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The Phantom of Regular Size

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3 critiques: 3.08/5

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5 critiques: 3/5

visiteurnote
- 2.75
Epikt 3
Pikul 3
Samehada 3.5
Titeuf@ 2.75


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Proto-Tetsuo

Si Les aventures de Denchu Kozo (1987) nous renseignait déjà sur la genèse de l’univers de Tsukamoto et l’influence fondamentale qu’il aura sur Tetsuo (1989), l’importance de Phantom of Regular Size réalisé en 1986 y apparaît encore plus capitale dans ce qu’il nous montre du processus d’élaboration stylistique et thématique du réalisateur. Véritable œuvre séminale, ce court métrage de 18 minutes n’est rien que moins que le brouillon du film cyberpunk à sensation qui déboulera trois plus tard sur les écrans des salles underground. Premiere réalisation après la brève expérience professionnelle de Tsukamoto dans le milieu de la publicité, Phantom of Regular Size est la métaphore explosive de la cannibalisation de l’humain par son environnement urbain. Sous forme très compacte et à l’aide d’ellipses béantes, on y retrouve un scénario et un casting identique à ceux qui animeront Tetsuo. Soit l’expérience d’un salaryman (Tomorowo Taguchi) persécuté par une femme aux protubérances métalliques (Nobu Kanaoka) qui contaminera l’individu jusqu'à ce qu’il mute en monstre d’acier et fusionne avec son nemesis (Shinya Tsukamoto). Doté d’une esthétique vidéo blafarde et trouble, Phantom of Regular Size possède la notable caractéristique d’être tourné en couleur. On y distingue déjà le recours aux teintes primaires jouant sur le contraste rouge/bleu pour symboliser l’opposition chair/métal. Plus qu’un délire inspiré dont les spectateurs durent en leur temps avoir du mal décoder le sens, ce court brasse des symboles et thématiques qui apparaîtront alors bien plus clairs trois ans après. On s’étonne d’ailleurs d’y retrouver autant de scènes quasi-identiques : la poursuite dans le métro, le phallus métallique et la scène de sexe associée (ici un viol au lieu d’un rapport/suicide consenti), la référence à la collision avec la voiture (avec en prime des explications ‘scientifiques’ inédites), la fusion et course finale dans les rues de Tokyo. Sur le plan formel et sonore, les mêmes remarques se formulent : usage effréné d’un montage ultra-cut sous acides appuyant la démence naissante du personnage, déplacements supersoniques en stop-motion, percussions industrielles de Chu Ishikawa, jeux sur les distorsions sonores allant crescendo avec la mutation de l’individu, usage d’effets sonores identiques (notamment les bruits d’accélérations). Ce que Phantom of Regular Size perd en profondeur et en clarté, il le gagne en densité et en force d’impact. De ce direct décoché en pleine mâchoire, on retiendra rétrospectivement son inébranlable et émouvante foi dans le médium vidéo catalysée par la folle fougue de jeunesse d’une bande d’amis à l’assaut d’un pan de cinéma où tout restait encore à explorer. 

01 mai 2007
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