Sorti aujourd’hui, le dernier film de Tsui Hark marque pour moi la fin d’un voyage de 28 jours à Hong Kong. Si ce séjour s’est avéré des plus agréables sur un plan purement touristique, je dois également préciser qu’il a été source de nombreuses désillusions concernant le cinéma local et l’idée que je m’en faisais.
Dans quelques heures, je serai à l’aéroport et je prendrai un avion qui me ramènera à Paris. Je n’ai donc pas vraiment le temps d’écrire une critique sur Seven Swords ce soir et je préfère donc pour l’instant me contenter de donner un avis rapide, avis que je voudrais confronter avec quelques constatations faites durant les 28 jours passés ici.
J’aurais bien des choses à dire sur Hong Kong, sur la ville, ses habitants, … Mais ce que je souhaite en créant ce sujet, c’est avant tout de discuter de cinéma et de confronter les points de vue de ceux qui voudront bien s’impliquer dans cette discussion au sujet du cinéma hongkongais. Confronter les points de vue de manière constructive et amicale, car c’est le meilleur moyen d’avoir une discussion intéressante et agréable pour le plus grand nombre.
Avoir les opinions de diverses personnes est particulièrement intéressant dans la mesure où chacun perçoit bien entendu les choses en fonction de sa propre sensibilité et de ses diverses expériences. Alors, il est possible que cette discussion n’intéresse pas grand monde mais elle m’intéresse particulièrement dans la mesure où je suis conscient d’avoir un point de vue peut-être plus restreint sur certains points que beaucoup de personnes ici. Je pense que c’est notamment le cas en ce qui concerne le cinéma hongkongais.
Pour faire simple, je fréquente ce site depuis maintenant deux ans et mon soudain intérêt pour le cinéma hongkongais remonte il me semble au visionnage de In the Mood for Love. Avant cela, en raison d’un intérêt particulier pour les mangas et l’animation japonaise, je m’intéressais déjà quelque peu au cinéma asiatique sans vraiment approfondir la question. Quoi qu’il en soit, le film de Wong Kar-wai m’interpelle et je plonge. Je farfouille dans la base de donnée, cherche les autres films de Wong Kar-wai, lis toutes les critiques et me rends chez Musica. J’achète quelques VCD et deviens accro. Je continue mes lectures sur le site et repère vite quelques auteurs dont les œuvres sont susceptibles de m’intéresser : Zhang Yimou, Fruit Chan, Lou Ye, Tsui Hark. Je continue mes achats, dans la limite de mes moyens d’étudiant. Je fréquente le site tous les jours et passe de nombreuses heures à lire le forum et les critiques. Je regarde un maximum de films et je varie les genres : Chinese Odyssey 2002, Happy Together, Infernal Affairs, Purple Butterfly, Hero, … Très vite, certains auteurs s’imposent tandis que d’autres me déçoivent fortement. Et là, deuxième claque…
Découverte du cinéma coréen avec Memories of Murder. Ce film est un choc pour moi car il vient d’un pays dont je n’attendais rien. Je n’attendais rien de plus de la Corée que ce que l’on attendrait d’un pays éloigné et inconnu dont on n’a jamais entendu parler en dehors d’un cours d’Histoire ou de géographie. Oui, je ne savais rien du cinéma coréen. Je sors de la salle stupéfié. Stupéfié par un film parfaitement maîtrisé, un film au scénario solide, à la réalisation exemplaire, aux acteurs impeccables, à la musique sublime, à la photographie distinguée. Un grand film. Retour chez moi et retour sur le site. Il s’agit dès lors d’être plus ouvert et je découvre le cinéma coréen. Je découvre donc nouveaux auteurs et nouveaux films.
Très vite, je me rends compte que je n’ai pas vraiment les moyens d’approfondir ma culture du cinéma hongkongais comme je le voudrais. Je ne peux m’acheter que peu de films et la majeure partie de mon temps passe dans les études. Difficile de se pencher sur les films asiatiques de ces 20 dernières années. Je me débrouille pour voir quelques grands classiques (comme Les 7 Samouraïs par exemple) mais je me concentre surtout sur les films très récents et à venir.
C’est là que se trouve la justification de cette discussion : le point de vue que je me suis fait du cinéma asiatique est nécessairement assez distinct dans la mesure où il repose certainement sur moins de films et d’expériences que bien des personnes ici. Cependant, cela n’empêche pas je pense d’avoir des avis en commun malgré des expériences différentes. De plus, chacun a ses préférences et je me suis par exemple peut-être plus focalisé sur des films artistiques modernes et d’autres personnes sur des films nettement différents. D’où complémentarité certaine.
Je me rends compte que j’écris beaucoup. Il est tard (2h00) et je suis crevé, je ne sais pas si je me relirai. Si ce n’est pas le cas, je suis navré pour les longueurs injustifiées.
Quoi qu’il en soit, je reviens au sujet. Au fil des mois, je constate que je trouve bien plus de films intéressants provenant de Corée que de Hong Kong. Là commence la discussion je pense.
L’idée que je me fais du cinéma hongkongais devient de plus en plus nette au fil des mois. Le cinéma hongkongais est « endormi » depuis quelques années et j’ai manqué la « belle époque ». Voilà ce que je pensais il y a quelques temps. Vision peut-être simpliste, je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, je ne trouve pas beaucoup de films qui correspondent vraiment à ce que je cherche et je me focalise sur les travaux de quelques auteurs bien inspirés.
Je vois pas mal de films. Toujours dans la mesure de mes moyens. Une centaine de films vus en salle en un an. Et quelques DVD et VCD achetés. Pour ce qui est des films vus en salle, je vois tout ce qui me tente. Pas de doute, le cinéma asiatique est celui qui attire toute mon admiration. Pas de doute non plus, la Corée s’impose comme le pays qui produit les films les plus intéressants du moment. Pauvre cinéma français, que reste-t-il ? Et le cinéma hongkongais ? Oui, voilà la question que je me pose. Hong Kong est au centre de toutes les discussions dès que l’on parle de cinéma asiatique. Mais pourquoi ? Que garder de ces deux dernières années ? Pas beaucoup de films visiblement…
Je lis des avis qui confortent mon idée… Peu de bons films ces dernières années, le cinéma hongkongais est moribond. Mais un réveil est toujours possible. La situation peut changer. J’y croyais.
Je n’y crois plus. Je pense que le cinéma hongkongais est condamné. Il n’y a plus rien a espérer. C’est là que j’attends des réactions et une confrontation des points de vue. Je m’explique, j’en viens à Seven Swords.
Tsui Hark. Un grand nom du cinéma hongkongais. Dès le début, je mets ce nom de côté : il va falloir envisager de voir un de ses films. En fait, j’avais déjà vu l’un des deux « accidents » avec Jean-Claude Van Damme, un soir sur le câble. Il va de soi que je ne suis déjà pas très confiant. Malgré tout, j’ai lu les critiques sur le site et les « explications » fournies me convainquent de faire abstraction de ce que j’ai déjà vu. J’opte donc pour Legend of Zu. Très bonnes critiques dans l’ensemble et film assez récent et innovant. J’achète le DVD en confiance et… je pleure. Ce film me semble ridicule. Les acteurs sont absolument pathétiques, la structure narrative est totalement désordonnée et les quelques bonnes idées esthétiques (le visage de Cecilia Cheung qui éclate en morceaux par exemple) sont écrasées par toute une gamme d’effets qui s’avèrent ratés dans le meilleur des cas et de mauvais goût dans le pire des cas. Il va de soi que l’idée d’intégrer une telle quantité d’effets spéciaux nuit très gravement à un film qui ressemble finalement plus à une ébauche expérimentale brouillonne qu’à une production finie. Je m’arrête donc sur ce film en ce qui concerne Tsui Hark. Vu qu’il s’agit d’un réalisateur fortement apprécié et qui n’en est pas à son premier film, je me garde toutefois bien de juger l’ensemble de son œuvre sur les deux films que j’ai vu. Cependant, je n’ai pas eu l’occasion de renouveler l’expérience de par le fait que le souvenir de Legend of Zu me fait choisir des films d’autres réalisateurs quand j’ai l’occasion de m’offrir un film. Ayant tellement de films à voir, il est facile de comprendre que je n’étais pas prêt de revoir un film de Tsui Hark avant un bon moment. C’est tout du moins ce que je pensais.
Bref, les mois passent et les choses ne changent pas trop. Les films hongkongais de qualité sont peu nombreux et les gros films sont décevants. Breaking News me semble lourd et particulièrement mal interprété. Le cinéma hongkongais ne s’en sortira pas en misant sur des « acteurs » (terme bien peu approprié) tels que Kelly. La pauvre a bien du mal et plombe tout film qu’elle touche tellement sa prestation est pathétique. Difficile de comprendre comment il est possible d’espérer des films de qualités quand on voit à quel point les producteurs misent sur de tels noms. N’y a-t-il donc pas de bons acteurs parmi la jeune génération ? Ne devrait-on pas leur laisser une chance ? En attendant que les choses évoluent, autant se contenter des quelques merveilles coréennes sorties ces derniers mois.
Voilà un aperçu brouillon de mon point de vue des mois précédant celui-ci. Mon avis a changé, je l’ai dit plus haut. Je ne pense finalement pas que quoi que ce soit puisse changer la donne.
Retour à Tsui Hark. Seven Swords sort le 29 juillet et je pars le 27. Pas grave me dis-je. Enfin, si ! Sympathy for Lady Vengeance sort le même jour. Les choses ne se passent toutefois pas toujours comme on le croit : je ne peux monter dans l’avion et dois rester trois jours de plus ; je ne peux voir Sympathy for Lady Vengeance car sa sortie à Hong Kong est repoussée de trois mois ; je me décide donc à voir Seven Swords.
