Top 10 2000-2009 Arno CW

Comme mes bons films j'en ai bien souvent déjà parlé sur le site, je me cite en partie. Je me cite le site. Si, si. Et si t'es pas content, t'as pas le droit de cité dans not' site. Et moi j'ai l'droit d'citer. Même que ouais. 

10 - Survive style 5+ (2004)

Le Japon ? A part l’animation, évidente dans ce top 10, je n’en retiens pas grand chose. MIIKE Takashi a entretenu (correctement ?) la machine, le Dark Water de NAKATA Hideo (2001) a impressionné son monde, et si Kairo de KUROSAWA Kiyoshi (2001) mériterait aussi largement de figurer ici, en tant que petit phénomène de société c’est plutôt l’acteur ASANO Tadanobu qui aura le plus marqué la période, avec sa tronche d'ahuri, incarnation parfaite du jeune adulescent jap' ET occidental. J’avoue surtout avoir envie de mettre un peu de comédie dans ce top. Il est trop glauque le père Kurosawa pour que l'on fête un truc avec l'un de ses films. Ou alors le poilant - malgré lui - Retribution - tiens, pourquoi pas... Taste Of Tea est bien fendard mais Survive Style 5+ m’a davantage laissé une empreinte dans le cortex. Inégal et imparfait, indubitablement. Mais plus bitable que beaucoup d’autres. Qu'ai-je retenu de ce film ? Des japonais qui suivent les conseils de Michel Delpech et s'en vont accompagner les oies sauvages, une femme qui passe son temps à martyriser son mari (Asano, donc), un transfuge de chez Guy Ritchie depuis devenu un midnight butcher : Vinnie Jones, etc. Belle photo, très bon film chorale bien rigolo.

9 - Dog Bite Dog (2006)

Après avoir réalisé un Love Battlefield qui enchanta son monde en faisant se coexister “à l’ancienne” du mélo naïf et du polar hard boiled (d’où le titre), Soi Cheng, sadique, nous jeta sa bobine Dog Bite Dog dans la tronche. On aime ou pas saigner de la bouche. Je me cite :

(...) On n’avait pas vu de film aussi désespéré depuis le On The Run d'Alfred Cheung. Dog Bite Dog est un film à l’ultra violence choquante, dans lequel les personnages à l'agonie semblent tous bons pour l’euthanasie. A cette folie tourbillonnante de trouver son point culminant lors d’un final grotesque, aussi dégueulasse qu’assumant pleinement la conclusion de cette approche barbare - mais aucunement martiale - de notre part animale. Malsain, certes, mais assurément virtuose.

8 - The Host (2006)

Je n’ai pas l'envie de m’attarder trop sur la Corée, et pourtant c’est ce pays-ci qui aura fait beaucoup parler de lui sur la décennie passée. La claque de PARK Chan-Wook  JSA en 2000 - j’ai l’impression de tricher en parlant d’un film sorti en 2000, c’est étrange -, puis les très beaux Deux soeurs (2003) et A Bittersweet Life (2005) de KIM Ji-Wun, sans oublier l’envoûtant Antarctic Journal de IM Pil-Seong (2004) et son score entêtant de KAWAI Kenji... Sur un top de ce niveau dépasse d’une tête celle de BONG Joon-Ho. Son puissant Memories of Murder (2003) coupa l’herbe sous le pied à David Fincher et son Zodiac, puis son film de monstre The Host terrassa tout le monde. Je me cite :

(...) On a longtemps jasé - à tort et à travers - sur les nouveaux « Spielbergs » ; qu’il s’agisse de Tsui Hark – filiation largement galvaudée depuis -, de Stephen Sommers (huh ?) ou, pourquoi pas, de Gore Verbinski (agah ?), mais Bong Joon-Ho, lui, correspond largement au profil. A la fois par la vigueur de sa mise en scène, très proche de l’ampleur celle du réalisateur d’Indiana Jones, mais aussi par ses prises de risques, insouciantes et jeunes, ainsi que par sa propension à vouloir absolument donner ses lettres de noblesse au divertissement haut de gamme. The Host est un chef d’œuvre du genre, égalant en qualité les indétrônable Dents de la mer du maître – référence avouée ici -, ceci étant balancé sans « l’extase de l’instant » du cinémasien s’emballant un peu trop vite après s’être mangé une baffe de pseudopode. L’engouement général est plus que mérité.

7 - SPL (2005)

Si Johnnie To a garanti ces dernières années une certaine régularité qualitative du polar à HK, pas un de ses films ne figure dans mon p’tit top à moi. Ses meilleurs métrages, à mon sens, datent du XXième siècle et ses dernières bonnes séries B ne les supplantent pas. Pas même Mad Detective, son plus riche de la décennie pourtant. Avec SPL, Wilson Yip a lui, par contre, apporté à mi-chemin son lot de fraîcheur à l'ex-colonie britannique. Je me cite :

(...) La trame déballe un excellent polar tout en arrivant à conserver la simplicité inhérente et nécessaire de tout film hormonal belliqueux qui se respecte, un passage obligé permettant au spectateur de ressentir le crescendo habituel du bon film d’action. L’adrénaline. Bingo, la confrontation Donnie Yen / Jacky WU Jing est parfaite sur tous les plans et nous fait vibrer comme rarement. La meilleur scène sur 20 et plus… Yip au dôme de 20 scènes ? On a misé sur le bon cheval (hum), et que le film calmant le jeu de la surenchère bourrine vienne du pays d’où tout est venu dans ce domaine, c’est plus qu'appréciable. Alors Wilson Yip ? Hip-hip Hourra oui ! !


