Festival du cinéma chinois de Paris 2009 Partie 2

En exposant une galerie de pièces de collection en mouvement des années 30 et 40, en provenance des studios de Shanghai, le festival avait une belle carte à jouer auprès du public parisien. En se reposant sur la thématique d’un hommage à Hu Die, dit Butterfly Wu, considérée comme l’une des premières  grandes actrices de l’Histoire du cinéma chinois, six films muets et sonores restaurés ont été présentés. Suite au compte rendu de l'évènement, nous toucherons enfin quelques mots sur de courtes oeuvres magnifiques issues des studios d'animation de Shanghaï.

Papillon légendaire

 

hudie.jpg Actrice interprétant des personnages aux multiples casquettes, de la jeune paysanne (Amours prédestinés, 1932) à la travailleuse émérite (Le Marché de la tendresse, 1933), en passant par la jeune femme bouleversée naviguant d’un milieu social modeste à un autre plus aisé (Rêves de printemps, 1946), ou en bravant les tabous en jouant le rôle d’une prostituée travaillant pour la réussite de son jeune fils dans le beau Le Fard et les larmes (1938), Hu Die est définitivement la femme du peuple, évoluant dans une société parfois écrasante orchestrée par ses inégalités sociales. On y trouvera un peu d’espoir dans le déjà socialiste Le Marché de la tendresse, où l’abnégation et le travail sur soi-même sont moteurs d’une réussite sociale : Hu Die y joue une femme salariée d’une entreprise, tiraillée par les avances à peine masquées de ses supérieurs hiérarchiques qui voient en elle la jeune femme idéale. Elle n’a néanmoins pas d’autres choix que de poursuivre son travail pour aider sa sœur et sa mère malade, malgré l’atmosphère pesante qui règne autour d’elle et d’une de ses collègues particulièrement envieuse, elle finira par lever la tête et imposer son choix de quitter son lieu de travail pour monter elle-même son entreprise au travers d’une conclusion déjà visionnaire quant aux fondements de la nouvelle société chinoise.

Le Marché de la tendresse porte également bien son nom. Le pouvoir de l’argent y est grandement critiqué, de l’aveu même des personnages, même "l’amour est basé sur l’argent". Zhang Shichuan démontre que les personnes issues d’une classe modeste peuvent réussir, en atteste cette réplique d’un des personnages à l’encontre de Hu Die en fin de métrage : "elle a réussi". Film au message porteur, presque évident, notamment dans la représentation de l’image de la femme qui y est faite, Le Marché de la tendresse est également intéressant par à-coups dans sa mise en scène, comme ce plan filmé en caméra subjective, devenant progressivement flou lorsque les yeux de Hu Die s’emplissent de larmes. On trouvera néanmoins de quoi pester au niveau d’une narration se reposant un peu trop souvent sur des écriteaux explicatifs ponctuant le film à une dizaine de reprises. Dans le plus appliqué et surtout plus récent Rêves de printemps, tourné à Hong-Kong après la guerre du Pacifique (une guerre qui contraignit l’actrice à quitter Hong-Kong suite à une demande des japonais de la faire tourner dans un film de propagande) Hu Die incarne une femme (Ah Cui) a la beauté si forte qu’un riche collectionneur de toiles, Ding, en tombera amoureux et l’entraînera dans une dimension toute autre que celle qu’elle connaissait : richesse, gloire et immense estime, Ah Cui éprouvera néanmoins des difficultés à évoluer dans un univers qui n’est pas le sien. D’abord méprisée par le père de Ding, qui ne voit en elle qu’une simple fille de paysan, elle sera ensuite la cible de la fille que Ding eut avec une autre femme. Pourtant, en voulant le bien de sa nouvelle famille, rien n’y fait et le désespoir laisse peu à peu place à une amère solitude. Le dernier plan, à la symbolique profonde, montre alors une Hu Die extenuée, seule contre tous, qui aura souffert durant toute une partie de sa vie des inégalités et préjugés sociaux. A force d’avoir été insultée de bonne à rien, de femme méprisante et adultère, elle s’écroulera seule. En signant un film amer sur l’importance de la famille, Zhu Shilin –considéré comme l’un des meilleurs réalisateurs chinois d’après-guerre – démontre également un certain talent dans la maîtrise narrative en construisant son film autour de plusieurs années, passant d’un ton à l’autre avec une belle finesse. Ainsi, si l’on trouve détestable la famille dans laquelle évolue à présent Ah Cui à force d’humiliations, on s’amusera de la séquence du rideau en fin de métrage : persuadé que sa fille mijote quelque chose dans les appartements d’un prétendant un peu douteux, Ding souhaite coûte que coûte s’en assurer en demandant à ce dernier de présenter la femme cachée derrière un immense rideau, bien que ce ne soit pas polis. En trouvant tout un tas de subterfuges hilarants pour refuser d’ouvrir le rideau, l’homme ne faiblira pas et réussira à clouer le bec de Ding avant de lui offrir un vin de qualité, dans une ambiance à la légèreté quasi "vaudevillienne", rapprochant ce mélodrame social d’une comédie théâtrale en guise de rupture de ton réussie. Malgré la noirceur des propos, Hu Die reste LA star, magnifiée lors d’un travelling avant s’ouvrant sur des mains portant des coupes de champagne et prenant fin sur son visage illuminé.