Et là, c’est la surprise. La bonne surprise. J’ai adoré le film.
Je précise avant d’aller plus loin que, comme je l’ai expliqué plus haut, je suis loin de bien connaître le cinéma de Tsui Hark. Ce que je dis est donc à prendre avec des pincettes. Je ne voudrais pas que certains soient déçus après avoir vu le film.
Seven Swords est un film comme je n’en ai jamais vu. Le film épique absolu. Je ne pense pas que Tsui Hark renouvelle ici le genre : il se contente simplement de le transcender. Le film repose tout d’abord sur une histoire claire et efficace. Malgré la simplicité relative du scénario, les triangles amoureux et les quelques savants rebondissements font que l’on accroche totalement aux enjeux mis en place. Je ne parle pas d’un enjeu en particulier mais de tous les enjeux. Ceux auxquels sont confrontés les personnages. En effet, Seven Swords propose ici toute une galerie de personnages extrêmement charismatiques. Et tous ici se retrouvent confrontés à leur passé, à leur situation ou a leurs sentiments. Les actes doivent êtres mesurés car ils ont des conséquences réelles. Ainsi, l’un des points forts du film est de nous offrir des personnages auxquels on accroche très vite. Force est de constater que cela est réussi car on assimile très vite quels sont les sentiments et les convictions de chacun. Des personnalités détaillées donc. Des personnalités qui ne se révèlent pourtant pas dans les paroles mais dans les actes. Pas de blabla inutile ici. Les propos sont mesurés et justement placés tout au long de l’histoire. Les acteurs sont tous absolument excellents et totalement crédibles dans leurs rôles. Vraiment excellents.
Une histoire solide, de bons personnages et des acteurs en grande forme. Reste la mise en scène. Un seul mot : bravo ! Je m’incline devant tant de talent : ce film est un véritable bijou ! Chaque plan est merveilleux. Oui, les décors naturels aident beaucoup mais il convient de préciser que la réalisation de Tsui Hark est loin d’être fainéante : le maître ne se contente pas de filmer, il innove. Loin de se reposer en proposant des plans quelconques, Tsui Hark offre ici une œuvre artistique au sens propre. Certains plans sont d’une beauté confondante et l’on comprend que l’on admire ici la vision d’un artiste qui cherche a reproduire ce qu’il voit à sa manière, tout comme l’aurait fait un peintre. Certains passages suscitent une forte émotion sans pourtant avoir recours aux effets faciles et prétentieux habituellement employés. Ici, l’image suffit. Le regard de deux femmes qui essaient de se comprendre malgré la barrière de la langue. Deux femmes qui aiment un même homme. Juste les regards.
L’action est très présente et les combats sont d’une qualité absolument incroyable. Je vais être clair : je ne suis pas amateur de grands combats au cours desquels les gorges se font trancher, les têtes roulent sur le sol et les bras volent dans une plie de sang… Je trouve par conséquent que l’écoeurante barbarie d’un film tel que La Princesse du Désert n’a d’équivalent que l’inexistence de son propos. Ici, les combats sont extrêmement soignés. Violents, ils n’en restent pas moins tout à fait adaptés au film et ne sombrent jamais dans la violence choquant gratuitement. Oui, les têtes tombent parfois. Non, nous n’avons pas ici de gros plans sur les gorges déchiquetées et les membres arrachés. Les combats sont donc très bien sentis et l’on se surprend à se dire des trucs du genre : « tiens, toi, vas-y, éclate lui la tronche à celui-là ! »
Les chorégraphies… Ah, Zhang Yimou, mon ami, il va falloir ramasser ses billes et envisager de retourner faire des (bons) films d’auteur. Parce que Hero et House of Flying Daggers viennent de prendre un très méchant coup de vieux. Allez, ce n’est pas grave, ce dernier était tellement insipide que tout le monde l’aura oublié dans quelques années. Ici, les choses sont claires : innovation et maîtrise totale. Les chorégraphies sont incroyables, du jamais vu. Je ne sais pas quoi dire, vraiment. Je suis sidéré par les chorégraphies de ce film. C’est tout simplement bluffant et incroyablement réussi !
Au final, il semblerait que les nombreuses expérimentations de Tsui Hark aient porté leurs fruits. Il livre ici un film auquel il est impossible de ne pas accrocher, avec des acteurs au sommet de leur forme, des personnages charismatiques, une histoire bien gérée et une misen en scène tout simplement extraordinaire et regorgeant d’audace et d’inventivité. Du grand cinéma. Et ce n’est pourtant pas le genre de film que je préfère.
Alors, pourquoi douter d’un éventuel réveil du cinéma hongkongais ?
Tout simplement parce que tout le monde s’en fout. Pendant 28 jours, j’ai cherché ce que l’on ne pourrait trouver qu’à Hong Kong : j’ai cherché à ressentir le cinéma, à le vivre, à en discuter avec les gens qui sont nés ici. Et savez-vous ce que je retiens de ces 28 jours ? Quelques plaques avec des noms d’acteurs et de réalisateurs sur the Avenue of Stars. Parce que c’est, je pense, tout ce qu’il reste.
Les gens se foutent éperdument de ce que produit le cinéma local : ils ne jurent que par les gros divertissements à l’humour douteux, peu importe leur provenance. Oh oui, je généralise. Mais je pense que c’est justifié ! Tandis que Seven Swords était relégué en salle moyenne et qu’il n’y avait que dix personnes dans la salle (le jour de sa sortie, un vendredi soir !), Les 4 Fantastiques était en grande salle pour la seconde semaine consécutive et la salle était presque totalement remplie ! C’est un exemple assez parlant il me semble. Comment rentabiliser un film qui a coûté 15.000.000 US$ ainsi ? Il va de soi que le film ne peut être rentabilisé à Hong Kong.
Comment croire à un réveil du cinéma hongkongais quand on voit que le top 3 des ventes de films est : Baby-sittor, XXX2, et un troisième nanar américain dont je n’ai pas retenu le titre ? Comment croire à un réveil du cinéma hongkongais quand on voit que The Island est ici mille fois plus médiatisé que le dernier Tsui Hark ? Comment croire à un réveil du cinéma hongkongais quand on voit que les quelques auteurs hongkongais dont l’encéphalogramme n’est pas encore totalement plat sont totalement décriés ici ? Comment croire à un réveil du cinéma hongkongais quand on voit que les films locaux rentables le sont généralement grâce à des noms vendeurs de soi-disant acteurs finalement incapables de jouer correctement 5 lignes de script ?
Pendant 28 jours, j’ai parlé de cinéma avec un maximum de personnes : du chef d’entreprise à la mère de famille, en passant par l’étudiante en cinéma. Le constat est affligeant ! Alors, non, ce n’est pas une étude à grande échelle. Non, ce n’est peut-être pas exactement représentatif de la population. Non, tous les gens n’ont pas le profil que je décris plus haut. Toutefois, tout cela me donne de sérieux doutes.
Hong Kong continuera à produire des films. Mais si ceux-ci ne sont pas rentables autrement qu’en les exportant, on assistera à une profonde mutation du cinéma local qui sera alors aseptisé afin de correspondre au plus grand nombre.
A noter que Mauvais Esprit sort prochainement à Hong Kong. Si, si, souvenez-vous, ce film du plus mauvais goût avec Thierry Lhermitte et Ophélie Winter.
Bref, j’ai beaucoup écrit. J’aurais peut-être mieux fait de dormir, il est très tard et je dois me lever dans une heure (je ne me coucherai donc pas). J’espère avoir des réponses et autres points de vue. Ceci est un peu la conclusion d’un aspect décevant de ce voyage, un aspect qui avait de l’importance pour moi. La ville n’en reste pas moins extraordinaire.
woof !! En gros tu dis une bonne vieille vérité, les Hongkies ne sont pas un peuple de cinéphiles, mais un peuple qui veux s'amuser (comme dans le monde entier, a part en France) tu espere un reveil du cinema HK, mais de quel cinema parles tu ? Apparement tu es plus porté sur un cinema d' "auteur", alors que l'essence du ciné HK etait et reste dans une moindre mesure un pur cinema d'exploitation...
>Et savez-vous ce que je retiens de ces 28 jours ? Quelques plaques avec des noms d’acteurs et de réalisateurs sur the Avenue of Stars. Parce que c’est, je pense, tout ce qu’il reste.
Te plaints pas, en 28 jours y'a un type à Londres qui s'est retrouvé tout seul et entouré de zombies alors bon...
Je ne sais pas quoi penser de tes remarques mais elles m'intriguent & je mélange tout. Le piratage n'est pas en cause? Le pouvoir d'achat des HKgais? Les modes? Le temps "libre" du salarié "bankable"? "Seven Swords" ne m'apparait pas comme étant un film d'auteur, c'est étrange qu'il se ramasse (si les faits suivent tes impressions). Pour le reste je rejoints Guesar & suis tenté d'ajouter que la cinéphilie est un luxe de moins en moins accessible, honnêtement s'entend. Mais ça le box office... Les "il était une fois en chine..." avaient cartonné, "The Lovers" aussi mais pas "the blade". Faut aller voir un médium, y'a plus que ça comme solution!!
Bon, trêve de plaisanterie, alors t'as vu tous les endroits qu'on voit dans les films? L'escalier où les bidons éclatent dans "The Big Bullet"? La rue où un motard se fait flinguer dans "Full Alert"? Hein, dis, stôplé, t'as vu quooiiiiiii???...
Pour les blockbusters américains, n'est-ce pas un peu partout le même constat ? Entre les Mr et Mrs Smith et un Godard (au hasard), le choix est vite vu non ?
