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3.44/5
Breaking News
les avis de Cinemasie
17 critiques: 3.32/5
vos avis
79 critiques: 3.51/5
Signé Johnnie To
Sans être colossal, Breaking News est un film efficace quant à son scénario et surtout magnifiquement mis en image par M. "le maître" Johnnie To, le plan séquence d'ouverture bien sur, mais même les scènes de transition prennent une autre dimension avec lui, regardez le travelling sur la voiture où Nick Cheung et Hui Siu-Hong prennent leur déjeuner, ca c'est du cinéma! L'histoire aussi est bien amenée, la montée en puissance des personnages de bad guys est vraiment l'élément clef de l'histoire, avec notamment un Richie Ren impécable. Kelly Chen et Nick Cheung semblent un peu en deça, sans que ça nuise gravement à l'histoire étant donné leurs personnages, ou peut être devrais je plutôt dire à cause de leur personnages ils sont un peu en deça. Le tout est agrémenté de guns fights assez classiques, même si on a l'impression que les flics devraient apprendre à mieux viser. Et le combat médiatique qui se superpose aux combats armés est un élément scénaristique bien exploité.
A voir donc, avant tout pour la maîtrise de Johnnie To mais aussi pour l'histoire qui est plutôt originale.
Tres bon polar
Tout d'abord le film commence par un plan-séquence de 8 min assez impressionant qui plante bien le contexte du film, à cela viennent s'ajouter ensuite l'intrigue vis à vis des média et l'utilisation psychologique des nouveaux moyens technologiques (internet, téléphones,...) et donc une bataille acharnée entre une centaine de policiers et quelques bandits assiégés dans un immeuble. Le scénario est très bien monté et l'intrigue très moderne est un bon sujet pour ce nouveau polar. Les deux acteurs principaux sont très convaincant mais il est à regretter que Kelly Chen soit complètement vide de caractère et joue exactement pareil que dans Infernal Affairs ou encore Tokyo Raiders. En gros elle joue mal. Enfin malgré elle, on assiste à un très bon polar, inventif et bien interprété par le duo principal.
28 juillet 2004
par
Elise
Quand, au milieu d'un champ de bataille, les Médias deviennent une arme
Johnnie To Kei-Fung fut apellé pour présenter son Breaking News à Cannes 2004 (hors-compétition toutefois) et je trouve que c'est bien mérité. En effet pour une bonne majorité des gens ici en Occident, il y a une vraie confusion entre cinéma chinois et cinéma hong-kongais alors que chacun a son propre histoire, ses propre codes, jusqu'à sa propre langue et pourtant tout le monde prend Wong Kar-Wai pour un chinois, une opinion qui fausse tout jugement tant les deux sont éloignés et qui méne beaucoup à penser que de Hong-Kong ne sort que deux genres de films : les films d'auteurs et les films de kung-fu.
Si il est vrai que ces derniers occupent une place prépondérante dans l'industrie hong-kongaise, Wong Kar-Wai par contre, est premièrement le seul réalisateur (hormis Ann Hui On-Wah et quelques autres) made in HK à avoir eu une carrière de films dit d'auteurs (terme qui, entre nous ne veut pas dire grand chose).
Deuxièmement, le talent indiscutable de WKW semble s'être considérablement tarie (il n'est pas le seul...) depuis son internationalisation (ceci est mon avis personnel, bien entendu).
Mais pourquoi parle-je de Wong Kar-Wai dans une critique d'un film de Johnnie To, me direz-vous ? Et bien tout simplement parce qu'entre une poignée de films "d'auteurs" et une profusion de wu xia pan parfois moyens, il existe à Hong-Kong des films comme ceux de Johnnie To.
Premièrement, To est l'inclassable par excellence, certains en arriveraient presque à lui en vouloir de ne rentrer sagement dans aucune case, il aborde tous les genre et tous les thèmes comédies, romances, polars noirs, films hybrides mais aussi buddhisme, judo, triades, vie de bureau, etc...
Les thèmes qu'il traite et les approches visuelles qu'il met en place sont aussi variés que les genres au cinéma.
Certains l'ont pris pour le nouveau John Woo...c'est aussi vrai que de le comparer au frères Hui. Arretons les étiquettes, il n'est le nouveau personne, il est lui-même avec ce qu'il apporte de déja vu mais aussi et surtout d'inédit.
Et deuxièmement, la croissante attraction que certains ont pour ses oeuvres ici en Occident ne semble pas avoir eu d'effets sur sa manière de travailler ce qui n'est pas le cas de beaucoup.
Bien que Johnnie To n'affectionne aucun genre en particulier, on peut quand même dégager trois tendances : 1°) les comédies romantiques (Needing You, Love On A Diet) ; 2°) les films hybrides melant thèmes et atmosphères (Running On Karma, Throwdown) et 3°) les polars alternant léthargie et nervosité, aux plans nocturnes des rues désertes, véritable marque de fabrique de la Milkyway Image.
Breaking News rentre plutôt dans cette catégorie.
Mais exit les nuits figées "à la To", l'histoire se déroule en une seule journée, mais l'apparent flottement entre deux scènes plus percutantes n'est pas sans rapeller les Running Out Of Time et autres The Mission, sauf qu'ici tout est dans l'instant.
Le film débute sur la bande de Richie Ren Xian-Qi prête à sévir dés le matin pour s'achever en fin de journée non loin de là.
En plus d'autres effets très bien utilisés, le côté "télé-réalité" du film est considérablement renforcé par une telle construction temporelle, mais aussi construction spatiale car les deux tiers du film se déroulent en huis clos.
Pour pitcher rapidement, une bande de braqueurs mandarins se font débusquer par des flics et s'engagent dans une bataille rangé contre eux.
Seulement le côté gangster/flics se décrepit un peu et To a une formidable manière de chambouler tout cela en insérant une tierce entité, un troisième pouvoir : les médias.
Car lorsque Richie Ren abat un policier devant des caméras là par hasard, la donne change pour les flics comme pour ceux qu'ils traquent et leur affrontement prend tout d'un coup une autre dimension, une dimension médiatique.
En effet, de peur de dégager une image de vaincus, le chef de la police Simon Yam Tat-Wah confie à Kelly Chen Wai-Lam, jeune gradée ambitieuse, de retourner l'opinion publique. Dés lors c'est un "great show", pour reprendre les mots de Kelly, que met en place les forces de l'ordre. Mais les braqueurs se réfugient dans un imeuble dans lequel s'engouffre à leur suite l'équipe de flics de Nick Cheung Ka-Fai.
De là et grâce à la technologie et au média qu'est internet, les gangsters livrent leur propre version des événements ce qui méne à une véritable guerre ouverte à l'information ; le Média devient une nouvelle arme dans leur combat.
Hong-Kong est une ville où les journalistes en tout genre ont atteint leur apogée. Tout comme dans d'autres pays, l'information semble être devenu un produit qui se vend très bien, les chaînes du cable consacrées à l'information sont nombreuses et c'est son avis personnel (plutôt dénigrant) sur "l'over-information" que nous livre Johnnie To dans Breaking News (en francais, "flash spécial").
La réalisation est très soignée, le film ouvre sur un incroyable plan uncutted de 8min !!! comprenant dialogues et gunfights.
Autant dire que sur le plateau la pression était palpable. Il y a un autre long plan à la fin du film mais celui-là a capoté car le cameraman s'est tout simplement vautré sur Richie Ren pendant un crash.
Tout comme d'autres effets (véritables flash spéciaux, long travelling...), ces plans longs de plusieurs minutes sans coupures contribuent à l'effet "live".
Les acteurs sont solides, To a eu la brillante idée (qui ne date pas d'hier pour lui) de les utiliser à contre-emploi. Nick Cheung campe un flic au méthodes rudes et en désaccord avec sa hierarchie, tandis que l'habituellement jovial Richie Ren
se voit confier le rôle du méchant, mais tout comme le flic est dur, le gangster sait être tendre. Et cela fonctionne magistralement, on ne s'attend pas du tout à ce que Nick Cheung nous fasse une grimace (Nick étant plutôt un habitué des comédies bien lourdingues), et Richie est tout à fait crédible ; ce dernier a d'ailleurs vu dans ce rôle l'opportunité de sa carrière d'acteur. Lui étant cantonné aux rôles de gentil niais, Johnnie lui a offert sa chance de prouver aux gens du métier qu'il pouvait jouer autre chose.
