Cinéma coréen des années 2000 - films d'actions

Pendant la dernière décennies, avec l'avènement du cinéma coréen et l'avancée des effets spéciaux, on a eu droit à une recrudescence de films historiques, de blockbusters en tout genre, pour le meilleur et pour le pire, malheureusement surtout pour le pire. Tout a commencé avec Shiri (1999), plus gros budget à l'époque pour la modique somme de 5 millions de dollars, et un succès légendaire au box office. Il a depuis été battu sur tous les points, autant économiquement que qualitativement, et nous allons donc voir ce qui peut sortir du lot au milieu de ces films souvent gargantuesques, mais des fois aussi très simples et fauchés.


10. Silmido (2003)


silmido.jpg On aurait pu aussi citer Frères de Sang (2004) . Ces deux films sont dans la même veine. Raconter un événement historique à l'aide de gros budgets et de scènes d'actions époustouflantes. Techniquement très bien faits, on leur reprochera généralement les mêmes carences en matière de scénario, se voulant trop classiques dans le coté fraternel et dramatique. Néanmoins, ils restent des valeurs sûres en matière de blockbuster coréen après Shiri (1999), et ont chacun, à quelques mois d'intervalle, battu les records d'entrées au box office. Il aurait été étonnant de ne pas en parler.



littlematchgirl.jpg Ce film, réalisé par un punk, qui a récemment grillé sa carrière en allant jetant un paquet de fric par les fenêtres de Mongolie, est à l'antithèse de n'importe quel film d'action. Sur une idée et un scénario franchement tordus, il est devenu l'icône de la daube monumentesque, tellement le désastre est à la hauteur du budget. JANG Seon-Wu mérite pour ce film la palme du plus gros foutage de gueule de l'histoire du cinéma coréen, mais une fois que vous savez cela, vous pouvez toujours voir le film et vous éclater devant tellement il est détraqué. Moi j'adore.



battlefield.jpg Premier film réalisé par LEE Joon-Ik (à la base producteur), c'est également son plus réussi à ce jour, tant d'un point de vu historique, puisqu'il raconte une bataille, certes de manière fantaisiste, qui a été le tournant de la guerre entre les trois royaumes de Corée, mais il y ajoute également une satire des relations entre les deux régions du sud de la Corée, notamment sur la langue, mais aussi la méfiance entre les deux parties. Une oeuvre avec peu de temps morts, beaucoup d'humour, mais également son lot de cruauté, qui le range dans ce mélange des genres souvent attribué au cinéma coréen.

7. Rough Cut (2008)


roughcut.jpg L'un des seuls film de 2008 à être cités dans cet article, ce qui donne une vague idée de la qualité du cinéma coréen actuellement. Celui-ci reste assez classique dans sa mise en scène, et joue assez bien sur la dualité de ses personnages, reflet l'un de l'autre dans une sorte de miroir invisible, prenant chacun la place de l'autre. Des scènes d'actions réussies, et deux acteurs montants plein de charismes ont su donner la pêche à cette oeuvre produite et écrite par KIM Ki-Duk.

6. Die Bad (2000)


diebad.jpg Tout le cinéma de RYU Seung-Wan, où du moins le brouillon de son talent, est contenu dans ce film, un collage de quatre segments réalisés pendant ses études de cinéma. On y voit donc quatre styles différents, et la vitalité d'un jeune réalisateur qui jusqu'alors, n'a pas cessé de chercher de nouveaux styles pour renouveler le film d'action.

5. Geochilmaru (2005)


geochilmaru.jpg Sans être un film d'arts martiaux à proprement parler, Geochilmaru, s'intéresse plutôt aux arts martiaux d'une manière plus pure et intelligente, ne cherchant pas à imposer un art, mais plutôt à talonner les discours sur la créativité et l'efficacité de ces sports de combats. Réalisé avec rien, il en ressort une oeuvre bien menée à son terme, aux scènes d'actions crédibles et réalistes, sans ne jamais chercher à valoriser la violence, mais plutôt la réflexion que quiconque se lançant dans les arts martiaux devrait entreprendre.



President 4 L'oeuvre la plus aboutie de IM Sang-Soo, dans laquelle il s'intéresse à l'assassinat du dictateur Park Chung-hee en 1979. Il y montre les petites habitudes du président, dénonce la loi de sécurité nationale, et montre avec froideur le complot de l'agence de sécurité pour renverser le pouvoir. Tourné avec un certain brio, et interprété par un duo d'acteurs exceptionnel (BAEK Yun-Shik et HAN Seok-Kyu), cette oeuvre s'en tire avec les honneurs et un échec malheureux au box office, comme tout bon film qui se respecte (un bon film ayant du succès se révélant une anomalie CQFD).



musa.jpg Le seul film coréen épique qui vaut le coup d'être vu à ce jour. Réalisé par un rescapé des années 90, et premier blockbuster co-produit avec la Chine, Musa en impose sur plusieurs points. Tout d'abord, le scénario, sans être très long, est vraiment abouti, ne s'autorisant pas les égarements, et ensuite, les scènes de combats sont tout simplement l'oeuvre d'un virtuose (JEONG Du-Hong, le plus important chorégraphe de scènes d'action en Corée), et interprétées magnifiquement par JEONG Wu-Seong et JOO Jin-Mo. Les détracteurs de ZHANG Zi-Yi pourront toujours se rassurer du fait qu'elle n'a qu'un rôle de décoration.

2. Friend (2001)


friend.jpg Difficile de le classer, mais il mérite sa place dans les films historiques, dans la mesure où le réalisateur parle de sa propre adolescence, et de ses amis ayant dérivé dans la mafia. Il dresse un paysage du Busan des années 70, avec sa spécificité culturelle, ses problèmes en tout genre à cause des rivalités entre gangs locaux. Friend doit son succès à sa sincérité, son efficacité, et surtout à sa palette d'acteurs fantastiques. Le réalisateur KWAK Kyung-taek n'en est pas à son premier coup réussi, avec entre autre Champion et Mutt Boy, même si on lui déplore quelques ratés dernièrement (oui des grosses daubes, disons le clairement).



bittersweetlife.jpg Enfin, je vais me faire allumer par certains pour ce choix, mais A Bittersweet Life est sans doute l'un des films d'action coréens les plus réussis. Le scénario, somme toute basé sur une banale vengeance, est tout de même bien développé, faisant des écarts bienvenus dans l'humour, tout en créant une ambiance particulière via une photo bien léchée. Enfin, le film est un plaisir à voir, jamais ennuyeux, et répond bien à certains fantasmes du film d'action, ce que KIM Ji-Wun ne doit probablement pas nier. On regrettera le rôle de faire-valoir de SHIN Mina un peu agaçant, mais on se remettra avec le jeu intense de LEE Byeong-Heon, tout dans la pudeur, et la classe universelle d'Eric MOON.






Page suivante : les films dramatiques
date
  • décembre 2009
crédits
Films