Plutôt bien vu Aurélien, peut-être y a t il un mot qui explique beaucoup de chose dans la vie culturelle et commerciale hongkongaise c'est MODE. Et malheur à ceux qui ne sont plus au goût du jour, on les oublie et bientôt plus personne ou presque s'y intéresse. La chance de Tsui Hark c'est d'avoir financière les reins assez solides pour continuer à créer, mais si Seven Swords se plante commercialement combien d'échecs de ce type pourra t il encore se permettre? d'un autre coté, tu aurais pu aller voir InitialD et tu aurais trouvé salles combles pendant 3 semaines (et qui a priori possède aussi une vraie qualité d'après les critiques), donc le problème n'est pas forcément ciné HK vs ciné mondial. InitialD était attendu, convoité promotionnellement, exploité au niveau merchandising, le voir était un must pour pouvoir ensuite en parler avec ses copines en faisant les boutiques. A priori ce n'était pas le cas de Seven Swords. L'avantage de la mode c'est qu'elle est très volatile, alors pourquoi pas un retour en grace du cinéma "d'auteur" local un jour, le jour où il sera mode que HK tente de devenir une capitale culturelle plutôt que commerciale.
Enfin une chose est sûre, les comédies romantiques hongkonaise continueront toujours à attirer les spectateurs...
> Entre les Mr et Mrs Smith et un Godard (au hasard), le choix est vite vu non ?
Justement, Godard continue à faire des films ! Les blockbusters ne lui volent pas directement un public qu'il a déjà, ils attirent un public qu'il n'a pas encore (et n'aura sans doute pas). Tout ça pour dire que les blockbusters menacent le cinéma d'entertainment, pas le cinéma d'auteur.
Autrefois les cinémas de divertissement locaux survivaient grâce à "l'exception culturelle": je me souviens d'un vendeur de DVD à Pékin qui avait décrété que Tigre et Dragon était nul et qu'il valait mieux acheter le remake chinois... Comme cette exception culturelle tend à disparaître (mondialisation = acculturation) les Chinois iront donc voir de plus en plus de blockbusters américains au détriment des productions de divertissement locales.
Enfin... il me semble (mais je ne le souhaite pas)
Le problème n'est pas à HK seulement et pas pour le cinéma seulement. Tout est préfabriqué à grand échelle maintenant. Croyez vous vraiment que le public américain, anglais, allemand ou japonais en ait grand chose à faire du cinéma? Soyons réaliste, pour la majorité des gens, le cinéma est un divertissement, comme la TV, le sport, la musique ou faire les boutiques. On y consomme un produit avec des amis, on va au resto ensuite. Les cinéphiles, c'est 0.1% de la population. Ca s'étend à tous les domaines. On mange de la bouffe sous plastique, des films fabriqués à la chaîne, des fringues à la mode. Je ne pense pas que le ciné HK soit pire que le ciné US, Coréen ou Japonais. Simplement il a vécu une période "artisanale" assez aberrante où même le public local suivait ses délires. Pourquoi? Difficile à dire. Mais c'est terminé, et il y a de fortes chances que ça n'arrive plus. Maintenant les gens vont voir Le Jour d'Après, X Men 2, Star Wars 3. Partout dans le monde. Ils en sortent pour aller au Mac Do. Partout dans le monde. Et bientôt la Chine va produire ses blockbusters et on fera de même dans ce gros marché. Production de masse, c'est pas compliqué. Sans vouloir être trop pessimiste, je vois pas trop de sortie à ça... Dans tous les domaines. On appauvrit en moyennant. On nivelle à la fois par le bas, mais aussi par le haut. La seule vraie grosse claque que j'ai pris au ciné cette année, c'est en allant voir L'Année du Dragon en salles. Y a plus grand chose à rajouter hélas...
Sinon c est clair qu il y a que des films ricains partout qui bouffe tout le reste moi ça me saoul, la plupart des films vraiment pourrave que je mate sont ricains, y a plus rien, ce cinéma me fais que dalle, les gens que j aimais dans ce pays font plus rien du tout, les seul bon film sont fait pas des non américain, soit c est des premier film ou indépendant, le seul truc intéressant pour moi dans ce pays c est la musique et le série télé qui sont énorme, le ciné il est MORT, des remake en veux te en voilà, sa m énerve !
Pour moi aussi HK c est peut la misère, Delivrence c était pas géniale, bon les comédie c est pas ma came, y à la Corée, la THAïLANDE, le japon avec sont animation !
Les seuls films HK que je trouves bon voir très bon sont des vieux films post rétrocession (sauf Johnnie to ^_^ ) !
Niveau ciné à Tokyo c était la même chose, des film ricain partout, j ai pas vu une salle a part pour l anime avec un film asiatique live, je me disais dit oué je vais maté plein de film asiat au Japon comme c est en Asie ils ont tout les films des environs dans leur salle, ben non que dalle, très déçus !
Du ciné HK je n'attends pas grand chose cette année : "Sha Po Lang" et "Seven Swords", en fait. Ca m'intéresse assez de voir comment évolue le rapport entre Tsui Hark et le cinéma Hongkongais. Et quand je dis ça, ça concerne pas seulement le présent, mais aussi le passé.
Sinon j'ai quelques auteurs chouchous qui m'intéressent particulièrement et dont je suivrai l'évolution, comme Ann Hui, WKW (bien sûr !) et Stanley Kwan (qui a un film en préparation si je ne m'abuse).
Je considère que le meilleur du ciné asiatique se concentre actuellement sur l'axe Beijing-Seoul-Tapei. Le Japon, je me demande des fois si ils font encore des films là-bas... et le peu que j'en vois n'est pas fameux.
Ces dernières années, j'ai donc assez apprécié les travaux d'auteurs comme Tsai-Ming Liang - qui a au passage synthétisé cet état de fait concernant le cinéma chinois dans son "Goodbye Dragon Inn" - et Jia Zhang-Ke, mais ce que je regarde le plus, ce sont des films Sud-Coréens finalement. Disons qu'il y a quelque chose d'agréable dans la majorité des films que j'ai vus qui sont produits là-bas, c'est le travail sur la lumière, l'interprétation et les scénarios/personnages bien écrits. De ce fait, je considère ce cinéma comme une alternative plus qu'intéressante au ciné US, mais il y a des déchets aussi, bien sûr - seulement, le rapport entre divertissement/qualité artistique est plus à l'avantage des coréens que des yankees.
En tout cas, je sais pas si quelqu'un l'a déjà vu, mais le dernier Kim Jee-Won est plus que correct, très très noir avec de la montée en tension et y'a du coup de pied sauté ainsi qu'une fusillade finale, pour ceux qui aiment l'action...
Et puis reste toujours des tonnes de films à (re)découvrir dans le ciné HK (ou ailleurs !), des opéras filmés de Li Han-Hsiang dans les années 60 aux plus obscurs et méconnus actionners de la D&B...
Honnêtement, je ne pense pas que Tsui Hark compte seulement sur HK pour Seven Swords... Tsui Hark est plus ou moins mort à HK, tout le monde le sait. Il était "in" il y a dix ans. Maintenant Andrew Lau est "in". Je ne porte pas de jugement, je cite les faits. Initial D a fait plus de 30 millions de recette avec Jay Chow en premier rôle. Ca n'a sûrement pas le 1/10ème des qualités de Seven Swords, mais le public à HK n'en a rien à faire du "cinéma". C'est partout pareil. En France on a bien vendu des millions de Dur dur d'être bébé et on s'est précipité voir Les Visiteurs, pas forcément moins couillon qu'un Love on a Diet. J'ai eu la chance de pouvoir aller à HK quelque fois, et je n'ai jamais été déçu par le sentiment que tu décris Aurélien, tout simplement parce que j'ai perdu mes illusions depuis un moment. Je ne m'attendais pas à "sentir" un quelconque cinéma sur place. Je n'ai ressenti de plus en allant aux Etats Unis par exemple, où le cinéma local est tout de même très populaire. J'ai compris depuis bien longtemps que ce qui anime les cinéphiles ne touche pas les autres personnes. Alors le pauvre Hong Kongais moyen, Seven Swords, il s'en tape un peu. C'est comme si on sortait un film sur Louis XIV en France. On se précipiterait pour aller le voir? Tu parles, on irait voir la Guerre des Mondes, et voilà. Comme l'a dit Jeffy, à HK deux choses gouvernent: l'argent, et les modes, les deux étant intimement liés. Si le ciné HK a aussi bien marché pendant les années 85-95, je ne pense pas que cela soit parce que les gens à HK étaient tous cinéphiles. Surtout que les films étaient avant tout des divertissements. Ils allaient au ciné parce que l'économie allait bien, ils dépensaient leur argent au ciné et au resto. Je ne critique pas, je donne mon opinion. Et à force de leur fourguer autant de grosses m..... que de bons films, ils se sont tournés vers les prod US mieux finis. Terminé pour l'aberration des années 90.
Quand au ciné coréen, je vais encore me faire traiter d'Ordell Robbie du pauvre, mais je ne pense pas que le ciné Coréen soit tellement au dessus du lot. Peut-être les premières années de son explosion, mais honnêtement récemment, on trouve autant de films moyens que partout ailleurs. Des Tube, Yesterday, Some, Phantom The Submarine, Legend of Evil Lake, sans parler des comédies romantiques que je n'ai pas le courage de regarder. Ce que je fais à HK parce que je connais mieux les acteurs, les réalisateurs, la culture locale. Et qui ne vaut pas mieux, malgré l'attachement que je peux avoir. Idem pour la Thailande, honnêtement ce n'est pas avec deux films sympas qu'on peut parler de décollage. Je cherche encore le ciné vraiment révolutionnaire en ce moment. Le ciné chinois va sûrement s'inscrire dans le capitalisme grandissant en Chine et devenir une industrie à part entière. Reste bien sûr quelques auteurs dans chaque pays. Mais Dieu qu'ils doivent se sentir isolés...