Et ce geste de confiance lui a donné des ailes car il semble avoir le contrôle des choses tout du long. On éspére le voir plus souvent dans ce genre de rôle, mais en tout cas une chose est sûre, Breaking News a lancé la carrière
d'un méritant Richie Ren. Nick Cheung est également convainquant et, quand on connait le numéro, semble être métamorphosé.
Kelly ne fait pas d'éclats mais reste juste et affiche une glaciale autorité très crédible.
En Bref, Johnnie To nous offre un bon polar en huis clos au thème cinglant, assez satirique et plus que jamais d'actualité. Breaking News montre également d'excellents acteurs et une technique de réalisation déja éprouvée mais toujours pas dépassée. Un excellent film qui montre à Hong-Kong que l'on peut faire des films exportables sans pour autant tombé dans l'américanisme et qui montre au monde qu'outre les films d'arts martiaux, Hong-Kong (et Johnnie To) sait produire de solides films.
Excellent film policier, moderne dans le fond comme dans la forme
Quoi qu'on en dise, Milkyway Image est le studio qui a su maintenir depuis quelques années une qualité de production au-dessus des standards Hong-Kongais, il est vrai peu élevés. Après une bonne série de comédies plus en phase avec le public local que les polars peu rentables des premières années, le studio de Johnnie To profite de l'embellie créée par Infernal Affairs pour revenir à des sujets plus sérieux. Sélectionné à Cannes (mais pas en compétition officielle), ce Breaking News était évidemment attendu, même si le casting "popstar" pouvait tempérer l'excitation des connaisseurs. Johnnie To ne déçoit pourtant pas, avec un solide policier soigné à la fois sur le fond et la forme.
La forme, on se la prend dans la figure dès les premières images, avec le fameux plan séquence raté, atteignant "seulement" les 6 minutes au lieu des 10 soit disant prévues. Ces 6 minutes sont pourtant déjà bien suffisantes pour en mettre plein la vue, avec des mouvements de caméra très lent balayant une scène d'affrontement en pleine rue. C'est assez typique de Johnnie To et bien loin (en terme de style) de la référence du genre, à savoir le gunfight sur deux étages de Hard Boiled. Le reste du film se montre évidemment moins anthologique, mais fait preuve d'un savoir faire évident. To utilise à merveille les décors locaux, de même que Tsui Hark dans sa fusillade de l'immeuble de Time and Tide.On pourrait avoir quelques réserves sur l'utilité de ce genre de plans séquence, mais il sert pas vraiment à masquer des carences scénaristiques, comme souvent dans ce genre de "trip visuel".
Car sans être un chef d'oeuvre définitif du polar, le scénario se montre moderne et bien en phase avec le Hong Kong actuel: omniprésence d'internet et des téléphones portables, importance des médias dans la vie locale. La satire est assez légère, on se moque légèrement de la mise en scène des infos faite par la police, mais sans que cela soit le centre du film. Le scénario se montre très rythmé et sans trop de temps morts, et jongle habilement entre scènes d'action et scènes soit plus légères soit plus haletantes. Si le film pêche tout de même un peu par sa conclusion (moins intéressante que le reste dirons-nous), par son manque de développement des personnages (et donc le manque d'émotion), il compense par un rythme et une tension très bien gérés.
Et si l'on pouvait légitimement avoir une appréhension vis à vis du casting, on peut constater à nouveau que Johnnie To a su utiliser à contre emploi des acteurs pas forcément reconnu. Après avoir "awardisé" deux fois Andy Lau et rendu Ekin Cheng enfin "cool", Johnnie To a tenté ici de gommer tout sourire des visages de Richie Ren, l'éternel "Nice Guy" et de Nick Cheung, l'éternel "Funny Guy". C'est mission accomplie, car même si ces rôles de voleur et de policier ne sont pas des rôles à awards (le film n'a pas vraiment de prétention à ce niveau il faut dire), les deux acteurs s'en tirent très bien. On peut simplement regretter que Kelly Chen hérite d'un rôle aussi monolithique et que Hiu Siu-Hung soit utilisé à nouveau dans une veine comique parfois déplacé alors qu'il est capable de jouer à contre emploi. Quant à la musique, on regrette un peu Raymond Wong, car la bande originale n'a rien de mémorable et alterne le bon (rythmique des passages de tension) et le moins bon (musique décalée peu efficace).
Au final, même si ce Breaking News ne vient pas taquiner les plus grands films de Johnnie To, il se révèle être un film de genre suffisamment malin dans son scénario et soigné au niveau formel pour être une vraie réussite qui fait passer un très agréable moment, ce qui est bien la première chose qu'on demande à un film. Le film est clairement ciblé grand public, avec une violence présente mais jamais trop appuyée. On est loin du traitement beaucoup plus réaliste et pessimiste de One Night in Mongkok, mais il est évident que le film est plus accessible et exportable. Mission accomplie donc, le but recherché est atteint.
To's pirouettes (cacahuètes). Trop salé?
Bizarre ce film. Un plan séquence de ouf au début, ultra bourrin, un scénar étrange avec des vrais-faux personnages principaux dedans et surtout des idées d'enfer mais... inabouties.
"Comme d'hab" serait-on tenté de dire, à croire que le bonhomme et toute son équipe ont à chaque fois un scénar en béton armé qui leur tombe dans les pattes et qu'il leur manque systématiquement ce petit quelque chose qui ferait du métrage un chef d'oeuvre. La raison? Ici des stars en trop et du temps en moins, peut-être. Ailleurs du blé, je pense à
Expect the Unexpected en écrivant ça. Ce dernier aurait pu être une bombe, twist final aidant, mais ça n'est pas complètement le cas à cause d'un manque évident de ...budget? Ici re belote grâce à ce concept hallucinant de guerre des médias, mais encore une fois c'est raté mais pour des raisons bien différentes. Gageons que
Breaking News dame le pion à un probable futur polar US qui abordera également cette idée.
Film d'une époque ou ce genre de combat de l'information se fait de plus en plus (Mickael Moore/Bush par exemple), ce polar est inabouti pour plusieurs raisons: le film est trop court et aurait mérité plus de scènes pour que le final soit plus prenant. On comprend ce qu'a voulu montré To mais on ne le ressent pas lors du visionnage, principalement à cause de personnages trop fades, l'inspecteur en tête. Ce dernier est traité par dessus la jambe, on s'en fout même carrément, preuve en est cette scène de poursuite où on ne le voit conduire sa moto que de loin, caméra posée à l'arrière de la bagnole du bad guy, qui lui, shoote allègremment notre flic qui tombe comme une m... Par cette mise en scène le "héros" est ridiculisé et le bad guy en sort grandi.
To a fait son choix, mais je mettrais ma main à couper que la star-flic devait être particulièrement casse-bonbons pour qu'il subisse un tel traitement!! Lau Chin Wan n'aurait jamais été moqué ainsi. A moins qu'il s'agisse juste d'en mettre plein la vue avec un plan séquence. Auquel cas c'est de l'épate inadaptée. Pour une fois, le temps rikiki aloué à ses films permet (peut être) à To d'improviser comme il veut & d'orienter telle ou telle scène autrement que prévue initialement... On imagine aisément la super-star: "Eh johnnie, j'veux une scène de poursuite en moto!! J'veux courir au ralenti aussi!! Et puis, et puis,...". Et Johnnie (vas y fais moi mal) de répondre: "Oui mon petit, bien-sûr que tu vas l'avoir ta scène... Et même c'est toi qui va tuer le méchant!" "Oh merci m'sieur To! Merci!!". "De rien mon gars...". Et quand on voit la scène finale... J'extrapole beaucoup, c'est vrai, mais l'idée me plait en même temps...
Que dire d'autre... La BO bof (facile!), issue de
Infernal Affairs & Co est assez efficace mais un peu trop dans l'air du temps pour être honnête.
