Redbelt, David Mamet

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26/01/09 19:09 

Ce qui me plait chez le monsieur, en premier lieu, c’est sa capacité à pondre des scénarios qui, très souvent, surprennent son spectateur, que ce soit via des désormais classiques twists finaux ou des constructions nées de déconstructions, en début ou en plein milieu de ses films. Chantre de l’arnaqueur arnaqué avec ses « Engrenages » et autre « Prisonnière espagnole », qui s’est un peu fourvoyé avec du sympa mais répétitif « Braquage », le voilà t’y pas qu’il nous surprend encore en voulant mélanger ses canevas ludiques au cinéma de genre plus agressif. Comme si, je ne sais pas moi, Agatha Christie se mettait soudain à vouloir mettre un peu de Swat Team autour de Miss Marple. Gonflé, vous ne savez pas à quoi vous attendre, ne savez pas quel schéma va être suivi, si à la fin on va vous montrer du doigt un coupable ou si vous aurez droit à une série de combats. Vous n’arrivez pas à coller d’étiquette sur le film. Ca a d’abord été du thriller tordu musclé, l’excellent Spartan, puis là carrément du film d’arts martiaux, avec Redbelt le bien nommé !

Très ambitieux, blindé de prises de risques, ce dernier est aux ¾ réussi, avec malheureusement ¼ restant que ne lui pardonneront pas les aficionados : la castagne, avec son duel final en effet surprenant, formidablement bien amené mais vraiment trop mal gaulé. Reste un scénario un peu trop retord mais bien foutu, des personnages excellemment bien écrits, un héros magnifique, de très belles scènes (l’entraînement au début, la scène du restaurant…) et une ambiance originale née de ce souhait palpable de donner le spectacle qu’un amateur attend d’un titre pareil, tout en refusant, via notre guerrier pacifique - un « anti-héros » diront certains - la surenchère, la violence gratuite, la vengeance, la gloire…

Mamet n’est pas habitué à filmer ces élans là, hormonaux, il a du mal a zapper l’intellect pour se plonger à fond les ballons dans les scènes de conflit (clairement mal filmées), mais parce qu’il a fait ce choix du changement, donc de la fraîcheur, ce défaut, car c’en est un, est absorbé par tout le reste. Et ça c’est un joli coup, même si, je ne me leurre pas, le vrai amateur de Steven Seagle trouvera la chose par trop légère question bras pétés. Pas assez défoulant, oui, de ce point de vue là il aura raison : ça n’est pas Flashpoint, excellent dans ce domaine (et je persiste et signe : très bien filmé !) pour qui Redbelt fait figure d’œuvre complémentaire, une réflexion bienvenue et très respectueuse sur les arts martiaux. Ca donnerait presque envie de s’y mettre.


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