>C'est comme si on sortait un film sur Louis XIV en France. On se précipiterait pour aller le voir? Tu parles, on irait voir la Guerre des Mondes, et voilà.
Euh... Même moi je fonce voir Tom Cruise sur ce coup là, parce que Louis croix-vé-bâton, bon... :)
>Je cherche encore le ciné vraiment révolutionnaire en ce moment
Je crois bien que c'est David Lynch il n'y a pas très longtemps qui a dit qu'il pensait que le cinéma était sur le point de subir un bouleversement...
Peut être que les effets spéciaux & le rôle grandissants des "équipes techniques" y sont pour beaucoup, cf. ces plans entièrement "mis en scène" par les responsables des CGI sur "Le jour d'après" par exemple... Ou encore les "délégations" de Robert Rodriguez sur Sin City. Moins d'auteurs et plus d'équipes?
D'autres encore doivent penser que ça n'est pas au cinéma de faire des révolutions, mais aux hommes, sur le terrain, ceci afin de repartir sur des bases saines et pour qu'un cinéma peut être moins cynique et plus premier degré fasse son apparition... Hors sujet? Vraiment?
Continuons de disgresser: si la technologie peut révoltionner le cinéma dans la réalisation d'un film (DV HD, effets numériques), pour le moment c'est la distribution qui bloque tout. Le réseau de distributeur actuel se repose uniquement sur des films sorti du système de production traditionnel. Même si la technologie autorise aujourd'hui de faire des films de qualité technique égale avec un budget 10 fois moindre ouvrant ainsi la porte à beaucoup plus de création potentielle, ces films ne peuvent être distribués avec le système actuel. La diffusion sur internet semblerait être la meilleure solution au niveau économique mais les blocages persitent...
Faut pas pleurer, c'est bien aussi que le choses se terminent. Pas de ressentiment, soyons heureux, c'était beau, on a bandé en découvrant Maggie Cheung, bandé devant Hard Boiled en 92 en salle, bandé devant les premiers Jackie, bandé devant les premiers Tsui Hark, bandé devant la collection HK Vidéo, bandé (!) devant les premiers catégorie 3, bandé devant le romantisme des premiers Johnnie To (ah The Mission), tout ça c'était notre rêve, notre conscience collective qu'il se passait quelque chose là-bas, quelque chose de très beau, de très sexy, de radicalement excessif, et aujourd'hui c'est terminé, mais ne pleurons pas, au mieux soyons nostalgique, alimentons cette nostalgie, écrivons dessus, parlons-en, devenons en les historiens, il se passe autre chose maintenant, c'est bien, peut-être pas mieux, on aura rien perdu, rien gagné, on aura juste vécu ce moment, en étant parfois synchrone, parfois différé (comme Aurélien), et peu importe, ce moment était là, les films ont existés, ils existeront toujours, d'autres s'en empareront peut-être, ou peut-être pas, le cinéma est mort, ou vivant, peut-être même mort-vivant, peu importe, l'illusion continue, HK is over ? oui, non, aucune importance. Il est peut-être fini le temps des el dorado, parce que le monde et le cinéma aujourd'hui n'ont plus de distance possible, oui on globalise, ça arrive, c'est là, nos quêtes inespérés de territoire encore vierge s'estompent, Corée, Japon, ce vieux rêve ne bouge plus, l'excitation s'éteint, les films s'enlisent dans leur médiocrité consensuel, on peut le regretter, pleurer, geindre, mais à quoi bon, viendront d'autres temps, d'autres réjouissements, il existera toujours des refuges, comme avec le cinéma classique hollywoodien, et certains seront encore là pour dire comment c'était de découvrir Green Snake ou Bullet in the Head, et tout ça deviendra quelque chose, d'autres en jouirons, ou pas, d'autres voudront encore croire, d'autres parlerons de leur regret, de l'illusion ou la désillusion, peut-être que le temps des terres saintes est terminé, peut-être que le temps des communautés de désir s'effaceront, et puis commencera autre chose, c'est déjà là, ça l'a tout le temps été, ça le sera toujours, et on se souviendra, peut-être, de François, d'Alain, Ordell et les autres, et on se dira que tout leur amour, tout ce temps, cette vie consummée pour HK, le Japon, c'était beau, c'était ce moment fabuleux plein d'échanges, de désirs, on ne l'oubliera pas, et on s'en souviendra avec une joie immense, même si bien souvent, on ne se sera jamais connu.
Ouh là là, nous v'là reparti sur l'éternel débat de la mort du Cinéma, de la sinistrose, du "c'était mieux avant" et du "y'a plus rien de bien ma pauv' dame"...
Non, sans déc', faut arrêter là, chaque époque et chaque pays a eu des réussites et des bouses, des cinéastes porteurs et d'autres qui n'étaient là que pour le fric. On peut regretter ce qu'on veut, mais il reste quand même aujourd'hui tout un tas d'auteurs diablement intéressants diffusés à une large échelle dans nos contrées malgré le système tant décrié de la distribution, et l'avènement du DVD et du web rendent l'accessibilié aux films - notamment asiatiques - toujours plus faciles, une accessibilité qui ouvre aussi la porte à des bouses insoupçonnables, mais quoi de plus logique.
Nous sommes quand même à une époque où sévissent - quoi qu'on en pense - Lynch, Jarmusch, Stephen Chow, Kim Ki Duk, Wong Kar Wai, Tsukamoto, Park Chan-Wook, Kitano, Miyazaki, et des auteurs plus confidentiels mais tout aussi intéressants comme Gregg Araki, Ning Ying, Kumakiri, Ratanaruang, Weerasethakul, Rithy Panh, sans compter tout un tas d'oeuvres ponctuelles mais passionnantes. Alors arrêtons l'autoflagellation et continuons notre travail de fourmi de découvertes et de recherche de plaisir, de nouveaux talents qui vont forcément éclore car personne n'est irremplaçable en ce bas monde...
>Nous sommes quand même à une époque où sévissent - quoi qu'on en pense - Lynch, Jarmusch, Stephen Chow, Kim Ki Duk, Wong Kar Wai, Tsukamoto, Park Chan-Wook, Kitano, Miyazaki
Oui bien sûr, mais à toutes les époques on trouve des auteurs intéressants. Simplement le niveau global s'effondre sous les concepts marketing toujours plus efficaces. C'est bien toi qui venait te plaindre l'utilité d'un The Ring US. Il y aura toujours des auteurs intéressants, partout dans le monde. Tout comme il y aura toujours des petits restos sympas partout en France.
Mais en dehors de ça, on commence à s'ennuyer sévère. Et pourtant je ne suis pas le dernier à défendre les films récents, j'y prends aussi du plaisir en évitant d'en attendre la même chose qu'auparavant. Lorsque je fais des interviews à HK, je m'intéresse autant aux jeunes qui tentent de débuter plutôt de rechercher des acteurs de l'âge d'or pour reparler encore de choses maintes fois discutées. Mais de là à être optimiste sur une évolution positive, c'est difficile quand même...
La question délicate est comment un réalisateur de talent peut-il percer aujourd'hui? Si on élimine les films de qualités réalisés par ceux qui ont déjà suffisamment de notoriété pour trouver des financements (et encore avec parfois bien du mal), combien en reste-t-il réalisés par des jeunes encore inconnus je ne dis même pas du grand public, mais même des circuits arts et essais? Si une chance ne leur est pas donné d'être distribués correctement dans le circuit actuel que va-t-il rester du cinéma d'ici 20 ans?
Oui, je comprends que je m'attendais un peu à quelque chose d'utopique. Mais il s'agissait pour moi d'un premier voyage là-bas et il est vrai que je me faisais pas mal d'illusions. Illusions que j'ai maintenant perdu. Cependant, en plus des avis exprimés ici par chacun sur la situation actuelle, je retiens en effet ce qu'a dit Jérôme et je garde comme excellent souvenir le fait que ce voyage m'a permis de découvrir pas mal de classiques que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir : Hard Boiled, One Uppon a Time in China, A Better Tomorrow, etc... Il est vrai que ces films restent là et qu'il est et sera toujours possible de les voir et de les revoir. Certains ici ont eu la chance de découvrir de nombreux grands films au temps de leur sortie mais il est vrai que tous ces films sont autant de bons souvenirs que de futurs bon moments pour quelqu'un qui ne les a pas encore découvert. Et je me suis plutôt bien laissé tenter pendant mon voyage : j'ai acheté 42 films en tout. Malgré cela, j'ai le sentiment que, même après les avoir tous vu (ce qui est loin d'être le cas), il me restera encore des dizaines et des dizaines de films à découvrir. Au final, il reste en effet des souvenirs pour certains, de bons moments à venir pour d'autres, et surtout un ensemble d'oeuvres à voir et à revoir pour tous.
Après, oui, il y a le regret. Et on regrette toujours, c'est vrai : c'était "mieux avant". C'est fréquent dans de nombreux domaines : mélange de nostalgie et de manque de recul par rapport au présent. Cependant, je pense comme cela a été dit qu'il y a quand même matière à s'interroger sur le futur dans la mesure ou celui-ci semble assez inquiétant. Oui, il reste un magnifique héritage. Oui, il reste pas mal d'auteurs doués en activité. Mais que restera-t-il en effet dans quelques années quand on voit ce qui prime aujourd'hui ? Comme dit François, le niveau global semble s'effondrer et cela remet en question l'avenir dans la mesure où l'on a l'impression qu'il n'y a plus de place pour de nouveaux talents. Tout cela pour en arriver à ce que demande Jeffy : et dans 20 ans, hein ? Parce que, malgré la présence d'auteurs aux travaux sympathiques, il ne me semble pas que l'on découvre de plus en pls de nouveaux talents. Au final, ceux qui parviennent à sortir du lot sont déjà peu nombreux, combien seront-ils dans les années à venir quand on voit la mutation vers un cinéma où l'on ne se mouille pas, où tout ce qui compte est de produire quelque chose d'accessible au plus grand nombre en ayant pour principale consigne de ne pas prendre de risque ?