(Assez) Grand Spectacle
Il y a deux manières de considérer Breaking News. D’un coté, se plaindre que le film soit loin de faire partie des grandes réussites d’un cinéaste/producteur qui sut apporter du sang neuf dans le cinéma hongkongais post-rétrocession. Le film est loin d'être aussi maîtrisé qu'un the Mission ou un PTU et le casting rayon rôles principaux est dans l'ensemble loin d'avoir autant de présence que les Lau Ching Wan ou les Francis Ng désormais indissociables des débuts tonitruants de la Milkyway.
D’un autre coté, Johnnie To offre ici une belle démonstration de son savoir-faire comme cinéaste d’action (ce qui fait plaisir au vu du contexte hongkongais actuel) et le scénario exploite au maximum le potentiel de son pitch (prise d’otages « médiatique ») tout en tentant souvent avec succès le mélange des genres et les ruptures de ton qui vont avec. Du coup, Johnnie To offre une série B pas reversante mais bien menée et efficace. Commençons donc par l’inventaire des points les moins enthousiasmants du film histoire de pouvoir les mettre de coté et de se concentrer sur ses points forts particulièrement satisfaisants. La photographie est loin d’être aussi renversante que dans un PTU. Kelly Chen est expressive comme un tank mais c’est aussi son role qui veut ça. La plupart des acteurs n’offre pas de prestations renversantes et n’a pas non plus un charisme énorme mais ils jouent bien c’est déjà çà. La musique fonctionne bien quand elle illustre simplement ce qui se passe à l’écran mais ses décalages ne sont pas toujours judicieux. Le score est dans l'ensemble inférieur aux meilleurs scores Milkyway. Quant aux dialogues autour de la conscience qu’ont les personnages de faire un show, le procédé n’est pas finaud même si déjà moins saoulant de lourdeur que le même type de procédé dans Full Time Killer. Enfin, les ruptures de tons comiques donnent parfois dans le pire de l’humour cantonais (le gag récurrent des pets).
Reste que tout cela n’arrive pas à enlever le plaisir de spectateur ressenti au visionnage ainsi que les qualités du film. Son ouverture fonctionne malgré des passages plus maladroits sentant le filmage "à l'arraché" l'empêchant d'être le tour de firce espéré. Avec sa longue séquence d’ouverture, To pose néanmoins les bases de son récit en balayant l’espace de tous cotés avec ampleur pour faire des rues de Hong Kong un espace assez étendu pour qu’un tireur quelconque puisse en surgir et ajouter au chaos d’un canardage, un espace d’insécurité permanente que la police a du mal à maîtriser et qu’elle veut de nouveau faire sien. C’est d’ailleurs de cette façon que seront toujours filmés les extérieurs du film.
Johnnie To n’oublie pas non plus d’user de grand angles pour varier les points de vue et éviter que cette approche sombre dans la monotonie ou la virtuosité en pilotage automatique. A l’opposé, les scènes en intérieur sont filmées de façon à faire ressentir la claustrophobie des lieux, avec une certaine sécheresse. Pour créer de la tension, To n’hésite pas non plus à user de split screens à l’emploi judicieux. La cohérence du projet de mise en scène n’exclut donc pas la volonté d’amener un peu de variété afin que le film ne s’endorme pas sur son dispositif et remplisse ainsi son objectif de série B captivante du début à la fin. Le scénario exploite quant à lui très bien le potentiel narratif du jeu de manipulation médiatique que se livrent la police et les preneurs d’otages. L’information se retrouve truquée par le montage pour le public. Les journalistes mentent ou filtrent l'information. D’autres moyens de communication (internet, téléphones mobiles) que la télévision sont exploités afin de déstabiliser l’adversaire. De part et d’autre, chacun a une conscience forte du pouvoir médiatique et de son statut de showman.
L’ironie des scènes de face à face par « médias » interposés contraste quant à elle avec le ton très premier degré des scènes d’action. Les ruptures de ton que cela implique sont très bien amenées par le scénario. Satire des médias? On est loin d'Un Après-midi de chien de ce point de vue. Mais pas de quoi crier à la pose auteurisante. Certes, en commerçant qu'il a toujours été, Johnnie To tente en interview de "vendre" le film comme une série B d'auteur. Mais il s'agit juste d'une de ces séries B sans prétention que Hong Kong produisait au kilomètre durant son dernier âge d'or. Pas de prétention de discours sur les médias, juste une utilisation de ces derniers comme purs ressorts dramatiques.
Au final, le film, malgré ses défauts pas négligeables, aura été une belle démonstration de savoir-faire au service d’une série B efficace comme on n’en fait plus assez du coté de Hong Kong. Il confirme que, même si To est un cinéaste/producteur très irrégulier (The Mission et PTU comme seules réussites majeures récentes), son savoir faire est loin de faire pâle figure face à la concurrence actuelle rayon cinéma de genre asiatique.
Pas de quoi fouetter un Michael Mann
En fait, Johnnie To est un peu à l’image de son long plan séquence de départ, quelqu’un qui cherche à vendre un style et à bien le montrer mais qui ne se met jamais vraiment en danger pour sortir de ses gons, explorer plus avant et peut-être finalement se transcender, tant thématiquement que visuellement. Du coup, l’intérêt apparent n’est plus qu’une façade qui perd facilement sa beauté première. Ce fameux plan séquence de départ sent déjà furieusement le réchauffé et surtout sonne paradoxal pour ne pas dire faux. Il reprend la lenteur, l’espace et le principe d’un
Robert Altman pour le début de son
The Player, alors qu’il est censé nous faire vivre une fusillade live à la
Michael Mann dans son mémorable
Heat. Étrange paradoxe de l’action dans l’inaction cher à To bien trop reservi pour convaincre seul. Globalement, Breaking News résonne beaucoup comme un
Phone Game aussi, en particulier pour l'ambiance de face à face tendu dans un lieu unique avec pour relais le multimédia. Ça passe assez bien au gosier mais ça ne mène pourtant pas à grand-chose au final. Alors oui au réalisme, à l'ambiguité de chaque camp, à la petite satyre des médias, aux splits screens bien sentis, aux acteurs justes, à la mise en scène qui s’approche du meilleur To,
The Mission. Oui ok mais sous le charme de ce beau paquet qui reprend tous les thèmes favoris apparaît déjà une torpeur d’autant plus grande que le très classique dénouement approche.
Sur ce, c'est l'heure de la chouille alors bon réveillon à tous ! ^_^
Ciné TV réalité
Si mes souvenirs sont bons, sacré coup que celui orchestré par Johnnie TO pendant le Festival de Cannes 2004 : visite inattendue du réalisateur qui en deux temps trois mouvements y réussit la promotion parfaite de son Breaking News alors fraîchement tourné. Bien accueilli par le public comme la critique, le film de TO jouait sur l’ambiguïté même de son cinéma (série B d’auteur ou poudre aux yeux) pour rallier à sa cause le cinéphile « élitiste » tout comme l’amateur de série B. Une stratégie de communication qui faisait écho au sujet du film finalement..
Sous des airs de déjà vu thématique - la relation média/pouvoir, la manipulation - mise à jour à la sauce CNN/Internet/portables (la trinité médiatique de notre ère), Breaking News est un petit polar ne révolutionnant sûrement pas le genre - et est-ce l'ambtion du réalisateur ? - mais assez bien troussé à différents niveaux pour accrocher un tant soit peu son public. De la fusillade d’ouverture en plan séquence aux courses poursuites "tactiques" dans des immeubles aux couloirs exigus, Breaking News offre déjà assez de moments de pure adrénaline pour « justifier » son existence. Mais loin de n’être qu’un actionner linéaire, le film utilise aussi sa thématique comme un second champ dramatique – et non comme un simple prétexte - lui permettant de ne pas tomber dans la surenchère d’action (enfin, en l'état ça aurait donné une "sousenchère" du coup) tout en ménageant une tension propre à la « guerre de l’information » que se livre les parties en présence. La réflexion n’est certes pas très poussée et sorti d’un constat de « société du spectacle » le film de To ne prétend pas se hisser au-delà du niveau d’une dissertation de premier cycle, mais l’intrusion en force des médias dans un dispositif scénaristique qui lui est coutumier (l’opposition flic et voyou) apporte assez de sang neuf et de bonnes petites idées par ci par là pour passer outre ces limites. Ajoutons à cela un casting à contre-emploi de bonne tenue qui n’a de faible que sa partie féminine (heureusement que Kelly Chen hérite d’un rôle plutôt monolithique, malin le TO...) et le plaisir de redécouvrir les rues vues et archi vues de Hongkong sous un angle nouveau, et nous avons là tous les ingrédients pour passer un bon moment.
