Excellente comédie sociale.
Cast Away On The Moon est vraiment une bonne surprise, c'est une excellente comédie sur une nolife et un pas de bol (entendez par là plaqué et viré). Le pitch accrocheur et original (un Seul au Monde au milieu du fleuve Han à Séoul) arrive à nous étonner et nous amuser, et malgré quelques facilités scénaristiques ainsi qu'une quinzaine de minutes en trop vers la fin le tout est vraiment agréable à suivre et drôle. On en demandait pas plus.
Fable drôle et touchante sur la renaissance
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notre dossier pour un avis complet.
Un petit pas pour Lee Hae-Jun, mais un grand pas pour le cinéma coréen?
En effet, on pourrait s'en douter, au vu de la production coréenne actuelle, bien consensuelle et surtout sans originalité. Cette comédie apparait justement comme un OVNI venu de nul part, avec une idée honteusement simple, mais pourtant inédite dans le cinéma. A quoi cela sert-il d'envoyer Tom Hanks se perdre au milieu de l'océan, alors que l'aventure semble bien plus éprouvante quand on se retrouve littéralement abandonné dans une métropole de plus de vingt millions d'habitants?
Avec résolument peu de dialogues, mais plutôt des commentaires en
voice over (voix off en bon français), on nous met tour à tour dans la tête de notre Robinson urbain et dans celle de l’ermite cyberdépendante, en repassant parfois les mêmes événements. C’est en particulier le cas pour la première heure environ, où on a droit à une première demi-heure passée sur l’île, avant de découvrir que quelqu’un était, tout comme nous, témoin de toutes ces scènes.
La métaphore est ici bien évidente, mais comporte quand même quelques subtilités, comme l’opposition de l’espace ouvert, qui est pourtant isolé du reste du monde, face à la chambre fermée, d’où le lien se fait avec plein d’étrangers via internet. J’aime aussi beaucoup la symbolique des nouilles d’haricots noirs, qui est en Corée le plat par excellence destiné aux personnes seules et, pour peu qu’on n’habite pas sur une île déserte, livré n’importe où en quinze minutes. Le
jajangmyeon, comme on l’appelle, fait ici l’objet d’une fascination, voire même d’une adoration, qui devient presque le seul but de sa survie.
Malgré le sérieux du thème, le film est quand même parsemé de quelques gags bienvenus, mais qui font rapidement place à un accès de folie, tout en gardant ce ton assez léger. Pourtant, on nous fait voir un portrait peu élogieux de la société coréenne, que ce soit au-travers des dettes qui s'accumulent, la pression dans le monde du travail, les relations amoureuses préférant se brisant faute d'argent, l'aide sociale inexistante, et surtout le mépris envers les marginaux. On en viendrait presque à désirer rejoindre ce pauvre type sur son île ridicule, mais vierge. Enfin, si on excepte la pollution, bien sûr.
La fin reste dans le convenu, mais apporte de la nuance dans ce qui aurait pu tomber dans la guimauve. Les images sont dans l’ensemble assez belles, avec un certain dynamisme tout en laissant le temps aux personnages d’évoluer. J’en suis ressortis avec pas mal de satisfaction, puisque je trouve personnellement l’idée de départ tout simplement géniale.
A contre-courant
C'est marrant, parce que j'ai failli prendre le film en grippe dès les premières scènes ; l'amorce du film est tellement tirée par les cheveux il faut dire...
Mais finalement j'ai trouvé ce film plutôt pas mal dans l'ensemble. Le réalisateur guide bien son acteur principal, et là où il aurait été facile de tomber dans une grossière parodie loufoque d'un "Cast Away" coréen, Lee Hey-jun lui se sert de l'histoire pour construire un film à contre-courant, avec des anti-héros très attachants.
Reste à enlever encore une fois ces trop nombreux mauvais gags inutiles propres aux comédies coréennes, ça devient fatiguant.
Seuls au monde
Il n'y a qu'en Corée, que de tells films puissant se tourner…et redonner confiance en la créativité plus que bancale au cours de ces dernières années au pays du matin calme.
"Castaway…" est un film hautement improbable, mais ô combien séduisant et poignant. Un film dans la lignée des magnifiques "Welcome to Dongmakol" ou "Like a vrigin", premier film du talentueux réalisateur du présent long, Lee Hae-jun.
Magnifique métaphore de la solitude des êtres humains dans des mégalopoles toujours grandissantes, happés par l'anonymat relatif et la course à la surconsommation, le scénario passionnant réussit à parfaitement concorder deux exemples types de solitude, l'un sur sa petite île déserte au milieu de la métropole, l'autre enfermée dans sa chambre et ne réussissant plus qu'à communiquer qu'à travers l'immensité de la Toile anonyme.
Mais au contraire du terriblement guimauve japonais "Princess in an iron helmet" de Shindo Kaze, "Castaway…" réussit à éviter les pires clichés et à raconter l'histoire douce-amère de deux êtres esseulés jusqu'à…A vous de voir, car cette magnifique œuvrette mérite largement le prix de sa place / de son DVD, ne serait-ce que pour envoyer un signe d'encouragement à tous les producteurs d'encourager le tournage d'autres projets un peu fous, mais ô combien maîtrisés.