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Avalon

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les avis de Cinemasie

17 critiques: 3.29/5

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66 critiques: 3.09/5



Alain 3
Arno Ching-wan 3.75 Superbe antithèse auteurisante de Matrix. Et quelle B.O de Kawai !
Astec 4.5 Mythe virtuel
Aurélien 1 Prétentieux et vain
drélium 4.25 Échapper au réel pour mieux le reconquérir dans le virtuel... et en revenir.
Drexl 4.25 Quand le créateur de Ghost in the Shell se lance dans l'exploration de la réali...
El Topo 4.5 Superbe, hypnotique, incroyablement profond, un nouvel indispensable signé Oshi...
Ghost Dog 4 Avalon n'a pas encore révélé tous ses secrets...
jeffy 4.25 Un grand film pour de Vrai ???
Junta 4.25 Une ambiance, un style et ça fait réfléchir. Vraiment intéressant.
Marc G. 1 Univers renfermer sur lui même … Mais la musique est une bombe !
Ordell Robbie 3 OSHII moins inspiré en live.
Sonatine 2 Un film coma.
Tanuki 4.5 De quoi en perdre le sommeil
Tenebres83 1.75
Yann K 3.5 Bien tenté... un peu manqué.
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Mythe virtuel

Avalon est une vision. C’est la plongée dans un univers où tous les repères habituels s’effacent, où l’imaginaire devient aussi concret que le réel. Car les choix esthétiques de Oshii ont non seulement le mérite du style, mais aussi de redéfinir de façon radicale « l’imbrication des niveaux de réalité » à travers une mise en forme extrême qui place les spectateurs dans une perspective incertaine. En nous interdisant toute possibilité d’étalonner notre percepetion du monde d’Avalon par rapport à notre expérience quotidienne, Mamoru Oshii nous rend incapables de hiérarchiser le rapport entre réalité et virtualité.

Tourné en Pologne, avec des acteurs du crû et dans leur langue natale, Avalon évoque irresistiblement l’Europe de l’est post-seconde guerre mondiale, pendant la guerre froide. Certaines scènes ne sont pas sans rappeler des images d’archives des soulèvements de Prague, avec les tanks dans les rues… Mais l’identification a ses limites car le traitement de l’image (et le choix d’un design « industriel et rétro-futuriste), d’un noir et blanc sépia, confère au film une atmosphère délétère et procure un sentiment d’étrangeté qui nous fait questionner la réalité de ce qui nous est présenté comme telle. A la croisée des technologies et des pratiques, le réalisateur de Ghost in the Shell s’est attaché à combiner différentes approches plastiques pour obtenir ce rendu si particulier. Ainsi les prises de vues « live » ont été entièrement retravaillées en studio et sur ordinateur pour y intégrer les scènes en CG et modeler les contrastes, les couleurs, les lumières…, à la manière d’un jeu vidéo ou d’un dessin animé.

Les gens qui déambulent dans le monde « réel » de Ash, l’héroïne, ont dès lors aussi peu de consistance que leurs homologues numériques du jeu. Paradoxalement, si on adopte le point de vue des protagonistes, la proposition s’inverse et on peut alors considérer que les personnages virtuels ont autant de consistance que leurs équivalents « concrets ». C’est là un des mérites de la mise en forme de Oshii, qui trouve son prolongement dans un choix de mise en scène dont la structure linéaire (calquée sur la progression de Ash dans le jeu) participe de la véritable mise en abyme que constitue le dernier stage du jeu, la « Real Class », moment où les spectateurs pensent retrouver « un sens du réel » familier pour le perdre aussitôt…

« Franchement, la plupart des films sur les mondes artificiels me font marrer. Ils sont tous enrobés dans une jolie morale judéo-chrétienne qui détient toutes les vertus sauf celle d’engager le débat et de mener une réflexion honnête, libéré des préjugés réactionnaires clamant sans autre forme de procès que la virtualité c’est le mal » déclare M. Oshii. Une optique diamétralement opposée à celle d’un Matrix ou d’un Existenz qui abordent les univers virtuels comme des illusions derrière lesquelles se cacherait « la vérité ». En effet, la majorité des œuvres cinématographiques traitant de ce thème reposent sur le paradoxe qui consiste à nier la crédibilité (dans le sens éthymologique) de leur sujet (le virtuel) tout en étant elles-mêmes des fictions animées, de l’imaginaire incarné (selon Thibaudet « être artiste c’est amener le virtuel à l’existence »). Mamoru Oshii postule, au contraire, la validité « existentielle » des mondes électroniques comme moyen légitime d’émancipation de l’individu, à l’image du personnage de Murphy (Jerzy Gudejko) qui choisit de vivre exclusivement dans le monde « artificiel ».

