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Black Mask 2

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les avis de Cinemasie

12 critiques: 1.79/5

vos avis

40 critiques: 2.26/5



Junta 3.25 Oubliez le nom de Tsui Hark et appréciez cette série Z à sa juste valeur !
drélium 3 "Bloody Roar" harkien fait à la va vite mais tellement bis qu'il en devient jou...
Drexl 3 Le frelon noir contre les catcheurs mutants !!!
Astec 2.75 Un ratage divertissant
François 2.5 Un sacré foutoir...
Anel 2
Alain 1.5 Bien plus supportable en version cantonaise
Marc G. 1 Fallait pas !
Ghost Dog 1 Une sacrée niaiserie
MLF 0.75
Ordell Robbie 0.5 Meme pas le bis du siècle...
jeffy 0.25
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


"Bloody Roar" harkien fait à la va vite mais tellement bis qu'il en devient jouissif.

Le premier du nom était timoré, très classique dans son déroulement malgré quelques combats, idées visuelles et bonnes giclées de dynamisme, nous présentant une sorte de Wolverine mal fagoté s'opposant à ses créateurs, des experimenteurs de soldats universels. Bref une soupe assez quelconque avant tout décevante, au scénario déprimant de banalité.

Ici, Tsui pète bien les plombs avec le soutien de Julien Carbon et Laurent Courthiaud au scénario et tout amateur de bisserie ne peut que mieux s'y retrouver. Certe, le film est fait à la va vite et retombe trop souvent dans des travers académiques américanisants. Le soin apporté au visuel du premier est assez bâclé mais il subsiste un sacré délire ! Black Mask 2 est aussi bancal que réjouissant. Les moyens limités et le déroulement global sans grande surprise s'opposent à l'ambition de ses concepts, une multitude de mini séquences débridées collées bout à bout. Le match Mutant Vs Black mask débouche tant bien que mal sur un feu d'artifice de débilités ou rien n'est pris au sérieux mais où tout concourt à laisser une trace durable dans la catégorie des grands films psychotroniques. Directement inspiré du jeu "Bloody Roar", Black Mask 2 est sans doute un film raté, pas assez ambitieux dans son esthétisme et son originalité mais réussit en partie sa mission : il est assez jouissif ! Les amateurs de combats de monstres en celluloïde et de catch américain qui ne s'offusquent pas d'une bétonneuse d'approximations y trouveront leur compte moyennant une bonne dose d'indulgence sur le caractère finalement convenu de l'histoire. Merci quand même pour la bonne humeur Tsui !

02 août 2004
par drélium




Le frelon noir contre les catcheurs mutants !!!

