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24 City

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.4/5

vos avis

8 critiques: 3.59/5



Anel 3.5
Ghost Dog 4 Le film de la maturité
Ordell Robbie 2.5 Plaquage paresseux de procédés Nouvelle Vague sur l'histoire chinoise actuelle.
Tenebres83 4
Xavier Chanoine 3 Visuellement superbe même si trop long
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Le film de la maturité

Cela fait 10 ans que Jia Zhang-Ke filme les transformations brutales de son gigantesque pays à sa manière : contemplative et parfois hermétique. On peut considérer que 24 city est le film-somme de la première décennie de sa carrière, une sorte de condensé de tous ses thèmes fétiches. Si les historiens de l’an 2050 veulent comprendre quelque chose de l’évolution de la Chine entre 1970 et 2008, ils devront probablement commencer par voir ce docu-fiction.

3 générations, un gouffre immense. Le Parti communiste chinois a beau revendiquer « l’Harmonie » dans sa façon de développer le pays, il ne faut pas chercher bien longtemps pour découvrir le fossé spectaculaire qui existe entre la génération Mao et la génération McDo – témoin sans doute du retournement idéologique le plus vaste, le plus radical et le plus rapide de l’histoire de l’humanité. Le cadre du documentaire exprime en lui-même ce bouleversement : le complexe d’armement 420 qui employait des dizaines de milliers d’ouvriers, véritable ville dans la ville en plein Chengdu, est en passe d’être rasé pour donner place à un complexe hôtelier de luxe. On passe là du tout au tout – même si c’est toujours le Parti qui décide.

Les témoignages recueillis, qu’ils soient réels ou interprêtés, sont édifiants, exprimant le passage d’une société fermée, repliée sur elle-même, à une société beaucoup plus ouverte sur le monde :
  • Les vieux nous parlent d’un temps révolu où l’accomplissement de la révolution tenait lieu de motivation, où la propagande était le lot quotidien et dont les traces subsistent encore dans leurs cerveaux manipulés : on parle encore d’ « impérialisme américain » pendant la Guerre de Corée alors que c’est bien la Corée du Nord soutenue par la Chine et l’URSS qui déclencha la guerre en envahissant la Corée du Sud, ou bien de « catastrophes naturelles » de la Révolution Culturelle pour cacher les désastres d’une politique criminelle.
  • La génération intermédiaire dont fait partie JZK est une sorte de trait d’union entre 2 mondes, assistant sans vraiment trop savoir quoi en penser à un basculement historique. On ne sait s’il faut être nostalgique ou plein d’espoir. Peut-être ni l’un ni l’autre.
  • La jeune génération, quant à elle, à moins de scrupules. Le rejet en bloc du passé est total. L’uniforme ouvrier, symbole d’autrefois? Après 3 jours d’usine, celui-ci jette l’éponge, trouvant insupportable le moule routinier dans lequel on l’enferme. Son alter-ego féminin veut venger l’humiliation subie par ses parents en ayant pour objectif de gagner un maximum d’argent, en voyageant à la recherche d’opportunités lucratives. Une génération prête à tout.

Alors que l’on chante encore l’Internationale, un bâtiment en ruines s’effondre sous la dynamite. Les basses electros de Lim Giong remplacent les chants révolutionnaires périmés tandis que l’on découvre le Chengdu d’aujourd’hui. JZK ne fait que constater le changement, mais semble refuser d’y prendre part. Il est l’anti-militant, l’anti-Micheal Moore par excellence.

29 mars 2009
par Ghost Dog




Visuellement superbe même si trop long

Avis Express
L'une des nombreuses qualités de 24 City réside dans son exécution. A travers des témoignages personnels plus ou moins intéressants relatifs aux souvenirs de l'usine 420 située à Chengdu, Jia Zhangke développe un projet de mise en scène de belle facture. Le film suit un schéma précis fait de protagonistes prenant la pose face caméra, suivi ou précédé de leurs témoignages, d'extraits de poèmes, de temps à autres entrecoupés de plans davantage contemplatifs captant la matière ou la nature qui eux aussi suivent un schéma précis : l'évolution de la zone, aussi bien dans le fond (l'utilisation de la musique de plus en plus moderne, la hiérarchisation sociale des interviewés) que dans la forme (des usines puis un paysage de ruine) est le prolongement du schéma narratif employé par Jia Zhangke. Ils sont identiques, ciselés, travaillés comme les métaux de l'usine 420. Si le film est souvent rigide et ennuyeux, parfois trompeur dans certains récits fictifs, il est sauvé par de grandes séquences dues au talent pur et simple : l'homme qui pédale de nuit sous la chanson culte de The Killer interprétée par Sally Yeh, la petite fille patinant sur un toit des nombreux immeubles de Chengdu, l'effondrement de l'usine sous les chants patriotiques communistes, le plan large sur le chantier en fin de métrage et les nombreux travellings -immenses, donnant au film un parfum quasi surnaturel et affirmant s'il était encore nécessaire Jia Zhangke (et son chef opérateur)comme un très grand plasticien moderne.



01 avril 2009
par Xavier Chanoine


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