Hors Asie j'ai pu voir deux autres films, dont le français Jamais de la vie de Pierre Jolivet. C'est un excellent cru, porté lui par l'acteur Olivier Gourmet. On est dans la veine du Quand vient la nuit de Michael R. Roskam avec une dimension sociale plus poussée - normal, on reste chez Jolivet et il fait ça magnifiquement.
En fin de journée, la remise du Prix Claude Chabrol 2015 - qui récompense un bon film français affilié au polar sorti en 2014 - a été remis à La chambre bleue de Mathieu Amalric.
La remise des Grands Prix du roman noir a récompensé L'inspecteur est mort de Bill James dans la catégorie polar étranger (Pays de Galle) ; et Sara la noire de Gianni Pirozzi côté français. Comme ces deux livres sont sortis - comme par hasard diront certains - dans la collection Rivages/Noirs de François Guérif, une personnalité incontournable du Festival, il est venu en personne récupérer ces prix en profitant de l'occasion pour défendre le format poche. Fait notable : ces deux oeuvres ne sont en effet pas passées au préalable par la case gros liv' qui brille.
Jury 2015. De gauche à droite : Stéphane de Groot, Danièle Thompson, Eric Barbier, Laure Marsac, Elsa Zylberstein, Philippe Le Guay, Emmanuelle Bercot et Jean-François Stévenin.
Le 1er mai prochain sortira dans les cinés japonais le live d'Oshii sur Patlabor. On ne se fait pas trop d'illusions quant à un artiste qui n'a plus grand chose à dire mais la bande-annonce surprend son monde. Malgré la présence de cette photo moche qu'on trouve désormais dans tous les films de genre qui nous viennent du soleil levant depuis quelques années (faut changer le filtre !), on y voit des effets spéciaux qui se tiennent, des plans qu'on devine posés et une partie actioner qui pourrait bien fonctionner. Par contre, lorsqu'on nous dit que ça n'est pas un remake on rigole devant ces plans directement importés de Patlabor 2 (hélicoptère, pont pété...) et on devine aisément une version "light" en live, customisée "tank" à faire avec la combi thermo optique de la Kusanagi de GITS appliquée à un hélico. Le tout sera vendu en paquet cadeau comme séquelle aux nouvelles générations (qu'on estime abruties ? Syndrome des Enfoirés ?) ; pour les anciennes, le fan service semble étudié. Espérons que ce sera aussi le cas des personnages. De ma fenêtre : au mieux on aura un blockbuster sympa à la Tonnerre de feu - j'aime bien - au pire un nanar jetable de plus, Oshii ou pas. La déception peut venir du casting. En attendant ce jour, ça en jette, ça pète bien et j'avoue avoir hâte de découvrir la bête !!
Les amateurs de Lupin the 3rd – Edgar pour les intimes – sont aux anges puisque depuis l’an dernier c’est l’invasion. Pourquoi donc ? Si tous les ans les japonais ont leur « Special TV », inauguré sous la férule d'Osamu Dezaki dès la fin des années 80, et si les italiens continuent de bouffer de leur voleur favori sur leurs chaines (avec un générique qu’on a pompé en France pour pondre Olive & Tom mais chut), on ne s’attendait pas à ça. Là, paf : en 2012 la chouette série qui « spinnove » pas mal A Woman Called Fujiko Mine a débarqué, le film (50mn) de Takeshi Koike a pointé le bout du chapeau de Jigen l’an dernier et le live de Kitamura itou. En 2015 on nous annonce une nouvelle série – qui sera celle dite de la « veste bleue » - alors que la dernière saison, la 3ième, date déjà du milieu des années 80. Pour couronner le tout, en particulier la tête mobile de Marie Antoinette, une comédie musicale se monte sur les planches tokioïtes avec comme pitch un voyage dans le temps jusqu’à notre bonne vieille révolution française.
On trouve une explication plausible à cette vague sur Wikipedia puisque, je wikicite, « les droits patrimoniaux de Maurice Leblanc se sont éteints en janvier 2012, ouvrant la voie à l'utilisation du nom original de la série et du héros dans le monde entier ». Ceci explique cela et on ne va pas s’en plaindre puisque… ah, je dois vous laisser, j’aperçois un Lacogne dans le rétro ! Je file avant que ce satané singe ne me "punch" (ah, ah) la tronche, tchao !
30.000 spectateurs pour cette 21ème édition du FICA avec une nette hausse des festivaliers hors scolaires.
Le film de clôture est MEMORY OF LOVE de Wang Chao (Chine).