Alors, oui, c'est vrai, comme cela a été dit plus tôt, nous sommes une minorité. Nous avons chacun, en fonction de nos préférences (du film d'action intense au film expérimental tourné en DV), des attentes et des goûts qui se démarquent peut-être la masse. Il ne me semble pas pour autant qu'un film comme Seven Swords soit élitiste. Alors, non, je ne peux pas me baser sur une séance à un endroit précis et à une heure précise pour conjecturer sur les entrées que ce film fera, mais je trouve dommage que l'on en arrive aux constatations faites plus haut, constatations inquiétantes pour les années à venir.
Quand je vois un film hongkongais comme Butterfly, je suis absolument émerveillé. Ce film est absolument magnifique, envoutant. Un film riche et aux multiples facettes : une confrontation des mentalités à Hong Kong qui cache également une réflexion sur la famille ainsi qu'une vive critique sur le manque de libertés (notamment celle d'expression) en Chine. Je peux vous assurer que l'on est porté par le film de bout en bout, sans fatigue et sans lassitude. Je pense que ce film serait apprécié par toute personne qui le verrait. Malheureusement, on revient au problème des mentalités et de la distribution. Allez, hop, on le classe comme film d'auteur, ça saoule les gens qui, de toute façon, n'iront pas le voir et on restreint fortement la diffusion. Pourtant, ce film plairait au plus grand nombre.
Un des excellents souvenirs que je garde de ce voyage. (D'ailleurs, le retour est rude, je suis particulièrement déprimé et n'ai qu'une envie : repartir ! Paris me semble une ville déserte et morte maintenant, je m'ennuie et me sens triste.)
>Alors le pauvre Hong Kongais moyen, Seven Swords, il s'en tape un peu. C'est comme si on sortait un film sur Louis XIV en France.
Louis XIV ça oui... Par contre Marie-Antoinette par Miss Coppola le public sera sans doute loin de s'en taper quand ça sortira en France.:)
>Après, oui, il y a le regret. Et on regrette toujours, c'est vrai : c'était "mieux avant". C'est fréquent dans de nombreux domaines : mélange de nostalgie et de manque de recul par rapport au présent.
La nostalgie, c'est la maladie chronique du cinéphile. Lors du passage au parlant il y en avait déjà pour crier à la fin d'un age d'or. Les cinéastes du Nouvel Hollywood voyaient quant à eux l'époque des Ford, Kurosawa... comme un paradis perdu. Mais Scorsese, Coppola, Cimino ou De Palma imaginaient-ils lorsqu'ils faisaient leurs premiers films que leur travail serait 20 ans plus tard vu comme le symbole d'un age d'or du cinéma américain? De mon coté, meme s'il est vrai que je trouve ce qui me plait le plus au cinéma dans la décennie 70, pas question pour moi de jouer les défaitistes. A mes yeux, les années 90 ont été une grande décennie pour le cinéma mondial. Aux US, des cinéastes apparus durant les décennies précédentes ont offert quelques-uns de leurs meilleurs films: Scorsese, De Palma, Eastwood, Tim Burton, Michael Mann, David Lynch, Abel Ferrara, James Cameron, Steven Spielberg, Jim Jarmusch. Malick a fait un beau come back et Kubrick a offert un superbe testament artistique. Il y eut aussi les réussites isolées d'expatriés (Volte Face pour Woo, Starship Troopers pour Verhoeven). C'est peut etre très peu à l'échelle de l'ensemble de la production US mais ça fait quand meme pas mal de grands films en quantité. Tout ces cinéastes ne sont plus au sommet aujord'hui? Vrai pour certains mais ils ne sont pas devenus grands en un jour. Simplement il faut attendre que la relève arrive elle aussi et qu'elle . Des cinéastes comme Sofia Coppola, Wes Anderson, M. Night Shyamalan, James Gray, Greg Araki me paraissent avoir déjà montré de belles choses.
>Simplement le niveau global s'effondre sous les concepts marketing toujours plus >efficaces. C'est bien toi qui venait te plaindre l'utilité d'un The Ring US.
>Mais en dehors de ça, on commence à s'ennuyer sévère.
Les "concepts marketing" efficaces ne datent pas d'hier, et dénoncer certains d'entre eux ne signifie pas pour moi que le cinéma actuel est mort ni que le niveau général baisse. Avec du recul, je ne trouve pas que le niveau moyen des années 80 par exemple soit beaucoup plus élevé que celui des années 2000, il est différent, c'est tout.
Je crois que c'est Kassovitz qui disait que "toute société a les films qu'elle mérite". Si on se dirige vers des films de plus en plus consensuels, c'est probablement parce que le politiquement correct règne dans nos sociétés, mais de là à se projeter dans 20 ans en flippant devant la qualité du cinéma qui sera produit, je ne suis pas d'accord : il y aura forcément dans ce laps de temps des révolutions cinématographiques, de nouvelles modes, des bouleversements politiques et de société qui viendront alimenter le 7ème Art car tout n'a pas été dit, loin de là... Tenez, je suis par exemple persuadé que le premier qui réussira un film de qualité en caméra subjective du début à la fin va changer bien des choses dans notre vision et notre conception du cinéma.
Suite du précédent post validé par accident.:)
Simplement il faut attendre que la relève arrive elle aussi et qu'elle grandisse. Des cinéastes comme Sofia Coppola, Wes Anderson, M. Night Shyamalan, James Gray, Greg Araki me paraissent avoir déjà montré de belles choses. Des cinéastes comme Tarantino, Larry Clark, Todd Haynes ou Gus Van Sant font partie pour moi des cinéastes intéréssants révélés par les années 90. Dans un contexte pas vraiment propice, les talents ont pu s'exprimer. Ce discours du ciné business, du ciné formaté, on l'entend depuis 20 ans et ça n'a pas empeché les chefs d'oeuvre d'éclore meme aux US.
Je ne développerai pas sur les années 90 en Asie qui me paraissent aussi etre une belle décennie grace aux Tsui Hark, Johnnie To, Wong Kar Wai, Kitano, HHH, Edward Yang, Oshii, Miyazaki, Im Kwon Taek... Et dans une moindre mesure Iwai, Harada, Koreeda, Ishii Sogo... Alors oui Hong Kong n'existe désormais plus que par les "anciens", le cinéma de Taiwan n'existe que par les capitaux étrangers et les festivals. Le Japon a du mal à se remettre des difficultés financières de sa production indépendante. D'un autre coté, la relève de l'animation (Kon, Yuasa) se prépare et des cinéastes comme Ishii Katshito, Kawase ou Suwa me paraissent porteurs de promesses d'avenir. Et la Corée du Sud a produit quelques cinéastes (Lee Chang Dong, Hong Sang Soo, Kim Ki Duk) et oeuvres (JSA, Friend, Memories of murder) dignes d'intéret malgré un niveau d'ensemble médiocre. Sinon, le Japon compte subventionner sa production ciné: on verra ce que ça donnera sur la durée. Et on verra aussi si la Chine sera capable de révéler d'autres Jia Zhangke ou Jiang Wen ou si en Thailande Weerasethakul continue à étonner. Tout ceci n'est peut etre pas la panacée mais il
y a assez d'espoirs apparus depuis 2000 pour ne pas raler sur un soi-disant déclin du cinéma en Asie comme ailleurs.
Pas grand chose à ajouter à tout ce qui précède. De toutes façons, c'est un éternel débat qui fait plus ou moins râler quelques anciens nostalgiques ou déçoit les nouveaux lorsqu'ils acquièrent un conscience de cinéphile affirmé. ;-)
Seulement, au sujet de l'intérêt des gens (de HK ou d'ailleurs) pour un cinéma ayant autre chose que du divertissement à proposer, aller donc faire un tour sur la filmo de Tsui Hark et faites un tri par nb de notes. C'est me semble-t-il assez éloquent, non ?... En bas de tableau avec zero critique et même pas une petite note, on trouve un "King of chess" de 1992, avec une petite équipe de ouf (Tsui Hark à la réal et à la prod, Yim Ho à la réal et au scénar, Tony Leung Ka Fai au scénar et acteur, John Sham acteur, Hou Hsiao Hsien producteur associé,...) sur un sujet bien inattendu (voir la fiche HKCinemagic).
Et malgré tout, il est bien sorti en DVD. Ce qui me permettra de le voir dans les plus brefs délais, veinnard que je suis.
La fiction commence avec le voyage Aurélien, c'est normal que tu sois dans une phase dépressive, mais tu verras, après va se construire autre chose, tout aussi passionnant que d'y être.
Ordell, le problème c'est que tu fais une distinction avec des cinéastes considérés (et souvent se considérent) comme des auteurs. Alors que ce qui nous a plu à HK, c'était de découvrir des films de réalisateurs auxquels ont pouvait donner le statut d'auteur (symptôme nouvelle vague), ou qui n'en était pas. Iwai, Kawase, Lee Chang Dong, tout ça c'est bien, mais ne correspond pas du tout à ce qui a crée cette séduction pour le cinéma de HK. Soit l'éternel amour de la série b (french new wave toujours). De même pour les réalisateurs américain que tu cites, ils ont tous très conscience de se situer quelque part dans l'histoire du cinéma, et cette conscience transpire dans leurs films (moins Sofia). On m'a rappellé l'existence d'un texte de Bergala, publié dans le receuil Théorie du cinéma à la petite biblio des Cahiers, qu'il serait bon de relire, surtout toi mon très cher Ordell. Un texte sur le maniérisme, tu devrais y trouver de quoi moudre un peu de ton grain.