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                                                            Le Marché de la tendresse, de Zhang Shichuan (1933)

Personnage montré également sous un jour rayonnant dans le muet Amours prédestinés, réalisé par Zhang Shichuan en 1932, Hu Die y tient le rôle de deux femmes différentes, évoluant chacune dans deux milieux là aussi distincts. Adapté d’un roman populaire de Zhang Hengshui, Amours Prédestinés faisait à l’époque parti des rares films locaux montrés sur les écrans, écrasés par la masse Hollywoodienne et méprisés par l’élite. Néanmoins, le mélodrame était un genre à succès, à l’époque où plus personne ne se déplaçait pour voir du cinéma de divertissement comme pouvaient l’être les films de capes et d’épées. Les films prenaient alors une dimension plus réaliste mais également plus politisée, remuant les ardeurs de celles et ceux qui défendaient d’un côté les films dits "mous" -faisant preuve d’un certain conservatisme- et de l’autre les films "durs", qui eux, prônaient des valeurs bien plus modernes dans le but de faire évoluer les mœurs et le fonctionnement de la société chinoise. Amours Prédestinés a donc tout du mélodrame de base où amour véritable et rencontres arrangées pimentes les ébats sentimentaux des protagonistes. Le cinéaste Zhang Shichuan dirige une Hu Die dans un film fait pour elle : deux interprétations différentes, deux fois plus de possibilité d’y exposer ses traits à l’écran. On remarquera rapidement ces magnifiques gros plans sur les yeux de cette dernière, aussi forts que la toile réalisée à son effigie dans Rêves de printemps, quatorze ans plus tard.