Fasciné par les légendes arthuriennes dont Avalon se veut une variation contemporaine(le thème principal du film, de Kenji Kawaï, possède quelques accents de Carmina Buran faisant échos au film Excalibur), le réalisateur double sa réflexion philosophique de la dimension épique et universelle propre aux mythes. En recyclant les figures du récit de la quête du Graal, Oshii inscrit son film et sa réflexion dans une tradition séculaire aussi vieille que l’humanité elle-même : les mondes virtuels (imaginaires) comme espaces où se chercher, comme moyen de donner sens à notre relation au monde. Ash, dans sa quête d’Avalon, ne chercherait finalement rien d’autre qu’à trouver sa place dans un monde dont elle se sent étrangère. Au désenchantement de son quotidien elle tenterait ainsi de substituer l’enchantement d’un monde électronique, équivalent des mondes oniriques et mythiques des récits anciens…

Comme toutes les œuvres de Mamoru Oshii, Avalon ne se distingue pas par son accessibilité. Le réalisateur multiplie les niveaux de lecture (film de SF, discours politique, réflexion philosophique…) au point de perdre parfois le spectateur. .Malgré toutes ses qualités (effets spéciaux et « mécha-design » inclus) il est probable que ce film ne fasse pas l’unanimité, notamment en raison de la nature de ses enjeux, mais le temps joue en sa faveur et se chargera de légitimer les questions dont il est porteur.



16 octobre 2001
par Astec




Prétentieux et vain

Avalon est de ces films dont on dit beaucoup de bien et qui me déçoivent très fortement quand je les vois. Compte tenu du succès critique de ce film, je dois avouer que j’ai bien du mal à comprendre comment mon avis peut être si éloigné des propos positifs tenus presque unanimement à son sujet.

Pourtant, le fait est qu’Avalon m’a tout simplement profondément agacé. Là où l’on me parlait de beauté visuelle, de scénario recherché, de philosophie et de poésie je ne vois que frime grossière, histoire inutilement alambiquée, propos confus et esbroufe facile.

A aucun moment je ne parviens à accrocher à l’univers et encore moins aux propos de l’auteur. Tout dans ce film agresse l’œil et l’esprit. Avalon n’est que supercherie cachée derrière un beau vernis. Et encore.

Il est certain que Oshii a du talent. Certaines idées visuelles sont intéressantes mais elles se retrouvent noyées dans la bouillie pseudo-expérimentale qu’est ce film. Car à vouloir trop en faire, le réalisateur tue les quelques idées qui auraient pu faire d’Avalon un bon film, voire un grand film.

Avalon me semble avant tout conçu pour marquer les esprits. Le film se veut audacieux à tous les plans. Il l’est en partie seulement et sombre finalement plus dans la facilité. Quand on a un projet ambitieux, peut-être vaudrait-il mieux se donner les moyens de le concrétiser. Or, les acteurs (le terme est peu approprié) font ici exactement la même chose que Oshii. Ils surjouent.



29 janvier 2006
par Aurélien




Échapper au réel pour mieux le reconquérir dans le virtuel... et en revenir.

Hypnotique. Le mot est lâché. Soit on aime l'ambiance hardcore gamer sépia et la réflection qui en découle, soit on décroche pour de bon. ps : critique de Kartoche conseillée.

30 décembre 2003
par drélium




Quand le créateur de Ghost in the Shell se lance dans l'exploration de la réalité sous toutes ses formes, l'expérience vaut d'être vécue même si elle aurait gagné en lisibilité.