Black Mask premier du nom était la première réalisation de Daniel Lee, un film de super-héros starring Jet Li filmé à la Seven et regorgeant de combats dantesques entre sa star, looké à la Bruce Lee dans le mythique Frelon Vert, et toute une horde de super-vilains quasi indestructibles. C’est également l’un des derniers gros succès de la Film Workshop, le studio HK créé par Tsui Hark, génie prosélyte œuvrant dans tous les domaines avec une boulimie insatiable. Voyant dans la réalisation d’une suite un argument financier et artistique (Hark voue une passion pour le comics américain et ses figures de proue) imparable, il met deux scénaristes frenchies sur le coup, Julien Carbon et Laurent Courthiaud, anciens journalistes à HK Magazine et Mad Movies reconvertis dans la bonne cause. Laissant momentanément de côté le projet pour se consacrer à Legend of Zu, la suite de Zu les guerriers de la montagne magique, Hark se réattelle à Black Mask 2 lorsque la firme Columbia consent à mettre des billes dans l’histoire. Le cinéaste y voit l’occasion de booster sur les effets visuels, de faire un film complètement délirant et décomplexé, sans repenser à ses aventures malheureuses avec le système hollywoodien qui l’auront vu signer deux choses filmiques improbables avec Jean-Claude “ 1 + 1= 1 ” Van Damme. Les pontes de la Columbia, au fait de la réputation de Tsui Hark, reprennent en mains le scénario et le confie à deux yes-men maison chargés d’aseptiser la folie narratrice de Carbon et Courthiaud dictée par Tsui Hark. Ce dernier, à l’ultime phase de la production, quelques jours à peine avant le premier tour de manivelle, décide qu’il n’en a rien à foutre, rappelle ses deux français pour qu’ils réécrivent le script US au jour le jour, pour lui réinjecter la folie initialement prévue. Le film fait intégralement fi du premier opus (exit Jet Li, introducing le jeune Andy Oh), reprenant juste à son compte le look et les pouvoirs du héros, qui affronte ici Zeus, intelligence supérieure cherchant à dominer le monde en injectant un sérum mutant à des catcheurs. Ces derniers (parmi lesquels Tyler Mane alias Dents de Sabre dans X-Men et Traci Lords dans le rôle de la Femme Caméléon !) se transforment sous l’effet en gros craignos monsters, 70 % latex 30 % effets digitaux, ne pouvant s’empêcher de tout casser et de beugler de vagues borborygmes face caméra dès que l’occasion se présente. Les choses se précipitent lorsque notre Black Mask est à son tour victime des effets du sérum… La maîtrise filmique de Tsui Hark est toujours là, et en ce sens Black Mask 2 n’est pas réellement la catastrophe annoncée comme purement inregardable. C’est un film outrageusement bis, à un point où ça devient troublant, preuve s’il en était besoin qu’il ne faut pas faire chier Tsui Hark. En réaction aux pressions US (la moitié du casting est américain, idem pour le financement), le cinéaste fou signe un pur délire strictement invendable sinon au x-ième degré, faisant s’affronter son héros et de gros streums tout dégueus, aussi bien faits que les Tortues Ninja dans les films du même nom. On pense également au gros film bis Mutronics avec Mark Hamill, en moins chiant tout de même. Les combats, à l’avenant, relèvent quelque peu du domaine de la redite pour Hark, si ce n’est qu’il se permet quelques écarts assez énormes pour être soulignés. Je pense en particulier au combat central, avec un catcheur-anguille et un catcheur-lézard, dans un zoo où tous les éléphants ont été libéré par Black Mask pour faire diversion, les adversaires se battant sur les dos des éléphants précités… Black Mask 2 montre les limites de Tsui Hark, de ce qu’il est capable de faire quand on lui met la pression : du gros Z dans ta face, suffisamment foutraque pour que ses investisseurs en viennent à ne sortir le film qu’ultra-confidentiellement, avec la honte des parents ayant accouché d’un bâtard monstrueux.

21 mars 2003
par Drexl




Un ratage divertissant

On le sait maintenant, le dernier film « polémique » (un pléonasme ?) de Tsui Hark, sorti en « direct to video » de ce côté ci du globe, est en réalité un montage écourté d’une vingtaine de minutes et expurgé de ses scènes (voir Mad Movies 151) les plus « bis ». Cela n’amoindrit pas les faiblesses techniques évidentes de City of Masks, mais oblige à prendre un certain recul, après visionnage de l’objet, sur l’aspect scénaristique. Il apparaît en effet évident que les coupes et modifications opérées dans le montage du réalisateur par la Columbia, biaisent, forcément, le résultat final. La version hongkongaise quant à elle semble être allée légèrement plus loin dans ce sens à l’occasion du doublage, en cantonnais, par une pléiade de stars locales. Dans ces conditions, il faut bien sûre se garder de tout jugement définitif sur les intentions finales du réalisateur hongkongais et de ses 2 scénaristes « frenchies » et juger cette version, « abâtardie », pour ce qu’elle est : un reflet déformé.

Une fois le générique du film -style 70’s moyennement convainquant- passé, on se retrouve avec une poignée de plans entièrement numériques d’une mer agitée qui n’est pas sans rappeler, pour le choix esthétique d’une plastique au rendu « artificiel »plus baroque que réaliste, le Casanova de Federico Fellini, avec ses canaux de Venise charriant une eau faite de…plastique translucide. Cette entrée en matière est sans doute le seul passage du film totalement réussi, cohérent avec ce que le cinéaste avait déjà réalisé dans Legend of Zu en terme d’utilisation des sfx, « peignant » alors ses images à l’aide de la palette graphique…Si la note d’intention est bonne la suite est loin de confirmer, sans être non plus la catastrophe annoncée. La faute avant tout, futur director’s cut ou pas, à une finition technique (et sans doute un budget) pas au niveau des ambitions visuelles inhérentes au style comic book de super héros. Faiblesse surtout en raison de la contradiction existante entre le côté satirique du scénario et la volonté du réalisateur de transposer « littéralement » l’esthétique de la mise en page du comic-book à travers le montage et la photo : en tirant son film dans deux directions si opposées (destruction dans le discours ou reconstruction par l’image) Tsui Hark perd sur l’ensemble. En effet, dès lors ses intentions ne peuvent que paraître cyniques ou présomptueuses, selon que l’on considère le fond ou la forme. Si nous pouvons parler d’une dialectique du processus de création artistique et bien avec Black Mask 2 Tsui Hark a réussi à rendre une « dissertation » cinématographique où non seulement manque la synthèse, mais qui présente la thèse et son antithèse dans le même paragraphe !