Alors oui, Breaking News recycle et décline ce qui a déjà été vu ailleurs. Oui TO est un styliste averti à qui la scène d’action anthologique très "tactique" dans des immeubles du Time and Tide de TSUI Hark n’a pas échappé. Oui, TO est l’homme des compromis qui une fois sur deux n’exploite que partiellement son pitch de départ, quand il ne fait pas parfois dans l’exercice visuel vain un peu prétentieux (Throwdown).... Mais il le fait une fois sur deux plutôt bien et dans le cas de Breaking News bien mieux que beaucoup. Un film qui se consomme pas trop mal finalement.
20 octobre 2005
par
Astec
Johnnie To, ou le fils spirituel de Luc Besson.
Si le style de To s'affirme au fur et à mesure de ses films, on ne peut que rester définitivement insensible à sa vision de voir les choses, de les concevoir sous forme de blockbuster crétin et d'en supprimer ainsi toute forme d'émotion quelconque. Breaking News n'a d'intérêt que pour deux scènes, un peu maigre me direz vous, mais ce n'est que la pure vérité. Séquence d'intro, le film démarre cash en enclenchant la première via un plan-séquence maîtrisé où l'on assiste un peu perdu à une bataille rangée chaotique dans une rue qui l'est tout autant (marchands de proximité, poubelles un peu partout, saletés sur les routes). Cinq minutes intéressantes, pleine de créativité où To s'amuse à filmer tout ce qui se passe dans les alentours sans agir sur la moindre coupe de bobine, prend son pieds à monter dans les aires aux mains de sa caméra grue et à épier ce qui se dit aux fenêtres, tout en sévissant dans les gunfights qui arrivent un peu plus tard avec prises en contre-plongée, zoom sur l'ambulance, placement en vue 3/4 dos d'un tireur, etc...De l'esbroufe? Pas sûr. Du spectacle? Pour sûr! Mais l'ensemble paraît vain, un poil longuet même, mais the show must go one. To pourrait être qualifié de "metteur en scène" au sens propre du terme dans la mesure où il se plaît à faire joue-joue avec son objectif, un peu à la manière de Luc Besson qui comme un gamin de 16 ans, joue avec son caméscope en reproduisant ce que faisaient ses idoles, le sens de l'inutile en plus. C'est pourquoi certains cadres peu judicieux prennent trop de place dans l'oeuvre dite critique de To : et voilà un joli travelling derrière une Honda, et voilà un autre sur un gratte-ciel, tout en abusant de la technique du plan-séquence. Spectaculaire mais fatiguant.
Enervant de la part du réalisateur phare de Milkyway, trop axé et calqué sur le cinéma à la Michael Mann avec cette fois l'opposition de différents gangs au sein d'un immeuble. Prise d'otage un poil flambeuse, personnages au charisme discutable (jamais Kelly Chen n'aura été aussi énervante) et sens du visuel froid et bleu sans aucune identité. On croirait même voir par moment une réplique du Time and tide de Tsui Hark (le talent en moins). L'endroit est pourtant un joli prétexte au carton en tout genre, mais on devra faire face à d'interminables séquences de parlotte mélangeant (avec un grand sens du ridicule) le cantonais et l'anglais. To le plus américain des cinéastes HK?
Comme je le disais précédemment, ce "flash spécial" mérite d'être vu pour deux séquences. Le plan-séquence du début, donc, et une autre absolument fantastique, apportant son lot de pureté, de calme et d'humanisme (vrai/faux), celle du repas en plein milieu des "négociations", accompagnée d'une musique à la gratte suffisamment forte pour l'entendre et ne pas déranger ceux qui prennent leur repas. Les gangster gringos deviennent alors attachants, parfois même rigolos, où les ravisseurs partageront un repas "copieux" accompagné d'une bonne bouteille débouchée par leurs otages, bouteille réservée jusque là pour "les grandes occasions". Chacun y va de son plateau-repas, que ce soit la police ou les journalistes. Tant que l'on parle des journalistes, passons rapidement sur la soi-disante critique des médias et de la presse par Sieur To. Certes elle s'avère présente sur tous les faits-divers ou situations chocs, mais sans elle, qui serait tenu informé de ce qui se passe autour de nous? Ne pas mettre toute la presse dans le même sac serait une belle copie à revoir pour votre prochain film Johnnie.
Esthétique : 3/5 - Sens certain de la mise en scène jusqu'à en faire souvent trop. Photo pas terrible.
Musique : 2.5/5 - Quelques thèmes moyens, d'autres plus intéressants (guitare acoustique).
Interprétation : 3/5 - Souvent juste mais l'on ne s'attache jamais réellement aux personnages.
Scénario : 2/5 - Vite, vite, un film d'action pop-corn et une critique des médias pour faire genre. Merci Luc!
Toujours pas la joie
Aucun des films de Johnnie To ne m’a jusqu’alors vraiment convaincu, et ce Breaking News ne faillit malheureusement pas à la règle. To est pour moi un petit malin qui exploite médiocrement les bonnes idées des autres et qui ne s’attarde pas trop sur ses scénarios. L’entrée en matière est ici symptomatique : voulant imiter De Palma ou Gitai, il se vautre lamentablement dans une tentative de plan séquence qui part dans tous les sens et qui s’avère totalement gratuit en plus d’embrouiller complètement le camp dans lequel se trouvent les personnages. Sa désormais classique opposition manichéenne flic/voyou se voit cette fois-ci affublée d’un troisième larron, à savoir les médias, omniprésents et très influents comme ils pouvaient l’être déjà dans le moyen Mad City de Costa Gavras. Malgré cette intrusion de « l’actualité à chaud » loin d’être révolutionnaire et démontrant laborieusement la toute-puissance des médias dans le traitement de l'information, Breaking News parvient trop rarement à sortir des sentiers battus : seul le petit jeu de surenchère manipulatrice que se livrent les journalistes et la responsable communication des flics, ainsi que la scène de repas pacifique entre les otages et les gangsters parviennent à retenir l’attention quelques minutes. Pour le reste, difficile de se passionner pour ce blockbuster poussif et convenu, qui plus est mollement interprété. Mieux vaut revoir Heat une petite dizaine de fois…
Un film qui peine à se démarquer.
Breaking News devait être une des bonnes surprises de 2004. Il s'agit pourtant d'un film pénible qui n'offre rien de neuf et ne parvient pas même à atteindre le niveau d'un bon polar hongkongais.
L'idée de départ - une guerre de l'image entre les forces de l'ordre et des gangsters - était pourtant excellente et aurait peut-être permis au film de se démarquer si elle n'avait pas été ici exploitée de manière si peu soignée.
Tout semble bâclé dans ce film. Le scénario semble avoir été écrit à la va-vite sur une nappe en papier. La mise en scène est brouillonne et en aucun cas originale. La musique s'égare complètement et l'ensemble des morceaux n'a aucune cohérence. Les acteurs sont mauvais quand ils ne sont pas tout simplement pathétiques. Et, bien entendu, Kelly Chen parvient à plomber définitivement le film grâce à son interprétation extraordinairement mauvaise.
Au final, ce n'est certainement pas le premier plan du film qui le sauvera... Peut-être la scène la plus agréable est-elle tout simplement celle de la cuisine.
Un des meilleurs films hongkongais de 2004 ? Je suis quelque peu inquiet.
Johnnie To, maître ès Polar HK
Très bien mis en scène et possédant une réalisation dynamique, Breaking News est sans contestation un excellent polar HK.
J'ai trouvé les scènes d'actions parfaitement orchestrées et filmées avec un style particulier. Tout les éléments du bon polar à la TO sont présent et Kelly Chen ainsi que le perso de Richie Ren sont bons et dégagent beaucoup de charisme.
Pour moi ce film est une réussite de plus.
06 septembre 2004
par
seka
Superbe !
Le plan séquence d'ouverture donne le ton : Johnnie To est en confiance et maitrise son projet. Le reste du film est à l'avenant, tout y est magistralement maitrisé. Un très bon film.
