Gérardmer invoque le diable

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18/01/14 05:22 

Dépêche:
On connaît le détail du sortilège concocté pour le 21ème Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Du 29 janvier au 02 février prochain, les films blasphématoires en compétition et hors compétition seront nombreux à être projetés dans les Vosges. Soyons sectataires, ne relevons que les péloches qui nous viennent d’Asie.

En compétition, on découvrira le Miss Zombie du japonais Sabu (Hiroyuki Tanaka) qui contrairement à ce que son titre peut laisser croire n’est pas une folie à la Sushi Typhoon mais un drame domestique teinté de surnaturel. Son pitch évoque d'ailleurs la série suédoise Real Humans avec un zombie en lieu et place d’un robot pour faire le ménage et titiller la libido des mâles environnants.

Miss Zombie du jour, bonjour !

Un médecin aisé, sa femme et leur fils reçoivent un jour une mystérieuse cage avec, à l’intérieur, paisiblement assise, une morte vivante. Elle est accompagnée d’une note d’instructions précisant « ne pas lui donner de viande - peut devenir violente » et d’un pistolet au cas où la créature s’en prendrait aux humains. Frottant et nettoyant sans relâche, Miss Zombie devient rapidement la servante docile de cette maison, entraînant au sein de la famille une succession d’événements malheureux et inattendus, causés par la fascination qu’elle exerce sur le jeune fils comme par l’attirance que le père éprouve pour elle.

On verra également le très attendu Rigor Mortis (Juno Mak), parait-il pas mal du tout et qui semble relancer la mode de la bonne vieille Ghost Kung-fu Comedy hongkongaise (Mr Vampire, Histoires de fantômes chinois, L'exorciste chinois...) sur fond de Vampires, vous avez dit vampires bien ricain et tout autant 80's. J'espère qu'il vaut le coup et, si c'est le cas, qu'il remportera le Grand Prix. J'en profite (PUB GRATOS) pour dire que le jeu de plateau Ghost Stories d'Antoine Bauza est franchement chouette et donne méchamment envie de se retaper toute cette filmo de frapadingues... en plus de se coller des post-it sur le front puis de sauter connement dans son salon, à pieds joints et les bras tendus.  

Rigor Mortis, rigoureusement inspiré sur ce plan par les jumelles de Shining.

Ancienne vedette de cinéma abonnée aux rôles de chasseurs de vampires, Chin Siu-ho vit désormais une longue traversée du désert. Alors que le destin s’acharne contre lui, il prend une chambre d’hôtel, la 2442, pour y mettre fin à ses jours. Son geste est interrompu par l’étrange présence autour de lui d’autres résidents que Siu-ho ne tarde pas à trouver comme loin d’être normaux...  


En hors compétition, on aura l’occasion de zieuter deux films à sketch horrifiques made in HK : Tales from the Dark 1 et sa suite. Sur le premier, le prolifique acteur Simon Yam (A Day Without Policemen) fait ses armes derrière la caméra, y côtoyant les réalisateurs Lee Chi-Ngai (Lost and Found) et Fruit Chan (Nouvelle cuisine).

Tales from the Dark : mamie's return !

Stolen Goods (Simon Yam). Fraîchement licencié, un homme décide à contrecœur de dérober des urnes funéraires, espérant en tirer profit auprès des héritiers qui voudraient bien les réclamer.
A World in the Palm (Lee Chi-Ngai ). Une medium reçoit la visite d’une femme enceinte qui prétend être possédée par un esprit, et d’une adolescente suivie un filet d’eau. Elle réalise bientôt que la jeune fille s’est noyée quelques jours auparavant.
Jing Zhe (Fruit Chan). Une chasseuse de villain, l’équivalent en Chine des exorcistes, rencontre une belle jeune fille d’une vingtaine d’année qui la somme de jeter un sort sur quatre personnes. Le sort provoquera la mort et révélera un secret insoutenable.


Sur le second, nos loustics passent la main à Gordon Chan  (2000 AD), Lawrence Lau (les suites TV de PTU) et Teddy Robin Kwan (Hong Kong Graffiti). Notons que le compositeur japonais Kenji Kawai – la filmo de Mamoru Oshii - signe les scores.

Tales from the Dark 2 ; avec le retour des jumelles de Shining, dis-donc.

Pillow (Gordon Chan). Une jeune femme, insomniaque depuis la disparition de son petit ami, achète un oreiller qui dégage une odeur agréable. Son acquisition lui permet rapidement de retrouver le sommeil, mais elle ignore encore le secret qu’elle renferme…
Hide and Seek (Lawrence Law). 8 personnes se retrouvent dans la cour de récréation de leur ancienne école pour s’amuser comme au bon vieux temps. En pleine partie de cache-cache, ils sont rejoints, sans le savoir, par de nouveaux joueurs…
Black Umbrella (Teddy Robin). Un homme d’âge mur à l’apparence irréprochable et à l’attitude chevaleresque, se sent de plus en plus déconnecté du monde, perverti par la culture moderne. Abusé une fois de trop à cause de sa naïveté, ses démons intérieurs commencent à briser leurs chaînes…


Entre deux coups de machette, l'écossais Gareth Evans (The Raid 1 et bientôt 2, sans Bruce Willis, faut pas confondre, la gériatrie c'est l'étage du dessus) a trouvé le temps de glisser un peu beaucoup d’Indonésie dans son parait-il excellent segment « Safe Haven » de l’anthologie V/H/S 2, dans le magnétoscope vosgien cette année. Ce qui nous fera un beau paquet de court-métrages asiat’ à voir tout au long de ce festival.

V/H/S 2 : envie de mettre votre cassette là-dedans comme dans un bon vieux Vidéodrôme ?

Larry est un détective privé peu à cheval sur l’éthique qui filme toutes les étapes de ses investigations. Avec sa collègue et petite amie Ayesha, il est engagé par une femme pour enquêter sur la disparition de Kyle, le fils de cette dernière qui n’a plus donné signe de vie depuis une semaine. Quand Larry et Ayesha pénètrent dans la maison visiblement laissée à l’abandon de l’étudiant, ils n’y trouvent rien d’autre qu’une pile de cassettes vidéo, et un ordinateur portable. Pendant que Larry fouille les lieux à la recherche d’indices, Ayesha commence à visionner les cassettes. Toutes font la preuve en images d’une série d’événements surnaturels...


Œil ensanglanté posé sur le gâteau de membres coupés relevés d'un léger coulis de plasma, soulignons qu’à cette édition un hommage sera rendu, en sa présence, au réalisateur et scénariste Kim Jee-woon. Grand prix à Gérardmer en 2004 avec son très beau 2 sœurs, et à la fois Prix du public et de la critique en 2011 avec son craspec J’ai rencontré le diable, il sera sans doute très demandé pour les interviews... 

Kim Jee-won (photo empruntée à Dailyrecord.co.uk).

Entouré de beau monde, Jan Kounen présidera le jury. Le festival sera émaillé comme à l'accoutumée de joyeusetés qui devraient plaire aux visiteurs (Zombie Walk, exposition, salon littéraire, la traditionnelle nuit fantastique... allez-y voir le programme) et, maso que je suis, j’ai évidemment déjà réservé mon billet pour aller m'enfermer dans l'enfer de Gérardmer. Est-ce bien raisonnable ? Assurément non, mais sachons côtoyer la mort pour mieux aprécier la vie, amis zombies ! Avec un bon vin chaud, ça passe tout seul.



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