donc au récit, de reprendre normalement.
Loin des relations fulgurantes des films de WONG Kar-Wai, Christmas in August restera comme un magnifique souvenir pour tous. Servi par deux formidable acteurs Han Seok-Kyu (Jeong-Won) et Shim Eun-Ha (Da-Rim), ce film veut transmettre un brillant message , et bien entendu, on se doit de la saisir.
Oui le cinéma c'est aussi (et surtout) ces moments là
Un film limpide, voilà ce qu'est Christmas in August. La vie, simplement la vie, mais filmée pour en montrer les moments les plus emblèmatiques, un regard, un geste esquissé, des petites choses qui pèsent finalement très lourd. Pourtant, un des mérites du film est de savoir conservé une légerté et un souffle vivant même si la gravité affleure tout le temps. Heo Jin-Ho utilise à merveille les reflets, les photographies, les vitres comme éléments figurant l'impossibilité, la distance, la nostalgie. L'atmosphère ainsi crée est absolument unique, envoutante, la vie telle qu'elle est mais vue au travers du regard d'un artiste, un regard qui englobe et réconcilie ce qui d'ordinaire apparaît séparé et contradictoire, la vie, la mort, l'amour, la perte...
Sonatine aoutienne
Une fois n'est pas coutume, on utilisera pour parler de Christmas in August un terme que l'on apprécie moyennement, celui de réussite mineure (cf Hk qui employait ce terme à propos de the Mission pour sous-entendre: "c'est bien mais cela ne vaudra jamais les monuments du cinéma mondial produits durant l'age d'or du ciné hk"). Si l'on emploie ce terme, c'est qu'il est clair que si l'on s'en tient aux romances intimistes le film ne cherche ni à défricher de nouveaux territoires formels comme a pu le faire un Wong Kar Wai, ni le foisonnement romanesque d'un Edward Yang et encore moins l'alliage de simplicité et d'expérimentation d'un Suwa. L'objectif du film est plutot de décrire une relation simple et sans tempetes sans tomber dans les écueils du mélodrame et du téléfilm.
Simplicité (rien à voir avec les plans passe-partout de certaines bluettes coréennes) est le maitre mot de la mise en scène: la photographie est utilisée simplement comme moyen d'immortaliser un moment de la vie d'un personnage, une joie, une déception et ne se veut pas comme chez Yang Dechang le point de départ d'une réflexion sur la notion de distance; quitte à faire un mauvais jeu de mots, on dira que les choix de mise en scène concernant les vitres (utilisation du reflet, de l'eau qui obscurcit un visage, brisage d'une vitre) sont d'une grande limpidité. La durée crée par la mise en scène n'est pas une durée pesante mais une durée aérienne, légère. A l'instar de la mise en scène, les acteurs tiennent par leur retenue de jeu et leur refus de dramatisation (une des caractéristiques des personnages du film qui refusent de se passioner pour demain ou de le craindre) le film en équilibre instable alors qu'il pourrait à chaque instant plonger tete la première dans le ridicule. Il en est de meme d'un score musical à la limite du slow variétés mais ne sombrant jamais dedans par le grace de son économie de moyens.
Un objectif modeste atteint avec les honneurs vaut souvent mieux que des projets de batisseurs d'empire qui tournent vite au Waterloo, il est meme dans ce cas empreint d'une certaine grandeur. Rien que pour ça, Christmas in August est de ces petits cadeaux précieux pour le spectateur.
Simple c'est tout
La simplicite marque un point encore une fois ; pas de grandes crises de larmes inutiles comme on voit souvent dans les melodrames ou les grandes phrases a deux balles ; ca sent les vrais sentiments et meme si ca rend le film plutot long, ca donne une vraie profondeur aux personnages.
09 janvier 2004
par
Elise
Photographie d'un Adieu
Hur Jin-Ho réalise un premier film qui force l'admiration.
S'il s'agit bien d'un mélo,et des plus authentiques,il sait éviter les clichés du genre ,ce qui évidemment en renforce d'autant plus son impact .Cette histoire d'amour entre un photographe tranquille et une pervenche insouciante a déjà le mérite de présenter deux héros ordinaires au fort potentiel d'identification,et bien au-delà de la seule Corée.
Ensuite aucune liaison n'est ici consommée,ni même vraiment commencée,on en restera au stade de l'éveil des sentiments:le metteur en scène sait bien que cette période est une des plus belles dans un rapport amoureux,la plus potentiellement romantique en tous les cas.
Il choisit alors de développer son mélodrame par petites touches impressionnistes,avec la plus grande pudeur possible et en laissant hors-champ les moments les plus lacrymaux,en particulier la conclusion inévitable.Cela n'enlève en rien la trés grande sensibilité qui baigne le film de bout en bout.
Et aucune lourdeur,tout est amené avec tranquilité,la vie s'écoule doucement jusqu'au dénouement dans une ambiance de douce mélancolie,bercée par une musique sobre qui alterne avec des scènes filmées en son direct,pour appuyer encore l'aspect "banal" de l'ensemble.
La photographie joue bien sûr un rôle essentiel dans cette histoire,laissant à la postérité et au souvenir des instantanés de vie,jusqu'au héros lui-même qui s'immortalise en un dernier auto-portrait,photographie ultime pour un adieu.De même que l'environnement familial du jeune homme est rendu avec finesse, surtout les rapports père-fils.
C'est peu de dire que cette romance doit beaucoup à l'interprétation: Han Suk-Kyu est remarquable,et la jolie Shim Eun-Ha est lumineuse,d'un naturel rare.
