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Au Gré du courant

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3 critiques: 4.25/5

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drélium 4.25
Ordell Robbie 4.5 Respirant l'empathie pour ses figures de geishas, porté par un casting 5 étoiles
Xavier Chanoine 4 Souffle, retenue, un Naruse estimable
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Souffle, retenue, un Naruse estimable

Au Gré du Courant est dans le genre l'une des plus grandes réussites de Naruse car il développe des thèmes si forts avec une telle justesse, retenue et un tel recul qu'il en paraît aussitôt d'une immensité quasi inégalable sauf peut-être par un autre maître comme Mizoguchi, même si les femmes de ce dernier semblent plus résignées face à l'échec sentimental ou professionnel. L'intérêt de Au Gré du Courant est de suivre le quotidien d'une maison de geisha très souvent proche de la banqueroute, entreprise tenue non pas par la patronne, mais par sa principale bonne à tout faire interprétée par une Tanaka Kinuyo d'une belle justesse. On la voit servir le repas, être aux petits soins pour la petite souffrante, commander la soupe en vitesse pour un policier venu dire bonsoir, donner de l'argent de sa propre poche pour les petites gourmandises, et parfois tenir le rôle de vraie conseillère. Tandis que certaines des geisha souffrent à cause d'histoires de coeur en déclin (dont une Sugimura Haruko cabotine, mais toujours excellente, que l'on verra notamment dans son génial rôle de commère dans Bonjour d'Ozu), d'autres voient leur rencard tomber à l'eau et l'argent disparaître de plus en plus.

Certaines sont même raillées de la carte de clientèle d'une épicerie quelconque, incapables de régler les dettes accumulées. Naruse questionne alors la popularité des geisha dans une société en cours de mutation, où la jeunesse ne semble plus vouloir faire comme les parents, notamment Katsuyo (Takamine Hideko) contestant le rôle de geisha au sein d'une société de plus en plus à la recherche de dactylographes que de musiciennes gracieuses. L'un des derniers plans, montrant chaque femme de leur côté, évoque alors une véritable séparation "humaine" entre les femmes de la maison de geisha, créant ainsi le doute sur la pérennité de l'établissement, un propos encore plus soutenu par ce plan montrant Takamine Hideko en pleine séance de couture, comme si il était pressant de s'adonner à un travail qui rapporte, quitte à le perfectionner le plus rapidement possible et ainsi assurer une certaine sérénité financière. Naruse démontre alors les difficultés rencontrées par ces geisha modernes, tenaces mais sentant toutes au fond d'elles que le navire est proche du naufrage, avec retenue et grâce, peut-être de manière moins larmoyante qu'un Mizoguchi, c'est aussi pour ça que cette superbe oeuvre est d'autant plus accessible.

11 octobre 2007
par Xavier Chanoine


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