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Black Rain

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les avis de Cinemasie

6 critiques: 3/5

vos avis

21 critiques: 3.35/5



Ordell Robbie 2 Irregardable pour cause d'esthétique(isme) années 80 ayant mal vieilli
Ghost Dog 3.25 Efficacité à tous les niveaux
François 3.5 Un film intéressant sur la différence culturelle
drélium 3.75 Bien sympa et un certain côté culte avec sa brochette d'acteurs.
Chris 2.5 Les gros lourds débarquent
Alain 3
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Efficacité à tous les niveaux

Dès la séquence d’ouverture où l’on voit un Michael Douglas chevelu chevauchant fièrement sa moto sur un morceau d’anthologie interprété par Gregg Alman, on espère secrètement un grand polar, exaltant, intelligent, dépaysant et efficace. Ces quatre qualificatifs se révèlent plutôt bien desservis tout au long d’un film sans temps morts ou presque, réalisé par un cinéaste capable du très meilleur (Alien, The Duellists) comme du très pire (G.I. Jane, Hannibal) en la personne de Ridley Scott. Les personnages secondaires se raréfient au fil des minutes (Andy Garcia en fait d’ailleurs les frais rapidement) afin que l’action se concentre uniquement sur l’opposition de style et de personnalité entre le flic américain (Douglas), qui fait facilement fi des conventions pour mener à bien son enquête et subvenir aux besoins de sa famille, et le flic japonais (Takakura Ken, qui a parfois des petits airs de Chow Yun Fat dans certaines scènes) droit dans ses bottes et respectueux de la hiérarchie en toute circonstance.

L’évolution de leur relation est classique (I hate you, I love you) et certains verront dans ces 2 portraits beaucoup de clichés et d’idées reçues concernant ces 2 cultures si différentes. Mais on peut facilement comprendre que pour l’intérêt du film, le fait de choisir 2 personnages très marqués n’est pas totalement stupide, d’autant plus qu’il y a sûrement une part de vrai dans la « cool attitude » des américains incarnée par Nicky, ainsi que dans l’effacement personnel pour la réussite du groupe, caractère typiquement japonais, incarné par Masahiro. Il est aussi assez sympa de les voir mieux se connaître et changer leurs comportements au contact de l’autre : Masa va petit à petit se décoincer et comprendre qu’il faut parfois prendre des risques seul en suivant son instinct pour parvenir à ses fins, alors que Nicky, qui semble arriver au Japon en pays conquis, en roulant des mécaniques d’un air arrogant voire méprisant, a tôt fait de se calmer et d’apprendre à respecter son compagnon en tentant de décrypter sa vision des choses plutôt que de lui cracher dessus sans faire d’effort de communication. Et puis, par les temps qui courent, voir un américain ravaler son complexe de supériorité au contact d’une civilisation à laquelle il ne comprend rien, ça fait quand même plaisir à voir… :-)

A noter que la fin (que je ne dévoilerai surtout pas) est un modèle du genre du point de vue démocratique et respect de la dignité humaine, chose qu’on ne voit pas beaucoup dans les films américains, ce qui reflète bien le climat particulier dans lequel baigne le film. Attachant et plaisant, Black Rain est à ranger en bonne place entre Yakusa et L’Année du Dragon dans votre vidéo(dvd)thèque.



20 février 2002
par Ghost Dog




Un film intéressant sur la différence culturelle

L'intérêt majeur de Black Rain est sa description de la rencontre de deux cultures. En effet, contrairement à un Rush Hour où cette rencontre ne donne naissance qu'à des gags fondés sur des stéréotypes, ici elle constitue le fond du film.

