Kiyoshi Kurosawa, mémoire de la disparition

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Type Livre
Editeur Rouge Profond
Prix constaté 19 euros
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Mot de l'éditeur

Le cinéma de Kiyoshi Kurosawa, est devenu une référence incontournable en France avec la sortie de Cure (1997), Charisma (1999) et Kaïro (2001). Cette trilogie, mêlant lefantastique et l’intime dans une vision violente et inquiétante de la société japonaise contemporaine, constitue le support essentiel de la réflexion de Diane Arnaud, à partir duquel elle met en perspective toute la création du metteur en scène. Sont ainsi prises en compte ses premières réalisations et leurs liens avec les différents genres: le thriller (films de yakusa), l’horreur et l’érotique. Mais, avant tout, les films de Kurosawa tentent de retracer et figurer la disparition des héros nippons, en traitant particulièrement de l’amnésie d’une jeunesse à la dérive et de la hantise de l’Histoire. Les références stylistiques au cinéma occidental (de Siegel à Antonioni) et leurs croisements avec la tradition japonaise des revenants accentuent l’inquiétante étrangeté d’une oeuvre sur la brèche : entre destruction et reconstruction, traumatisme et remaniement, action critique et désoeuvrement, peur et oubli… La mise en scène de la disparition, chaque changement de plan étant fantomatique chez Kurosawa, représente l’un des gestes créateurs les plus intenses du cinéma actuel. Le livre, richement illustré des photogrammes des films évoqués sera complété d’une filmographie précise du cinéaste, dont nombre de films n’ont pas encore été vus en France. Il s’agit de la première monographie consacrée à Kiyoshi Kurosawa.

Votre Avis

Pour une fois qu'un livre en langue française est fait sur un cinéaste japonais de genre, il fallait que ce soit sur un des plus controvérsés. Et ce n'est pourtant pas Takashi Miike ! Kiyoshi Kurosawa est considéré par les uns comme un des cinéastes talentueux et les plus importants de notre époque quand d'autres le voient plutôt comme un faiseur dans l'art du cinéma intello prétentieux. Pour ce premier livre en français, l'universitaire Diane Arnaud s'est interéssée au phénomène de la perte d'indentité, sujet qui est le fondement même du cinéma de Kiyoshi K. au même titre que la contamination du mal chez William Friedkin, la dure confrontation de l'individu contre la société chez Michael Mann et Masato Harada. Que ce soit sa période "film érotique d'auteur" à sa période "cinéaste de féstival" en passant par sa période plus interéssante de la vidéo. Mlle Arnaud analyse une grande majorité de ses films (éxcépté sa période "films de jeunesse", ce qui est relativement normal. CF, Interview carrière Mad N°193). Malheureusement, le bouquin est à l'image des livres du pourtant très sympathique Jean-Baptiste Thoret ; traiter de manière trop "intello pour être honnête" les sujets et les cinéastes prometteurs (NP : je crains relativement pour le livre sur Michael Mann aux éditions des Cahiers) rendant les livres quasi "illisibles". C'est dur à dire mais il faut arrêter de penser que les universitaires ont le monopole de la critique du cinéma de genre en France ! (Re'NP : Désolé les amis, mais c'est plus fort que moi et je sais que vous pensez la même chose). Et quand il s'agit de parler d'un cinéaste comme Kiyoshi K, cela n'aide pas forcement à le faire aimer de ses détracteurs, bien au contraire. Autre point beaucoup plus préjudiciable est le fait que le livre devient carrément du plagiat car un paragraphe entier du livre est une traduction d'une bonne partie du chapitre consacré à Kiyoshi K. dans l'indispensable Midnight Eye Guide du duo Mes/Sharp. De plus, il est plus que préférable d'avoir vu les films sous peine de se faire spoiler des films qui ne demandent qu'à être vus ! (Ce n'est pas très futé de commencer l'introduction du livre en analysant la fin de Kaïro). En attendant le livre de Jerry White édité chez Stone Bridge en Mai et le recueil d'entretiens fait avec son collègue Makoto Shinozaki (Okaeri) qui sortira dans la même collection en Septembre. A chacun d'avoir son avis sur la pertinence des propos. PS : Je tiens à dédier cette critique à mon ami Florian, qui avait écrit un mémoire "simillaire" et "antérieur" au livre d'Arnaud, par ailleurs maître de conférence à l'Université Paris VII. Mais bon, je ne peux me permettre pas de faire un procés d'intention même si le plagiat concernant le chapitre tiré du Midnight Eye Guide est quasi-évident.
Mohamed Bouaouina
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