Rétrospectivement, comment pouvait-il en être autrement ? Film aux mobiles quasi schizophréniques, City of Masks est avant tout le masque d’un cinéaste pris dans son rapport de séduction/répulsion (également valable pour les comics) à une certaine forme de cinéma, à une industrie hollywoodienne (et aux ersatz HK) qui ne le contente pas mais impose, peu ou proue, une formule économique viable et donc difficilement contournable. Incapable de pleinement embrasser son sujet, dans un sens comme dans l’autre, Tsui Hark va très rapidement piloter son film en automatique, ne reprenant véritablement les commandes qu’en de trop rares occasions. C’est comme s’il s’était progressivement (et rapidement) désintéressé de son projet initial, délaissant ses catcheurs et seconds couteaux symbolisant une industrie du cinéma américain fonctionnant aux stéroïdes numériques jusqu’à la caricature (bon ici c’est une drogue dénommée Californium), se revitalisant par assimilation forcée (« capturer » le Black Mask/ faire des remakes et « débaucher ») et sujette à toutes les dérives mercantiles (les figurines Black Mask) induites par la « libre économie de marché ». La charge est on ne peu plus lourde, dans tous les sens du terme… Incapable de « choisir son camp », œuvrer au bien d’un genre ou le parodier, l’ex démiurge du cinéma HK ne pouvait que diluer l’intérêt des enjeux de son film et s’interdire d’aller plus en avant dans l’une ou l’autre voie. Ajoutons-y la qualité de sfx en majorité plus ratés que réussis et il devenait alors inévitable que la déception serait de mise parmi ceux qui comptaient sur un traitement plus « 1er degré ». Du reste le scénario tirant définitivement vers la farce, le manque de moments gratuits totalement « barrés » et pas simplement chargés de nous vendre un second degré forcément un peu lourdaud à la longue, laisse aussi sur sa faim l’amateur d’objets plus « second degré ». Finalement « l’étrangeté » de Black Mask 2 ne proviendrait pas de son traitement "« bis » et encore moins de ses velléités d’alternative formelle au style cinématographique comic-book, mais de l’insuffisante « négation » (la satire, le « bis ») de « la négation » (la reconstruction esthétique) ouvrant la voie au dépassement de la contradiction (dans le cas présent un film homogène à défaut de génial), selon les formules si chères à Hegel.

Mais le réalisateur n’est pas le seul qui semble avoir progressivement déserté son sujet et on est encore à se demander comment Yuen Wo-Ping a fait pour accoucher de chorégraphies si pauvres. Dans Matrix il avait au moins pu explorer l’outil numérique de manière confortable, mais dans la cité des masques il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer devant la piètre qualité de sa matière première, les combattants. Les catcheurs, pauvres victimes sacrifiées sur l’autel du profit, s’ils offrent une ellipse de l’entertainment « youaisse » pleine de promesses (elles aussi inégalement tenues), ne paraissent pas vraiment avoir inspiré le maître ès chorégraphies, tout comme Yuen Bun également présent (ou peut-être absent lui aussi) dans les crédits en tant que directeur des combats additionnel. Et ce n’est pas un Andy On aux circonstances tout de même atténuantes (c’est sont premier film et quel film !) qui tire le tout vers le haut même s’il est, de loin, le moins ridicule de tous les combattants. Sans être mauvais dans le domaine de l’action il ne démontre jamais quelque chose d’assez exceptionnel pour mar(s)quer les esprits. On en est donc à se demander si ce sont ses capacités martiales qu’il faut incriminer, ou bien la qualité des chorégraphies (et des adversaires), ou un peu des deux… Alors que dans certains plans, en majorité d’exposition, le film « paraphrase » la mise en page comics, dans les scènes de combat il n’est plus trop question d’expérimentations, car le monteur à trop à faire pour pallier les carences de sfx souvent techniquement douteux, de combattants pas très « graciles » et de chorégraphes visiblement, au vu de leurs antécédents, pas trop concernés par leur affaire. Au chapitre des occasions manquées, la possibilité peut-être d’intégrer le catch (même si quelques idées intéressantes restent...) dans l’abécédaire du bon chorégraphe. Depuis Blade 2 s’en est plutôt bien chargé…

