Xavier Chanoine | 4.25 | Parfaitement inclassable, une oeuvre formidable |
drélium | 2.5 | Bien déçu mais bon final psyché. |
Le jour des élections de délégués approche à grand pas, une nouvelle élève, Takasawa fait alors son apparition. Alter plus ou moins ego de Yuka version dark, cette dernière vient d'Hokkaido pour mettre à bien les plans maléfiques pensés par son patron (un Biceps de Phantom of The Paradise avec une cape, en gros). La seule à douter de la fausse franchise de cette dernière est bien sûr Yuka, qui tente à son tour de garder les règles de l'établissement intact. Si il est délicat de résumer The Aimed School dans son intégralité, c'est parce qu'il fait preuve d'une immense richesse quitte à paraître troublant voir ridicule. Ses 15 idées par plan, sa narration décousue puis recousue avec les moyens du bord lui confère un charisme redoutable à ne pas sous-estimer. Il a beau jouir d'une photo de téléfilm et d'inserts animés vieillots (nous sommes tout de même qu'en 81), son rythme endiablé, ses personnages hallucinés et ses situations très "manga" peuvent le définir comme parfaitement audacieux : un professeur de sport qui, en tapant du poing sur la table, fait voltiger les objets posés, un nerd paranoïaque pactisant avec le diable en personne, un combat au Kendo qui vire au grand n’importe quoi, un background dessiné à la main, tout relève de l'audace. De plus, le film est accompagné d'une bande-son inégale, oscillant entre l'extraordinaire et le sous Jarre, encore un facteur qui démarque The Aimed School d'un autre. Le film joue la carte du kitsch et de la rencontre entre l'animation et le live, avec un superbe générique d'introduction doté d'une sublime chanson, le Mamotte Agetai version pop.
Pas d'échappée possible pour le spectateur, il reste devant un produit aussi inexplicable que merveilleusement fichu. On comprend dès lors son importance à l'époque, à l'heure où l'avènement de la pop japonaise n'était pas loin. La pop à elle seule est incarnée par Yakushimaru Hiroko, attachante et certaine dans la peau d'une élève pas comme les autres, moderne mais aussi dotée d'une belle voix (le thème de Sailor Suit And Machine Gun sera d’ailleurs repris dans un épisode du drama populaire Densha Otoko). Essayer The Aimed School c'est prendre un gros risque, mais quoiqu'il arrive, le résultat en vaut la chandelle malgré un combat de fin irregardable et pas bien utile. On lui pardonnera car l'oeuvre de Obayashi est fantastique, tout simplement.