Avalon est cette contrée mystérieuse, lieu fondateur des légendes du Roi Arthur, où résident La Dame du Lac et tous ses potes druides, et dont les portes brumeuses ne s'ouvrent aux humains qu'en de rares occasions. Dans un futur incertain, il s'agit d'un jeu virtuel en réseau où se distinguent quelques gamers dont Ash, marginale qui gagne sa vie en récupérant des crédits au jeu. Au fait de rumeurs concernant un niveau caché du jeu (la Class Real), Ash va tenter d'y accéder, dût-elle y laisser sa lucidité. Et la nôtre, du même coup. On entre dans le film par une partie du jeu particulièrement violente, qui annonce une beauté graphique indéniable, fruit d'un travail d'acharné en post-production pour donner au métrage ses dominantes sépias, ses teintes oniriques dans lesquelles le moindre regard, le moindre mouvement de visage est accentué subtilement. Chaque plan du film est une oeuvre picturale à part entière, chaque épisode se déroulant dans le jeu est un autre morceau de bravoure éclipsant le précédent. L'intrigue se développe avec quiétude, tente de voler des instants de vie à son héroïne dans son futur sans réelles autres lois que celles régissant la virtualité. Il est difficile de ne pas penser aux facéties futuristes du Matrix des frères Wachowski, qui eux-mêmes citaient ouvertement Ghost in the Shell dans leur film. Au jeu des références, le serpent se mord la queue masturbée par James Cameron, premier fan et ardent défenseur d'Avalon. Les connexions sont à faire du côté du folklore occidental, de l'appropriation du mythe arthurien par Mamoru Oshii et son scénariste, lui-même synthèse des principaux fondements chrétiens. Ce qui donne immanquablement à Avalon une richesse thématique qui fera le bonheur des sémiologues pervers, la joie des analystes en herbe. Oshii ne fait pas que transposer le mythe, il l'adapte au contexte de la virtualité, traitée ici d'une façon volontairement ambiguë qui pourrait donner au film sa principale limite. Les personnages principaux sont sciemment dépourvus d'expressivité, ne trouvent d'épanchements que dans la pratique du jeu Avalon. Un parti pris qui enferme le film dans sa beauté glacée et impénétrable, jusqu'au retournement final (la fameuse Class Real) illustré par un mystérieux chant grégorien à la majesté impérieuse. Le film dans sa globalité est à l'image de sa conclusion ouverte : mélancoliquement opaque, quasi-insaisissable dans sa splendeur nacrée.

26 mai 2003
par Drexl




Avalon n'a pas encore révélé tous ses secrets...

Avant d’entamer cette difficile critique d’un film pour le moins opaque, je me suis amusé à une petite revue de presse sur le web concernant Avalon. Il apparaît que, de textes presque totalement descriptifs (Sancho Does Asia) à des textes intéressants mais trop courts (zeni.free.fr) en passant par la ridicule critique de Libération, pleine d’adjectifs qualificatifs pompeux masquant à peine le fait que le journaliste n’ait strictement rien compris au film (faudra quand même m’expliquer à quel moment Avalon est « bancal » !!), la critique d’Astec ci-dessus est de loin l’analyse la plus pertinente et la plus fine sur le premier long métrage live d’Oshii, et ce sans chauvinisme « cinémasien » aucun. C’est pourquoi je ne m’aventurerai pas sur ce chemin par peur du ridicule.

Je ne résiste cependant pas au plaisir de jouer au petit jeu du « y’a quelqu’un qu’a compris kek’chose ? » en vous exposant mon interprétation du film (qui n’engage que moi, entendons-nous bien). Pour moi, cette histoire de jeu vidéo qui accapare nos différents personnages n’est qu’un prétexte, un symbole qui remet subtilement au goût du jour une page de l’Histoire de l’Humanité. L’espace-temps est pour moi clairement défini, même si tout laisse supposer le contraire : nous sommes bien dans un pays de l’Est dans les années 60 (la cuisine à l’ancienne, les vieux tramways) au moment où la guerre froide fait rage et où les chars russes entrent dans les villes sous contrôle comme on entre dans un moulin (j’ai du mal à croire que Oshii soit allé s’emmerder à tourner là-bas pour des clopinettes comme l’hommage à Wajda cité quelque part…). La seule occupation de la jeunesse est alors de s’évader par tous les moyens possibles afin de franchir ce satané rideau de fer qui les sépare du monde libre.

