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Kie la petite peste

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.88/5

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12 critiques: 3.73/5



Arno Ching-wan 3.75 Y'a pas à chier...
Astec 4.75 Un film qui en a...
Ghost Dog 3.25 Humour mal élevé
Xavier Chanoine 3.75 Touche pas à ma fille
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Y'a pas à chier...

... c'est pas mal du tout. Le tour de force de ce film, c'est de voir le verre à moitié plein d'une famille en peine à Osaka. Pas de misérabilisme à la Dickens, on profite de la life avec les moyens du bord et vogue la galère. Les blagues autour d'une couille de chat permettent de ne pas se la péter ; on rejoint ainsi le Mifune grossier de Kurosawa et les sales types qui suintent chez Leone. Reste que l'anime, malgré son cachet, a vieilli et que l'absence de réelle trame centrale - autre que le retour de maman au bercail - empêche la pleine accroche. Tranches de vie humanistes à la Yamada, voilà. Dickens, pour Takahata, ce sera pour plus tard.

08 août 2022
par Arno Ching-wan




Un film qui en a...

Après la période d’apprentissage classique au sein de la Toeï et la succession de séries TV - au sein de Nippon Animation dans une seconde période- devenues aujourd’hui des références en tant qu’adaptations animées de classiques occidentaux de la littérature pour enfants (Heidi, Chien des Flandres, Marco...) et réalisés en compagnie –entre autres- de Miyazaki, Chie marque avec Gauche le Violoncelliste, sorti la même année mais produit dans des conditions bien plus artisanales, la réelle émergence thématique et formelle de Takahata. Horus avait tout de l’œuvre manifeste d’une génération, d’une école, d’un groupe de compagnons et en tant que tel était traversé d’un souffle épique. Chie, même s’il s’agit d’une œuvre de commande, procède d’une démarche beaucoup plus intime traversée de respirations -l'humour- lui conférant toute son humanité et son humilité.

La parenté entre Chie et Mes Voisins les Yamada est immédiate par plus d’un aspect : ces deux films outre leur sujet commun -le quotidien d’une communauté humaine à travers l’histoire d’une famille- sont des exercices de styles, des adaptations en anime de mangas à fortes personnalités graphiques et qui illustrent au mieux l’éclectisme dont a fait preuve Takahata (qui ne dessine pas) sur ce terrain tout au long de sa carrière. Ici le dessin tout en rondeur de Kotabe et Ôtsuka fait merveille en restituant de façon très vivante et organique, aussi bien dans le character design que dans l’animation des personnages, l’univers populaire de la petite Chie. Et si le regard du réalisateur se veut tendre il ne se fait jamais attendrissant, adoptant une certaine distance dans sa mise en scène alors que l’histoire de la séparation des parents de Chie aurait pu glisser dans le dramatique.

L’humour qui faisait –en partie seulement- défaut à Horus traverse Chie en permanence. Parfois hilarant et à d’autres émouvant cet humour se garde toujours de verser dans la caricature ou la parodie, découlant plutôt du caractère des personnages au lieu de les définir. Un humour « réaliste » en quelque sorte car ancré dans la réalité sociale de son objet. Une des scènes les plus « mort de rire » du film voit ainsi l’intrusion de « Tetsu le bon à rien », le père de Chie, dans l’univers scolaire de cette dernière à l’occasion d’une journée portes ouvertes : le résultat est un crescendo dans le rire à mesure que Tetsu, père immature un peu voyou, multiplie les gaffes au grand dam de sa fille... Le côté populaire est également renforcé, dans la version originale, par l’utilisation intensive du kansai ben (dialecte local, très « démonstratif », de la région du Kansaï) qui conforte encore un peu plus le comique des dialogues.

