l'art de ne pas se donner à fond
Très en deca de ce que l'on pouvait s'attendre, Art of Fighting arrive au moins à faire passer le temps sans s'ennuyer. Il raconte les tribulations d'un lycéens (encore trop vieux pour son âge) qui depuis longtemps est maltraité par ses camarade et veut apprendre à se battre pour sa revanche. Et il arrive à convaincre un personnage plutôt mystérieux, plein de cicatrices, à lui enseigner le combat. Beaucoup de gags s'étalent dans ce film, mais malheureusement, la plupart ne font que sourire, et je ne me rappelle pas avoir lâché un bon fou rire. Lee Hyun-Kyun reprend un peu le même air que dans Locataires, la parole en plus et Bae Yun-Shik est plutôt convaincant même s'il est loin de bien rentrer complètement dans le film. A noter qu'une scène est entièrement pompée sur The Last Boy Scout (de Tony Scott, avec Bruce Willis) et la thématique martiale du film est très largement inspirée de Spirit of Jeet Kune Do, et adaptée dans le contexte scolaire actuel coréen. Mais c'est bien moins mis en oeuvre et une idée forte a du mal à se dégager de l'ensemble.
Heroic Bloodshit
De la récente vague de films de vengeance émerge un genre à part dans l'actuelle cinématographie coréenne : celui du lycéen maltraité se vengeant finalement de ses principaux bourreaux. Réel phénomène de société (également largement répandu au Japon et sujet à de films de plus en plus nombreux, dont le récent "School Daze"), il a donné lieu à pas moins de trois réalisations durant 2005 dans des styles largement différents : la teen-comedy avec "See you after school", le polar "Bystanders" et ce film de vengeance à la moralité douteuse.
Car ce qui démarre effectivement comme un curieux mélange de drame social et de (kung fu) comédie va très vite s'avérer comme une véritable leçon d'autodéfense, où tous les coups seraient permis. Si la désespérée recherche du maltraité Byung-Tae fait encore sourire au départ, se retrouvant avec des "faux sages" plu drôles et losers les uns, que les autres, le rire reste petit à petit bloqué au fond de la gorge devant l'arsenal des (mauvais) coups enseigné pour se battre contre ses ennemis. Pour mettre en pratique les cours théoriques, Byung-Tae n'a d'autre solution que de tenter progressivement ses coups et tours appris set de se prendre des raclées à gogo devenant très rapidement lassantes.
Pour motiver son ultime sursaut, qui le fera venir à bout de ses adversaires (et de ses démons) se développe une mince (et futile) intrigue parallèle; sans parler d'un personnage féminin, qui tombe sur un cheveu sur la soupe, servant juste à renforcer la "cool attitude" du maître d'armes. Et le film de se terminer sur une note mélodramatique, où il faudrait pleurer la mort d'un ancien criminel, qui aura donc réussi à donner envie de résoudre tout problème dans la vie par la seule force physique à base de coups ne respectant pas les "codes" du combat traditionnel…On en est donc très, très, très loin de la véritable spiritualité des pages du "Jeet Kun Do" illustrant le générique.
Le professionnel
Le sublime générique donne le ton, ce film va montrer ce qu'est l'art du combat. En fait pas du tout, le personnage en quête d'enseignement n'aboutira à recevoir que la méthode la plus radicale pour se défendre: tous les coups sont permis.Seul celui qui reste debout est vainqueur et peut importe la méthode. Pourtant, le film ne recherche pas du tout le spectaculaire, et heureusement il se démarque de la floppée de films coréens qui montrent une jeunesse adepte du streetfight. L'histoire se recentre sur les liens entre le maitre (un homme mystérieux capable de tout) et le jeune garçon qui canalise trop ses sentiments.. Le ton provocateur du film ose justifier une vision malsaine de la violence, et pourquoi pas....