Dans la version du réalisateur de Ghost in the Shell (les ressemblances sont d’ailleurs nombreuses et frappantes avec ce manga), c’est par le biais de ce concept rétro-futuriste du jeu vidéo grandeur nature hyper sophistiqué que parviennent à s’échapper les meilleurs éléments, ceux qui combattent avec le plus de talent les chars et hélicoptères de l’armée. C’est le cas notamment de Murphy qui n’est jamais revenu de la « class REAL », équivalent physique de l’Occident capitaliste, mais qui a pourtant laissé une partie amorphe de lui-même dans son pays (sur un lit d’hôpital). Ash devra quant à elle tirer une croix sur son douloureux passé pour parvenir à franchir les niveaux et atteindre le Nirvana, à savoir l’île mystérieuse d’Avalon ; mais là, certains éléments m’échappent, comme cette petite blondinette qui semble détenir la clé du problème… Je n’irais donc pas plus loin, mais j’espère avoir ouvert des pistes de réflexion :-)

Même si je n’adhère pas totalement au rythme très lent du film, je lui reconnais au moins cette beauté visuelle merveilleuse que tout le monde loue, ainsi que ses différents niveaux de lecture et d’interprétation, chose qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. C’est en tout cas un film très ambitieux qui, comme la composition musicale fabuleuse de Kawai, m’obsède depuis plusieurs jours et va bientôt finir par me faire rechuter, telle une drogue dure…



04 janvier 2002
par Ghost Dog




Un grand film pour de Vrai ???

J'ai beau y repenser pas moyen de savoir si Avalon est un film qui veut faire passer un message ou simplement un film tape à l'oeil surfant sur une thèmatique à la mode. Mais finalement qu'importe, le film existe par lui-même, il s'impose dans son architecture monolithique, sa photographie écrasante, et laisse après vision planer une interrogation lancinante. Bref Avalon existe viscèralement chez celui qui le voit et c'est déjà le signe d'un grand film. Dommage, mais peut-être pas tant que ça, qu'il me reste ce doute sur le fond. De toute manière, c'est à voir absolument pour se faire une idée.

08 mai 2004
par jeffy




Un film coma.

Affiche Japonaise ! Y a pas d'autre mots pour décrire l'état dans lequel j'étais en sortant de la salle (endormie) du palais des festivals à Canne. Une seconde vision au festival de l'étrange n'a fait que confirmer ce doute, Mamuro Oshii s'est planté et royalement par dessus tout.

Même si Oshii a déjà eu en charge la réalisation d'un film live; en l'occurrence la fameuse adaptation filmée de l'incroyable Jin-Roh, Avalon s'avère vraiment pénible tant son scénario est d'un confus vraiment pesant. Le film (comme le dit si bien notre cher Kame) est anesthésiant et finira par endormir le novice venu voir un film d'S.F avec tout ce que le genre implique.

Certes l'univers d'Oshii est reconnaissable, comment ne pas voir les innombrables auto-références à son oeuvre phare réalisée en 1995 . A cela s'ajoute des acteurs polonais certes charismatique (l'actrice polonaise Malgorzata Foremniak est vraiment sublime, une copie quasi-conforme de l'héroïne de GITS), mais qui semblent d'une froideur telle qu'on ne peut se sentir proche d'eux un seul instant.

Et c'est bien toute la faiblesse du film, Mamuro Oshii crée un univers tellement opaque que l'on finit par se sentir distant. L'ennuie gagne et la musique, aussi merveilleuse soit-elle, ne parvient pas à tenir les paupière ouvertes. Doucement mais sûrement, on sombre dans un profond coma, c’est la déconnexion assurée …



25 février 2002
par Sonatine




Bien tenté... un peu manqué.

Avalon n'a pas eu de chance lors de ses trois premières projections en France : à Cannes et à l'Etrange Festival, c'était un samedi vers minuit et demi, après une orgie de films... le coma assuré. Qui n'a pas dormi, à part les fans purs et durs d'Oshii et les fondus de jeux vidéos qui ont eu une révélation d'ordre divin (comme mon voisin)? A Gerardmer, pareil. Alors que Avalon est avant tout lent. Beau, somptueux à la fin, mais vraiment très lent, sans avoir toujours la puissance mystique de Stalker, de Tarkovski, auquel il fait souvent penser. Le gros problème vient à mon avis de l'actrice principale, excitante et expressive comme un tank allemand. Mais il est impossible d'oublier certaines images du film, comme ce robot-tank monstrueux, les perdants qui se désagrègent comme du verre, ou l'opéra de la fin. Un beau film raté, dans le sens ou Oshii a vraiment tenté quelque chose, a risqué beaucoup, et c'est cela qu'on doit retenir.

14 mars 2002
par Yann K


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