C'est un des rares films américains que je connaisse qui s'attache à montrer les différences culturelles, sans préférence pour l'une des deux cultures. Le choc culturel est symbolisé par le duo antagoniste Nick Conklin (Michael Douglas) Mashahiro Matsumoto (Ken Takakura). Ces deux personnages sont presque caricaturaux tellement ils représentent les extrêmes des deux cultures. Nick le chien fou face à Mashahiro le traditionnel. Le premier ne respecte rien, le second respecte trop. Pour moi les deux personnages ont été exagérés afin de souligner encore un peu plus les différences. Autour d'eux sont intégrés d'autres personnages, comme Charlie ou Sato, mais ils sont moins intéressants. On retient tout de même le côté peu respectueux de Sato qui rappelle d'autres jeunes loups symbolisants la chute des valeurs (Anthony Wong dans A Toute Epreuve).

Ensuite classiquement, les deux personnages vont évoluer l'un vers l'autre, l'américain mettant de l'eau dans sa bière, et le japonais se déridant un peu. C'est moins intéressant à ce niveau car plus classique, c'est la même chose dans tous les films bi-culturels. Un autre point intéressant cependant, l'antipathie latente entre les deux cultures, bien mise en valeur ici, jusque dans ce titre énigmatique.

Sinon au-delà de ces considérations, le film est bien foutu. Ridley Scott sait y faire à la caméra, la musique est assez efficace, les acteurs de bon niveau, les dialogues plutôt bien écrits. Même les scènes d'action tirent leur épingle du jeu. Bref, un film à la fois plaisant à suivre et intéressant au niveau culture asiatique, même si le personnage de Michael Douglas tire un peu trop la couverture à lui.



20 février 2002
par François




Les gros lourds débarquent

Tout le monde ou presque s'en rappelle. Quand Black rain s'apprêtait à sortir, les previews les plus alléchantes s'étalaient dans la presse ciné. Le dernier Ridley Scott présenté comme un polar post-post-moderne était attendu de pied ferme et à l'époque Michael Douglas était particulièrement efficace dans le genre aventurier rustre à qui on ne la fait pas. S'ajoutaient à cela des photos de tournage et des interviews pré-promo qui donnaient l'eau à la bouche.

Un plot pareil c'est toujours attirant (sauf quand il y a du Luc derrière); sujet à de nombrables thèmes possibles, le dépaysement est toujours rafraîchissant, le tout est de savoir se placer entre le genre et la radiographie. Le frère Scott a choisi son camp : il fait débarquer la grosse artillerie marquée US au fer rouge chez l'ami-ennemi nippon. Et c'est justement là que ça fait mal - dans le mauvais sens du terme. Entre l'irritante -mais néanmoins amusante, avouons-le- badass attitude de Michael Douglas, la candeur calculée du toujours très bon Andy Garcia et les poses sur-kabuki des yakuzas, les clichés (car il s'agit bien de clichés avec la mise en scène de Scott) fusent de partout.

Sans compter que voir les deux grands tateyaku des 70's, Ken Takakura et Tomisaburo Wakayama, réduits à de vulgaires illustrations de papier (sauf dans l'excellent numéro de Ray Charles, chapeau quand même !), ça fait pleurer. Dans le genre, le Yakuza de Sydney Pollack était plus sympatoche. Pour donner une vague idée de la déception, c'est comme si Hollywood engageait Bruce Lee après ses succès interplanétaires pour des rôles de chinois-timides-qui-se-laissent-marcher-sur-les-pieds-par-des-Matt-Damon.

Il y a donc bien sûr un brin de kendo, un soupçon de karaté, des tirades sur la tradition et le respect, des boîtes de nuit louches, des petits doigts qu'on coupe allègrement. Il y a la sublime Kate Capshaw (trop rare) et la non moins sublime Osaka avec des nombreux dédales et son look indéniablement high-tech (trop rare également au ciné). Ce n'est donc finalement pas si mal, surtout que l'on aperçoit pendant au plus cinq secondes l'excellent professor Toru Tanaka et que ça reste l'un des derniers films de l'éternel loup à l'enfant et le dernier de Yusaku Matsuda. Ah ben zut, ils auraient mérité un peu mieux que ça, bon et bien finalement...



22 février 2002
par Chris


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