Pourtant tout n’est pas à jeter dans Black Mask 2, loin de là. Comme à son habitude, même en pilotage automatique, Tsui Hark réussit à disséminer assez de moments visuellement intéressants (et un complètement captivant, la mer en synthèse), ainsi que des idées de mise en scène « virtuellement » ébouriffantes, pour éveiller l’attention. Une fois les choses mis en perspective, c’est vrai. Sans faire dans le catalogue exhaustif, on peut citer le premier combat du Black Mask contre un des catcheurs muté en lézard, sur le sommet d’un gratte ciel. On sent dans cette scène le potentiel d’un vrai climax. Plus généralement pas mal de plans numériquement foirés des mutants grimpant aux grattes ciel, même s’ils citent à l’excès leurs références à la culture « pop » (Godzilla, King kong, Spider-Man, le Lézard…), ne laissent pas insensibles l’amateur de monstres en tous genre. Passons sur le niveau générale de l’interprétation qu’on peut classer comme moyennement mauvais (Versus propose un mauvais bien meilleur), pour signaler, outre l’agréable présence de Teresa Maria Herrera, dans le rôle du Dr Marco Leung, qui officie très bien dans sa mission de séduction du spectateur, la performance bien plus consistante de Traci Lords. Cette dernière est la seule à réellement offrir quelques moments émotionnellement valables. Comme souvent, pour trouver Tsui Hark dans ses films il faut chercher la femme. Ici c’est le personnage féminin de Chameleon, dont la trajectoire dans le récit offre un intéressant écho à celle de Tsui dans le monde hollywoodien, que le réalisateur a un tant soit peu investit. L’ex égérie du porno réussie à insuffler dans son jeu une « vérité » qui tranche avec les autres « protos-personnages » peuplant le film. Pas de second degré dans son développement. Une certaine grâce dans ses mouvements. Quant aux catcheurs, même s’ils gâchent une partie de leur potentiel comique en essayant vaillamment de s’appliquer, ils restent tout de même assez « modernement » ringards pour faire esquisser un sourire à l’amateur nostalgique de films de catcheur mexicain. Enfin, si les combats sont loin d’être le meilleur point du film, on peut quand même trouver matière à s’en amuser parce qu’il y a bien pire d’abord, parce qu’on y trouve aussi des idées de mise en scène intéressantes ensuite (combat au sommet d’un gratte ciel, combat contre une Tracy Lords en camouflage « thermo-optique » à la Ghost in the Shell, combat à dos d’éléphants…).

Donc oui Black Mask 2 est un Tsui Hark raté. Et comme tout Tsui Hark raté il ne vaut pas moins qu’un So Close (pas de nom, pas de nom…il y a une fiche) à peine réussi en terme d’amusement : d’aucun préfèreront le galbe des cuisses de ces dames là où d’autres craqueront (de rire ?) pour le torse velu de ces messieurs les catcheurs. A l’image de séduction vers le marché internationale qu’offre un So Close, objet de « prostitution » filmique voulant obligeamment contenter son client, Black Mask 2 tente ainsi d’opposer son image de « putain » roublarde, de celle qui promet beaucoup mais ne laisse au final qu’un portefeuille vide, celui des producteurs de la Columbia en l’occurrence… et de tous ceux qui attendaient un « bon » film de super héros, aussi. Quant à ceux qui espéraient un « vrai » film de Tsui Hark tout simplement... et ben ils sont servis, à leurs risques et périls...



18 mai 2003
par Astec




Un sacré foutoir...

Black Mask 2 n'est finalement pas le nanar annoncé, mais c'est un nouveau film difficile d'accès de la part de Tsui Hark. Time and Tide et Legend of Zu étaient déconcertants, mais tout de même nettement moins que ce Black Mask 2. La perte de repères est trop brutale et les moyens un peu trop limités pour être pleinement convainquants.