Je précise que la Corée est le faux HK, l'anti HK, à la fois on a cru a un nouvel el dorado., et très vite on a compris que ça ne le serait jamais, qu'il n'y aurait jamais cette frénésie, qu'elle n'était plus possible, et qu'elle était encore moins possible en Corée.
t'es pas tout le seul le singe!
un de mes premiers VCD du temps ou il etait quasi introuvable (j'etais deja fan de John Sham..ça nous rajeunit pas!), un projet bigrement interressant mais plombé par la mégalo de Tsu et une approche bien naive et maladroite! Le singe, tu penseras à moi en voyant cette foutue partie comtenporaine et et le gosse magicien-cabotineur :-)
Un film réussi en caméra subjective est impossible, au mieux ça ressemble à du jeu vidéo. Le cinéma c'est le champ contre champ par essence. 90 minutes de bras coupés, de jambes coupées, d'images sautillantes, d'absence de visage etc, c'est laborieux, ennuyeux et sans intérêt, sans parler que le défi passe comme principe de dispositif, et qu'on ne peut penser qu'à ça. Toutes les expériences l'ont montré.
>Si on se dirige vers des films de plus en plus consensuels, c'est probablement parce que le politiquement correct règne dans nos sociétés
Oui, le problème est bien là... Donc il existe bien, tu le reconnais toi-même. Evidemment cela peut changer, mais pour le moment nous n'en avons pas de grands signes, et si cela se produit, cette période ne restera pas dans les mémoires comme la plus créative de l'histoire. A vouloir faire des produits pour plaire à tout le monde et surtout éviter de déplaire à tout le monde, on doit faire des compromis. A faire des compromis pour tout le monde, tu perds toute créativité. Je vais reprendre mon exemple de l'Année du Dragon, il serait IMPOSSIBLE de faire ce film de nos jours: vu le budget, il faut un grand studio, et AUCUN studio n'aurait les baloches de financer un film où le personnage principal est raciste et bourré de défauts. Des lobbies feraient des procès en cascades, et aucun studio ne veut ça. Donc on fait pour plaire à tout le monde, c'est édulcoré au possible.
Et quand je vois les exemples d'Ordell Robbie, soit, tu as tout à fait raison. Mais on parle ici de quelques grands cinéastes, mais moi je parle de moyenne générale. Il y aura toujours des exceptions. Mais globalement, après les réalisateurs rois, nous sommes entrés dans la période des producteurs rois. Et les producteurs sont autant des business man que des cinéphiles sinon bien plus. A partir de là tout est dit. Le moindre film d'action de nos jours est un gros monticule de poncifs sans aucune saveur. Il y a quelques années on avait des Predators, des Conan le Barbare, des Aliens. Maintenant on se tape Aliens Versus Predator, les 4 Fantastiques et Daredevil. Même en essayant de ne pas comparer, faut être un peu neuneu pour dire que c'est la même qualité.
> Ghost Dog tu ne sais pas lire, tu n'as absolument rien compris, pas une ligne.
Zut, je m'suis fait recalé à l'exam' par prof' Jérôme :-) MDR !!
>Oui, le problème est bien là... Donc il existe bien, tu le reconnais toi-même.
Le consensuel existe bien, je le reconnais volontiers, mais je persiste à croire que ce n'est qu'une partie de la production mondiale et que la place existe et existera encore pour ceux qui veulent s'exprimer. Permets-moi d'être optimiste :-)
>Le consensuel existe bien, je le reconnais volontiers, mais je persiste à croire que ce n'est qu'une partie de la production mondiale et que la place existe et existera encore pour ceux qui veulent s'exprimer. Permets-moi d'être optimiste :-)
Oui, la place existe, mais hélas elle se réduit. C'est bien là le problème, il y a de moins en moins de moyens de s'exprimer, spécialement si tu as besoin de moyens pour ça... Regarde le pauvre Milius avec son Conan, s'il est fait virer pour mettre Robert Rodriguez à la place, on imagine pourquoi: il voulait faire un film assez noir, plutôt orienté drame, et on va en faire un film pour fillettes dixit Milius himself. Pourtant il avait trouvé des financements externes à Warner, qui ne devait faire que la distribution! Mais même dans ces conditions le film ne peut pas se faire.
> Un film réussi en caméra subjective est impossible, toutes les expériences l'ont montré.
Pour ne prendre que 2 exemples, les scènes en caméra subjective de Strange Days et l'émission Paris Dernière sur Paris Première me font croire au contraire que c'est possible et qu'il y a un pied surpuissant à prendre en innovant là dedans. Dommage d'avoir une vision aussi restrictive et sans imagination du 7ème Art...
>Pour ne prendre que 2 exemples, les scènes en caméra subjective de Strange Days
Strange Days en plan séquence et caméra subjective pendant 2heures, tu ressors de là complètement lobotomisé non ? :) La première scène est impressionnante, mais je ne pense pas que ça tiendrait sur la longueur honnêtement, tout comme le plan séquence en intro de Breaking News. C'est sympa pendant 10 minutes, mais pour tenir sur un film entier, je suis un peu perplexe... Il faut essayer pour voir remarque, lance toi :)
>Alors que ce qui nous a plu à HK, c'était de découvrir des films de réalisateurs auxquels ont pouvait donner le statut d'auteur (symptôme nouvelle vague), ou qui n'en était pas. Iwai, Kawase, Lee Chang Dong, tout ça c'est bien, mais ne correspond pas du tout à ce qui a crée cette séduction pour le cinéma de HK. Soit l'éternel amour de la série b (french new wave toujours).
Effectivement que ce qui faisait le charme de Hong Kong est définitivement perdu. Comme aussi ce qui faisait le charme du cinéma italien des années 70. C'est à dire les raisons que tu évoques. Mais ce qui faisait la force de ces cinémas est tellement lié à des limites temporelles et géographiques précises que de toute façon ça ne pouvait pas durer éternellement. Et d'ailleurs ne regarde-t-on pas aujourd'hui un film de Di Leo ou un Police Story, soit des films qui sont loin d'être des chefs d'oeuvre, JUSTEMENT parce que ça représente quelque chose d'à jamais disparu? Quant à la série B au sens originel, elle a de toute façon été complètement digérée par le mainstream à cause d'une part des cinéastes cinéphiles des années 90 et d'autre part de l'arrivée à des responsabilités à Hollywood d'ex fans de série B qui font produire des remakes des films culte de leur jeunesse.:) Avec cette digestion et avec la mondialisation du cinéma une nouvelle ère s'ouvre. On peut le regretter comme espérer que les talents sauront saisir des opportunités de s'exprimer.
>Mais globalement, après les réalisateurs rois, nous sommes entrés dans la période des producteurs rois.
Si tu parles d'Hollywood, tu oublies une chose: les années 70, période des réalisateurs rois, furent une exception dans l'histoire d'Hollywood. Le happy end de compromis, l'obligation d'exécuter une commande, le remontage dans le dos par le producteur, même les plus grands ont dû subir ça à Hollywood et ce bien avant la reprise de pouvoir des producteurs dans les années 80. Si le Nouvel Hollywood a existé, c'est parce que face à une baisse des recettes les producteurs ont laissé un peu de pouvoir aux cinéastes. Mais les films ayant rapporté du blé ils ont ensuite repris le pouvoir quand ils l'ont pu.
>Et les producteurs sont autant des business man que des cinéphiles sinon bien plus.
C'était déjà le cas dans avant les années 70 et ça n'a pas empêché les chefs d'oeuvre de se faire. Le but d'Hollywood a toujours été le business. Comme celui d'HK qui en 85-95 récitait des formules jusqu'à la lassitude du spectateur. Mais dans ce cas rien n'empêche un cinéaste de talent qui a un peu de succès à Hollywood de fonder sa propre boite de prod' pour être le seul maître à bord avec les risques que ça comporte. C'est ce qu'ont fait des gens comme Mann et Spielberg quand ils ont pu. Ou c'est ce que fit Tsui Hark à HK avec le succès parce qu'il était dans un contexte où le producteur était roi. C'est une question de savoir saisir des opportunités pour travailler sereinement et même dans des périodes comme celle d'aujourd'hui c'est encore possible.
>Le moindre film d'action de nos jours est un gros monticule de poncifs sans aucune saveur. Il y a quelques années on avait des Predators, des Conan le Barbare, des Aliens. Maintenant on se tape Aliens Versus Predator, les 4 Fantastiques et Daredevil. Même en essayant de ne pas comparer, faut être un peu neuneu pour dire que c'est la même qualité.
Chaque genre cinématographique a ses âges d'or. Alors oui, celui du cinéma d'action (avec Cameron, Mac Tiernan et HK 85-95) est probablement achevé. Mais il y en a combien aujourd'hui de westerns dignes d'intérêt? Et pour les poncifs je ne crois pas que ce soit le problème: Une journée en enfer ou pour prendre un exemple plus récent Blade 2, c'est des scripts cassant intellectuellement trois pattes à un canard?
>Que les producteurs aient du pouvoir, c'est normal, un film a un sacré coût. Mais tout est question d'équilibre entre les choix du producteur et celui du réalisateur. Actuellement la balance penche à mort du côté du business au détriment du film en lui-même.
>Une journée en enfer ou pour prendre un exemple plus récent Blade 2, c'est des scripts cassant intellectuellement trois pattes à un canard?
