Un film d'hommes
Une vision de l'interieur de la guerre des clans à Macau. L'astuce narrative de l'interview confère une certaine originalité au rythme du film. Pas mal de bagarre de rue, mais le film marque surtout par le climat psychologique de cet univers. Le film doit beaucoup au charisme de Simon Yam, la mise en scène laissant Alex Fong volontairement en retrait.
Un film intelligent et superbement interprété. A voir absolument.
Confessions d'un homme dangereux
Un an après la rétrocession, Billy Tang signe
Casino, un film de triades respectable qui n'a rien à voir avec le film de Scorsese. L'action se situe dans le milieu de la pègre de Macau et part d'un postulat peu commun (déjà présent dans
The Untold Story): Simon Yam est déjà coffré et livre des aveux autobiographique sur son parcours dans le milieu des triades. L'entreprise aurait put être casse gueule, mais Billy Tang est assez intelligent pour bien utiliser cette narration de manière à créer des effets de montage réussis et raconter une histoire. D'autant que me réalisateur à un véritable point de vue et s'y tient de bout en bout.
Simon et son frère de triades, Alex Fong, se retrouvent vite à jouer dans la cour des grands en s'attirant l'animosité de Frankie Ng et ses hommes de mains. D'ailleurs niveau gueules de triades, on a du lourd (John Ching, Ben Ng, Chan Wai Man, et même Kent Cheng en flic... pas vraiment ce qu'on peut appeler des chanteurs de canto pop tout ça). S'en suivent le parcours classique des hostilités et autres règlements de compte qui feront le sel du métrage. Le film, grâce à sa courte durée se montre assez rythmé, du coup le spectateur n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer alors que les dialogues sont légions.
Le film se montre assez savoureux grâce à un casting et une mise en scène réussie. Simon Yam s'en donne à coeur joie lors de ses monologues face caméra, tandis que la réalisation de Billy Tang sait toujours s'adapter pertinement à la situation. Les quelques élans de violence justifiant la mention cat III donnent libre cours au réalisateur de mettre en scène quelques bagarres à la machette. Filmé caméra à l'épaule, elles s'avèrent toujours lisible et Billy Tang sait même conférer des tonalités différentes à chaque scène d'action. La musique suit également cette optique en alternant musique pesante et guitare mélancolique (pour ceux qui disent que la musique des films HK n'est jamais bonne...).
Casino s'avère être une honnête production triades/cat. III. Forcément, si on attends que des scènes d'action, on risque d'être déçu, mais c'est quand même bien mieux écrit et mis de manière plus intelligente que la pluparts des bloodsheds/girls with guns chéris de certains fans de ciné HK!
Scarface sans les flingues
L'histoire tumultueuse d'un parrain de Macao racontée par lui-même à l'heure de son arrestation. Il est simplement dommage que les personnages secondaires, qui sont nombreux n'aient pas été un peu plus développés. Billy Tang a préféré multiplier à la place les scènes de pugilat urbain, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, nous offrant 7 ou 8 scènes de combat de rue qui rompent clairement avec les chorégraphies millimétrées des films de Kung Fu. On comprend très vite que la pègre de Macao préfère la machette au 9mm... Mais là où le film est vraiment une réussite, c'est dans sa façon de montrer Macao -des bas-fonds au grands hotels en passant évidemment par les casinos, point névralgique de cette ancienne colonie- qui nous en laisse deviner la splendeur passée.
Un bien beau titre, de très bons interprètes, il ne manque qu'un réalisateur pour faire un film...
Pas grand chose à sauver de cette indigeste tambouille frimeuse et tape à l'oeil qui se prend pour ce qu'elle n'est pas.
Le réalisateur, Billy Tang, spécialiste du film de catégorie 3, et du film de triades racoleur et vulgaire, semble pourtant posséder tous les moyens pour réussir une grande oeuvre. Une distribution de choix, avec les excellents Simon Yam et Alex Fong, des moyens conséquents, et une apparente totale liberté d'action.
Il ne réussit rien d'autre qu'un ennuyeux long métrage, qui s'étire difficilement sur près de deux heures.
Par un manque de consistance dans ses choix, préférant stigmatiser quelques effets racoleurs redistribués avec insistance, deux ou trois scènes dialoguées chiantes et mal gérées, et sa manière d'appréhender les quelques rares moments d'émotion, ce réalisateur bas de gamme s'avère incapable d'apporter la moindre idée de mise en scène.
Contrairement à un Herman Yau ou un Chin Man Kei, qui même dans leurs oeuvres les plus malsaines et malodorantes savent insuffler de l'humour et une certaine idée de mise en scène, ce Billy Tang se contente d'enchaîner plan sur plan avec le plus total j'en-foutisme.
Remplacez les Simon Yam, Kent Cheng et Alex Fong par des chanteurs de canto-pop, et vous obtenez l'ultime pseudo-film frimeur. Ajoutez-y deux ou trois effets racoleurs, une musique avec 3 notes, et quelques ralentis et vous pensez avoir berné tout le monde.
Non, cet indigeste semblant de film ne vaut que pour sa distribution. En conclusion, lorsque vous avez un peu d'argent à dépenser, payez vous une ou deux stars de la trempe de Simon Yam et laissez les s'évertuer à tenter de sauver ce qui peut l'être.