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Bashing

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.25/5

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10 critiques: 3.52/5



Ordell Robbie 1.5 Trop démonstratif, trop d'académisme formel tremblottant.
Yann K 3 Un petit film pris dans un sujet trop grand pour lui
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Un petit film pris dans un sujet trop grand pour lui

C’est avant tout son sujet en or qui a valu à ce film de représenter seul le Japon dans la compétition de Cannes 2005, que ce soit la réflexion sur l’engagement humanitaire ou cette histoire vraie ahurissante, très complexe qui a secoué le Japon depuis une petite ville jusqu’au gouvernement. Une affaire qu’on a peine à comprendre, surtout quand on compare l’accueil que l’on a fait en France aux ex-otages. Mais a grand sujet, film risqué. Il faut un grand réalisateur. Masahiro Kobayashi n’a jamais marqué (je garde personnellement de vagues souvenirs de L’Homme qui marchait dans la neige, il y a quelques années) et s'est taillé ici un costume un peu grand. Bashing est un film intéressant, il fait surtout très bien parler les japonais(e)s -faites le test- mais vraiment décevant. Il se tient trop en surface tout en étant trop lourd dès que les personnages se mettent à parler, il semble trop court tout en étant trop étiré.

Il y a pourtant des idées passionnantes, notamment grâce au choix de l’actrice. L’héroïne ne nous est pas sympathique, elle et hermétique, un peu agaçante avec son air buté. On souhaiterait qu’elle s’énerve alors qu’elle mûrit un plan très personnel. Les meilleurs moments du film sont ces gros sur son visage qui fait d’étranges mimiques, comme si elle cherchait littéralement quelle expression adopter, en écho au personnage qui ne trouve pas la bonne attitude face à l’adversité. Et puis il est assez culotté de rappeler que l’engagement humanitaire est avant tout une histoire d’orgueil, une quête intime qui n’a rien à voir avec un idéal. L’héroïne explique qu’en Irak, elle a trouvé des sourires d’enfants, des gens qui la demandent, elle se sent exister comme nulle part ailleurs. Mais cet aveu n’intervient qu’à la fin du film et lors d’un monologue, il eut été beaucoup plus fort d’en faire une vraie idée de cinéma qui aurait parcouru le film. La chouette ville dans laquelle elle erre explique en grande partie son choix de ne pas s’y éterniser, style Knokke-le-Zoute en hiver pour le front de mer, Monceau-les-Mines pour l’arrière-pays : un décor de rêve pour les frères Dardenne. Mais cette lisibilité du décor est peut être l’explication la plus facile et la moins plaisante du film : les habitants de villes merdiques n’ont pas tous des vies merdiques. Bref, dommage pour ce beau sujet et cette actrice, mais Bashing ne fonctionne pas. On ne sait pas trop quoi en penser à l’instar de la chanson du générique : on jurerait la voix d’un Renaud japonais à ses débuts, c’est à dire un chanteur exécrable qui récite une piètre mélodie en gratouillant sa guitare. C’est tellement sympa et amateur qu’on prend le parti d’en rire, mais on doute que ce soit le but recherché.



24 mai 2005
par Yann K


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