Bénéficiant d’une réalisation moderne, le film s’autorise un superbe travelling arrière contemplatif en début de métrage et un trucage visuel particulièrement impressionnant, où un bateleur s’amuse à jongler avec deux énormes pierres qu’il envoie à plusieurs mètres d’altitude au-dessus de sa tête. L’une des caractéristiques originales du film est d’être sonore durant ses dix dernières minutes, une aubaine pour la population chinoise qui découvrait alors la voix de Hu Die, interprétant qui plus est une chanson. Elle jouera le rôle d’un personnage déjà plus mature et affirmé dans Le Fard et les larmes de Wu Yonggang, personnage qui souffrira néanmoins du regard des autres puisqu’elle y interprète le rôle d’une "femme de mauvaise vie" dans ce remake de La Divine (1934) toujours réalisé à l’époque par Wu Yonggang. Dans ce film maîtrisé et délivrant quelques beaux moments de cinéma, notamment dans son épilogue touchant, Hu Die tient le rôle d’une mère plutôt coquette travaillant dans le milieu de la prostitution pour pouvoir vivre avec son fils et lui préparer un avenir serein. Jusqu’à ce qu’elle rencontre par hasard une brute manipulatrice surnommée Zhang le tigre. En étant son garde du corps, celui-ci a cependant la manie de lui voler régulièrement ses économies. Elle réussira néanmoins à envoyer son fils à l’école avec ce qu’il lui reste, mais tout ne se passera pas comme prévu. Fils de prostituée, ce malheur va jouer en sa défaveur et il sera prié de quitter les lieux, avant que le directeur de l’école ne le soutienne au vu de son potentiel. Rien de plus normal pour un film de cette trempe, faisant l’éloge d’une école qui forme "les futurs talents" de la société et pointant du doigt les différentes classes sociales. Et dans cette société où tout est régie par l’argent, chacun est prêt à donner de soi-même pour réussir tant bien que mal à placer ses pions sur l’échiquier social, quitte à verser dans les métiers jugés douteux et intolérables, telle la prostitution.

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                                     Le Fard et les larmes (Wu Yonggang, 1938) et Destins de femmes (collectif, 1934)

Le fard donc, et cette lumière en guise d’espoir pour une jeunesse souffrant du regard des autres, mais également les larmes, Hu Die étant au centre de ces regards immondes qui ne voient en elle qu’une femme déviante (par son travail qui va au-delà de la normalité) allant jusqu’à assassiner son mari pour sauver quelques yuans précieux. Elle ira en prison pour une dizaine d’années, avant de refuser de voir son fils, de peur qu’elle gêne la réussite de son nouveau foyer et de ses études lui promettant un glorieux avenir. La seule personne qui puisse la soutenir à sa sortie de prison est le directeur de l’école, celui qui froissa sa dignité pour aider un jeune garçon prometteur –jusqu’à l’élever, devenu ce qu’il est maintenant. Elle restera donc tapie dans l’ombre, une nouvelle fois désespérément seule à cause des autres, passant de mère bien portante à clocharde en l’espace de quelques années. Le film trouve son contraste entre un humanisme affiché par le directeur de l’école et un nihilisme désespérant montrant combien les problèmes des classes sociales nuisent à l’épanouissement d’une partie de la population. Rien qui n’empêchera Wu Yonggang de véhiculer un peu d’espoir et de liberté à travers de –rares- virées nocturnes en caméra embarquée, s’attardant sur des enseignes lumineuses en guise de symboles d’une certaine réussite économique plutôt attirante et attrayante. Film au message une nouvelle fois porteur (on ne répètera jamais combien le médium cinéma se prête bien à ce genre de manœuvre), Le Fard et les larmes se terminera sur un écriteau d’une rare lourdeur, mais s’accordant bien aux propos du film, à savoir "le plus bel amour est l’amour maternel".