LEs scripts de PRedator ou Aliens ne cassent pas trois pattes à un canard non plus, mais ce n'est pas une histoire de richesse du scénario, mais de petits détails. Tous les films d'action récents vont contenir une romance à la c.., des quotas d'ethnies (un black, une asiatique, ...), aucune violence visuelle trop importante, etc etc... Des tonnes de petits compromis qui sont autant de règles de marketing.
LEs scripts de PRedator ou Aliens ne cassent pas trois pattes à un canard non plus, mais ce n'est pas une histoire de richesse du scénario, mais de petits détails.
Dans le cas de Cameron ou Mc T je dirais plutôt de talent derrière la caméra.
>Tous les films d'action récents vont contenir une romance à la c.., des quotas d'ethnies (un black, une asiatique, ...), aucune violence visuelle trop importante, etc etc... Des tonnes de petits compromis qui sont autant de règles de marketing.
Et Blade 2, ça date de 1957? Mais si les actioner années 80 avaient de la punchline au kilomètre c'était sûrement pas dans un but artistique, plus pour satisfaire l'attente du public de l'époque donc du calcul marketing... Bref quelque part c'était aussi un formatage.
>Que les producteurs aient du pouvoir, c'est normal, un film a un sacré coût. Mais tout est question d'équilibre entre les choix du producteur et celui du réalisateur.
Mais comme je le dis c'est toujours possible pour un cinéaste à succès de fonder sa propre boite pour ne pas être emm... et être maître à bord. Mais tout le monde ne saisit pas cette opportunité.
>Actuellement la balance penche à mort du côté du business au détriment du film en lui-même.
Mais n'était-ce pas déjà aussi le cas dans les années 80? Remember la Cannon ou encore les productions Bruckheimer... Cameron ou Mc T étaient aussi quelque part des (talents) exception(nnel)s.
>Dans le cas de Cameron ou Mc T je dirais plutôt de talent derrière la caméra.
Pas seulement, le scénario y fait quelque chose... Sans leur punchlines, ces deux films n'auraient JAMAIS eu le même renommée.
>Et Blade 2, ça date de 1957? Mais si les actioner années 80 avaient de la punchline au kilomètre c'était sûrement pas dans un but artistique, plus pour satisfaire l'attente du public de l'époque donc du calcul marketing... Bref quelque part c'était aussi un formatage.
Blade 2 c'est hélas un peu une exception, grâce à un réalisateur un peu atypique. Regarde le 3, tu trouves ça bandant toi? Et les punchlines bien troussées avaient le mérite d'être débités par des personnages qui avaient un peu de classe. Tout le monde sait bien que Blade 2 est un film atypique, avec un personnage très 80's.
>Sans leur punchlines, ces deux films n'auraient JAMAIS eu le même renommée.
Oui mais sans leurs metteurs en scène on en parlerait juste comme des films cultes pour soirées packs de bière, pas comme des classiques du cinéma.
>Tout le monde sait bien que Blade 2 est un film atypique, avec un personnage très 80's.
Je dirais plutôt que ce qui fait que ça fonctionne est un mélange entre moyens d'aujourd'hui (le numérique), influences contemporaines (arts martiaux, comics) et héritage des années 80 (punchlines couillues). Et c'est justement parce que ça perpétue un esprit années 80 sans être passéiste que ça a marché.
C'est bien d'être optimiste Ordell, mais tu supposes qu'à la base quelqu'un de talent rencontrera du succès et qu'ensuite il ne tiendra qu'à lui de prendre sa carrière en main. Seulement la première condition est de moins en moins vraie: le talent n'engendre pas nécessairement le succès commercial. je ne parle pas en absolu mais en proportion de réalisateur potentiellement talentueux qui peuvent arriver sur le devant de la scène. Il me semble clair qu'avec les contraintes commerciales qu'a rappeler François, le circuit de distribution se ferme progressivement à ceux qui ne passent pas par cette stérilisation de masse. Certes il en reste mais le mal est déjà fait et continue de progresser. D'où mon diagnostic, il est nécessaire pour les réalisateurs débutants de trouver un nouveau circuit de distribution pour des films à petits budget qui permettrait de les faire connaître afin d'être coopter dans le circuit traditionnel ensuite. Sinon je ne vois pas ce que l'avenir peut nous réserver de bon à mesure que les anciens quitteront le devant de la scène.
>Oui mais sans leurs metteurs en scène on en parlerait juste comme des films cultes pour soirées packs de bière, pas comme des classiques du cinéma.
C'est un peu gentil, Predator et Aliens des classiques, j'ai beau adorer, cela reste pour moi des gros films d'action bien burnés, mais d'autres leur préfèreront des Alien premier du nom ou Conan le Barbare et Terminator pour des Arnie. Classiques du genre dirons-nous peut-être?
>il est nécessaire pour les réalisateurs débutants de trouver un nouveau circuit de distribution pour des films à petits budget qui permettrait de les faire connaître afin d'être coopter dans le circuit traditionnel ensuite.
Je ne comprends pas trop ton propos. Spielberg, Peter Jackson, Soderbergh, Roberto Rodriguez ou encore Guillermo Del Toro n'ont pas eu besoin que les portes des grands studios s'ouvrent à eux lorsqu'ils étaient débutants pour réussir dans le milieu - et de quelle façon... Ils ont tous commencé avec des films dont les budgets étaient ridicules et que pas grand monde n'a vu avant de se faire remarquer et de rentrer dans le circuit traditionnel. Les circuits de distribution "alternatifs" existent toujours et permettront toujours de faire émerger de nouveaux talents.
>C'est un peu gentil, Predator et Aliens des classiques, j'ai beau adorer, cela reste pour moi des gros films d'action bien burnés.
Mais en quoi ça les empêcherait d'être des classiques? Je ne pense pas qu'on puisse nier à Cameron et Mc T d'avoir renouvelé en leur temps la représentation de l'action au cinéma, surtout qu'ils ont fait école... Ni que tu puisses leur retirer une forme remarquable. Parce que ça n'a pas de gros message humaniste? Désolé, pour moi ça pèse plus que des films qui ont la prétention d'avoir quelque chose à dire mais dont le propos se situe au niveau du comptoir.
>C'est bien d'être optimiste Ordell, mais tu supposes qu'à la base quelqu'un de talent rencontrera du succès et qu'ensuite il ne tiendra qu'à lui de prendre sa carrière en main.
Non, je ne suppose pas ça. Je sais très bien que talent n'engendre pas nécessairement succès. Je dis simplement que l'histoire d'Hollywood est remplie de cinéastes de talent qui après un succès se sont enfermés dans ce que les executives attendaient d'eux. Et que dans ce cas créer sa propre boite peut aider à ne pas subir ce type de contraintes.
>il est nécessaire pour les réalisateurs débutants de trouver un nouveau circuit de distribution pour des films à petits budget qui permettrait de les faire connaître afin d'être coopter dans le circuit traditionnel ensuite.
Là tu sous-estimes la capacité d'Hollywood à guetter tout cinéaste indépendant prometteur ou un peu remarqué en festival pour tenter de l'intégrer au système. Pour reprendre le cas de Del Toro, il s'est d'abord fait remarquer avec le petit budget Cronos dans une section parallèle du Festival de Cannes. Et quand Gus Van Sant a tenté une brève expérience hollywoodienne il a été accueilli à bras ouverts.
>je ne parle pas en absolu mais en proportion de réalisateur potentiellement talentueux qui peuvent arriver sur le devant de la scène.
La proportion c'est très subjectif forcémment, mais entre aujourd'hui et y a 10 ans je t'assure que j'ai moins d'occasion de m'exciter pour des nouveaux réal qui me plaisent (et c'est pas seulement dû à mon age qui avance parce que coté comédiens le constat n'est pas le même en ce qui me concerne). Quant aux festivals pour faire connaître de nouveaux réalisateurs j'ai l'impression (toujours subjectif!) que les sélections donnent de plus en plus la place belle à des réalisateurs bien épaulés niveau production. Je ne trouve guère que Berlin qui garde un petit coté artisanal, mais même là si tu prends un film d'un débutant qui reçoit un nounours ça ne lui ouvrira pas beaucoup de portes dans le circuit de distribution. Après c'est vrai qu'il peut être récupèré par le circuit classique. Donc mon cher Ordell, toujours subjectivement je trouve qu'on élimine à la base trop de jeunes réalisateurs à qui on ne laisse pas leurs chances de faire 2 ou 3 films d'essais sans en exiger de suite quelque chose de rentable commercialement.
>je trouve qu'on élimine à la base trop de jeunes réalisateurs à qui on ne laisse pas leurs chances de faire 2 ou 3 films d'essais sans en exiger de suite quelque chose de rentable commercialement.
Même si c'est subjectif, on peut avoir des exemples ? Des noms !
>entre aujourd'hui et y a 10 ans je t'assure que j'ai moins d'occasion de m'exciter pour des nouveaux réal qui me plaisent
Mais si je compare avec le recul le cinéma des années 80 et celui des années 70 je pourrais faire le même constat, les meilleurs films des années 80 étant à mon sens en grande partie le fait de cinéastes apparus dans les années 60-70.
>j'ai l'impression (toujours subjectif!) que les sélections donnent de plus en plus la place belle à des réalisateurs bien épaulés niveau production.
Pour Cannes, disons que la sélection officielle a toujours été celle des "valeurs sûres" et des abonnés du festival. C'est surtout dans les parallèles que se font les découvertes. Quant à Venise, oui il y a parfois du consensus mou en compèt' mais c'est un festival qui a fait beaucoup pour l'Asie: ils étaient en pointe sur le Japon dans les années 50, ils l'ont été sur Taïwan et la Corée du Sud plus récemment. Berlin? Ne suis pas assez ce festival pour me prononcer.
