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L' Amour de l'actrice Sumako

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.62/5

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11 critiques: 3.7/5



Ordell Robbie 3.5 Théâtre de la vie
Xavier Chanoine 3.75 Superbe mélodrame sur l'univers du théâtre
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Théâtre de la vie

On pourrait voir dans l'Amour de l'actrice Sumako une forme de coda à Contes des Chrysanthèmes tardifs reprenant les mêmes schémas narratifs de la description de l'univers théâtral via l'ascension d'un(e) interprète et le récit d'une histoire d'amour rendue impossible par les conventions sociales. Mais ce prolongement se fait ici à une époque plus contemporaine, donnant à ces questions une toute autre résonnance thématique. La confrontation tradition/modernité recouvre ici un conflit entre théatre classique et théatre moderne, couple émancipé et tradition, tradition japonaise et influence occidentale (les pièces de théâtre jouées). A l'image de la vraie actrice Sumako qui marqua l'histoire du Japon aussi bien comme femme de théâtre que comme figure d'émancipation de la femme. Le tout est emballé par Mizoguchi avec sa maestria formelle usuelle meme si cette dernière est ici moins visible. La limite du film se situe dans son script trop court, pas assez développé. Qui plus est, les liens entre pièces interprétées et vie hors théâtre sont trop lourds, trop surlignés, le cinéma ayant fait bien mieux dans cette direction depuis. Mizoguchi aussi dans le méconnu Une femme dont on parle. Il manque également au film d'être aussi souvent touché par la grace que l'était Contes des Chrysanthèmes tardifs. Grâce qui sera plus que présente un an plus tard dans Les Femmes de la nuit.



08 juillet 2005
par Ordell Robbie




Superbe mélodrame sur l'univers du théâtre

Adapté du roman d'Osada Hideo, qui lui-même adaptait déjà l'histoire "fantastique' de Matsui Sumako, cette version signée Mizoguchi est l'un de ses plus beaux films de la période des années 40 avec Les Femmes de la nuit en tête. C'est toute l'authenticité du récit qui hisse l'oeuvre dans le haut du panier des mélodrames nippons surtout en cette période d'après-guerre. Il est intéressant de voir à quel point Mizoguchi donne cette fois-ci la parité aux deux sexes, car même si l'ensemble de la compagnie, de la critique et des spectateurs vouent un véritable culte en la personne de Sumako, son recruteur et metteur en scène (Hogetsu Shimamura) en est le véritable déclencheur, sans qui elle ne serait rien, juste une simple personne fatiguée de ses problèmes conjugaux. L'occasion alors pour Mizoguchi d'intensifier leur relation extraprofessionnelle en créant le mélodrame : lorsque Hogetsu lui avoue son grand attachement, cette dernière refuse d'aller plus loin. La relation ne restera alors que purement professionnelle, et cette absence de retour sentimental rendra Hogetsu malade malgré le talent inestimable de sa protégée, capable de jouer à la fois les femmes fortes et les Carmen.

C'est cette polyvalence et ce goût de casser les codes du théâtre classique Kabuki qui la rendront si populaire auprès du public japonais. [SPOILER]D'ailleurs, L'amour de l'actrice Sumako trouve ses plus beaux moments de cinéma lorsque les deux êtres se séparent par la mort. Les prémisses de la maladie d'Hogetsu sont formidables de justesse et d'effroi, ce dernier ressentant les premiers symptômes lorsqu'il dirige ses acteurs. Mais sa passion à la fois pour son actrice et pour son art le poussent à continuer malgré son fardeau, et de son côté, Sumako mettra fin à ses jours pour des raisons qui lui sont propres, même son entourage ne le comprend pas, le succès de Carmen la mettant alors sous l'un de ses plus beaux jours. Des raisons mystérieuses dont le parallèle avec la pièce de théâtre originelle n'y sont peut-être pas pour rien, et peut-être qu'au fond d'elle, son amour pour Hogetsu était bel et bien réel.[Fin SPOILER] Réalisé un an avant Les Femmes de la nuit, l'oeuvre de Mizoguchi venait de franchir un pas supplémentaire vers les sommets, qui même sans les atteindre, produisait un effort suffisant pour toucher son spectateur à la fois par sa plastique élégante et son absence d'happy end.



01 juillet 2007
par Xavier Chanoine


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