29 juillet 2004
par
Zalem
furious
dans la veine de the mission et fulltime killer, encore un putain de bon film d'action dans sa filmographie.
johnnie to le roi de la mise en scene a encore frappe.
le plan sequence du debut qui dure une bonne dixaine de minutes est tout simplement virtuose.
24²
Johnnie To est un homme intelligent. Avant, ou en même temps, d'être cinéaste il est aussi spectateur et producteur. Il sait ce qu'il faut faire, et comment, pour trouver la recette idéale. Homme de concept philosophe à ses heures, il sait toujours comment, à partir d'une idée, développer une problématique qu'il va déplier tout au long du film. Dans Breaking news, la formule, c'est 24, la série, le chef d’œuvre télévisuelle de la Fox. Déjà To avait fait le coup avec Excpect the unexcpected de Patrick Yau, où il avait littéralement décalqué la série NYPD Blue. To est chinois, la contrefaçon, appliquer ce qui marche à l'étranger, il sait naturellement un peu ce que c'est. Mais To n'est pas seulement qu'un habile auteur de remake. Sa grande force avec Breaking news, ce n'est pas seulement d'avoir appliqué la formule de 24, l'idée du temps réel, sa mise en scène, son montage éclatant et resserrant sans cesse les points de vue, c'est surtout d'avoir appliqué la problématique interne de la mise en scène de 24. C'est d'avoir su resituer en l'insérant dans l'action et le dispositif ce que 24 ne montrait qu'en devenant une représentation. Ceci c'est bien sûr la représentation télévisuelle (ce qui en découle), l'effet reportage, l'aspect news de 24. C'est comment 24, par ses partis pris de mise en scène, montrait l'action depuis un dispositif donnant à voir un suivi où chaque chose se donnait à voir comme depuis une retransmission CNN. Mais un CNN qui aurait le luxe d'explorer non seulement l'action, mais aussi l'intimité de chacun. En quelque sorte de dépasser l'information pour devenir peut-être une antithèse de CNN. Comme formulation d'une impuissance de la chaîne en continue qui s'arrêtant à l'information ne donne qu'une idée des choses, alors que 24 pénètre l'intervalle de l'information. A sa manière une forme de documentaire fonctionnant au rythme de CNN.
Ce que To fait avec Breaking news c'est de partir du fait que ceci est un spectacle. En quelque sorte il s'agit ici d'une sorte de 24 appliqué, où la mise en scène propre à la série est décryptée et recontextualisée. Il montre comment, à partir de ce que suscite 24, on peut se servir de son effet pour l'actualiser au sein même d'une problématique avec laquelle la fiction va jouer. To ne fait pas que du 24, il nous en offre une lecture. Il montre, dans un polar efficace, toujours aussi virtuose, palpitant, comment la série américaine peut être dépliée et à sa manière discutée. Sans jamais perdre de vue l'intensification de l'espace, une histoire de face à face qu'il apprécie tant, To se pose en petit maître parfaitement conscient des moyens propres de nos nouvelles images. Pour le plaisir d'un plan séquence, qui au-delà de la performance devient une belle manière de voir comment on peut positionner son regard au milieu d'une fusillade, To s'affirme avec Breaking news dans la droite ligne de parenté d'un Tsui Hark. Grand amateur de forme, il se montre ici comme ce qui a sans doute fait l'une des plus grande force du cinéma de Hong Kong : trouver des réponses et des solutions pour le cinéma à partir d'un autre qui s'impose : Hollywood toujours, grand accélérateur de liberté filmique.
Trouver une liberté dans la contrainte qu'impose de reproduire ou prolonger le chef d’œuvre qu'est 24 montre aussi clairement comment To à une conscience aiguë du territoire sur lequel il est. Il sait, bien au-delà de tout opportunisme, saisir les différentes particularités de notre modernité pour en jouer avec le cinéma. L'homme qui bien avant Tarantino et son Kill Bill avait compris et actualisé avec Full time killer un cinéma qui se reconnaît en train de se faire, montre encore avec Breaking news comment les images ont désormais systématiquement à faire avec une question de situation. La place d'où on les regarde. Et les flics et mafieux de Breaking news ne sont que cela. Jouant avec leur webcam, leurs caméras vidéo et leur téléphone portable, ils ne nous montrent sans cesse comment chacun joue à être plus faux que nature. Chacun sait comment manipuler l'autre, chacun sait que désormais le monde n'est plus question que d'image. Que la réalité c'est de l'histoire ancienne, alors à quoi bon continuer à y croire ? To a su parfaitement saisir cette vérité du mensonge qui n'est désormais plus qu'un consensus. Et il nous offre, en toute honnêteté, en parfait faiseur d'images toujours aussi bien calibrées, un cinéma où entre jouissance et conscience de soi peut exister une place encore à prendre. Un peu à la manière des japonais, To a compris que c'est d'abord par l'adoption de la forme stricte que peut se déplier une essence des choses qui dans son imitation excessive dépassera l'original en devenant un objet autonome.
Reality chaud
BREAKING NEWS arrive après le énième renouveau du cinéma HK dû à INFERNAL AFFAIRS.L’ambiance très contemporaine fait d’ailleurs immédiatement penser à la fameuse trilogie et à la dernière vague du polar HK.Téléphones portables,Internet,omniprésence des médias dans la vie quotidienne,et toujours la surpopulation : ces barres d’immeubles affreuses ou s’entassent les autochtones sont symptomatiques de la réalité sociale du lieu.L’autre référence restant bien sûr le policier US,HEAT et Michael Mann en particulier.
Si la manipulation médiatique est à la base du propos, le traitement n’en fait pas des tonnes sur le sujet : on reste dans un authentique film de genre, certes intelligent, mais ou la dénonciation d’une situation est parfaitement visible à travers les comportements, les attitudes et les réflexions des protagonistes, sans qu’il soit nécessaire de théoriser plus sur la question.
Il est vrai que la mise en scène est une merveille de précision, permettant un suivi des évènements au plus prés, Johnny To sachant parfaitement utiliser cet espace pourtant si souvent utilisé sur grand écran que l’on croirait être aller souvent dans le coin. Le déroulement implacable des faits est passionnant, ne laissant jamais le spectateur en route avec des plans très soignés de gunfights s’enchaînant superbement sur 1H30 sans que la moindre lassitude ne pointe. Car nous sommes devant des personnages forts, au caractère et aux motivations bien déterminés par un scénario en béton, des vrais héros ou anti-héros, et pas simplement de sinistres pantins qui s’agitent entre deux explosions sans aucune crédibilité.
Contrairement à INFERNAL AFFAIRS, ce film choisit délibérément de ne pas capitaliser sur le glamour de ses interprètes : Richie REN Xian-Qi et Nick CHEUNG Ka-Fai n’ont pas le charisme immédiat et la célébrité mondiale d’un Tony Leung, mais ce point rajoute au réalisme malgré des contre-emplois évidents.Kelly CHEN Wai-Lam elle-même sortie de la trilogie IA est moins sophistiquée dans ce film-là, et s’avère parfaite dans ce rôle de femme déterminée et en apparence glaciale .Tout le casting est en fait à la hauteur, l’homogénéité de la troupe empêchant toute tentative de starisation d’un seul comédien. Quant aux touches d’humour, elles sont bienvenues et suffisamment discrètes pour ne pas gâcher le plaisir.
Vieux routard du film HK, Johnny To accède depuis quelques années à une reconnaissance internationale légitime, et si sa manière ne s’encombre jamais de fioritures auteurisantes, il reste fidèle à un style qui soigne la forme mais respecte le fond, maître incontestable d’un cinéma de genre souvent jouissif mais sans cesse en quête de renouveau.