>Je ne trouve guère que Berlin qui garde un petit coté artisanal, mais même là si tu prends un film d'un débutant qui reçoit un nounours ça ne lui ouvrira pas beaucoup de portes dans le circuit de distribution.
Mais ça lui offrira des débouchés au niveau des ventes internationales, donc permettra au film de rentrer dans ses frais. Si Kim Ki-duk a facilement des financements à domcile comme en Occident, c'est parce qu'en ce moment les financeurs pensent que ses films peuvent faire parler d'eux dans les festivals. Et puis la reconnaissance académique a aussi son influence en Asie. C'est quand Yimou a été primé à l'étranger qu'il a commencé à avoir un peu de public à domicile. La reconnaissance académique a aussi permis à KKD d'être moins controversé qu'avant à domicile et à Park Chan-wook d'acquérir un véritable statut de héros national en Corée du Sud. Ce qui évidemment aide tous ceux-là à concrétiser plus facilement leurs projets. Donc même si elle ne garantit pas le succès public la reconnaissance festivalière peut aider un cinéaste à être plus "libre"...
>je trouve qu'on élimine à la base trop de jeunes réalisateurs à qui on ne laisse pas leurs chances de faire 2 ou 3 films d'essais sans en exiger de suite quelque chose de rentable commercialement.
Ce genre de choses était possible au Japon dans les années 50 parce que les Majors avaient leurs salles dans lesquelles ne jouaient presque que leurs films. Du coup, la chance était laissée plus facilement parce qu'avec ce système les Majors rentabilisaient facilement leurs films. Mais ce type de solution est inconcevable aujourd'hui.
> Mais ce type de solution est inconcevable aujourd'hui.
Mais on peut trouver autre chose. Il est tout à fait possible de concevoir un circuit de distribution sur des canaux specialisés comme le cable, le satellite ou internet. Un film de 200 k€ en HD numérique aura une qualité d'image supérieure à celle de la plupart des films des années 80. Des investissements de cet ordre peuvent être facilement autofinancés. Si un circuit de distribution numérique existait, un tel film payé par le spectateur à 2 € serait rentabilisé à un peu plus de 100000 spectateurs vu les faibles coûts de distibution comparé au circuit actuel, pour une diffusion à la fois mondiale et qui peut durer dans le temps autrement plus que dans le circuit classique. Cela pourrait être le vivier où les studio viendrait ensuite pêcher les réalisateurs les plus intéressants pour les incorporer au système.
L'arrivée de la VOD va peut être permettre ça. Des distributeurs indépendants ne peuvent rien face aux gros distributeurs qui vendent des "packages", comme Christian l'avait expliqué: un gros blockbuster dans 3 salles, plus 5 sous merdes refillées obligatoirement avec. Ca laisse peu de places pour les petits films.
Alors que sur internet, il y a autant de salles qu'on veut. Les home cinemas se démocratisent, les écrans plasmas, vidéo projecteurs permettent d'avoir une qualité de restituation à la maison plus proche du cinéma que jamais. Bien sûr n'importe qui pourra se croire cinéaste avec un caméscope DV haute déf, y aura des milliers de bouses, mais aussi de vrais chances pour n'importe qui.
Et c'est peut-être le seule raison de rester optimiste si l'on espère qu'un cinéma personnel et de qualité puisse persiter à coté du cinéma commercial que l'on connaît et que l'on peut apprécier par ailleurs.
Aller, histoire de rassurer tout le monde sur la santé d'un cinéma HK "personnel et de qualité" tout en faisant partie d'un "cinéma commercial que l'on connaît et que l'on peut apprécier par ailleurs" (merci Jeffy, on pourrait pas dire mieux) :
Le dernier Wong Jing de 2005, "Kung Fu Mahjong" tout récemment sorti en DVD et dont je viens de voir quelques extraits s'avère être un très bon cru du bonhomme. Du cinoche populaire bénéficiant d'une haute qualité de production et dans lequel Wong Jing a fourré le meilleur de lui-même (comédie à la "Boys are Easy", gambling comme lui seul sait le faire) agrémenté de quelques combats fleurant bon le "Crazy Kung Fu" et le "Kill Bill", le tout servi par des acteurs très attendus, en premier lieu le vieux couple bagarreur Yuen Wah / Yuen Qiu (et quand 2 anciens de chez Yu Jim Yuen se frittent sur leur balcon à coup d'ustensiles ménagers... houlalaaaa !...), cette dernière se permettant même une imitation de Samo imitant Bruce Lee...
Bref, le roi est (enfin) de retour... Vive le ciné HK !
Enfin il est quand même conseillé de savoir jouer au Mahjong pour profiter de tout un peu comme Fat Choi Spirit, dis le Singe tu donnes des leçons de Mahjong ? ;-)
>Le dernier Wong Jing de 2005, "Kung Fu Mahjong" tout récemment sorti en DVD et dont je viens de voir quelques extraits s'avère être un très bon cru du bonhomme.
Le problème est que le film a fait un bide au box office, tout comme tous les WOng Jing récents ou presque. Auparavant la moindre de ses m.... faisait 10 millions. Maintenant même si 7 Swords se défend, c'est Initial D qui a tout cassé, 37M$... Donc le retour de Wong Jing, ça paraît difficile hélas.
Comme quoi tout se perd... L'esprit HK, ç'est effectivement plus ça... snif...
Peut-être par exemple pour un prochain Dante Lam sans trop de concessions ?... Un p'tit jeune bien prometteur, ça ! Après son excellent "Jiang Hu - the Triad zone", je viens de voir son "Runaway" de 2001 et ce fut encore un vrai gros plaisir. Maintenant, c'est sûr que si il reste sous contrat avec Universe, question liberté ce sera p't'être pas trop ça (j'ai déjà fait l'impasse sur "Twins Effect", pask'on ne peut pas non plus tout voir, hein...).
PS : pour "Kung Fu Mahjong", aux petits bouts que j'ai vu, c'est clair qu'il est préférable de connaitre un minimum les principes du Mahjong. Mais non, je ne donne pas de cours. ^__^
Universe a changé, Abnormal Beauty, One Nite in Mongkok et Divergence c'est quand même pas des pop actioners quand même non? Ils ont une vraie volonté de faire autre chose que de la pop. Nouveau logo, nouvelles productions plus ambitieuses, c'est une démarche intéressante. Reste à voir les résultats?
C'est bien que le débat s'achève sur une piste d'avenir un minimum optimiste.:) Effectivement, la VOD peut peut être jouer le rôle de révélateur de talents qu'a joué le direct to video au Japon à la fin des années 80. Des gens comme Mochizuki, Miike, Aoyama Shinji et Kurosawa Kiyoshi qui font désormais partie du circuit des grands festivals ont tous débuté là dedans. Donc espoir and wait and see...
Ouais, enfin... si c'est juste pour attendre du "film de festival"... j'veux dire, ça dépend de ce qu'on attend du cinéma mais pour mon petit cas personnel, je veux bien aussi continuer à me marrer avec des films HK et fiers de l'être ("Kung Fu Mahjong", par exemple). Enfin voila, quoi...
>si c'est juste pour attendre du "film de festival"...
Mais Miike serait un cinéaste très fun s'il ne faisait que des moyens métrages.:) Quant à Kurosawa Kiyoshi, c'est d'abord un cinéaste de genre... Je voulais juste dire que le direct to video avait pu être un vivier de cinéastes qui se sont fait depuis un nom au niveau mondial...
Comme ça, j'préfère. Même si je ne suis pas certain que les principes vus dans le monde du cinéma japonais puissent s'appliquer à l'identique à HK. Question de culture...
Mais bon, c'est juste une intuition paskeu j'en sais fichtre rien et que je serais même bien incapable d'y réfléchir, à vrai dire...
Avant de voir KungFu Mahjong, je salue la confirmation du talent d'Edmond Pang avec AV qui apporte enfin un peu d'imagination à un cinéma HK qui en manque cruellement. Si celui là tient encore 20 ans à ce niveau de qualité ça nous promet des beaux jours :-)
Je reviens sur le "débat" relatif à la vue subjective pour ajouter un film à la liste de ceux cités : Suzhou River, de Lou Ye. Le narrateur n'apparait jamais pendant le film : nous voyons ce qu'il voit. Point. Je pense que c'est un exemple important car, même si la totalité du film n'est pas en vue subjective, un bon tiers l'est. Au final, force est de constater que cela n'est pas désagréable au point de sembler exaspérant... Toutefois, cela n'a rien de transcendant non plus. Essai intéressant dirons-nous.
Le film est magnifique. Difficile d'ajouter quoi que ce soit à ce sujet. Tout comme il est difficile de constater qu'il m'a fallu deux heures avec un ami pour faire l'inventaire des films se jouant en salles en ce moment et finalement constater, dégoûtés, le ridicule de la situation : il n'y a rien d'autre que de la *****. Et voilà comment se passent les nuits : regarder les bons films achetés en DVD. Triste mois...
19/08/05 10:10 RE: Avis sur Seven Swords et discussion amicale sur le cinéma hongkongais
par Tong Po
Juste un mot pour dire que de retour après un mois au Japon, je ne peux pas dire que sur place j'ai "ressenti" le cinéma local.
Globalement, prédomine principalement l'artillerie lourde americaine (4 fantastiques et guerre des mondes). Je dirais même que l'on voit peu de cinémas au Japon même si on trouve tout dans leurs magazins.
C'est comme pour la musique ou le R'nb Hip-Hop MTV prend une place enorme.
Chui degouté, la mer est même pas aussi belle que chez Kitano, pff...