Pourtant on est loin du nanar atomique annoncé. Certes, tous les effets spéciaux ne sont pas réussis, loin de là, mais franchement on a vu bien pire. Evidemment, les acteurs ne sont pas terribles, mais qui discutaient Oscars pour le casting de Xmen? Les films de super héros se rejoignent presque tous dans la minceur des personnages, on trouve toujours les gentils et les méchants, rares sont les personnages en demi-teinte. De ce côté, rien de bien nouveau donc, pas de quoi crier au scandale parce que les personnages manquent de développement.

Finalement, ce qui plombe le film reste ce scénario bancal, manquant de rythme, et qui perd trop le spectateur avec son histoire de catcheurs génétiquements modifiés. Le super héros doit sauver le monde, pas les catcheurs en manque de popularité. Le contraste entre les méchants méchants (à savoir le gros cerveau qui fait des bulles et son acolyte Mr Jumelles) et les méchants pas trop méchants (l'équipe de catcheurs) fait qu'on à du mal à donner du crédit aux seconds. Bref, on ne ressent jamais d'enjeu dans le film, et c'est ce qui lui manque le plus.

D'un autre côté, il est évident que le choix des catcheurs n'est pas innocent. Le catch reste en effet le "sport" le plus proche du cinéma, avec ses mises en scène grandiloquentes et ses personnages très hauts en couleur. Qui se rapproche le plus du super héros, Tiger Woods, Andre Agassi, ou the Rock ? Ne me dites pas qu'enfant, vous n'avez jamais jeté un coup d'oeil amusé à Hulk Hogan, the Ultimate Warrior ou BamBamBigelow? Aussi arrangé que cela puisse être, le spectacle était toujours présent. Le cinéma de super héros, c'est évidemment la même chose: on sait qui gagne à la fin, on sait toujours plus ou moins comment, mais on s'en fout un peu, on vient pour le spectacle.

La reconstruction du film de super héros avec ces catcheurs est donc un pari osé mais sensé d'un côté... Hélas le manque d'enjeu tue un peu l'idée dans l'oeuf. Pas de ceinture intercontinentale en jeu ici, on attend que le film démarre quasiment jusqu'à la fin. Les qualités évidentes de mise en scène (split screens, mouvements de caméras), la touche d'humour finalement bienvenue pour ne pas prendre le film trop au sérieux ou encore certains passages de combat originaux ne viennent jamais vraiment rattraper cette carence. La réalisation va également parfois un peu trop vite, peu aidée par des effets spéciaux à la traîne il faut dire.

Vu l'importance de ces effets numériques dans le film, il est évident que c'est un sacré poids pour le film. Avec plus de budget, et un scénario un peu plus dramatisé, on aurait tenu un OVNI plus qu'étonnant. Surtout que le casting n'est pas si mauvais qu'on le dit, Andy On sait bouger et n'est pas aussi irritant qu'un Eason Chan, le nom de Traci Lords fait rire tout le monde, mais elle se montre convainquante, et la belle Marco l'est vraiment. Sans oublier que le seul passage un peu dramatique du film se montre étonnament efficace.

Black Mask 2 est donc une tentative mi-figue mi-raisin de renouveler le genre du super héros. Tant qu'on ne lui en demande pas trop et qu'on accepte quelques longueurs, le film passe très bien comme petite série B bien jetée. Tsui Hark sait innover et il le prouve encore dans ce film. Mais il est évident qu'en y cherchant un Legend of Zu ou un Time and Tide, la déception risque d'être forte. A trop vouloir déconstuire et reconstruire sans en avoir les moyens, on arrive immanquablement à un résultat inégal. Des idées, Black Mask 2 est en plein, mais elles ne font pas toujours bon ménage et surtout leur mise en oeuvre n'est pas à la hauteur.



18 mai 2003
par François




Une sacrée niaiserie

Empruntant bien plus à Bioman qu’à X-Men, Black Mask 2 est un nanar atomique hallucinant dont on a encore du mal à croire au nom du réalisateur. Sur une trame scénaristique débile et bâclée (des catcheurs mutants veulent dominer la Terre…), les scènes d’action s’enchaînent dans l’indifférence générale avec un manque criant de rythme, d’enjeux, de charisme, de subversion et d’innovation. Les effets spéciaux très laids sont surtout là pour montrer que Hark n’a pas eu ici les moyens de ses ambitions, chose qu’il avait pourtant su camoufler dans des œuvres aussi majeures que Zu ou Green Snake. Quant à Andy On, il incarne Black Mask avec une transparence affolante.