Si les larmes sont difficilement visibles sur le visage de Hu Die, c’est qu’elles sont enfouies dans son cœur, trop digne pour afficher son mal-être aux yeux de ses proches. Ce n’est néanmoins pas le cas de Zhao Xia Yun, femme à présent veuve suite au décès de son mari tuberculeux, effondrée lorsqu’elle se rend compte que sa fille n’est plus sous son toit. C’est l’une des histoires personnelles évoquées dans Destins de femmes, et ses 2h40 (!) de chronique, où huit femmes toutes regroupées chez l’une d’entre elles (Hu Die) rattrapent les dix dernières années en se racontant leurs aventures. Toutes n’ont pas vécu leurs plus belles années, comme Xia Yun dont on parlait plus haut. Son histoire est à ce propos l’une des plus graves du film, pas bien aidée par des effets de style destinés à appuyer encore plus des images qui sont pourtant suffisamment explicites. Le chagrin d’une femme qui vient de perdre son mari ou encore la fuite de sa fille dans la panique, ajoutons à cela une pluie diluvienne, un éclairage quasi expressionniste et un nihilisme de tous les instants. On ne rigole pas franchement durant ces 2h40 malgré la virtuosité de certains segments, dont chacun est réalisé par un metteur-en-scène différent, particulièrement réussis d’un point de vue rythmique et formel. On pense à Xu Ling et sa folie destructrice du jeu, une folie parfaitement bien mise en scène par son cinéaste, offrant de nombreux effets visuels et un montage tourbillonnant déjà avancé pour l’époque, renvoyant à l’introduction du film et ses jeux de lumière fantaisistes. Si l’on rigole du malheur de cette pauvre petite bourgeoise, les situations dans lesquelles elle se fourre sont également très drôles, comme le coup des valises ne renfermant plus les précieux vêtements de son mari, mis en gage par cette dernière. Si de nombreuses thématiques sont abordées dans Destin de femmes, comme le pouvoir de l’argent, l’adultère –l’histoire du personnage de Hu Die ou encore l’abandon (mort, séparation), sa durée délirante et son armada d’acteurs et de réalisateurs populaires aux commandes n’en font pas un classique marquant. La faute sans doute à un traitement scénaristique beaucoup trop léger et prétexte à mettre en forme 8 segments –bien scénarisés- en les liant par des discussions téléphonées entre les invitées et certains hommes venus trinquer dans l’ultime plan du film.le_fard_et_les_larmes_4.jpg



Hu Ying (Hu Die) disait d’ailleurs à propos d’un évènement de son histoire personnelle, que c’était la seule chose la plus importante qui lui soit arrivée en dix ans. En s’amusant à faire un parallèle avec sa vie, sa carrière d’actrice fut sûrement l’une des plus belles choses qui lui soit arrivée également, bien qu’elle fût encore loin de prendre fin à cette époque, en 1934. Outre l’épisode de l’occupation japonaise, on la retrouvera au cinéma en 1958 après la mort de son mari et une pause de plusieurs années, dans des premiers rôles qu’elle tourna pour la Shaw Brothers et où elle connaîtra de nouveau un certain succès critique. On dit que les papillons sont éphémères. Celui-ci, en plus d’avoir marqué le 1er âge d’or du cinéma chinois, est entré dans la légende par sa légèreté toute esthétique.

Film non visionné : Soeurs jumelles (Zheng Zhengqiu, 1933)


Animation et peintures


S’il est vrai qu’on ne parle pas beaucoup du cinéma d’animation chinois, force est de constater la richesse de cet univers, qui aura démontré avant la révolution culturelle chinoise des techniques de mise en scène surprenantes, comme les lavis animés. Cette technique permettait d’animer une peinture faite à l’encre de Chine sur papier de mûrier, et de créer ainsi de véritables petits films au cachet visuel proprement unique. Arnaud en parlait déjà ici. Avec La Flûte du bouvier, le festival rendait hommage à une personnalité indissociable du monde de l’animation chinoise : Te Wei. Ancien directeur des studios d’animation de Shanghai et l’un des fers de lance du cinéma d’animation de la Nouvelle Chine à partir de 1949, Te Wei a d’une manière ou d’une autre marqué l’animation par un style s’inspirant grandement de l’art traditionnel chinois, pour donner naissance à des créations originales. Comme les lavis animés (technique consistant à photographier chaque peintures décomposant un mouvement) des peintures à l’encre faites par le célèbre peintre Li Keran que l’on retrouve ici pour La Flûte du bouvier, réussite tenant à peu de choses. Une musique à la flûte enivrante, mystérieuse, aux notes perchées sur les sommets des arbres peuplant ces paysages complexes qu’un enfant et son bœuf parcourent au hasard. On y découvre, assez stupéfait, une animation bien décomposée et une palette graphique ne rappelant ni Hollywood ni quoi que ce soit. Unique est donc le terme approprié aux lavis.