TRES BON POLAR DE MISTER TO
A voir sans hésitation. C'est très bien filmé, Il n'y a quasiment pas de temps mort et les acteurs sont convaincant. Comme généralement à son habitude, Johnnie TO nous orchestre avec brio un très bon polar.
breaking news bon thriller a voir en avril
tout débute comme chez the master Welles ( "la soif du mal" ) en plus concret: personnages en place, idée toute faite de l'intrigue; en plus chaud: scène de fusillade ahurissante bien introduite par les allers et venues de la caméra (bien moins balourds [ ennuyeux] que ceux de "the player" de Altman), pas de champ contre champ, pas de coupure, pas de raccords, rien que le flot des mots, de l'action qui se déroule devant nos yeux. je sais pas à quoi ressemble "l'arche russe" de Sokourov (tourné d'une traite, en un seul plan de près de 2h) mais si on voulait une définition du plan séquence on aurait en la personne de johnnie To celui qui l'aura le mieux exprimée: la suprématie, l'omniscience de la caméra, de l'oeil du spectateur sur les évènements auxquels il assiste, être là partout sans aucune contrainte de déplacement, tout voir sans être vu (merci du peu), et voir quoi?!
le film ne s'arrête pas à ce plan séquence, mais ressemble plus qu'il ne se distingue aux/des autres films d'actions du même genre. on notera l'idée originale (... originale?..) de traiter de l'impact des médias, et l'influence qu'ils opèrent sur nous, dans l'approche qu'ils font de quelque évènement que ce soit, ici l'insécurité ( aah, cette grande garce ) dans la banlieue de HK et la mise à mal faite à la police locale par une bande de grands bandits.
le film tient donc son statut pendant 1h30 et se termine pas aussi "bellement" qu'il a commencé. mais bon, on pourra toujours se repasser en boucle le plan séquence d'ouverture pendant la même durée. on y perd pas tellement au change. donc, à voir!! en tout cas, tout ce qui est signé johnnie To est à voir.
lus'
La TO-tale !
On reprend les mêmes ingrédients et l'on re-commence.
Conjuguaisons à l'infini, les films de To se suivent, se ressemblent, mais se renouvellent à chaque fois.
Acteurs, thèmes, lieux, même les scènes; mais voilà : l'univers de To est captivant et une subtile différence de ton, de sujet, d'extrapolation fait que l'on accroche, que l'on se passionne.
Et puis, il faut regarder DERRIERE la façade. Tel que "My left eye sees ghosts" n'était pas une enième resuçée du film de fantômes à la "Eye", mais une refléxion sur le thème de "l'amour rend aveugle"; que l'excellent "ROK" était une véritable refléxion sur le cinéma d'action, "Breaking News" détourne une nouvelle fois le film d'action ultra-codé. Mettant en avant la refléxion des médias dans notre vie actuelle (en jouant à deux niveaux, puisqu'en cours de film, To réussit également à donner de la sympathie/apathie aux gangsters/flics, tel que les protagonistes le font de leur public à travers les médias), il développe une sous-intrigue : au lieu de s'attacher au flic se prenant pour Bruce Willis et que l'on n'entr'aperçoit qu'en filigrane, il s'attache aux gangsters et aux forces de l'ordre planquées; comme si l'on quittait McLane dans le premier "Piège de Cristal" pour suivre toute son aventure à travers les flics en-dehors de la tour et du flic noir, contact aux talkie-walkie de McLane...
Théorie, que je développerai plus amplement ailleurs...
En tout cas, To a l'étoffe d'un très, très grand réalisateur et on lui souhaite sincèrement de pouvoir ENFIN réaliser son grand projet de trilogie mafieuse, re-adaptation du "Parrain", mais se passant à HK !!!
C'est du bon....
Voila un film qui déménage sévère, les fusillades sont bien pur, y a pas de fioriture, l'histoire s'enchaîne bien, les acteurs sont excellents, et Cette chasse dans les immeubles, pff.....ça fait mal....c'est claire ce film c'est du lourd.
La fin est peu etre trop légère apres une relécture du film....
Un film que j'ai vu et revu sans peine....
excellent travail de J. To
n'étant pas spécialement "fan" du cinéma de J. To , je me suis quand meme décidé a regarder ce "breaking news" dont les critiques sont quand même en général très positive, et bien pas de regrets, ce film est drolement bien foutu, une mise en scène particulierement soignée, un scènario en beton (il y a assez de critiques qui parlent du scenario je vais pas le ré-ecrire), les acteurs auraient pu être un peu plus "percutant" (mention spécial quand meme a Lam Suet, qui me surprend de plus en plus meme si son role n'est que secondaire et a Hui Siu hung pour ces pets majestueux.....sic) mais de toute façon cela reste un excellent film, en tout cas nous voila encore un peu plus copains Johnnie et moi.
Un Johnnie To dans la moyenne
Contrairement a certains realisateurs plus cotes en occident qui nous gratifient d'un film tous les 5 ans se regardant le nombril, Johnnie To sort un film tous les 6 mois. Si ce "Breaking News" ne revolutionne pas l'histoire du cinema, il est bougrement efficace et s'inscrit parfaitement dans l'oeuvre de qualite de son realisateur.
A classer dans les bons To !
Sans etre transcendental, ce film reste tres divertissant, presque sans faille. Malheureusement comme souvent chez To ( a quelques expressions prets style ROOT), il peche par manque d'ambition et se contente de mettre en image son film tel un honnete "faiseur". Son cinema, bien qu'en tout point de vue superieur, me fait parfois penser a celui de Besson. Propre, efficace voire classe mais... vide ( exception faites de ROOT et d' Election). Reste que le film est hautement recommendable meme si on aimerait que le To se casse un peu plus les meninges pour son prochain opus.
08 septembre 2006
par
LKF
Breaking News
2004 est l'année du retour du bon polar hk à l'ancienne, qu'on se le dise !
Tout comme Derek Yee avec son One Nite In Mongkok, Johnnie To replonge dans le paysage urbain des plus grands policiers hong-kongais (Full Alert pour To, The Longest Nite pour Yee) pour y filmer un duel cops/robbers contemporain car les médias deviennent une tierce partie de l'affrontement.
Choix contestable pour Johnnie To car l'intérêt n'est vraiment pas dans l'insertion des journalistes dans cet affrontement mais plutôt dans l'abondance de portraits de personnages qu'il décrit ainsi que dans l'excellence de la réalisation (comme d'habitude serait-on pourtant tenté de dire).
Tout d'abord, Johnnie To doit être le seul réalisateur hk à tirer le maximum d'acteurs sur-évalués ou bien à utiliser des acteurs à contre-emploi (Leon Lai, Ekin Cheng...) tout en proposant dans chacun de ses films des "seconds couteaux" plus que convaincants (Lam Suet, Maggie Siu).
Dans Breaking News, on a le droit à la même formule, avec le bouffon (dans le bon sens du terme) Nick Cheung dans le rôle du flic déterminé (à la Lau Ching-Wan), un habitué des comédies/romances à deux sous, Richie Ren en bad guy plutôt sympa (à la Andy Lau), tous deux très bons mais loin de leurs modèles ; pour Kelly Chen, c'était pas gagné d'avance - il n'y a que dans l'excellent Lost & Found que son impassibilité fait mouche et concorde avec le récit.
Ce retour aux sources balaye de ce fait tout effet clipesque ou autre sur-réalisation à l'américaine (malheureusement tant employée dans le cinéma hk récent - et même par To avec Fulltime Killer) et laisse place à des plans et des mouvements de caméra tout simplement déments.
Le scénario très dépouillé est construit à partir d'un simple évènement (la mort d'un policier devant une caméra de la télé), à l'image du dernier MilkyWay (perte d'une arme à feu dans PTU), mais il réserve son lot de surprises et aide plus à constituer une ambiance et une attente (plus évident encore dans PTU). Les scènes d'intervention sont par ailleurs très bien rendues, grâce évidemment au talent de mise en scène de Johnnie To.