On aurait peut-être pu s’amuser au second degré avec cette série Z de super-héros, genre un samedi soir entre potes ; eh bien non, Black Mask 2 ne génère qu’un profond ennui, et zappe de façon dommageable la dimension BD du premier opus qui aurait au moins pu le hisser au rang de divertissement sympathique.



04 avril 2004
par Ghost Dog




Meme pas le bis du siècle...

Qu'est-ce qui fait que le visionnage de Black Mask 2 laisse un arrière-gout amer dans la bouche du spectateur? Le non-jeu d'acteurs au physique de lutteurs échappés d'un Van Damme quand ils ne ressemblent pas à un clone de Patrick Benguigui qui aurait mieux fait de rester au placard Ruquier? La prévisible incapacité d'Andy On à assumer la succession de Jet Li? L'accumulation navrante d'effets spéciaux cheap qui ne se soucient meme pas de faire sens comme dans Legend of Zu? Un montage signé Marco Mak qui a perdu la capacité à aller vite dans les scènes d'action sans nuire à leur visibilité de Time And Tide et qui dès lors au lieu de rendre compte de tous les détails de l'action brasse du vide? Un bestiaire digne des premiers Godzilla et des "classiques" de la Troma? Rien de tout cela pourtant. Parce qu'il y aurait là matière à offrir un vrai sommet du nanar bis. Mais non. Black Mask 2 est très loin d'etre un bon film mais n'est pas capable d'etre Z. La faute à la critique du genre à l'intérieur du genre de Tsui Hark qui trouve ici ses limites. Certes, on pouvait taxer un Time and Tide de cynisme mais son entreprise de démolition des codes existants du cinéma d'action se faisait par l'entremise de la parodie et aboutissait à la construction d'une nouvelle esthétique du genre à l'image des thèmes de chaos et de renaissance qui traversaient son scénario. Mais ici Tsui Hark choisit d'apporter la contradiction à l'intérieur de la situation par des dialogues ou des éléments de situation qui n'ont qu'un aspect distanciant: des catcheurs y parlent de scénario préétabli, on y parle assureurs et investisseurs, un bad guy y fait joujou avec une figurine de black mask, le Black Mask dit n'avoir rien ressenti après un baiser de l'héroine, on y fabrique un virus nommé Californium aussi dangereux que la récupération du cinéma hongkongais par Hollywood, un Iguane godzillesque dit aux journalistes de le photographier en gros plan, on y parle du coté relatif des statuts de good guy et bad guy. Du coup, cet aspect refroidit le spectateur qui ne fait que ricaner face à des éléments aussi délirants que les lunettes en forme de jumelles, les transformations grotesques des personnages, le combat Black Mask/Iguana, la chevauchée à dos d'éléphant du Black Mask ou des blagues vaseuses sur la peur de l'héroine d'etre touchée par un homme. Faut-il pour autant s'inquiéter pour l'avenir artistique de Tsui Hark? A priori non vu que ce n'est pas non plus la démission cinématographique totale. On voit par instants un travelling s'approchant des personnages sans sombrer dans le maniérisme, une utilisation des cadrages penchés et des split screens -diagonaux entre autres- ainsi que des déplacements d'image, des effets tels que l'ombre se projetant sur une porte entrouverte ou formant un masque noir sur le visage du vengeur non masqué. Tout ceci témoigne d'un désir d'intégrer des figures de style et des cadrages issus de l'univers des comics au film de super héros. On y voit l'obstination de Tsui Hark à triturer un genre pour essayer de lui imposer une esthétique neuve (ce que faisait le tryptique Double Team/Knock Off/Time and Tide pour le cinéma d'action d'une façon au départ plombée par ses tirs répétés sur l'ambulance Van Damme).

Mais à ce stade la tentative est ratée. Parce que si Tsui Hark fait dire à un de ses personnages que l'on est plus dans les années 90 lui s'y croit toujours et finit par irriter à force d'un second degré qui semble de plus en plus daté. Certes, un Sam Raimi ne propose pas d'approche neuve du film de super héros mais il n'a pas peur d'une certaine naiveté premier degré rafraichissante de nos jours. Le plus moderne des deux n'est donc peut-etre pas celui qu'on croit (en plus du fait que David Koepp soit un scénariste aux états de service bien plus impressionnants que le tandem Carbon/Courtiaud). On croise quand meme les doigts que cette expérimentation hasardeuse puisse trouver son aboutissement... dans un prochain film de Tsui Hark.



18 mai 2003
par Ordell Robbie


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