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                         La Flûte du bouvier (TE Wei, 1963) et Le Grelot du faon (Tang Cheng et Wu Qiang, 1982)

S’il se passe plus de choses dans Le Grelot du faon, réalisé par Tang Cheng et Wu Qiang, l’animation ressemble étrangement à celle de La Flûte du bouvier, malgré les vingt ans qui les séparent. Un faon est recueilli par une petite fille après avoir été attaqué par un rapace. Celle-ci prend soin de lui en l’apprivoisant, le promène dans les environs en veillant bien sur lui grâce à un petit grelot. Il est étonnant de voir que le style visuel a continué de perdurer bien après la révolution culturelle, puisque en 1982, l’animation de lavis donnait encore visiblement de bien beaux résultats. A contrario d’Hollywood ou du Japon, les dessins n’étaient pas réalisés dans un premier temps pour ensuite être remplis de couleurs. Une technique étonnante puisque chaque mouvement était décomposé sur une feuille de papier séparée, ce qui obligeait les peintres à respecter la quantité d’encre déposée pour que celle-ci ne soit pas trop absorbée au moment des photographies : les personnages auraient des formes constamment disproportionnées selon l’absorption plus ou moins généreuse.

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                             San Mao, seul dans la vie (Ah Da, 1984, d'après la bande dessinée de Zhang Luoping)

Autre court diffusé durant le festival, les aventures du petit San Mao. Divisé en quatre parties de dix minutes chacune, San Mao, seul dans la vie est l’adaptation d’une bande-dessinée de Zhang Luoping publiée quotidiennement dans un journal de Shanghaï, considérée comme l’une des plus populaires en Chine. Les aventures du petit bonhomme ont d’ailleurs déjà été adaptées au cinéma en 1947 par le duo Zhao Ming/Yan Gong. Après que la guerre ai fait rage contre l’envahisseur japonais, un petit enfant avec trois cheveux sur le crâne (san mao = trois cheveux) est recueilli par un vieux pêcheur qui vit seul sur son île. Se déroulant comme une petite tranche de vie pleine d’humour, l’histoire du vieil homme ne fait pourtant pas oublier combien l’œuvre est également difficile. Les blessures de guerre ne sont peut-être pas apparentes, mais elles restent bien ancrées dans le cœur du vieil homme qui pensait vivre des jours heureux jusqu’à sa mort. Mais le soldat japonais est encore sur les terres, et finira par se débarrasser du vieillard en l’abattant froidement. On pense alors aux gosses dans la salle qui assistent à une scène particulièrement tragique, passant d’une certaine légèreté (San Mao se retrouvant dans le filet à pêcher du grand-père) à une conclusion qui ne prête pas à sourire. Heureusement, les aventures du petit San Mao se poursuivent en ville, à Shanghai plus précisément, théâtre d’aventures qui le feront grandir, comme lorsqu’il sauve un enfant de la noyade. Ou comment montrer avec humour et sagesse un enfant évoluer dans un milieu qu’il ne connaît pas, après avoir survécu à une grave page de l'Histoire, et rebondir comme s’il avait suffisamment de recul et de force en lui. Un regard optimiste sur la jeunesse au lendemain de la guerre, au trait de crayon et aux couleurs minimalistes s’effaçant derrière son propos.


Films d'animation non visionnés : Le Roi des singes démasque la sorcière (Te Wei, version de 1986) et L'Enfant prodige (Hu Zhaohong, 2006)

Mes remerciements à Nathalie Iund.
Un grand merci également à Pauline et son assistante Yingzi, pour leur gentillesse et leur disponibilité sans faille.

Photos : site officiel du festival
date
  • octobre 2009
crédits
Festivals