Si CHRISTMAS IN AUGUST n'a pas le lyrisme dramatique d'un FAILAN,autre mélo coréen ou il est question de la maladie d'un des personnages,ni sa puissance émotionnelle,il se range dans la catégorie des trés grandes réussites du genre.
Aidé par une photographie magnifique,ce film arrive à nous bouleverser par une économie de moyens exemplaire,mais avec une subtilité et une profondeur qui manquent trop souvent à ce style de cinéma.
Un coup de maître.
Vivre
Le cinéma est une science inexacte. On s'imagine toujours que pour faire un bon film, il faut un scénario solide avec plein de rebondissements, des interprètes à la pelle et une réalisation virevoltante ou contemplarive pour vanter le spectateur selon ses envies et ses visées du moment.
Ce petit film sans prétention est l'exacte contre exemple de tous ce que l'on peut attendre. Le réalisateur a l'incroyable intelligence de faire oublier les défauts évidents de son scénario, manque de consistance, par une mise en scène intelligente.
Comment faire d'un scénario ultra-simple avec des personnages on ne peux plus ordinaires, une merveille de tendresse et d'émotion ? La réponse, savoir s'attarder sur les petites choses de la vie, prendre son temps pour mettre à nu les sentiments, effleuré les corps avec de la retenue, de la pudeur, autant de raison de prouver que les gens sont parfois formidables.
Les deux interprètes principaux sont exceptionnels.
Une grande réussite à mettre à l'actif d'un metteur en scène de génie, dont on va certainement beaucoup entendre parler... aussi fleur bleu que Wong Kar-Wai, mais moins frimeur. Un grand.
Hauts, bas, fragile
Il est intéressant de (re)voir le tout premier film de Hur Jin-ho avec le temps…et surtout la carrière qu'aura choisi de poursuivre le réalisateur par la suite.
Fort de son expérience en tant qu'assistant sur les longs de Park Kwang-soo, "To the starry island" et "A single spark", Hur décide donc d'embrasser le populaire genre du mélodrame, genre phare de l'ensemble de sa carrière à venir. Avec le recul, tous ses autres films semblent d'ailleurs un décalque de son premier, sans plus jamais retrouver cette simplicité et beauté de son premier.
Car si "Christmas in August" est très loin de révolutionner le genre avec cette historie de couple improbable, trop intimidé pour vraiment s'avouer leur amour et se prenant tout leur temps nécessaire à construire une relation, que l'on sait ne pas pouvoir durer, le film réussit à émouvoir en raison de sa simplicité et de sa franchise. Emporté par l'élan naturel de ses deux interprètes principaux, Han Suk-kyu et Shim Eun-ha, alors au top de leurs carrières respectives, le film avance par petites touches sensibles, des vignettes parfois totalement anodines, mais jamais vaines. Des saynètes, qui constituent une vie avec ses hauts et ses bas, mais qui ne lassent jamais d'être vues, ne serait-ce que pour évoquer la nostalgie des propres souvenirs de son spectateur. "One fine spring day" réussira encore à susciter de tels émois, sans toutefois pouvoir prétendre au même talent à capter des petits riens, qui font l'Amour avant que Hur ne tombe malheureusement dans les travers des clichés types de ce genre de productions avec – notamment – un film comme "April Snow", qui tartine les bons sentiments par grosses couches sur le celluloïd de la pellicule.
Neige en été
Une magnifique romance, sensible, delicate et pudique. Bien plus qu'un simple mélo, Christmas in august touche juste, tout en retenue. Une reussite majeure du cinéma coréen
Bon mélo
Sans trop de longueurs ni trop de larmes, le film est bien fait. Les personnages sont attachants et les acteurs jouent bien. Si
Christmas in August n'est pas le film de l'année, il n'en reste pas moins un bon petit film sympa.
Ethéré et nostalgique, pudique et émouvant. Un film silencieux qui en dit long, un film à voir!
Le caractère dominant de Christmas in august est la pudeur extrême qui frustre le spectateur mais qui le bouleverse si efficacement. Han Suk-Kyu ( le photographe ) et Shim Eun-Ha ( la femme-gendarme ) se plaisent mais chacun refoule ses sentiments quand ils sont ensemble. Il se sait condamné par la maladie et ne se déclarera pas , se contentant de passer pour un type jovial ( ses éclats de rire forcés sont dérangeants et c'est le seul bémol du film ). Elle n'aura pas une phrase révélatrice à part lui adresser de jolis sourires, pudeur féminine oblige. Ils vivent platoniquement leur amour en profitant des joies simples comme manger une glace ensemble, faire un bout de chemin en scooter ou se balader le soir. La plus belle scène est celle où, à travers la vitre, il observe de son regard méditatif et affectueux la jeune fille en train de rédiger des procès verbaux dans la rue. Le scénariste joue la carte de la discrétion pour nous émouvoir et il a fait mouche.
La sauce ne prend pas
Un film tout simple, tout mimi, qui aurait put devenir j'en suis sur un énorme film. Mais là, aucune magie ne ressort du film, on s'ennuie à mourrir. Le film paraît durée des heures et rien ne se passe, que ce soit au niveau de l'action, ou des émotions.
C'est creux, voilà ce que je pourrais dire, pour exprimer ce que j'ai ressentie à la vision de ce film. Je n'irais pas jusqu'à dire que le film est mal réalisé, ou que le scénario est tout simplement nul, non. Il y avait je pense justement un potentiel énorme, mais aucune magie ne ressort du film. Rien ne nous fait ronger nos freins pour savoir la suite, rien ne nous rends vraiment triste, rien ne nous captive.
On se croirait au musée, regardant toujours le même tableu, pendant toute la durée du film...