Si le style graphique peut à première vue sembler un peu « rustre » ou caricatural, il recèle autant de subtilité et de richesse que la psychologie des personnages et la richesse de leurs relations. Sur ce terrain aussi Takahata ne se départit pas de sa démarche « réaliste » et à travers les scènes du quotidien de Chie s’esquisse des portraits d’individus aussi attachants les uns que les autres et dont on prend congé, à la fin du film, avec une pointe de nostalgie. Mais le réalisme des caractères ou des situations ne veut pas dire absence de fantaisie (on devrait d’ailleurs plutôt parler « d’humanité » des caractères et des situations) comme l’attestent les personnages des chats –histoire dans l’histoire aussi passionnante que tout le reste- et leur conflit « viril » et mortel (ponctué de défis et de combats) autours d’une paire de testicules ... Un film riche à tous points de vue.



18 février 2004
par Astec




Humour mal élevé

Comédie sociale irrévérentieuse et mal élevée annonçant dès 1981 Mes voisins les Yamada et proche de Goshu pour le ton employé, Kie la petite peste brosse le portrait d'une petite japonaise débrouillarde qui assume son passage précoce à l'âge adulte en prenant sous sa responsabilité un père idiot et bagarreur qui s'est séparé de sa femme, une bande de yakusa à la manque dont le chef s'est reconverti en pizzaiolo, et des chats de goutière karateka ayant des problèmes de virilité. Vu les situations développées ici, il y a de quoi s'amuser, ce qui est le cas... Dialogues cinglants et gags énormes, on rit souvent de bon coeur même si certains passages (l'exhumation d'un testicule de chat !) sont lourds et douteux, faisant se demander si le public visé est réellement aussi jeune qu'on pourrait le croire.

02 juin 2005
par Ghost Dog




Touche pas à ma fille

Kié la petite peste, en plus d’être une formidable comédie populaire, pose un regard à la fois tendre et attentif sur le quotidien d’une famille décomposée. C’est aussi une histoire de matous, de testicules et de bagarres en tout genre. Avec un pitch de départ presque anodin se reposant essentiellement sur le combat journalier d’une gamine déjà très mature pour son âge, dans la gestion de l’entreprise de son père bon à rien –elle y tient un restaurant de brochettes- et dans la relation secrète qu’elle entretient encore avec sa mère, l’œuvre de Takahata réserve suffisamment de surprises pour faire d’une chronique sociale un moment empli de légèreté et de liberté. Pourtant, les sujets adultes sont traités sans le regard mièvre tant redouté par le biais du support animé, on y voit une Kie évoluer tant bien que mal malgré ses parents séparés, tenir la barque malgré les ennuis de son père, espérer un jour voir sa mère sans se cacher aux yeux du principal concerné et sans doute encore amoureux.

Multipliant les sous-intrigues, le film de l’auteur du Tombeau des lucioles nous présente une galerie de personnages tordants, peu réalistes mais au profil immédiatement reconnaissable : un ancien propriétaire de salon de jeux à peine yakuza, reconverti après la mort de son chat en cuisinier d’okonomiyaki (une des spécialités culinaires d’Osaka), deux anciens yakuza devenus apprentis cuistots, un père de famille bon à rien et maladroit, des chats aux attitudes typiquement humaines. A l’image du film dans son ensemble, l’imaginaire truculent de Takahata offre pourtant des situations bien ancrées dans une certaine réalité. La confrontation entre l’absence totale de réalisme –des chats qui causent entre eux, par exemple- et ces même chats vivant des histoires touchantes que n’importe quel homme peut vivre, comme le combat pour imposer sa virilité, la vengeance ou l’honneur (voir la séquence finale), font du film un tout irrésistible et identifiable. Tout le monde peut se reconnaitre dans cet instant de vie. Et à l’image là aussi de ce générique de fin plein de joie vivre, Kie, qui n’a pas grand-chose de peste d’ailleurs, est la digne ambassadrice de ce bonheur qui consiste à vivre et à se sortir de toutes les situations même les plus improbables, comme celles de protéger son matou d’une bagarre avec un autre pour une question de testicules. Ca ne vole pas haut au premier abord, délicieux leurre.



10 octobre 2009
par Xavier Chanoine


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