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La Source thermale d'Akitsu

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.25/5

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11 critiques: 3.02/5



MLF 3.5
Ordell Robbie 3 Film au propos passionnant gâché par un score pompier et un final trop appuyé.
Tenebres83 3.25
Xavier Chanoine 3.25 Le beau mélodrame de Yoshida avant la révolte
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Le beau mélodrame de Yoshida avant la révolte

L’un des très rares films en couleur de Yoshida, avant sa pause marquant un sacré coup d’arrêt de 1973 à 1986 pour cause de sérieux problèmes de santé, est aussi l’un de ses mélodrames les plus accessibles et les plus finement réalisés après trois films pas extraordinaires malgré de solides qualités. Avec La Source thermale d’Akitsu, le cinéaste place l’histoire à la fin de la guerre opposant le Japon aux États-Unis (dès la première minute, une paysanne se plaint de ses cheveux qui grillent sur place) étalée ensuite sur une dizaine d’années. Deux personnages vont occuper le temps et l’espace de l’œuvre de Yoshida, Shusaku un ancien tuberculeux sur le chemin de la source thermale d’Akitsu pour recouvrer la santé et Shinko, une jeune femme y travaillant depuis son adolescence. Au départ gravement malade, Shusaku va être pris sous l’aile de la jeune femme jusqu’à ce que tous deux s’éprennent d’un certain amour l’un pour l’autre. Malheureusement le malade une fois guéri décide de repartir pour la ville avant de revenir plusieurs années après, complètement changé.

Parabole douce mais cruelle sur l’amour au fil des saisons, portraits de personnages bouleversés par l’évolution culturelle d’après-guerre (une des geishas s’offusquant par exemple de devoir à présent swinguer) avec en toile de fond une certaine frustration sexuelle due à la distance et à la peur de peiner l’homme logiquement marié, le film évoque la difficulté d’aimer par l’intermédiaire du personnage de Shinko et de sa liaison avec celui qu’elle surveilla de près lorsqu’il était encore mourant. Okada Mariko, sublime et envoûtante, trouve ici un rôle à la hauteur de son côté libéré et espiègle qu’elle entretenait dans les œuvres de fin de vie d’Ozu. Mais plus qu’une performance géniale mais monotone, son personnage change au fur et à mesure que les années passent jusqu’à être le pendant inverse de celui qu’elle aime : si c’est elle qui redonna l’envie de vivre à Shusaku en début de métrage, elle voudra mettre fin à ses jours en implorant le double-suicide à ce dernier. La première partie du film était l’inverse, un procédé qui donne une certaine rondeur aux protagonistes, permettant ainsi de creuser leurs émotions et états d’âme avec précision.

Akitsu est donc un grand film de Yoshida ? Oui, avec des personnages en questionnement constant, une structure cohérente malgré le défilement des années et une plastique lumineuse de bout en bout. Mais ce qui aurait pu être un chef d’œuvre ne reste qu’à l’état de film important, oeuvre d’une époque révolue chez le cinéaste, et ce à cause de trois choses dont deux majeures : la première, un peu plus futile si l’on se concentre uniquement sur l’aspect mélodramatique du métrage, c’est son contexte historique qui aurait pu être davantage appuyé. La défaite du Japon face aux États-Unis ne se ressentant qu’à une partie du film, lors de la parade et de la présence américaine où alcool et cigarettes font bon ménage. En revanche, c’est un peu plus gênant, la musique faite de violons pleurnicheurs passe en boucle et s’impose sur pratiquement chaque scène alors que le silence aurait clairement suffit pour plusieurs d’entre elles, réduisant ainsi la singularité et la nuance de chaque séquence touchée par ce vilain syndrome. De même qu’un final interminable et aussi lourd que le pire des mélodrames. En étant conscient de ces deux derniers défauts non négligeables, il est possible de relativiser un peu face à ce qui est sans doute le meilleur film de Yoshida avant sa période indépendante.



06 avril 2009
par Xavier Chanoine


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