CYCLO D'OR D'HONNEUR
M. Wang Chaopour l'ensemble de son œuvre.
CYCLO D'OR
Offert par le Conseil Régional de Franche-Comté, jury international présidé par M. Wang Chao, réalisateur (Chine) et composé de Mme. Laurice Guillen, réalisatrice et directrice du festival Cinemalaya (Philippines), M. Mohammad Rasoulof, réalisateur (Iran) et M. Prasanna Vithanage, réalisateur (Sri Lanka).
BWAYAde Francis Xavier Pasion (Philippines)
pour son mélange des folklores dans une région naturelle reculée dans le but de raconter un récit lyrique de compassion.
GRAND PRIX DU JURY INTERNATIONAL
EXIT
de Chenn Hsiang (Taïwan)
pour la force et la dignité avec laquelle le cinéaste représente la solitude d’une femme.
PRIX DU JURY ex-aequo
ONE SUMMER
de Yang Yishu (Chine)
pour l’originalité avec laquelle le film évoque les failles de la société.
&
MELBOURNE
de Nima Javidi (Iran)
pour sa question sur la responsabilité personnelle d’un être humain, posée dans un espace confiné.
PRIX DU JURY NETPAC (NETWORK FOR THE PROMOTION OF ASIAN CINEMA)
représenté par M. Raman Chawla, programmateur (Inde), Mme. Yelena Larionova, productrice et programmatrice (Kazakhstan) et M. Jin Huaqing, réalisateur (Chine) :
THE MONK
de The Maw Naing (Myanmar)
pour son éloquence même dans ses silences, qui implique le public en tant que participant, plutôt que de simple témoin, et pour son fidèle portrait du dilemme de son protagoniste, non seulement en tant que moine, mais aussi en tant qu’individu.
Mention spéciale à Mme. Chen Shiang-chyi, actrice dans EXIT de Chien Hsiang (Taïwan), pour sa représentation subtile, nuancée et gracieuse de la solitude.
PRIX EMILE GUIMET
Offert par les Amis du Musée National des Arts Asiatiques de Paris, jury composé de M. Hubert Laot, Mme. Véronique Prost et Mme. Anna-Nicole Hunt :
KURAI KURAI : TALES OF THE WIND
de Marjoleine Boonstra (Kirghizistan, Pays-Bas)
pour son scénario original calligraphié dans une neige faite de sel et de coton, ses paysages merveilleusement filmés, sa culture du conte, sa poésie, son humour, le tout au service d’un message existentiel, humaniste et écologique.
COUP DE CŒUR GUIMET
BWAYA
de Francis Xavier Pasion (Philippines)
pour sa plongée dans une culture méconnue, à la surface d’une planète aquatique, au son de musiques d’un autre monde.
PRIX INALCO
Offert par l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales, jury composé de Lucille Cosgrave, François-Xavier Durandy, Cédric Fuentes, Khamphanh Pravong, Eléonore Antoine Snowden et Emmanuel Véron :
MELBOURNEde Nima Javidi (Iran)
pour la force de son scénario, la précision et l’excellence du jeu d’acteur et la portée universelle du récit.
COUP DE COEUR INALCO
A MATTER OF INTERPRETATION
de Lee Kwang-kuk (Corée)
pour sa poésie, oscillant entre rêve et réalité et qui séduit par sa photographie et son humour.
PRIX DE LA CRITIQUE
Jury composé de Gönül Dönmez-Colin du Monde diplomate, Pascal Binétruy de Positif, et Marie-Pauline Mollar et d’Ecran Noir
EXIT
de Chienn Hsiang (Taïwan)
choisi à l’unanimité pour sa grande rigueur dramatique, avec un très fin dosage de l'émotion, servi par un sens du cadre et de l'espace qui joue habilement avec ce que cachent et ce que se montrent les uns et les autres. La performance de l'actrice Chen Shiang-Chyi est d'autant plus remarquable qu'elle dispose de très peu de dialogues pour construire un personnage qu'elle réussit malgré tout à incarner avec beaucoup de force et de présence physique.
PRIX DU PUBLIC LONG-METRAGE DE FICTION offert par la ville de Vesoul
MARGARITA WITH A STRAW
de Shonali Bose et Nilesh Maniyar (Inde)
PRIX DU JURY LYCEENS
MARGARITA WITH A STRAW
de Shonali Bose et Nilesh Maniyar (Inde)
PRIX DU PUBLIC DU FILM DOCUMENTAIRE
Offert par la Communauté d'Agglomération de Vesoul
NU GUO, AU NOM DE LA MERE
de Francesca Rosati Freeman et Pio d’Emilia (Chine, Italie, Japon)
PRIX DU JURY JEUNES
Offert par la Communauté d'Agglomération de Vesoul
IRANIAN NINJAde Marjan Riahi (Iran)