Interview Peter Kam

Peter Kam est un des compositeurs de qualité à Hong-Kong. Nous avons souhaité lui poser quelques questions sur son travail avec Edmond Pang Ho Cheung, pour lequel il a composé deux bandes originales très intéressantes.



Ses collaborations avec Edmond Pang Ho-Cheung

François: Les musiques écrites pour les films d'Edmond sont très intéressantes car elle collent parfaitement à l'univers des films. La première BO était plutôt joyeuse avec l'amusante chanson au milieu du film "You Shoot, I Shoot". Par contre la seconde BO est plus dramatique, un peu comme dans "Le Parrain". Parlez-nous de ces deux collaborations.

Peter : Les deux ont été des expériences très amusantes, parce que j'aimais leurs créativité, Pang Ho Cheng est relativement jeune et il a beaucoup d'humour. Il n'est pas du style Hollywood ("1 2 Coup de poing"), c'est plus comme de l'humour en continue. Il a créé ce concept totalement délirant pour You Shoot I shoot, le film est vraiment très drôle. J'ai dû composer des musiques très différentes pour le film, certaines ne fonctionnaient pas très bien, mais certaines scènes sont vraiment hilarantes. En y repensant après coup, ça nous faisait beaucoup rire. Cette expérience a été très amusante car il voulait trouvait cette espèce de magie entre la musique et les images qui n'a rien de conventionelle. Et je suis plutôt satisfait du résultat car j'ai réussi à trouver ce qu'il voulait. Je le comprenais, on était vraiment sur la même longueur d'onde. Il ne se préocupait pas tant de la musique seule et ne disait jamais "Je n'aime pas cette note, ni celle là.". Une fois la musique composée, si elle collait à la scène, il se mettait à rire alors on savait que c'était réussi. Donc « You Shoot, I Shoot » était une expérience fort amusante et j’ai même écrit la chanson principale du film, ce qui m'arrive rarement. C’était dans le ton des film Hollywoodien des années 60 avec des animations, des trucs comme ça, c'était vraiment très amusant.

« Men Suddenly in Black » était un autre délire, il voulait faire un film policier sur l’infidélité et là encore j’ai compris ce qu’il voulait comme musique. Certaines scènes vont assez loin, et avec la musique dramatique exagérée par dessus, ca les rendait tout simplement hilarantes.

F: Et pensez-vous qu’avec le même casting, la même histoire (avec de vrais voleurs et policiers), la même musique, mais sur un ton totalement sérieux, le film ferait un bon drame ?

P: Oui, ca fonctionnerait sans doute mais évidemment certaines musiques seraient trop exagérées, je veux dire qu'on se rendrait compte de l'effet recherché. Vous voyez, ça sonnerait ridicule (rires). Une de mes scènes préférées est celle où Eric Tsang rencontrent les autres pour la première fois dans la salle de billard et là ils se mettent à parler de ce qui s'est passé cinq ans auparavant, honnêtement, cette scène est ridicule (rires).

F: Oui, ils parlent du sacrifice du 9ème Oncle, c'est très dramatique.

P: Oui oui, c’était génial.

F: On a l'impression que tout (la réalisation, les acteurs, la musique) va dans la même direction.

P: Me concernant c’était une expérience très spéciale parce que la musique elle-même a une place spéciale. A certains moments dans le film, il n’y a rien de drôle, le comique n’est pas présent à l'écran, mais c’est la musique qui rappelle aux spectateurs « Ne prenez pas cela aux sérieux » (Rires).

 

A suivre...

 

Tous nos remerciements à Vince pour nous avoir mis en contact avec Peter, et à Peter pour sa bonne humeur et sa disponibilité.

date
  • octobre 2003
crédits
Interviews