Yann K | 2.75 | Pour Hsu Chi... et c'est presque tout (mais déjà beaucoup) |
Ordell Robbie | 2 | Formalisme Chungking Express du pauvre. |
Alain | 4 |
Moi je dis : un film qui commence avec huit potes, plus Hsu Chi, qui s’enfilent des tequila frappées et des joints dans un bouge de Pekin, ne peut pas être mauvais. Autre intérêt de Beijing Rocks, résumé dans le titre : du rock à Pékin, ça nous change des films rock américains, et Hsu Chi, plus belle femme du monde, vaut bien Kate Hudson, le plus beau fantasme du monde, dans Presque Célèbre, les deux égéries rivalisant de bonne humeur communicative. A l’instar de Kate Hudson, la Hsu joue une groupie et au début danseuse de cabaret (en bikini) au look de poufiasse ridicule, avec cheveux décolorés ou tee-shirt violets moulants, qui lui vont à ravir. Puis, dès qu’elle chantonne, comme par hasard, le film décolle.
Parce qu’autrement, le groupe phare de Beijing Rocks est plutôt zarbi-chiant, genre funk mou avec un chanteur sans rythme ni voix. Il n’a pas la flamboyance du groupe de Swallowtail Butterfly, et les paroles sont navrantes. Autre problème du film : une réalisation trop souvent ratée tellement elle est truffée d’effets en tout genre. Dans le lot, certains sont sympas, comme ces confessions face caméra des personnages, avec des petites kitscheries autour.
Mais les meilleurs moments du film sont les plus simples, le côté « docu », sur la route, où cette scène trop mimi ou Hsu (Chi?) voit que le beau chanteur l’a filmée des dizaines de fois sur sa DV, se tourne vers lui et dit avec un sourire à tomber : « You like me ? ». Gêné, pris en flagrant délit de voyeurisme, il ne répond pas. Alors, elle : « ta DV est plus sincère que toi ». D’ailleurs, au milieu, les effets se calment et les acteurs peuvent enfin s’exprimer. Les trois personnages principaux sont attachants et du coup, on apprécie un retour des effets de style carabinés au moment de la mort très romantique de Road (beau nom pour un rocker).
Bref, on prend goût à ce film bancal, avant de se rendre compte que c’est la fin et que le scénario était tout de même lui aussi raté, et évidemment politiquement correct. Pour le brûlot trash racontant la dèche d’un groupe de province dans une Chine en déconfiture, avec chouchou Hsu Chi en égérie du renouveau, vous repasserez. Platform, sous ses apparences lentes, était beaucoup plus violent dans le propos avec sa tournée pathétique du groupe de rock électro-kitsch. Dans Beijing Rocks, on entend l’internationale en rock bourrin, comme ça la censure est contente et nous on rigole. Cela fait un dernier petit argument, en plus de tous ceux de Hsu Chi, pour juger à l’arraché que ce n’est pas un si mauvais film.