Une oeuvre forte parmi tant de bouses, Breaking News écrase les autres films de 2004 sans trop de concurrence (mis à part ONIM); reste à espérer que d'autres réalisateurs suivront cette voie (et que le taux de comédies romantiques pourries diminue =).
un polar de plus
qui n'invente strictement rien, Hong Kong n'innove plus dans ce domaine depuis quelques années déjà, et ce n'est pas BREAKING NEWS qui va changer la donne.
il peut être comparé à PTU, même si ça me semble plus dynamique: l'histoire se passe sur un cour laps de temps, il ne se passe finalement pas grand chose (on est à cours d'idée?) et TO essaie de compenser par la forme.
ici la réalisation est correcte, rien de transcendantal, même si on sent un certain travail malheureusement pas suffisant. la photo est pas mal, le reste aussi mais c'est du déjà vu, surtout à HK, et ce n'est pas des split screens ou des grand angles qui y changeront quelque chose. certains effets de style viennent ponctuer cette réalisation de manière peu convaincante (la caméra hésitante dans le début du film franchement ça ne fonctionne pas du tout).
côté personnages, c'est du gros cliché et donc on s'y retrouve facilement mais des trucs bizarres (comme la femme flic, timide au début et qui joue la chef ensuite, comme ça...) et un manque de profondeur rendent cet aspect là insuffisant lui aussi. beaucoup d'autres choses à critiquer, des gunfights irréalistes par exemple (les mecs se tirent dessus en pleine rue et la plupart ne cherchent meme pas à s'abriter, ils restent plantés là à se flinguer et se louper..). ici ça ne marche pas vu le concept du film.
celui ci est d'ailleurs archi sous-exploité: ça aurait pu être bien de pousser la réflexion sur le côté news/voyeurisme/manipulation des médias... et de faire suivre le reste dans une optique réaliste, avec un côté docu (très peu de séquences TV). ici ça ne sert que de prétexte à enrichir au minimum un scénario archi banal.
voila. si c'est la crème de la prod HK 2004 ça fait peur, il s'agit juste d'un petit divertissement que l'on peut d'ailleurs très bien apprécier comme tel (c'est ce que j'ai fait), mais j'en attendait plus de Jonnie TO.
ps: ah oui, le gag du pet, c'est bon on peut s'en passer, et en plus 2 fois...
Solide polar sans temps mort
Après un premier plan séquence particulièrement remarquable par sa gratuité (faut apprécier la beauté du geste quoi!) et un séquence d'introduction particulièrement prennante, voire haletante, le film se déroule de façon très fluide, sans heurt, sans temps mort. L'on voit que Johnnie To a tout fait pour rentre son récit le plus fluide possible, quitte à rennoncer à des à-cotés qui sont classiques dans les films du genre: psychologie des personnages et choses y-afférantes. Ici, il s'agit d'en mettre plein la vue, de faire passer au spectateur une heure et demie de spectacle léger. Quand le ton se durcit un peu, sur la fin, l'impression que l'on a est bizarre car le film devient cruel, comme si To voulait dire: les autorités auront beau vouloir faire de ce genre de faits divers un spectacle héroïque, la vérité est que ce genre d'histoire finit toujours mal, de la plus sale des façons. Que l'on soit déstabilisé par ce changement de ton, cela est très probable dans la mesure où To ne la prépare pas. Qu'elle en soit plus pertinente, cela n'est pas sur. Au final, reste un spectacle constant, arrosé d'humour, et d'un bon sens de l'entertainment. Bref, pas de quoi fouetter un Mann, certes, même un Lam des bons jours genre Full Alert, mais un bon moment en perspective.
Je t'attrapes, tu m'attrapes...
Le film commence par un long plan séquence où Johnnie To fait preuve d’une grande virtuosité, très bien.
Puis on a le droit à un chassé-croisé triangulaire policiers-malfrats-médias mettant en avant le poids de l’image en tant que guide émotionnel.
Les interprètes se doivent d’épaissir leur personnage respectif non dans la durée mais dans un champs limité par les contraintes du temps réel.
Assez hermétique aux démonstrations virtuoses, je continue d’être emballer par les mises en scène de Johnnie To.
Seulement ce n’est pas avec ce genre de film… de démonstration, qu’il va réinventer les codes existants. Tout comme un Tsui Hark mixant les notions de temps et d’artifices, Johnnie To mixe du mouvement dans du temps réel avec du balancement émotionnel.
L’image est ce que l’on veut bien en faire ou dans ce cas ce que l’on veut qu’elle soit. Les effets inhérents à son champs d’action sont conditionnés par ce le fait qu’elle guide nos sentiments.
Avec leur démarche pressée et organisée, leur attroupement prédéfini et leurs attitudes promptes et décidées, les policiers semblent être des chasseurs trop nombreux contre une proie au visage finalement plus humain que ce que sa condition semble vouloir en faire, en l’occurrence des malfrats qui viennent de commettre un carnage. L’image est tronquée, le poids du média fait se retourner les rôles.
Cependant malgré une mise en scène encore une fois époustouflante, un jeu d’acteur se prêtant totalement à ce genre d’œuvre, je pense notamment à Nick Cheung en flic plus décidé que la norme qui excelle dans son attitude et son aptitude, malgré ces nouvelles expérimentations diligentées par un maestro formaliste hors pair, le film oublie de la profondeur.
On est loin des grandes envolées lyriques d'un Loving You ou de la parodie ironicodramatique ( !) d’un A Hero Never Dies et même d’un déballement de plans séquences flattant l’image comme dans The Mission.
Johnnie To est le principal artisan hongkongais actuel, c’est indéniable. On l’a maintenant très bien compris. Il va maintenant passer à autre chose, ou même revenir à certaines notions, hein…
Ah oui ! Les artisans hongkongais devraient plus souvent penser à utiliser l'extraordinaire potentiel de l'acteur Richie Ren, des comme ça on en a plus eu depuis... Lau Ching-Wan, Francis...
Un sujet d'actualité
C'est le moins que l'on puisse dire à propos de Breaking news. Notre époque accorde davantage d'intérêt à la forme qu'au fond. Preuve en est l'avènement de la télé réalité et autres émissions tapageuses du même accabit sur nos chaines TV. Seul compte le spectacle y compris là où il n'y a pas lieu d'en avoir.
Ici justement, il s'agit d'une prise d'otages. Pas vraiment récréatif. Et pourtant, chacune des parties présentes va faire son maximum pour paraitre à son avantage par tout les moyens de communications et toutes les ruses médiatiques possibles et inimaginables.
D'habitude plus enclin à privilégier la forme, Johnnie To signe là un film plus critique que la majorité de sa filmographie et c'est tant mieux. Peut-être un signe du temps qui passe là aussi, pour quelqu'un plutôt connu pour décrire des ambiances à l'image de The mission. A l'arrivée, peut-être pas son meilleur film cependant, le récit cédant malgré tout à certaines facilités, notamment sur son denouement.
En tout cas largement supérieur à la majorité des Die hard et consorts, de par son cynisme et cette pointe de constat social.
Un bon polar avec une mise en scène efficace, qui dénonce le pouvoir qu'ont les médias dans notre société actuelle
La Milky way n'est pas morte !
Et bien mafois je ne suis pas du tout déçu! ce n'est certe pas une oeuvre de la trempe d'un "Where a good man goes"ou "The longest nite" mais quel beau reportage..c'est de la milky way comme j'aime et
puis le casting j'adore surtout ce comédien que l'on voit depuis qq temps Richie REN Xian-Qi,dites il est du continent non ?
Bref j'ai retrouvé cet atmosphére HK qui m'est si chère . Cette scène dans la cage d'ascenceur entre le flic "Nick CHEUNG Ka-Fai" et "Richie REN Xian-Qi"
une amitié presque naissante..cela me rappel étrangement l'amitié elle réelle à la fin entre chow yun fat et Danny Lee dans un certain film....
Dommage que Simon YAM n'est pas été plus solicité il manquait néanmoins (d'ou ma note) un p'tit qq chose dans le scénar...un zest de rebondissement aurait été le bienvenu.
Fade mais explosif
La maîtrise du réalisateur évite au spectateur d'être trop regardant sur le reste du film,des personnages squelettiques,une critique courageuse de l'exploitation de l'information mais rien de plus,dommage.
Une réussite du néo-polar HK
Une mise en scène dure et moderne au sein de laquelle culmine cette fameuse fusillade d'introduction sous forme de plan-séquence, des péripéties palpitantes et une intéressante critique des médias pour un polar HK qui n'a guère volé sa solide réputation. Si l'ensemble souffre d'une certaine absence de personnalité – l'influence américaine saute aux yeux – et de protagonistes un peu fades, on ne peut nier les prouesses de Johnnie To dans l'art de filmer l'action. Soufflante de réalisme, celle-ci contraste avec les épiques ballets sanguinolents d'autrefois qui caractérisaient les œuvres de John Woo.
The Mission et
PTU demeurent sans doute plus essentiels pour qui souhaite explorer l'univers de To, mais ce
Breaking News n'en constitue pas moins une honorable réussite du genre. Du bon cinéma d'artisan.