6 - Ghost In The Shell 2nd Gig (2004)

La série animée du lot ! Paranoia Agent le mérite aussi, mais signée Satoshi Kon elle ferait doublon ici avec chut on ne l'a pas encore dit. Samurai Champloo (2004) de WATANABE Shinichiro a également sa place mais admettons qu'on reste là dans un prolongement du show Cowboy Bebop. Quant au film GITS Innocence de Mamoru Oshii (2004), le gros absent de ce top (ah tiens oui), j’en ai déjà beaucoup parlé sur un dossier dédié. Retour sur l'excellente saison 2 de GITS, et je me cite once again :

(…) l’histoire raisonne pas mal et résonne même beaucoup à travers les travers médiatisés du monde d’aujourd’hui. En choisissant de broder une intrigue autour de l’existence de réfugiés dans la ville, de ces groupes d’exclus peinant à se diluer dans une masse hostile au mélange, les auteurs appuient là où ça fait bobo, complétant le tableau avec un politicien roublard, Sark... euh non, Gôda, manipulateur hors pair semant la zizanie au sein de sa nation en titillant les tensions en cours. La section 9 s’y fera piéger, les terroristes et autre prophète également (...) A l'heure où les séries TV font la nique au cinéma, GITS SAC ne rate pas le coche, loin s'en faut, enfonçant méchamment le clou avec cette deuxième saison proprement époustouflante. On en redemande.

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5 - Vampire Hunter D Bloodlust (2000)

Je m’étais bien marré à scribouiller mon intro sur ce gros ride de Dark Fantasy qui, en son temps, avait grandement influencé Guillermo Del Toro pour son Blade 2. Je me cite :

On démarre avec un pré-générique « Hammer’s Prod. présente » et une ville (gothique) où des croix (gothiques) se tordent devant la présence d’une créature (gothique) de la nuit, venue accomplir ses basses besognes odieuses (et gothiques) et... KABLAM! on se retrouve soudain dans un bon vieux film post-apocalyptique, des bouts de satellites valdingués flottent dans l’espace et on nous explique rapidement le pourquoi du comment du bidule et... BLUNK! puis on bascule dans une église-hacienda, en plein Western Spaghetti, pour y découvrir notre Vampire hunter D-Clint Eastwood-chasseur de prime en train de se faire recruter pour retrouver le saligaud de vampire qui a... SQUIZ! Et là le fantasme de tout amateur de bourrinnage de meute depuis L’Agence tous risques débarque à fond les ballons, une bande de mercenaires déboule dans un gros van customisé pour ventiler du zomblard façon puzzle et... SCROUNCH! cetera.

4 - Printemps, été, automne, hiver... et printemps (2003)

KIM Ki-Duk ! L'autre Corée du sud. Bad Guy (2001) et Locataires (2004) sont démentiels de sensualité exacerbée, remplis de personnages à fleur de peau, mais mon gros faible reste pour ce Printemps... Je me suis projeté complètement dans ce personnage de moine, j’ai partagé son évolution, ses tourments, et le trip bouddhiste m’a embarqué jusqu’au morceau de bravoure ultime, une grimpette ardue sur la montagne avec cette musique très planante comme ultime compagne. Un superbe climax.

3 - Time and Tide (2000)

La dernière grosse bombe de Tsui Hark paye ses dix ans. En ce temps là Antony Wong commençait à se la jouer plus calmos et Wu Bai supplanta largement l’alors gentille mèche rebelle Nicolas Tse dans ce T&T. Depuis, le bancal Seven Swords m'a clairement séduit mais je préfère garder en mémoire cette représentation de l’action bandante et toujours aussi efficace dans T&T. Ca n’est pas du John Woo, ni du Johnnie To pas plus qu’un John McTiernan. C’est du Tsui Hark qui, enfin, arriva à filmer des gunfights à sa façon et qui, de plus, s'amusa à faire la nique à Wong Kar Wai dans le premier tiers du métrage avec cette jeunesse belle et foutraque perdue dans les dédales de Hong-Kong. Ca fait du bien.

2 - Mind Game (2004)

Je me cite : (…) véritable hymne à l’imagination et à l’optimisme, Mind Game signe le renouveau d’une animation japonaise jusque là souvent cantonnée à des œuvres fortes mais glauques dans leur idéalisme (Akira, Ghost in the Shell…) ou simplement gentilles dans leur conception du divertissement sans lendemain (Miyazaki) en faisant fi des animations se voulant de plus en plus réelles d'apparence (Final Fantasy - les créatures de l'esprit, Appleseed) pour revenir à un nimportlawak salutaire, toujours inhérent au monde de l'animation et assumé comme tel ("Vous êtes sûr qu'on peut dessiner des doigts de pied carrés chef?"). Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, Mind Game est à prendre comme une drogue agréable. Attention toutefois aux effets secondaires, le souvenir de ces jeux de l'esprit restant prégnant dans notre petite tête longtemps après que nous les ayons découverts.


1 - Millenium Actress 2001 

Quand on est trop bouleversé par un film pour pouvoir en écrire quoi que ce soit d'intéressant, mieux vaut ne rien dire... ou alors, par respect, prendre le risque de la création pour ainsi se mettre, à un niveau ridicule, en porte-à-faux. J'avais fait un p'tit poème pour le coup (cf. fiche pour les plus courageux). 


 
Bilan

Les deux premiers sont « mimi » pour une bonne et simple raison : leur première syllabe, à chacun, c’est « mi ». Etonnant, non ? Pertinent, quoi qu'il en soit.

 

 
 
date
  • décembre 2009
crédits
Films