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Adrift in Tokyo

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Xavier Chanoine 3.75 Une ballade tendre, drôle et réservant son lot de surprises
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Une ballade tendre, drôle et réservant son lot de surprises

vlcsnap-96860.jpg Adrift in Tokyo réussit à être excellent par moment, fulgurant même, simplement parce que Miki Satoshi est un conteur barré et imaginatif. A l’instar d’un Ishii Katsuhito, le cinéaste dresse le portrait de personnages illuminés et fantasques dans un contexte finalement très classique et parvient à renouveler son humour de manière régulière surtout lorsqu’on ne s’y attend pas ; pour cela Odagiri Joe et surtout Miura Tomokazu mènent la danse en nous faisant découvrir un Tokyo débordant de personnes tout droit sorties d’un asile de fous (le couple de super héros, le vendeur de montres adepte du kung-fu, l’artiste peintre, le guitariste ambulant, la jeune Fufumi), au spectateur alors de plonger dans un voyage qu’il n’oubliera pas du fait d’un savoureux mélange de gags potaches et d’émotions simples qui font de Adrift in Tokyo une vraie réussite du genre. Road movie à pieds entre deux hommes que tout oppose (un étudiant endetté et un homme de main censé lui réclamer de l’argent), la ballade sonne juste du fait de l’interprétation pleine de justesse des deux acteurs principaux : Odagiri Joe (Takemura) s’en sort bien avec ses airs de chien battu, Miura Tomokazu (Fukuhara) excelle quant à lui dans la peau d’un personnage patibulaire un peu cassé par les évènements : il vient d’assassiner sa femme et souhaite que son acolyte d’un temps fasse le chemin avec lui jusqu’au commissariat pour se dénoncer, manière différente d’éponger les dettes de ce dernier. Takemura accepte sans savoir réellement ce qui l’attend. La vraie qualité de Adrift in Tokyo est son alchimie bien foutue des genres. A la fois drôle et caricatural (comme souvent lorsque l’on montre le côté «fou » de Tokyo) sans pour autant tomber dans l’excès, le film distille un savoureux parfum d’étrangeté et de loufoquerie qui font de chaque rencontre un film dans le film : comment ne pas esquisser le moindre sourire face à la dégaine des collègues de la femme de Fukuhara lorsqu’ils sont en voiture avec l’acteur Kishibe Ittoku (dans son propre rôle) ? Cette bagarre entre un vieux vendeur de montre et Fukuhara qui se prolonge au-delà de ce que l’on pensait ? Et l’incroyable Fufumi (Yoshitaka Yuriko) et sa voix de personnage de manga ?

vlcsnap-99049.jpg Certes le film tourne à vide de temps en temps, mais ses absences momentanées le rendent parfois touchant comme lorsque Takemura suit un guitariste de heavy ambulant jusque tard dans la nuit : cette escorte imprévue ne fera qu’accentuer encore son amitié avec Fukuhara et donnera lieu à de beaux moments de cinéma. Les deux êtres que tout oppose vont alors faire preuve d’une véritable amitié, une relation presque père/fils qui sonne étroitement juste. Adrift in Tokyo montre aussi du paysage, autant dire que l’on en a pour son argent de ce côté-là: la course de Takemura dans les rues illuminées d’un Tokyo de nuit est sublime et ferait passer un Shenmue ou un Yakuza pour des promenades bien ternes. En exagérant bien sûr, mais la mise en scène très souple du cinéaste laisse entrevoir de jolis plans et une certaine audace au niveau des contrastes comme un magnifique plan d’un ciel couleur feu. D’un autre côté le montage est parfois bancal mais rien de bien méchant. La musique accompagne le film jusque dans les passages les plus émouvants, comme cette grand-mère qui se met à marcher à l’envers (parait-il que cela fait rajeunir selon Takemura), il faut dire que plus le film avance, plus l’émotion gagne du terrain. L’ultime plan en serait presque frustrant. En fin de compte Miki Satoshi aura réussi à donner force et charisme à un individu froid, maturité et sérieux à un mec paumé, comme un vrai goût de la vie perdu à cause d’histoires un peu louches. Le cinéaste n’est pas là pour pointer du doigt le crime de Fukuhara, c’est à peine si ses faits sont évoqués de manière tragicomique (les collègues de sa femme, persuadés qu’elle s’est juste absentée) par l’intermédiaire de séquences un peu navrantes et d’un plan fixe sur sa femme laissée pour morte sur son lit. Le contraste peut tendre vers une certaine inégalité de ton, mais c’est ce qui fait la force d’un film de cette sorte : savoir bousculer, étonner et faire rire son audience. Pari amplement réussi pour ce film humaniste et touristique qui nous ferait presque regretter sa courte durée.



05 octobre 2008
par Xavier Chanoine


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