Super divertissement mais manquant d'envergure.
Breaking News malgré de nombreuses choses séduisantes, essentiellement dans la mise en scène, est un To assez froid et manquant d'envergure. Il plaira à ceux qui aiment les polars urbains mais décevra par son acting moyen et son côté commercial voire simpliste. Ce n'est pas un si mauvais film mais quand l'on regarde la filmographie du cinéaste, il s'agit d'un de ses polars les moins intéressants.
Sur le plan personnel, il s'agit du film qui m'a fait découvrir Johnnie To et qui m'a quand même furieusement donné envie de voir ses autres films.
Deux aproches, deux avis.
Une recette qui s'épuise, non pas tout à fait. Là on touche le fond.
Pour moi le constat est accablant, il suffit de faire un film typé "flics contre gangsters dans les rues de HK" avec un gros casting/budget pour être talentueux... arrêtons le délire ! Remetons un peu les choses à leur place et n'ayons pas peur de casser les faux mythes. J'en ai assez de voir ce genre de réalisateurs médiocres sublimés par le large public !
J.To passe à une centaine de kilomètre d'un bon film, "Breaking News" est un film d'action primaire ratté, à l'image de beaucoup d'autres. Et qu'on vienne surtout pas me dire qu'il s'agisse d'un thriller intellectuel sur le maniement des médias avec un quelconque second degré...
Je passe aussi sur la musique irritante et l'humour pitoyable comme le gag du pet. C'est insuportable, c'est nul.
Le scénario en lui-même aurait pu être intéressant si seulement il n'avait pas eu la malchance de tomber entre les mains moisie de J.To. Du coup on a quoi de concret à l'écran : une fusillade, un plan de caméra pseudo originaux (je vous passe le travelling derrière la voiture pour faire la pub de la marque), une fusillades, un gag de la peau de banane par exemple (typiquement humour HK), une fusillade, une jolie nana flic (ben oui pourquoi se priver, ça augmente d'un point la note des spectateurs masculins), une fusillade...
Bref le film d'action HK par excellence, réalisé par une pointure reconnue, adapté pour le fan nostalgique en mal de gunfight testostéroné, et qui moi commence à me chauffer les oreilles sérieusement.
Questions subsidiaires :
Le navet est-t-il l'objectif fixé par J.To pour ces années 2000 ?
Il est bien parti dans sa lancée, il s'en rapproche et n'en a jamais été aussi près. Admirez ce decrescendo abissal : Lifeline, Running out of Time 2, My Left Eye Sees Ghosts, PTU, Running On Karma, Breaking News.
Le ciné US est mort, c'est au tour du ciné HK de tirer sa révérence !
C'est un ressenti général sur l'ensemble des films qu'il m'a été permi de voir durant ces dernières années. Je vous fais le pari qu'en 2010 les meilleures productions HK seront encore pire que ce qui se fait de de plus mauvais dans cinéma d'action américain actuel.
Ma première note : 1,75 / 5
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Je viens de le revoir sur grand écran depuis.
Ma critique au deuxième regard est beaucoup plus clémente et moins méchante.
En effet, je lui trouve en fin de compte un fond de distraction tout public qui divertit son homme convenablement. J'ai aussi plus aprécié le travail de réalisation cette fois-ci, disons que j'y ai fait plus attention puisque je connaissais le scénario. L'histoire elle reste toujours aussi nazepour moi mais bon... ça dépend des goûts.
Bref, un film que je qualifierai finalement plus de moyen que pitoyable. Comme quoi, un revisionnage ça peut parfois ouvrir les yeux sur certains côtés d'un film, même un classique thriller HK.
Ma seconde note : 3 / 5
Décéption pour ce nouveau TO!Reste un bon suspens!
Le film est faussement stylisé,hormis le superbe plan séquence de l'intro,les split screen sont totalement inutiles,et plutot brouillons,reste encore les ralentis,assez beaux.
Le scope n'est pas utilisé comme a l'habitude chez TO,l'espace est moins bien géré(meme si je lui tire ma révérance pour avoir si bien tourné dans un si petit espace:les couloirs de l'immeuble!),on est loin de la mise en scène de PTU ou THE MISSION!
Et pour une fois la musique n'est pas inoubliable(meme si elle colle bien a l'action),je préfère la musique plus simple de THE MISSION ou PTU,meme si on sent que ca a été fait avec très peu de moyen,les thèmes nous reste longtemps dans la tete!
Ici les partitions musicales mélange plusieurs genre,pour un résultat plutot déconcertant:ca va de l'afrique,en passant par l'irlande(avec des petites touches de RUNNING OUT OF TIME)et l'espagne(on sent l'influence de CHAN KWONG WING pour son travail sur INFERNAL AFFIARS).
Ensuite l'idée de la guerre des médias était plutot bonne,mais très mal exploitée,les personnages manquent de profondeur.
Quant aux acteurs,c'est mitigé,NICK CHEUNG s'en sort bien(enfin c'est pas LAU CHING WAN,mais ca change de ces précédentes prestations...),RICHIE JEN en méchant je le trouve excellent,un role a contre emploi come j'aimerai en voir le plus souvent(meme s'il reste toujours aussi "gentil")...le seul bémol vient de KELLY CHEN...comment TO a pu embaucher une telle huitre?!
Niveau suspense y'a rien a dire,on est a fond dedans,comment les méchants vont il sortir de là?!Commnet les flics vont les apréhender?!Comment tout cela va-t-il se finir?!
Mais bon,sans etre ennuyeux,le film est plutot fade et sans profondeur par rapport au reste de la filmo de TO,puis je trouve les "pets" plutot déplacés pour ce genre de film,il a dù surement oublié qu'il tournait un polar,et non une énième comédie vaseuse.
Bref,assez déçu!
Bien mais sans plus
On pouvait espérer mieux de ce polar de Johnnie To. Un scénario simple, des personnages peu innovants si ce n'est ces preneurs d'otages qui vont foutre leur petit bordel dans cet immeuble et une guerre des médias dont on se demande le véritable sens : un peu léger pour être efficace.
Car il faut bien le dire, le scénario est maigre et l'action relativement plate (quand vont ils se décider à sortir de cet appart ?). Passons sur les prestations des acteurs qui sont convenables, mais où personne ne sort auréolé. Surtout pas Kelly Chen qui brille de nouveau par son plat absolu. Cette fille ne sait pas bien exprimer des émotions et c'est bien dommage qu'on ne s'en soit pas encore rendu compte.
On laissera tout de même au film une réalisation efficace, une histoire bien menée et des personnages (nottament les preneurs d'otages et le flic) relativement intéressants. Ca reste donc un bon polar, mais vraiment sans prétentions...
Ralenti or not ralenti ? moi, j'ai choisi
Breaking News est une œuvre assez représentative du style et du travail de Johnnie To. Seulement voilà, j’avoue que je ne suis pas un grand fan de ce réalisateur hong-kongais et je ne suis pas très surpris de ne pas d’avoir apprécié que très modérément Breaking News. Tout commence en fanfare avec une énorme fusillade, les images sont certes superbes, mais aussi assez pompeuses, même s’il faut reconnaître que le début du film est impressionnant. Ensuite, l’intrigue et l’intensité s’effiloche avec le temps. L’esthétisme et la mise en scène sont très poussés, et ce au détriment du dialogue et de l’interactivité entre les acteurs. Pourtant, Breaking News ne manquent pas en confrontation entre les personnages, seulement un minimum de fond dans les textes est de rigueur. Mais si je ne suis pas enjoué, tout n’est pas mauvais, mais je m’attendais à mieux. Par contre, les amateurs de Johnnie To apprécieront.
Dommage...
Le film de Johnnie To part sur de bonnes intentions mais je trouve qu' il peine vraiment à décoller. D où la désagréable impression d' assister parfois à un film très bavard.
Seul le personnage joué par Simon Yam est intéressant. Par contre le rôle du flic interprétée par Kelly chen (pas trés motivée) manque de profondeur. De plus l' actrice ne dégage aucune expression au visage. Du coup ça plombe péniblement le film.
Malgré une réalisation exemplaire de Johnnie To (vue la vitesse à laquelle il a réalisé le film), "Breaking News" manque de rythmes.
Dommage, ça aurait pu être un très bon polar.