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Les Aventures de Takla Makan

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Xavier Chanoine 1.5 Un mauvais film d'aventure plombé par le non talent de son auteur
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Un mauvais film d'aventure plombé par le non talent de son auteur

Dans le genre film populaire par excellence, Les Aventures de Taklamakan tient une place de choix dans un catalogue qui ne manque pas de pépites. Mais en est-il une pour autant? Clairement non, il s'avère même être d'une idiotie et d'une naïveté tellement grosses tant son réalisateur ne fait jamais preuve de talent. Chose d'autant plus étonnante dans la mesure où Mifune, acteur régulier chez Taniguchi qui l'a découvert avec Snow Trail en 1947, continue de progresser avec ce dernier en enchaînant les rôles de gros bras, chose qu'il ne pouvait plus faire avec Kurosawa, quitte à couper court avec l'image qu'il véhiculait auprès d'un certain public japonais, puis occidental un peu plus tard. Et le voir évoluer dans ce conte d'aventure ringard au possible est assez déconcertant puisque même s'il le sauve du naufrage total par sa belle assurance, son potentiel d'acteur n'est que rarement utilisé. Tour à tour piétiné, menacé, incapable de se défendre pleinement car préférant la fuite notamment lors d'une fabuleuse séquence où, encerclé par une armée de cavaliers, Mifune s'engouffre dans une grotte comme un chien peureux et se retrouve coincé. La honte. Campant le rôle de Osami, un soldat prisonnier d'un marchand désireux de s'en débarrasser, il va se retrouver rapidement empettré dans une situation délicate : en retrouvant son acheteur allongé et presque inconscient sur le désert de la route de la Soie, Ensai le convaincra d'aller dans un village éloigné, là où réside le frère de Osami, afin d'y déposer des reliques de Bouddha. Le scénario de départ n'a donc rien d'alarmant, un classique du film d'aventure où l'on y perçoit déjà combats de mêlée et brigands servis par une mise en scène énergique. Mais en y regardant de plus près, Taniguchi est le maître à tout faire de l'entreprise et le doute plane immédiatement. En effet, la période des années 60 a créée comme une sorte de "tournant" pour ce cinéaste à l'origine prometteur, grand ami de Kurosawa. Cependant, il n'arrive jamais à cacher ses influences du film ultra populaire à la Cinecittà où les gladiateurs et autres héros en slip se battant contre des ogres seraient remplacés par des soldats chinois en proie à deux pauvres japonais. Le film se déroulant à Taklamakan (province de Chine), tout du moins dans sa diégèse, on y voit de pauvres paysans incapables de se révolter face à l'armée d'un roi solitaire qui s'ennuie dans sa tour d'Ivoire, royaume en plein coeur du désert de "La mer de la mort". L'on est donc très loin des éternels et quasi systématiques shogounats mais le dépaysement ne sera que de courte durée tant le film montre régulièrement ses faiblesses.

A cheval entre reconstitution orientale pleine de bonne volonté et décors en carton-pâte rappelant ses influences italiennes faciles (le filmage de la horde de chevaux en début de métrage rappelle étrangement le western spaghetti), Les Aventures de Taklamakan ne digère pas bien cette drôle de tambouille. Il est d'ailleurs une fois de plus navrant de voir que Taniguchi use d'artifices fantastiques et de personnages sortis de son imaginaire ô combien débridé pour tenter de donner un peu de souffle fantaisiste à une entreprise qui n'en méritait pas pour progresser au travers de sa narration très facile, c'est pourquoi on devra encore se farcir cette satanée sorcière déjà aperçue dans Samurai Pirate, navrant gâchis du film d'aventure populaire ici aussi, et l'on est navré de voir qu'elle annihile tous les éléments un tant soit peu satisfaisants du métrage : usage de sortilèges incroyablement laids, cabotinage gerbant, et confrontations répétitives molles de la guibole avec un vieillard aux pouvoirs magiques. Que diable viennent-ils faire ici? Le vieillard, sûrement fallait-il qu'il soit là pour démêler un Mifune qui ne se sera jamais autant retrouvé impuissant face à l'ennemi? Sans doute. Cette hypothèse est la seule véritablement valable et l'on pardonnera Taniguchi de manquer cruellement d'inspiration en recyclant tant qu'est plus des personnages aussi risibles qu'inappropriés. Difficile de trouver quelque chose de croustillant dans cette délicieuse fumisterie au happy end vomitif sensé humaniser le propriétaire du royaume en question. On devra faire avec les sempiternelles machinations pour renverser la hiérarchie, le sauvetage des paysans enfermés par le grand méchant sans coeur de l'histoire, jouer avec le chrono pour éviter l'exécution du moine Ensai et autres joyeusetés. A noter une réalisation académique, un montage complètement raté par moment (dont un splendide raccord où Mifune endormi dans une grotte se retrouve à traîner la patte dans le désert dans le plan suivant) et une musique tout aussi ennuyeuse, rien qui ne titille les sens de l'amateur du cinéma de quartier à l'ancienne.



14 janvier 2008
par Xavier Chanoine


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